Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Conspiracy News #43.2020

Publié par La Rédaction26 octobre 2020

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 19/10/2020 au 25/10/2020).

À ÉCOUTER. Conspiracy Watch a lancé le premier épisode d’un podcast consacré à l’actualité du complotisme. Dans cette première livraison des « Déconspirateurs », Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt discutent à bâtons rompus de l’actualité « conspi » de la semaine écoulée, centrée autour de l'attentat de Conflans-Saint-Honorine et de QAnon.

COVID-19. « J’étais de ceux qui pensaient que le Covid-19 n’existait pas… jusqu’à ce que je tombe malade. » Dmitriy Stuzhuk, un influenceur ukrainien de 33 ans spécialisé dans le fitness, a récemment succombé au coronavirus, après avoir pourtant nié son existence. Il y a quelques jours, il partageait une photographie sur son compte Instagram, suivie par plus d’un million de personnes, un selfie avec un respirateur sur le visage depuis son lit d’hôpital. Et un commentaire : « LE COVID-19 N’EST PAS UNE MALADIE ÉPHÉMÈRE ! Et elle est lourde. » (source : CNews, 18 octobre 2020).

PERRONNE. Dans une intervention sur Sud Radio le 15 octobre, l'infectiologue Christian Perronne a notamment déclaré qu'il avait été prouvé que l'hydroxychloroquine était efficace contre le Covid-19 ou qu'avoir un patient en réanimation représentait un « jackpot » pour les services. C'est faux, comme l'ont expliqué plusieurs spécialistes à l'AFP (source : AFP, 22 octobre 2020). À noter qu'au 26 octobre 2020, la vidéo avait été vue plus de 480 000 fois sur Youtube.

SECONDE VAGUE. Interrogé par Jean-Marc Morandini sur CNews le 23 octobre 2020, l’économiste Philippe Herlin a parlé de la seconde vague de Covid-19 comme d’une « manipulation » : « L’objectif c’est de créer une peur, de créer une sorte de contrôle social de la population […] de créer cette peur diffuse, de dire "vous risquez de tomber malade et de mourir, alors ne venez pas nous embêter avec l’emploi". Voilà, c’est une façon de faire taire la contestation et de mettre une chape de plomb sur la population » (source : Twitter).

CONFLANS. Le jour même de l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, le site Internet de l'Union internationale des savants musulmans (IUMS) a publié les déclarations de son secrétaire général, Muhiddin Al-Qaradaghi. Le responsable a condamné le meurtre de l'enseignant mais également blâmé les autorités françaises et la victime elle-même, affirmant que le rôle de l'enseignant est davantage d’« instiller la paix au sein de la jeunesse que de l'inciter [à la haine] ». Dans une autre déclaration, publiée à la même date sur le même site et sur sa page Facebook, Al-Qaradaghi a affirmé que le crime avait été planifié et mis en scène par les autorités françaises afin d'accuser l'Islam de terrorisme. Il a ajouté que « le vrai meurtrier [était] toujours en vie » (source : MEMRI, 20 octobre 2020).

On notera que la une du quotidien Yeni Şafak, un journal pro-Erdogan, du 19 octobre 2020, a fustigé Emmanuel Marcon en ces termes : « Il prend les musulmans pour cible ». La publication comprenait une interview d’Al-Qaradaghi mettant en cause, dans l’attaque meurtrière, les services de renseignements français (source : Twitter).

À lire par ailleurs, le décret de dissolution du Collectif Cheikh Yassine (survenue le mercredi 21 octobre en conseil des ministres) animé par Abdelhakim Sefrioui – le prédicateur à l’origine de la campagne contre Samuel Paty –, qui tenait « des propos de nature conspirationniste », à caractère antisioniste et antisémite.

FRANCE SOIR. Autrefois considéré comme un grand titre de la presse française, France Soir a été racheté par la société de Xavier Azalbert en 2014. En 2019, après deux mois de grève, il licencie tous les journalistes de sa rédaction, ce qui ne l’empêche pas de continuer à alimenter son site depuis… en infox à caractère conspirationniste. Conspiracy Watch s’est penchée sur l’une des dernières publiées par le média, consistant à assimiler le « Russiagate » à une fake news (source : Conspiracy Watch, 20 octobre 2020).

HISTOIRE. Il y a 150 ans, les juifs d’Algérie étaient collectivement naturalisés par le décret Crémieux. Il ne cessera, jusqu’à aujourd’hui, d’être utilisé par les antisémites pour exacerber la passion antijuive. À l’occasion de cet anniversaire, Conspiracy Watch publie un extrait du livre de Michel Winock, paru en 2004, La France et les Juifs de 1789 à nos jours (Seuil). L’historien rappelle que jamais les musulmans d’Algérie n’ont réclamé de bénéficier d’un décret comme celui du 24 oc­tobre 1870. Et que ce sont les colons qui, les premiers, imputeront au décret Crémieux la cause de la révolte de la Kaby­lie en 1871 (source : Conspiracy Watch, 21 octobre 2020).

FAURISSON. A l’occasion du deuxième anniversaire de la mort de Robert Faurisson, le 21 octobre 2018, Gilles Karmasyn, fondateur et animateur du site PHDN.org (Pratique de l’Histoire et Dévoiements Négationnistes), revient sur le parcours politique et les arguments développés par celui qui fut pendant près d’un demi-siècle le chef de file des négationnistes français. En s’appuyant sur une documentation riche et une connaissance fine des écrits et propos de Faurisson, Gilles Karmasyn montre que Faurisson mentait et savait qu’il mentait. Un podcast à écouter en exclusivité sur Conspiracy Watch.

FAUSSE AGRESSION. Le 22 septembre, comme un seul homme, les médias avaient embrayé. L’AFP, BFM TV, CNews, LCI, France-Inter ou L’Obs se sont emparés de l’agression présumée d’une étudiante strasbourgeoise. La jeune Elisabeth G. dit alors avoir été traitée de « pute » et de « salope », avant d’être molestée par trois individus au motif qu’elle portait une jupe. L’image de son visage tuméfié est diffusée dans les JT, les politiques et les féministes s’en indignent. Un mois plus tard, ce scénario ne tient plus. Il ne fait plus guère de doute que l’agression d’Elisabeth G. était truquée : il s’agissait vraisemblablement d’une manipulation de l’extrême droite locale. Décryptage d’une infox (source : L’Obs, 21 octobre 2020).

QANON. C’est une vague que l’on n’a pas vu enfler, et dont l’ombre plane sur la démocratie américaine. Au fil d’un saisissant documentaire réalisé pour la collection « La fabrique du mensonge », les journalistes Elsa Guiol et Arnaud Lievin retracent le rapide développement du mouvement conspirationniste QAnon. Outre les deux fils aînés de Donald Trump, QAnon compterait parmi ses trois millions de sympathisants assumés aux États-Unis le directeur national du renseignement, John Ratcliffe, ainsi que plusieurs dizaines de candidats au Congrès. Une enquête à voir ou revoir en replay sur le site de France TV. Dans l’émission C Politique, Tristan Mendès France a rappelé que Donald Trump avait lui-même retweeté plus de 200 fois des contenus QAnon à ses plus de 80 millions d’abonnés. À noter que le mouvement se développe également en Europe, et notamment en France. Il y a quelques jours, Nadine Morano retweetait par exemple un contenu QAnon issu du principal site français se réclamant de cette mouvance. Créé en juin 2020, ce site a vu son audience exploser en quelques mois pour atteindre près de 280.000 visiteurs en France, pour le seul mois de septembre (source : Twitter). À voir également le décryptage vidéo proposé par le journaliste Brieuc Beckers de la chaîne belge Les News 24.

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À ÉCOUTER. Conspiracy Watch a lancé le premier épisode d’un podcast consacré à l’actualité du complotisme. Dans cette première livraison des « Déconspirateurs », Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt discutent à bâtons rompus de l’actualité « conspi » de la semaine écoulée, centrée autour de l'attentat de Conflans-Saint-Honorine et de QAnon.

COVID-19. « J’étais de ceux qui pensaient que le Covid-19 n’existait pas… jusqu’à ce que je tombe malade. » Dmitriy Stuzhuk, un influenceur ukrainien de 33 ans spécialisé dans le fitness, a récemment succombé au coronavirus, après avoir pourtant nié son existence. Il y a quelques jours, il partageait une photographie sur son compte Instagram, suivie par plus d’un million de personnes, un selfie avec un respirateur sur le visage depuis son lit d’hôpital. Et un commentaire : « LE COVID-19 N’EST PAS UNE MALADIE ÉPHÉMÈRE ! Et elle est lourde. » (source : CNews, 18 octobre 2020).

PERRONNE. Dans une intervention sur Sud Radio le 15 octobre, l'infectiologue Christian Perronne a notamment déclaré qu'il avait été prouvé que l'hydroxychloroquine était efficace contre le Covid-19 ou qu'avoir un patient en réanimation représentait un « jackpot » pour les services. C'est faux, comme l'ont expliqué plusieurs spécialistes à l'AFP (source : AFP, 22 octobre 2020). À noter qu'au 26 octobre 2020, la vidéo avait été vue plus de 480 000 fois sur Youtube.

SECONDE VAGUE. Interrogé par Jean-Marc Morandini sur CNews le 23 octobre 2020, l’économiste Philippe Herlin a parlé de la seconde vague de Covid-19 comme d’une « manipulation » : « L’objectif c’est de créer une peur, de créer une sorte de contrôle social de la population […] de créer cette peur diffuse, de dire "vous risquez de tomber malade et de mourir, alors ne venez pas nous embêter avec l’emploi". Voilà, c’est une façon de faire taire la contestation et de mettre une chape de plomb sur la population » (source : Twitter).

CONFLANS. Le jour même de l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, le site Internet de l'Union internationale des savants musulmans (IUMS) a publié les déclarations de son secrétaire général, Muhiddin Al-Qaradaghi. Le responsable a condamné le meurtre de l'enseignant mais également blâmé les autorités françaises et la victime elle-même, affirmant que le rôle de l'enseignant est davantage d’« instiller la paix au sein de la jeunesse que de l'inciter [à la haine] ». Dans une autre déclaration, publiée à la même date sur le même site et sur sa page Facebook, Al-Qaradaghi a affirmé que le crime avait été planifié et mis en scène par les autorités françaises afin d'accuser l'Islam de terrorisme. Il a ajouté que « le vrai meurtrier [était] toujours en vie » (source : MEMRI, 20 octobre 2020).

On notera que la une du quotidien Yeni Şafak, un journal pro-Erdogan, du 19 octobre 2020, a fustigé Emmanuel Marcon en ces termes : « Il prend les musulmans pour cible ». La publication comprenait une interview d’Al-Qaradaghi mettant en cause, dans l’attaque meurtrière, les services de renseignements français (source : Twitter).

À lire par ailleurs, le décret de dissolution du Collectif Cheikh Yassine (survenue le mercredi 21 octobre en conseil des ministres) animé par Abdelhakim Sefrioui – le prédicateur à l’origine de la campagne contre Samuel Paty –, qui tenait « des propos de nature conspirationniste », à caractère antisioniste et antisémite.

FRANCE SOIR. Autrefois considéré comme un grand titre de la presse française, France Soir a été racheté par la société de Xavier Azalbert en 2014. En 2019, après deux mois de grève, il licencie tous les journalistes de sa rédaction, ce qui ne l’empêche pas de continuer à alimenter son site depuis… en infox à caractère conspirationniste. Conspiracy Watch s’est penchée sur l’une des dernières publiées par le média, consistant à assimiler le « Russiagate » à une fake news (source : Conspiracy Watch, 20 octobre 2020).

HISTOIRE. Il y a 150 ans, les juifs d’Algérie étaient collectivement naturalisés par le décret Crémieux. Il ne cessera, jusqu’à aujourd’hui, d’être utilisé par les antisémites pour exacerber la passion antijuive. À l’occasion de cet anniversaire, Conspiracy Watch publie un extrait du livre de Michel Winock, paru en 2004, La France et les Juifs de 1789 à nos jours (Seuil). L’historien rappelle que jamais les musulmans d’Algérie n’ont réclamé de bénéficier d’un décret comme celui du 24 oc­tobre 1870. Et que ce sont les colons qui, les premiers, imputeront au décret Crémieux la cause de la révolte de la Kaby­lie en 1871 (source : Conspiracy Watch, 21 octobre 2020).

FAURISSON. A l’occasion du deuxième anniversaire de la mort de Robert Faurisson, le 21 octobre 2018, Gilles Karmasyn, fondateur et animateur du site PHDN.org (Pratique de l’Histoire et Dévoiements Négationnistes), revient sur le parcours politique et les arguments développés par celui qui fut pendant près d’un demi-siècle le chef de file des négationnistes français. En s’appuyant sur une documentation riche et une connaissance fine des écrits et propos de Faurisson, Gilles Karmasyn montre que Faurisson mentait et savait qu’il mentait. Un podcast à écouter en exclusivité sur Conspiracy Watch.

FAUSSE AGRESSION. Le 22 septembre, comme un seul homme, les médias avaient embrayé. L’AFP, BFM TV, CNews, LCI, France-Inter ou L’Obs se sont emparés de l’agression présumée d’une étudiante strasbourgeoise. La jeune Elisabeth G. dit alors avoir été traitée de « pute » et de « salope », avant d’être molestée par trois individus au motif qu’elle portait une jupe. L’image de son visage tuméfié est diffusée dans les JT, les politiques et les féministes s’en indignent. Un mois plus tard, ce scénario ne tient plus. Il ne fait plus guère de doute que l’agression d’Elisabeth G. était truquée : il s’agissait vraisemblablement d’une manipulation de l’extrême droite locale. Décryptage d’une infox (source : L’Obs, 21 octobre 2020).

QANON. C’est une vague que l’on n’a pas vu enfler, et dont l’ombre plane sur la démocratie américaine. Au fil d’un saisissant documentaire réalisé pour la collection « La fabrique du mensonge », les journalistes Elsa Guiol et Arnaud Lievin retracent le rapide développement du mouvement conspirationniste QAnon. Outre les deux fils aînés de Donald Trump, QAnon compterait parmi ses trois millions de sympathisants assumés aux États-Unis le directeur national du renseignement, John Ratcliffe, ainsi que plusieurs dizaines de candidats au Congrès. Une enquête à voir ou revoir en replay sur le site de France TV. Dans l’émission C Politique, Tristan Mendès France a rappelé que Donald Trump avait lui-même retweeté plus de 200 fois des contenus QAnon à ses plus de 80 millions d’abonnés. À noter que le mouvement se développe également en Europe, et notamment en France. Il y a quelques jours, Nadine Morano retweetait par exemple un contenu QAnon issu du principal site français se réclamant de cette mouvance. Créé en juin 2020, ce site a vu son audience exploser en quelques mois pour atteindre près de 280.000 visiteurs en France, pour le seul mois de septembre (source : Twitter). À voir également le décryptage vidéo proposé par le journaliste Brieuc Beckers de la chaîne belge Les News 24.

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