Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Léonard Sojli (capture d'écran Telegram, 13/07/2021).

Léonard Sojli est l'une des figures de proue de la mouvance QAnon en langue française. Il est le fondateur et animateur principal du média complotiste Les DéQodeurs.

De nationalité albanaise, vivant entre Orléans et la Suisse, il est diplômé en mécanique automobile, mais également musicien et mixeur son. Sa principale source de revenus provient de dons récoltés via la plateforme de crowdfunding Tipeee depuis l'été 2020 [archive].

De 2011 à 2017, Léonard Sojli anime le site conspirationniste « J’ai un doute ». Parallèlement, il cofonde en 2013 la chaîne YouTube ThinkerView, dont il a présidé l'association éditrice pendant plusieurs années.

C'est à la faveur de la pandémie de Covid-19, qu'il qualifie de « plandémie », que Léonard Sojli se convertit aux thèses QAnon. En juin 2020, il crée le site Dis Sept (une allusion à QAnon). Parallèlement, la page Facebook de « J’ai un doute » devient officiellement celle de Dis Sept.

Dans l'interview qu'il accorde au média en ligne suisse Nouvo, Sojli considère que QAnon pose des « questions dérangeantes » qui « vont à l’encontre de ce qu’on nous apprend à l’école et de ce que les médias véhiculent ». Il invite à « s’intéresser à l’État profond qui est une entité composée d’individus puissants, influents, non élus qui ont un impact décisionnel sur des États entiers ». Préférant se présenter comme « questionniste », il affirme assumer le terme « complotiste » dont il se voit souvent affublé et dit croire à l'existence d'une élite « pédosataniste » qui contrôlerait secrètement le monde.

Léonard Sojli déclare aussi avoir trouvé une dimension mystique dans QAnon et avoir eu « une révélation » qui l'a fait se rapprocher du christianisme. Dans une publication d'avril 2021, il écrit : « De plus en plus sont en train de voir le précipice. Il est temps d'ajouter le Christ dans l'équation. WWG1WGA » (l'abréviation d'un des principaux slogans du mouvement QAnon et qui signifie « Where we go one, we go all ! » soit, en français « Un pour tous, tous pour un ! »).

Expliquant qu'il se positionne à « l’extrême centre » et entendant revenir « à des valeurs humaines », Sojli se défend de tout antisémitisme, précisant que « [ses] croyances personnelles, basées sur la Bible, [lui] demandent de respecter les Juifs. »

« J’ai un respect infini envers ce peuple. Je ne peux pas être antisémite » explique-t-il, affirmant qu'il est en revanche «anti-Rothschild ». A propos de cette dynastie de banquiers juifs prise pour cible par les antisémites depuis le milieu du XIXe siècle et que Sojli accuse – relayant un mensonge tenace – de détenir les principales banques centrales du monde, il affirme : « Ils se prétendent juifs mais ils n’ont rien de juif », reprenant à son compte le mythe (antisémite...) suggérant que le monde est en réalité dirigé par un petit groupe d'individus malfaisants descendants en ligne directe des Khazars.

En 2012, en commentaire à une publication parue sur le site soralien Égalité & Réconciliation, Léonard Sojli est l'auteur de ce commentaire :

« J'ai du mal à avaler tout cela. Peut être parce que Alain Soral défend la même cause que moi. Je tiens à préciser qu'on peut dire qu'il est anti-sioniste mais pas antisémite. Il y a cette grosse différence entre ces deux mots. Je tiens à préciser à l'occasion que le sionisme était considéré comme un mouvement raciste jusqu'au début des années 90 punissable par la loi [c'est faux – ndlr]. La loi a changé pour une raison qu'on ne connait pas… Le saviez-vous qu'une partie de la population juive est anti-sioniste ? »

Mi-mars 2021, Léonard Sojli affirme dans un live des DéQodeurs que les anti-masques sont marginalisés « exactement de la même manière » que les Juifs en 1940, reprenant une analogie répandue dans la complosphère entre les mesures sanitaires destinées à lutter contre le Covid-19 et l'étoile jaune imposée par les nazis aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Six mois plus tôt, Sojli affichait sa présence à une manifestation anti-masque organisée à Genève, en compagnie notamment des vidéastes conspirationnistes suisses Ema Krusi et Chloé Frammery.

Convaincu de l'existence d'un État profond mondialiste et pédosataniste, Léonard Sojli a commenté en janvier 2021 l'investiture du président Joe Biden dans un live des DéQodeurs suivi par des dizaines de milliers d’internautes. Il y a imaginé les conjectures les plus improbables, croyant jusqu'à la dernière minute à un retournement de situation spectaculaire dans lequel Biden serait finalement arrêté par l'armée américaine. « Si rien ne se passe, on va passer pour des cons devant 31 000 personnes ! » lance Sojli peu avant la fin de son live. S'ils se sont manifestement trompés, les animateurs annoncent pourtant d'un ton triomphant : «  Le changement a commencé. Il y a six mois, nous étions 1 000 sur le live, aujourd’hui nous avons atteint 36 000, nous, les complotistes. Dans l’union, la paix, la bienveillance. »

Dans le documentaire réalisé par Martin Weill « Tous complotistes ? » diffusé sur TMC le 26 janvier 2021, Sojli estime que Joe Biden n'a pas remporté l'élection présidentielle américaine et qu'« ils ont organisé une fraude massive ». Concernant le tragique assault contre le Capitole par des sympathisants de Donald Trump le 6 janvier 2021, il en attribue – à tort – la responsabilité aux « antifas », avant d'évoquer En mars 2023, dans un live des DéQodeurs, il estime cette fois que « c'était pas une insurrection, c'était un coup organisé par le FBI ». Il dénonce également, dans une interview donnée à 20Minutes, les fraudes qui, selon ses « recherches », auraient permis à Emmanuel Macron de remporter l'élection présidentielle de 2017 en France :

« Voir ce gars de la banque Rothschild se faire élire, c’était une preuve pour nous que ce n’était pas les gens qui votent. On avait fait nos recherches et on avait vu des choses plus qu’inquiétantes, de la fraude électorale, des doubles carnets de vote, des villes entières où les votes disparaissaient. »

Dans un live du 12 juin 2021, Léonard Sojli maintient ses positions antivaccins. Il déclare : « Message à ceux qui nous regardent, qui sont là-haut, qui nous surveillent et tout ça […] : vous allez devoir me tuer pour me mettre l’injection parce que tant que je respire et que mon coeur bat, je ne prendrai pas de vaccin. Ni de vaccin, ni de pass sanitaire. »

Dans un live des DéQodeurs du 28 février 2023, il affirme « France c'est pédoland (sic), voilà c'est comme ça. Et en France il n y a pas pour l'instant des groupes de personnes qui ont de l'autorité et du pouvoir qui se battent courageusement contre ceux qui veulent... enfin ceux qui servent pédoland et qui profitent aussi, d'accord ? (...) Bientôt ils seront tous arrêtés et tout ça, ça va s'arrêter net du jour au lendemain, et on s'approche de cette période-là de plus en plus. (...) Et malgré le contrôle absolu de l'État profond en France, eh bien il y a des choses qui sont en train de faire plop, plop, plop, elles pètent comme ça, comme des petites bulles. » Il reprend ainsi l'espérance eschatologique tout droit importée de la mouvance QAnon américaine d'une « Storm » (« Tempête »), qui viendrait prochainement balayer les ramification d'un soit-disant État profond qui protégerait les élites pédocriminelles.

 

IL A DIT :

« Je suis rempli de certitudes aujourd’hui. Je n’ai plus de doutes. Je sais que, dans le futur, cette corruption va cesser. Quand je te parle du futur, je ne te parle pas d’un futur "dans 100 ans". Je te parle dans les 4 prochaines années. »

Source : « QAnon en Suisse : au-delà des clichés pédo-satanistes », Nouvo/Youtube, 20 octobre 2020.

 

(Dernière mise à jour le 08/03/2023)

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Léonard Sojli (capture d'écran Telegram, 13/07/2021).

Léonard Sojli est l'une des figures de proue de la mouvance QAnon en langue française. Il est le fondateur et animateur principal du média complotiste Les DéQodeurs.

De nationalité albanaise, vivant entre Orléans et la Suisse, il est diplômé en mécanique automobile, mais également musicien et mixeur son. Sa principale source de revenus provient de dons récoltés via la plateforme de crowdfunding Tipeee depuis l'été 2020 [archive].

De 2011 à 2017, Léonard Sojli anime le site conspirationniste « J’ai un doute ». Parallèlement, il cofonde en 2013 la chaîne YouTube ThinkerView, dont il a présidé l'association éditrice pendant plusieurs années.

C'est à la faveur de la pandémie de Covid-19, qu'il qualifie de « plandémie », que Léonard Sojli se convertit aux thèses QAnon. En juin 2020, il crée le site Dis Sept (une allusion à QAnon). Parallèlement, la page Facebook de « J’ai un doute » devient officiellement celle de Dis Sept.

Dans l'interview qu'il accorde au média en ligne suisse Nouvo, Sojli considère que QAnon pose des « questions dérangeantes » qui « vont à l’encontre de ce qu’on nous apprend à l’école et de ce que les médias véhiculent ». Il invite à « s’intéresser à l’État profond qui est une entité composée d’individus puissants, influents, non élus qui ont un impact décisionnel sur des États entiers ». Préférant se présenter comme « questionniste », il affirme assumer le terme « complotiste » dont il se voit souvent affublé et dit croire à l'existence d'une élite « pédosataniste » qui contrôlerait secrètement le monde.

Léonard Sojli déclare aussi avoir trouvé une dimension mystique dans QAnon et avoir eu « une révélation » qui l'a fait se rapprocher du christianisme. Dans une publication d'avril 2021, il écrit : « De plus en plus sont en train de voir le précipice. Il est temps d'ajouter le Christ dans l'équation. WWG1WGA » (l'abréviation d'un des principaux slogans du mouvement QAnon et qui signifie « Where we go one, we go all ! » soit, en français « Un pour tous, tous pour un ! »).

Expliquant qu'il se positionne à « l’extrême centre » et entendant revenir « à des valeurs humaines », Sojli se défend de tout antisémitisme, précisant que « [ses] croyances personnelles, basées sur la Bible, [lui] demandent de respecter les Juifs. »

« J’ai un respect infini envers ce peuple. Je ne peux pas être antisémite » explique-t-il, affirmant qu'il est en revanche «anti-Rothschild ». A propos de cette dynastie de banquiers juifs prise pour cible par les antisémites depuis le milieu du XIXe siècle et que Sojli accuse – relayant un mensonge tenace – de détenir les principales banques centrales du monde, il affirme : « Ils se prétendent juifs mais ils n’ont rien de juif », reprenant à son compte le mythe (antisémite...) suggérant que le monde est en réalité dirigé par un petit groupe d'individus malfaisants descendants en ligne directe des Khazars.

En 2012, en commentaire à une publication parue sur le site soralien Égalité & Réconciliation, Léonard Sojli est l'auteur de ce commentaire :

« J'ai du mal à avaler tout cela. Peut être parce que Alain Soral défend la même cause que moi. Je tiens à préciser qu'on peut dire qu'il est anti-sioniste mais pas antisémite. Il y a cette grosse différence entre ces deux mots. Je tiens à préciser à l'occasion que le sionisme était considéré comme un mouvement raciste jusqu'au début des années 90 punissable par la loi [c'est faux – ndlr]. La loi a changé pour une raison qu'on ne connait pas… Le saviez-vous qu'une partie de la population juive est anti-sioniste ? »

Mi-mars 2021, Léonard Sojli affirme dans un live des DéQodeurs que les anti-masques sont marginalisés « exactement de la même manière » que les Juifs en 1940, reprenant une analogie répandue dans la complosphère entre les mesures sanitaires destinées à lutter contre le Covid-19 et l'étoile jaune imposée par les nazis aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Six mois plus tôt, Sojli affichait sa présence à une manifestation anti-masque organisée à Genève, en compagnie notamment des vidéastes conspirationnistes suisses Ema Krusi et Chloé Frammery.

Convaincu de l'existence d'un État profond mondialiste et pédosataniste, Léonard Sojli a commenté en janvier 2021 l'investiture du président Joe Biden dans un live des DéQodeurs suivi par des dizaines de milliers d’internautes. Il y a imaginé les conjectures les plus improbables, croyant jusqu'à la dernière minute à un retournement de situation spectaculaire dans lequel Biden serait finalement arrêté par l'armée américaine. « Si rien ne se passe, on va passer pour des cons devant 31 000 personnes ! » lance Sojli peu avant la fin de son live. S'ils se sont manifestement trompés, les animateurs annoncent pourtant d'un ton triomphant : «  Le changement a commencé. Il y a six mois, nous étions 1 000 sur le live, aujourd’hui nous avons atteint 36 000, nous, les complotistes. Dans l’union, la paix, la bienveillance. »

Dans le documentaire réalisé par Martin Weill « Tous complotistes ? » diffusé sur TMC le 26 janvier 2021, Sojli estime que Joe Biden n'a pas remporté l'élection présidentielle américaine et qu'« ils ont organisé une fraude massive ». Concernant le tragique assault contre le Capitole par des sympathisants de Donald Trump le 6 janvier 2021, il en attribue – à tort – la responsabilité aux « antifas », avant d'évoquer En mars 2023, dans un live des DéQodeurs, il estime cette fois que « c'était pas une insurrection, c'était un coup organisé par le FBI ». Il dénonce également, dans une interview donnée à 20Minutes, les fraudes qui, selon ses « recherches », auraient permis à Emmanuel Macron de remporter l'élection présidentielle de 2017 en France :

« Voir ce gars de la banque Rothschild se faire élire, c’était une preuve pour nous que ce n’était pas les gens qui votent. On avait fait nos recherches et on avait vu des choses plus qu’inquiétantes, de la fraude électorale, des doubles carnets de vote, des villes entières où les votes disparaissaient. »

Dans un live du 12 juin 2021, Léonard Sojli maintient ses positions antivaccins. Il déclare : « Message à ceux qui nous regardent, qui sont là-haut, qui nous surveillent et tout ça […] : vous allez devoir me tuer pour me mettre l’injection parce que tant que je respire et que mon coeur bat, je ne prendrai pas de vaccin. Ni de vaccin, ni de pass sanitaire. »

Dans un live des DéQodeurs du 28 février 2023, il affirme « France c'est pédoland (sic), voilà c'est comme ça. Et en France il n y a pas pour l'instant des groupes de personnes qui ont de l'autorité et du pouvoir qui se battent courageusement contre ceux qui veulent... enfin ceux qui servent pédoland et qui profitent aussi, d'accord ? (...) Bientôt ils seront tous arrêtés et tout ça, ça va s'arrêter net du jour au lendemain, et on s'approche de cette période-là de plus en plus. (...) Et malgré le contrôle absolu de l'État profond en France, eh bien il y a des choses qui sont en train de faire plop, plop, plop, elles pètent comme ça, comme des petites bulles. » Il reprend ainsi l'espérance eschatologique tout droit importée de la mouvance QAnon américaine d'une « Storm » (« Tempête »), qui viendrait prochainement balayer les ramification d'un soit-disant État profond qui protégerait les élites pédocriminelles.

 

IL A DIT :

« Je suis rempli de certitudes aujourd’hui. Je n’ai plus de doutes. Je sais que, dans le futur, cette corruption va cesser. Quand je te parle du futur, je ne te parle pas d’un futur "dans 100 ans". Je te parle dans les 4 prochaines années. »

Source : « QAnon en Suisse : au-delà des clichés pédo-satanistes », Nouvo/Youtube, 20 octobre 2020.

 

(Dernière mise à jour le 08/03/2023)

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