Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

Publié par La Rédaction10 octobre 2009, ,

Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

Conspiracy Watch : Chercheur en psychologie sociale, vous avez publié en 2007, avec Adrian Bangerter, une étude visant à mettre en évidence les facteurs d'adhésion aux théories du complot. En quoi votre démarche a-t-elle consisté ?

Pascal Wagner : Nous avons fait passer un questionnaire d'opinions auprès d'une population d'étudiant-e-s de première année à l'Université, afin de mesurer leur adhésion à plusieurs théories du complot, ainsi que divers facteurs psychosociaux (anxiété, méfiance envers le système, etc.) potentiellement liés à une telle adhésion.

C. W. : Pourquoi vous-êtes vous intéressé au thème des théories du complot ?

Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

P. W. : Intéressé par les croyances en général, j'avais mené une recherche précédente sur le thème des croyances à propos des effets de la pleine lune, notamment sur l'être humain. Dans un magazine Géo consacré à l'astre lunaire, j'étais tombé sur la théorie du complot liée à la mission Apollo que je ne connaissais pas du tout. J'ai ainsi approché mon collègue Adrian Bangerter qui est un spécialiste des rumeurs afin d'explorer le thème des théories du complot, qui sont en somme une catégorie particulière de rumeurs.

C. W. : Que nous dit la psychologie sociale sur le phénomène conspirationniste ?

P. W. : En fait assez peu de choses... Il n'existe que quelques études aux Etats-Unis et un livre de Carl Friedrich Graumann et Serge Moscovici sur ce thème (Changing conceptions of conspiracy, Springer-Verlag, 1987 - NDLR), qui développe plus particulièrement l'idée que les théories du complot constituent souvent un dispositif permettant de justifier la discrimination envers certaines minorités. Il s’agirait d’un phénomène de bouc émissaire, consistant en l’attribution d’intentions malfaisantes à la minorité en question (par exemple, en Europe, les juifs, les sorcières, les jésuites, les francs-maçons et les communistes, qui ont de tous temps été vus comme les instigateurs de complots contre les chrétiens). Dans la littérature sociologique par contre, il existe un grand nombre de travaux, notamment anglo-saxons, qui suggèrent qu'au cours de la seconde moitié du XXème siècle sont apparues des théories du complot nouvelles, accusant non plus des minorités, mais les gouvernements officiels, souvent par le biais de leurs services secrets. L'exemple le plus célèbre de ce type de théories du complot est sans conteste les spéculations entourant la mort de John F. Kennedy, ou celle de la princesse Diana. En même temps, ces deux types de théories du complot ont en commun de viser une certaine élite. D'autre part, la littérature sociologique nous a fourni toute une liste d'explications possibles du succès actuel des théories du complot, que nous avons cherché à tester empiriquement auprès de notre population.

C. W. : Pouvez-vous préciser quelles étaient vos hypothèses de recherches et indiquer les conclusions que vous avez tiré de cette étude ?

P. W. : La première question de recherche était de mesurer l'adhésion de notre population d'étudiant-e-s européen-ne-s à différentes théories du complot, notamment en comparaison avec une étude faite aux Etats-Unis en 1994 sur un échantillon représentatif du New Jersey. Cela parce qu'on lit souvent que les Etats-Unis sont le pays de prédilection des théories du complot, pour des raisons historiques ainsi qu'en raison de son interventionnisme international par le biais de ses services secrets (la célèbre CIA). Les plus grands succès culturels mettant en scène des théories du complot sont également d'origine étatsunienne (X-Files, JFK, Da Vinci Code, etc.). Néanmoins, en raison de la forte influence culturelle des Etats-Unis, notre hypothèse était que le taux d'adhésion serait élevé en Europe également.

D'après nos résultats, en moyenne 35% des répondant-e-s de notre échantillon disent plutôt adhérer (réponses 5, 6, 7 sur une échelle en 7 points allant de 1=pas du tout d'accord à 7=tout à fait d'accord) à 8 théories du complot brièvement décrites (JFK, Lady Di, Apollo, complot juif mondial, complot économique de l'industrie pharmaceutique à propos du médicament contre la grippe, Al Qaïda, etc.), mais ce pourcentage est très variable selon la théorie du complot considérée, allant de 17% concernant l'origine du SIDA ou 19% pour le complot juif à 58% pour JFK ou 59% pour le complot économique. Mais si l'on ne prend que la réponse maximale (7 sur une échelle en 7 points), peu de gens se disent absolument convaincus de la réalité de ces théories (10%, contre 20% qui sont convaincus de leur fausseté, réponse 1 sur l'échelle en 7 points). Ainsi, une certaine incertitude domine, comme d'ailleurs pour d'autres types de croyances non officielles comme celles relatives à la pleine lune. Nos résultats sont étonnamment comparables à ceux observés dans l'étude de 1994 aux Etats-Unis, où 69% de l'échantillon disait croire que Kennedy n'a pas été tué par un tireur isolé, et 15% acceptaient l'idée que le virus du SIDA ait été créé dans un laboratoire du gouvernement, bien que les questions et l'échantillon n'étaient pas exactement les mêmes.

La seconde question de recherche était de savoir si les croyances aux différentes théories du complot forment une dimension unique, ou s'il existe dans l'opinion des étudiant-e-s deux catégories de théories du complots comme proposé par certains auteurs, celles qui visent des minorités discriminées versus celles qui accusent le gouvernement ou les services secrets.

Nos résultats penchent en faveur de l'existence de ces deux dimensions, qui sont néanmoins corrélées. Nous sommes donc en présence d'une « mentalité du complot » (Moscovici), puisque les mêmes personnes ont tendance à croire - ou ne pas croire - à l'ensemble des théories du complot, mais on peut distinguer néanmoins les sous-groupe des théories du complot visant les minorités (juifs, Al Qaïda) de celles ayant pour cible les autorités (Diana, Apollo, etc.).

La troisième question de recherche se penchait sur les variables psychosociales liées aux croyances aux théories du complot. Dans la littérature sociologique, nous avons trouvé toute une série d'explications possibles du succès populaire de ces théories du complot, qu'il nous a été possible de tester avec la méthode utilisée. Ainsi, nous avons ajouté à notre questionnaire des échelles de paranoïa, d'anxiété personnelle et collective (sentiment que le monde est dangereux, peur de la globalisation, du terrorisme, des nouvelles technologies, etc.), d'anomie (sentiment de ne pas pouvoir contrôler ce qui se passe dans le monde, méfiance envers les institutions), de croyances paranormales ou irrationnelle (magie, voyance, etc.), de simplification de la complexité (inconfort avec l'ambiguïté, fermeture d'esprit, etc.), et enfin de discrimination envers les étrangers.

Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

Nous avons trouvé que les deux types de théories du complot sont avant tout prédites par l'anxiété et la méfiance envers les institutions. Néanmoins, nous avons trouvé que les théories du complot plus modernes impliquant les services secrets étaient également prédites par les croyances paranormales, ce qui suggère en quelque sorte leur lien avec la culture New Age (comme Taguieff le montre au niveau des producteurs de théories du complot). Par opposition, les théories du complot plus classiques stigmatisant une minorité comme le peuple juif étaient prédite par des variables rappelant ce que les psychologues sociaux appellent « personnalité autoritaire » (Adorno) ou « autoritarisme de droite » (Altemeyer) : inconfort avec l'ambiguïté, discrimination envers les étrangers, paranoïa et position politique de droite.

Ainsi, nous pouvons comprendre que le succès actuel des théories du complot dans le grand public est lié à plusieurs caractéristiques marquantes des sociétés occidentales actuelles : le sentiment d'insécurité (l'« Âge de l'anxiété » comme appellent notre époque certains sociologues), un conservatisme politique qui y est lié, ainsi qu'un zeste d'influence culturelle New Age. Sans parler d'internet et de la culture de masse étatsunienne, nous avons donc avec les théories du complot sans doute les croyances prototypiques de notre société...

Pascal Wagner-Egger est lecteur au Département de psychologie de l’Université de Fribourg. Il est l’auteur, avec Adrian Bangerter (Institut de psychologie du travail et des organisations de l’Université de Neuchâtel), de « La vérité est ailleurs : corrélats de l’adhésion aux théories du complot », Revue Internationale de Psychologie Sociale, 2007, n° 4, pp. 31-61. L'entretien a été réalisé par courriers électroniques dans la semaine du 06/07/2009.

Mise à jour (12/10/2009) :
A la suite de la mise en ligne de l’entretien ci-dessus, un internaute a laissé le commentaire suivant :

« Le chercheur [Pascal Wagner-Egger] inclut "Al Qaïda" dans sa liste dite des "théories du complot" parmi le "complot juif mondial" ou le "complot de la grippe A". Considère-t-il que l'on a des tendances complotistes si l'on admet, comme la quasi-totalité des gouvernements et services de renseignement ainsi que des magistrats chargés des affaires terroristes, qu'une organisation nommée "Al Qaïda" (ou le label si l'on préfère) promeut, encourage et forme des individus à commettre des attentats contre les "judéo-croisés" ? Quel est le sens de cette inclusion ? [M. Wagner-Egger] partagerait-il lui-même la théorie du complot (bien plus tordue, celle-là), selon laquelle "Al Qaïda" n'est qu'une invention de l'impérialisme occidental pour dominer le monde, asservir les populations, contrôler les masses, et autres fadaises ? »

Pascal Wagner-Egger a fait la réponse que voici :

« Merci de votre remarque qui me permet de préciser qu'il s'agissait effectivement de la théorie qui veut qu'Al Qaïda soit derrière un grand nombre d'attentats et vise en dernier lieu à renverser les démocraties occidentales, ce qui a un certain fonds de vérité mais dénote une certaine exagération d'après ce qu'il paraît actuellement. N'oublions pas que toutes les théories du complot ne sont pas fausses (par exemple le Watergate), ce que ne manquent pas de souligner les adhérents à certaines théories du complot moins vraisemblables, selon un argument fallacieux (certaines théories du complot sont vraies donc la mienne l'est aussi). »

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Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

Conspiracy Watch : Chercheur en psychologie sociale, vous avez publié en 2007, avec Adrian Bangerter, une étude visant à mettre en évidence les facteurs d'adhésion aux théories du complot. En quoi votre démarche a-t-elle consisté ?

Pascal Wagner : Nous avons fait passer un questionnaire d'opinions auprès d'une population d'étudiant-e-s de première année à l'Université, afin de mesurer leur adhésion à plusieurs théories du complot, ainsi que divers facteurs psychosociaux (anxiété, méfiance envers le système, etc.) potentiellement liés à une telle adhésion.

C. W. : Pourquoi vous-êtes vous intéressé au thème des théories du complot ?

Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

P. W. : Intéressé par les croyances en général, j'avais mené une recherche précédente sur le thème des croyances à propos des effets de la pleine lune, notamment sur l'être humain. Dans un magazine Géo consacré à l'astre lunaire, j'étais tombé sur la théorie du complot liée à la mission Apollo que je ne connaissais pas du tout. J'ai ainsi approché mon collègue Adrian Bangerter qui est un spécialiste des rumeurs afin d'explorer le thème des théories du complot, qui sont en somme une catégorie particulière de rumeurs.

C. W. : Que nous dit la psychologie sociale sur le phénomène conspirationniste ?

P. W. : En fait assez peu de choses... Il n'existe que quelques études aux Etats-Unis et un livre de Carl Friedrich Graumann et Serge Moscovici sur ce thème (Changing conceptions of conspiracy, Springer-Verlag, 1987 - NDLR), qui développe plus particulièrement l'idée que les théories du complot constituent souvent un dispositif permettant de justifier la discrimination envers certaines minorités. Il s’agirait d’un phénomène de bouc émissaire, consistant en l’attribution d’intentions malfaisantes à la minorité en question (par exemple, en Europe, les juifs, les sorcières, les jésuites, les francs-maçons et les communistes, qui ont de tous temps été vus comme les instigateurs de complots contre les chrétiens). Dans la littérature sociologique par contre, il existe un grand nombre de travaux, notamment anglo-saxons, qui suggèrent qu'au cours de la seconde moitié du XXème siècle sont apparues des théories du complot nouvelles, accusant non plus des minorités, mais les gouvernements officiels, souvent par le biais de leurs services secrets. L'exemple le plus célèbre de ce type de théories du complot est sans conteste les spéculations entourant la mort de John F. Kennedy, ou celle de la princesse Diana. En même temps, ces deux types de théories du complot ont en commun de viser une certaine élite. D'autre part, la littérature sociologique nous a fourni toute une liste d'explications possibles du succès actuel des théories du complot, que nous avons cherché à tester empiriquement auprès de notre population.

C. W. : Pouvez-vous préciser quelles étaient vos hypothèses de recherches et indiquer les conclusions que vous avez tiré de cette étude ?

P. W. : La première question de recherche était de mesurer l'adhésion de notre population d'étudiant-e-s européen-ne-s à différentes théories du complot, notamment en comparaison avec une étude faite aux Etats-Unis en 1994 sur un échantillon représentatif du New Jersey. Cela parce qu'on lit souvent que les Etats-Unis sont le pays de prédilection des théories du complot, pour des raisons historiques ainsi qu'en raison de son interventionnisme international par le biais de ses services secrets (la célèbre CIA). Les plus grands succès culturels mettant en scène des théories du complot sont également d'origine étatsunienne (X-Files, JFK, Da Vinci Code, etc.). Néanmoins, en raison de la forte influence culturelle des Etats-Unis, notre hypothèse était que le taux d'adhésion serait élevé en Europe également.

D'après nos résultats, en moyenne 35% des répondant-e-s de notre échantillon disent plutôt adhérer (réponses 5, 6, 7 sur une échelle en 7 points allant de 1=pas du tout d'accord à 7=tout à fait d'accord) à 8 théories du complot brièvement décrites (JFK, Lady Di, Apollo, complot juif mondial, complot économique de l'industrie pharmaceutique à propos du médicament contre la grippe, Al Qaïda, etc.), mais ce pourcentage est très variable selon la théorie du complot considérée, allant de 17% concernant l'origine du SIDA ou 19% pour le complot juif à 58% pour JFK ou 59% pour le complot économique. Mais si l'on ne prend que la réponse maximale (7 sur une échelle en 7 points), peu de gens se disent absolument convaincus de la réalité de ces théories (10%, contre 20% qui sont convaincus de leur fausseté, réponse 1 sur l'échelle en 7 points). Ainsi, une certaine incertitude domine, comme d'ailleurs pour d'autres types de croyances non officielles comme celles relatives à la pleine lune. Nos résultats sont étonnamment comparables à ceux observés dans l'étude de 1994 aux Etats-Unis, où 69% de l'échantillon disait croire que Kennedy n'a pas été tué par un tireur isolé, et 15% acceptaient l'idée que le virus du SIDA ait été créé dans un laboratoire du gouvernement, bien que les questions et l'échantillon n'étaient pas exactement les mêmes.

La seconde question de recherche était de savoir si les croyances aux différentes théories du complot forment une dimension unique, ou s'il existe dans l'opinion des étudiant-e-s deux catégories de théories du complots comme proposé par certains auteurs, celles qui visent des minorités discriminées versus celles qui accusent le gouvernement ou les services secrets.

Nos résultats penchent en faveur de l'existence de ces deux dimensions, qui sont néanmoins corrélées. Nous sommes donc en présence d'une « mentalité du complot » (Moscovici), puisque les mêmes personnes ont tendance à croire - ou ne pas croire - à l'ensemble des théories du complot, mais on peut distinguer néanmoins les sous-groupe des théories du complot visant les minorités (juifs, Al Qaïda) de celles ayant pour cible les autorités (Diana, Apollo, etc.).

La troisième question de recherche se penchait sur les variables psychosociales liées aux croyances aux théories du complot. Dans la littérature sociologique, nous avons trouvé toute une série d'explications possibles du succès populaire de ces théories du complot, qu'il nous a été possible de tester avec la méthode utilisée. Ainsi, nous avons ajouté à notre questionnaire des échelles de paranoïa, d'anxiété personnelle et collective (sentiment que le monde est dangereux, peur de la globalisation, du terrorisme, des nouvelles technologies, etc.), d'anomie (sentiment de ne pas pouvoir contrôler ce qui se passe dans le monde, méfiance envers les institutions), de croyances paranormales ou irrationnelle (magie, voyance, etc.), de simplification de la complexité (inconfort avec l'ambiguïté, fermeture d'esprit, etc.), et enfin de discrimination envers les étrangers.

Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot

Nous avons trouvé que les deux types de théories du complot sont avant tout prédites par l'anxiété et la méfiance envers les institutions. Néanmoins, nous avons trouvé que les théories du complot plus modernes impliquant les services secrets étaient également prédites par les croyances paranormales, ce qui suggère en quelque sorte leur lien avec la culture New Age (comme Taguieff le montre au niveau des producteurs de théories du complot). Par opposition, les théories du complot plus classiques stigmatisant une minorité comme le peuple juif étaient prédite par des variables rappelant ce que les psychologues sociaux appellent « personnalité autoritaire » (Adorno) ou « autoritarisme de droite » (Altemeyer) : inconfort avec l'ambiguïté, discrimination envers les étrangers, paranoïa et position politique de droite.

Ainsi, nous pouvons comprendre que le succès actuel des théories du complot dans le grand public est lié à plusieurs caractéristiques marquantes des sociétés occidentales actuelles : le sentiment d'insécurité (l'« Âge de l'anxiété » comme appellent notre époque certains sociologues), un conservatisme politique qui y est lié, ainsi qu'un zeste d'influence culturelle New Age. Sans parler d'internet et de la culture de masse étatsunienne, nous avons donc avec les théories du complot sans doute les croyances prototypiques de notre société...

Pascal Wagner-Egger est lecteur au Département de psychologie de l’Université de Fribourg. Il est l’auteur, avec Adrian Bangerter (Institut de psychologie du travail et des organisations de l’Université de Neuchâtel), de « La vérité est ailleurs : corrélats de l’adhésion aux théories du complot », Revue Internationale de Psychologie Sociale, 2007, n° 4, pp. 31-61. L'entretien a été réalisé par courriers électroniques dans la semaine du 06/07/2009.

Mise à jour (12/10/2009) :
A la suite de la mise en ligne de l’entretien ci-dessus, un internaute a laissé le commentaire suivant :

« Le chercheur [Pascal Wagner-Egger] inclut "Al Qaïda" dans sa liste dite des "théories du complot" parmi le "complot juif mondial" ou le "complot de la grippe A". Considère-t-il que l'on a des tendances complotistes si l'on admet, comme la quasi-totalité des gouvernements et services de renseignement ainsi que des magistrats chargés des affaires terroristes, qu'une organisation nommée "Al Qaïda" (ou le label si l'on préfère) promeut, encourage et forme des individus à commettre des attentats contre les "judéo-croisés" ? Quel est le sens de cette inclusion ? [M. Wagner-Egger] partagerait-il lui-même la théorie du complot (bien plus tordue, celle-là), selon laquelle "Al Qaïda" n'est qu'une invention de l'impérialisme occidental pour dominer le monde, asservir les populations, contrôler les masses, et autres fadaises ? »

Pascal Wagner-Egger a fait la réponse que voici :

« Merci de votre remarque qui me permet de préciser qu'il s'agissait effectivement de la théorie qui veut qu'Al Qaïda soit derrière un grand nombre d'attentats et vise en dernier lieu à renverser les démocraties occidentales, ce qui a un certain fonds de vérité mais dénote une certaine exagération d'après ce qu'il paraît actuellement. N'oublions pas que toutes les théories du complot ne sont pas fausses (par exemple le Watergate), ce que ne manquent pas de souligner les adhérents à certaines théories du complot moins vraisemblables, selon un argument fallacieux (certaines théories du complot sont vraies donc la mienne l'est aussi). »

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