Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Conspiracy News #49.2019

Publié par La Rédaction09 décembre 2019

Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 02/12/2019 au 08/12/2019).

MICHÈLE RIVASI. Interrogé par le journal Le Point, l’eurodéputée Michèle Rivasi (numéro deux de la liste Europe Écologie-Les Verts aux élections européennes de 2019 et agrégée de sciences naturelles) est revenue sur l'invitation d'Andrew Wakefield, chef de file des antivaccins, au Parlement européen : « C'était une erreur que je reconnais a posteriori, car je n'avais pas mesuré que l'inviter pourrait être interprété comme une caution à sa personne. » Elle n’en défend pas moins les « travaux » de Wakefield, mis au ban de la communauté scientifique. Elle maintient aussi ses positions sur l'homéopathie, ravivant la théorie de la mémoire de l'eau de Jacques Benveniste, invalidée scientifiquement (source : Le Point, 4 novembre 2019).

PROFANATIONS. Ancien militant du Front national, ex-Secrétaire général d'Egalité & Réconciliation et ex-directeur de campagne de la « Liste antisioniste » (2009), Marc George (alias « Marc Robert ») attribue sur Facebook les récentes profanations de sépultures juives à une « main » cachée œuvrant contre « l'islam »...

AMAZON. Le mémorial d'Auschwitz a demandé à Amazon de retirer de son site des décorations de Noël à l'effigie du centre de mise à mort nazi. Décapsuleur, boule représentant des aspects du camp... Amazon proposait des objets de Noël faisant référence à la Shoah. Le journal Le Monde explique que les deux vendeurs, qui ont été bannis du site, étaient spécialisés dans les déclinaisons d’objets, floqués à l’aide de photos issues de banques d’images : « Il ne s’agit sans doute pas de vendeurs néonazis, il est plus probable que les déclinaisons d’images aient été générées automatiquement par un algorithme, incapable de mesurer la portée de ses choix. » L’affaire soulève aussi, une fois encore, la question de la modération indigente de la plateforme de vente (source : lemonde.fr, 3 décembre 2019).

ANTISIONISME SOVIÉTIQUE. Sous la forme de l’antisionisme, l’antisémitisme fut au cœur de la propagande soviétique pendant plus de quarante ans de Guerre froide. Dans un article dont Conspiracy Watch propose une traduction, l’historienne Izabella Tabarovsky, du Wilson-Kennan Institute (États-Unis), effectue une plongée dans cette histoire aux échos très actuels et estime que « l’une des leçons à tirer de l’histoire de l’antisionisme soviétique est que l’antisionisme et l’antisémitisme ont toujours été profondément, voire inextricablement liés ». L’historienne ajoute : « Fidèles à leurs principes idéologiques, les Soviétiques n’ont jamais attaqué les Juifs en termes purement racistes. Accusés d’antisémitisme, ils ont clamé avec indignation qu’ils étaient simplement "antisionistes". Mais chaque fois et partout où ils ont utilisé l’antisionisme à des fins politiques, l’antisémitisme s’est épanoui » (source : Conspiracy Watch, 4 décembre 2019).

VANESSA BEELEY. Professeur au département d’histoire de l’Université de Montréal, Samir Saul a invité la complotiste britannique Vanessa Beeley, qui accuse l’Occident de vouloir implanter un « État de l’ombre » en Syrie, à s’adresser aux étudiants le lundi 9 décembre 2019. Alexandre Chabot, secrétaire général de l’établissement supérieur fait valoir le principe de liberté académique des chercheurs, qui ont la responsabilité de juger « la contribution de leurs invités au débat, y compris, et même surtout, sur des sujets controversés ». Celle qui a défendu l’idée que les attentats de 2015 en France avaient été faussement attribués à des terroristes djihadistes et qui a déploré publiquement que « les sionistes dirigent la France » devait donc s’exprimer dans un cadre universitaire... jusqu'à l'annonce, jeudi, de l'annulation de sa conférence (source : lapresse.ca, 4 et 5 décembre 2019). On relira au sujet de cette blogueuse appréciée par les médias russes l’analyse que Conspiracy Watch avait publiée en 2018.

BARKHANE. La présence de l’opération française « Barkhane », qui mobilise 4 500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, est un terreau fertile pour de nombreuses rumeurs en Afrique de l’Ouest, où elles rencontrent un fort écho sur les réseaux sociaux et entraînent des milliers de commentaires nourris d’un fort sentiment antifrançais. Parmi celles-ci, celle selon laquelle l’armée française aurait fourni des dizaines de motos aux djihadistes et avertissant que l'armée malienne risque d'essuyer des attaques terroristes de manière imminente. Mise en ligne sur une page Facebook malienne le 2 décembre, la fausse nouvelle a été partagée plus de 1200 fois… (source : lemonde.fr, 5 décembre 2019).

BELGIQUE. Coordinateur de la campagne du parti ISLAM pour les élections communales de 2018 sur l’ensemble de la Wallonie et tête de liste à Liège (Belgique), Talal Magri a posté sur son mur Facebook, le 16 novembre dernier, une vidéo au contenu antisémite où l’on voit un imam appeler à la destruction sans délai de « ceux qui travaillent avec les Juifs et qui complotent avec les Juifs ». Une action pénale a été ouverte ainsi qu’une procédure d’écartement à l’encontre de ce professeur qui enseigne la religion islamique à Huy (source : dhnet.be, 5 décembre 2019). Voir également le thread de Conspiracy Watch, qui rappelle que le parti ISLAM fut un temps rallié par l’ex-député d’extrême droite Laurent Louis, proche de Dieudonné, et que son fondateur Redouane Ahrouch expliquait que son mouvement avait pour but l’instauration d’un État islamique en Belgique.

O.J. SIMPSON. Disponible sur Netflix, « L’affaire O.J. Simpson » (« The People v. O.J. Simpson » en VO) retrace en dix épisodes l’un des plus célèbres procès de l’histoire contemporaine des États-Unis. Le contexte est celui de l’agression en 1992 de Rodney King, un Noir américain violemment battu par la police de Los Angeles (LAPD) après avoir été arrêté pour excès de vitesse : il permet d’expliquer la séduction qu’a pu exercer la théorie du « complot policier » sur l’opinion, en particulier dans la minorité africaine-américaine. Qu’est-ce qui est jugé dans l’affaire O.J. Simpson ? La négrophobie de la police de Los Angeles ou la violence meurtrière d’une célébrité à l’encontre de son ex-femme ? La série réussit à restituer avec subtilité la complexité de ces deux problématiques entrelacées, ainsi que celle du complotisme (source : Conspiracy Watch, 8 décembre 2019).

ALBERT CAMUS. A l’approche du soixantième anniversaire de la mort d'Albert Camus, la théorie du complot fait à nouveau couler de l’encre. Sur la base d’éléments pour le moins fragiles, le romancier italien Giovanni Catelli affirme depuis des années que l'écrivain a été éliminé par le KGB. A lire sur Conspiracy Watch.

MEURTRE DE COURBEVOIE. Le 5 décembre 2018, John Dowling, un professeur d’anglais d’origine irlandaise à l’Université de la Défense, était poignardé mortellement par un de ses anciens élèves à Courbevoie. Un an plus tard, l'enquête judiciaire est toujours en cours. Conspiracy Watch a probablement été le seul média à enquêter sur le profil de l'assassin, dont les traces laissées sur Facebook témoignent d'un antisémitisme et d'un complotisme effrénés (source : Conspiracy Watch, 8 décembre 2018).

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Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 02/12/2019 au 08/12/2019).

MICHÈLE RIVASI. Interrogé par le journal Le Point, l’eurodéputée Michèle Rivasi (numéro deux de la liste Europe Écologie-Les Verts aux élections européennes de 2019 et agrégée de sciences naturelles) est revenue sur l'invitation d'Andrew Wakefield, chef de file des antivaccins, au Parlement européen : « C'était une erreur que je reconnais a posteriori, car je n'avais pas mesuré que l'inviter pourrait être interprété comme une caution à sa personne. » Elle n’en défend pas moins les « travaux » de Wakefield, mis au ban de la communauté scientifique. Elle maintient aussi ses positions sur l'homéopathie, ravivant la théorie de la mémoire de l'eau de Jacques Benveniste, invalidée scientifiquement (source : Le Point, 4 novembre 2019).

PROFANATIONS. Ancien militant du Front national, ex-Secrétaire général d'Egalité & Réconciliation et ex-directeur de campagne de la « Liste antisioniste » (2009), Marc George (alias « Marc Robert ») attribue sur Facebook les récentes profanations de sépultures juives à une « main » cachée œuvrant contre « l'islam »...

AMAZON. Le mémorial d'Auschwitz a demandé à Amazon de retirer de son site des décorations de Noël à l'effigie du centre de mise à mort nazi. Décapsuleur, boule représentant des aspects du camp... Amazon proposait des objets de Noël faisant référence à la Shoah. Le journal Le Monde explique que les deux vendeurs, qui ont été bannis du site, étaient spécialisés dans les déclinaisons d’objets, floqués à l’aide de photos issues de banques d’images : « Il ne s’agit sans doute pas de vendeurs néonazis, il est plus probable que les déclinaisons d’images aient été générées automatiquement par un algorithme, incapable de mesurer la portée de ses choix. » L’affaire soulève aussi, une fois encore, la question de la modération indigente de la plateforme de vente (source : lemonde.fr, 3 décembre 2019).

ANTISIONISME SOVIÉTIQUE. Sous la forme de l’antisionisme, l’antisémitisme fut au cœur de la propagande soviétique pendant plus de quarante ans de Guerre froide. Dans un article dont Conspiracy Watch propose une traduction, l’historienne Izabella Tabarovsky, du Wilson-Kennan Institute (États-Unis), effectue une plongée dans cette histoire aux échos très actuels et estime que « l’une des leçons à tirer de l’histoire de l’antisionisme soviétique est que l’antisionisme et l’antisémitisme ont toujours été profondément, voire inextricablement liés ». L’historienne ajoute : « Fidèles à leurs principes idéologiques, les Soviétiques n’ont jamais attaqué les Juifs en termes purement racistes. Accusés d’antisémitisme, ils ont clamé avec indignation qu’ils étaient simplement "antisionistes". Mais chaque fois et partout où ils ont utilisé l’antisionisme à des fins politiques, l’antisémitisme s’est épanoui » (source : Conspiracy Watch, 4 décembre 2019).

VANESSA BEELEY. Professeur au département d’histoire de l’Université de Montréal, Samir Saul a invité la complotiste britannique Vanessa Beeley, qui accuse l’Occident de vouloir implanter un « État de l’ombre » en Syrie, à s’adresser aux étudiants le lundi 9 décembre 2019. Alexandre Chabot, secrétaire général de l’établissement supérieur fait valoir le principe de liberté académique des chercheurs, qui ont la responsabilité de juger « la contribution de leurs invités au débat, y compris, et même surtout, sur des sujets controversés ». Celle qui a défendu l’idée que les attentats de 2015 en France avaient été faussement attribués à des terroristes djihadistes et qui a déploré publiquement que « les sionistes dirigent la France » devait donc s’exprimer dans un cadre universitaire... jusqu'à l'annonce, jeudi, de l'annulation de sa conférence (source : lapresse.ca, 4 et 5 décembre 2019). On relira au sujet de cette blogueuse appréciée par les médias russes l’analyse que Conspiracy Watch avait publiée en 2018.

BARKHANE. La présence de l’opération française « Barkhane », qui mobilise 4 500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, est un terreau fertile pour de nombreuses rumeurs en Afrique de l’Ouest, où elles rencontrent un fort écho sur les réseaux sociaux et entraînent des milliers de commentaires nourris d’un fort sentiment antifrançais. Parmi celles-ci, celle selon laquelle l’armée française aurait fourni des dizaines de motos aux djihadistes et avertissant que l'armée malienne risque d'essuyer des attaques terroristes de manière imminente. Mise en ligne sur une page Facebook malienne le 2 décembre, la fausse nouvelle a été partagée plus de 1200 fois… (source : lemonde.fr, 5 décembre 2019).

BELGIQUE. Coordinateur de la campagne du parti ISLAM pour les élections communales de 2018 sur l’ensemble de la Wallonie et tête de liste à Liège (Belgique), Talal Magri a posté sur son mur Facebook, le 16 novembre dernier, une vidéo au contenu antisémite où l’on voit un imam appeler à la destruction sans délai de « ceux qui travaillent avec les Juifs et qui complotent avec les Juifs ». Une action pénale a été ouverte ainsi qu’une procédure d’écartement à l’encontre de ce professeur qui enseigne la religion islamique à Huy (source : dhnet.be, 5 décembre 2019). Voir également le thread de Conspiracy Watch, qui rappelle que le parti ISLAM fut un temps rallié par l’ex-député d’extrême droite Laurent Louis, proche de Dieudonné, et que son fondateur Redouane Ahrouch expliquait que son mouvement avait pour but l’instauration d’un État islamique en Belgique.

O.J. SIMPSON. Disponible sur Netflix, « L’affaire O.J. Simpson » (« The People v. O.J. Simpson » en VO) retrace en dix épisodes l’un des plus célèbres procès de l’histoire contemporaine des États-Unis. Le contexte est celui de l’agression en 1992 de Rodney King, un Noir américain violemment battu par la police de Los Angeles (LAPD) après avoir été arrêté pour excès de vitesse : il permet d’expliquer la séduction qu’a pu exercer la théorie du « complot policier » sur l’opinion, en particulier dans la minorité africaine-américaine. Qu’est-ce qui est jugé dans l’affaire O.J. Simpson ? La négrophobie de la police de Los Angeles ou la violence meurtrière d’une célébrité à l’encontre de son ex-femme ? La série réussit à restituer avec subtilité la complexité de ces deux problématiques entrelacées, ainsi que celle du complotisme (source : Conspiracy Watch, 8 décembre 2019).

ALBERT CAMUS. A l’approche du soixantième anniversaire de la mort d'Albert Camus, la théorie du complot fait à nouveau couler de l’encre. Sur la base d’éléments pour le moins fragiles, le romancier italien Giovanni Catelli affirme depuis des années que l'écrivain a été éliminé par le KGB. A lire sur Conspiracy Watch.

MEURTRE DE COURBEVOIE. Le 5 décembre 2018, John Dowling, un professeur d’anglais d’origine irlandaise à l’Université de la Défense, était poignardé mortellement par un de ses anciens élèves à Courbevoie. Un an plus tard, l'enquête judiciaire est toujours en cours. Conspiracy Watch a probablement été le seul média à enquêter sur le profil de l'assassin, dont les traces laissées sur Facebook témoignent d'un antisémitisme et d'un complotisme effrénés (source : Conspiracy Watch, 8 décembre 2018).

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