Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Conspiracy News #44.2019

Publié par La Rédaction04 novembre 2019

Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 28/10/2019 au 03/11/2019).

HAINE EN LIGNE. Pour le chercheur Matthias J. Becker, les décideurs et la société en général ont trop longtemps été aveugles au danger de la radicalisation du langage et de l’expression sans limite des paroles de haine sur Internet, malgré l’impact considérable du Web, notamment chez les jeunes. Dans un article publié récemment par le média en ligne Fathom, il plaide pour enrichir notre connaissance de la haine des Juifs d’une approche nouvelle, plus qualitative, afin de comprendre ce qu’il définit comme un territoire jusqu’à présent largement inconnu : celui de l’antisémitisme en ligne, dans lequel le complotisme occupe une place de choix (source : Conspiracy Watch, 28 octobre 2019).

AL-BAGHDADI. La presse turque a charrié de multiples explications complotistes au sujet de la mort d’Al-Baghdadi, « calife » autoproclamé de l’organisation État islamique. Elles ont particulièrement visé les Kurdes, considérés comme la principale menace par le pouvoir turc (source : Courrier international, 28 octobre 2019).

MOSQUÉE DE BAYONNE. Claude Sinké (84 ans), le tireur présumé de la mosquée de Bayonne, qui a gravement blessé par balles deux personnes le 28 octobre 2019, a expliqué son geste aux policiers par sa « volonté de venger l’incendie de Notre-Dame de Paris » qu’il attribue à des membres de la « communauté musulmane ». « Cette fois, le complotisme a failli tuer », note Laurent Joffrin dans Libération, rappelant que « cette thèse louftingue avait circulé quelques heures sur le Net au moment de la catastrophe, à partir d’une photo prétendument mystérieuse, avant d’être controuvée par les enquêtes de services de vérification de l’info » (source : liberation.fr, 29 octobre 2019). Dans un tweet, le Comité interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (CIPDR) a rappelé que le conspirationnisme, « sas de radicalisation », « installe le recours à la violence comme relevant de la légitime défense », et que « la lutte contre les théories du complot mère des batailles » est l’affaire de tous. L’occasion de se souvenir de l’explosion des rumeurs sur les réseaux sociaux, qui avait suivi la nouvelle de l’incendie de Notre-Dame de Paris, à travers un extrait d’un documentaire de Spicee, La nouvelle fabrique de l’opinion. Ces réactions et ces infox, que rappelle également L’Express, ont pu conforter Sinké dans son analyse des faits, l’incitant par la suite à mettre le feu à la mosquée bayonnaise (source : lexpress.fr, 30 octobre 2019).

YITZHAK RABIN. Un professeur israélien a clamé qu’Yitzhak Rabin n’avait pas été assassiné par l’homme qui a été condamné pour cet acte. Mordechai Kedar a affirmé en effet que la mort du Premier ministre israélien en 1995 avait été orchestrée par un éminent responsable politique, dans le contexte de la signature des accords de paix historiques d’Oslo avec les Palestiniens. Benyamin Netanyahou a condamné ce « discours insensé », tandis que le centre Yitzhak Rabin a qualifié l’enseignant de « complotiste de mauvais goût » (source : Times of Israël, 30 octobre 2019).

À ÉCOUTER.  Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, était l’invité de Sophie Malibeaux sur RFI le 1er novembre 2019. Soulignant l’émergence depuis un an de certains réflexes de prévention à l’égard des théories du complot sur les réseaux sociaux, l’auteur de L’Opium des imbéciles (Grasset) a notamment expliqué : « la meilleure prévention est d’abord se défier de nos propres biais cognitifs, comprendre pourquoi on est attiré par ces idées-là puis de ne surtout pas nier le problème, de savoir qu’il existe, de savoir qu’à travers l’histoire, cela a eu une importance parfois cruciale, déterminante ; lorsqu’on sait cela, on est moins à même de tomber dans l’écueil du conspirationnisme » (source : RFI, 1er novembre 2019).

ALAIN SORAL. Figure de l’extrême droite française, Alain Soral met en place son réseau en Suisse. Son site Égalité & Réconciliation (E&R) propose des services payants que les internautes peuvent régler par carte bancaire, depuis fin 2018, via une association basée à Genève, Les Amis genevois de la tolérance. Un montage financier dévoilé par le collectif StopHateMoney sur notre site au printemps dernier (source : Le Temps, 3 novembre 2019).

COLLOQUE. Fake news, antivax, peur des ondes, théories du complot… Au sein d’une société fondée sur l’accumulation des connaissances, les démonstrations irrationnelles semblent renforcées par un relativisme ambiant. Du 19 au 21 novembre 2019, 24 universitaires et experts se réunissent en vue de dépeindre la mécanique de l’irrationalité, de sa fabrication à sa réception en passant par l’étude de la propension humaine à croire. L'événement est organisé par Jean Baechler, sociologue et membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et Gérald Bronner, professeur de sociologie cognitive à l’Université Paris-Diderot (présentation et programme).

CONCOURS. En partenariat avec le magazine L’HistoireConspiracy Watch et le Mémorial de Caen s’associent pour lancer un concours international de dessins de presse contre le conspirationnisme et le négationnisme. Le concours « Cartoonists Vs. Conspiracy » a pour but de faire réfléchir autour des théories du complot et de la multiplication des fausses informations dans l'espace public. Les candidats sont invités à envoyer leurs réalisations avant le 31 mars 2020 à minuit (source : Conspiracy Watch).

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Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 28/10/2019 au 03/11/2019).

HAINE EN LIGNE. Pour le chercheur Matthias J. Becker, les décideurs et la société en général ont trop longtemps été aveugles au danger de la radicalisation du langage et de l’expression sans limite des paroles de haine sur Internet, malgré l’impact considérable du Web, notamment chez les jeunes. Dans un article publié récemment par le média en ligne Fathom, il plaide pour enrichir notre connaissance de la haine des Juifs d’une approche nouvelle, plus qualitative, afin de comprendre ce qu’il définit comme un territoire jusqu’à présent largement inconnu : celui de l’antisémitisme en ligne, dans lequel le complotisme occupe une place de choix (source : Conspiracy Watch, 28 octobre 2019).

AL-BAGHDADI. La presse turque a charrié de multiples explications complotistes au sujet de la mort d’Al-Baghdadi, « calife » autoproclamé de l’organisation État islamique. Elles ont particulièrement visé les Kurdes, considérés comme la principale menace par le pouvoir turc (source : Courrier international, 28 octobre 2019).

MOSQUÉE DE BAYONNE. Claude Sinké (84 ans), le tireur présumé de la mosquée de Bayonne, qui a gravement blessé par balles deux personnes le 28 octobre 2019, a expliqué son geste aux policiers par sa « volonté de venger l’incendie de Notre-Dame de Paris » qu’il attribue à des membres de la « communauté musulmane ». « Cette fois, le complotisme a failli tuer », note Laurent Joffrin dans Libération, rappelant que « cette thèse louftingue avait circulé quelques heures sur le Net au moment de la catastrophe, à partir d’une photo prétendument mystérieuse, avant d’être controuvée par les enquêtes de services de vérification de l’info » (source : liberation.fr, 29 octobre 2019). Dans un tweet, le Comité interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (CIPDR) a rappelé que le conspirationnisme, « sas de radicalisation », « installe le recours à la violence comme relevant de la légitime défense », et que « la lutte contre les théories du complot mère des batailles » est l’affaire de tous. L’occasion de se souvenir de l’explosion des rumeurs sur les réseaux sociaux, qui avait suivi la nouvelle de l’incendie de Notre-Dame de Paris, à travers un extrait d’un documentaire de Spicee, La nouvelle fabrique de l’opinion. Ces réactions et ces infox, que rappelle également L’Express, ont pu conforter Sinké dans son analyse des faits, l’incitant par la suite à mettre le feu à la mosquée bayonnaise (source : lexpress.fr, 30 octobre 2019).

YITZHAK RABIN. Un professeur israélien a clamé qu’Yitzhak Rabin n’avait pas été assassiné par l’homme qui a été condamné pour cet acte. Mordechai Kedar a affirmé en effet que la mort du Premier ministre israélien en 1995 avait été orchestrée par un éminent responsable politique, dans le contexte de la signature des accords de paix historiques d’Oslo avec les Palestiniens. Benyamin Netanyahou a condamné ce « discours insensé », tandis que le centre Yitzhak Rabin a qualifié l’enseignant de « complotiste de mauvais goût » (source : Times of Israël, 30 octobre 2019).

À ÉCOUTER.  Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, était l’invité de Sophie Malibeaux sur RFI le 1er novembre 2019. Soulignant l’émergence depuis un an de certains réflexes de prévention à l’égard des théories du complot sur les réseaux sociaux, l’auteur de L’Opium des imbéciles (Grasset) a notamment expliqué : « la meilleure prévention est d’abord se défier de nos propres biais cognitifs, comprendre pourquoi on est attiré par ces idées-là puis de ne surtout pas nier le problème, de savoir qu’il existe, de savoir qu’à travers l’histoire, cela a eu une importance parfois cruciale, déterminante ; lorsqu’on sait cela, on est moins à même de tomber dans l’écueil du conspirationnisme » (source : RFI, 1er novembre 2019).

ALAIN SORAL. Figure de l’extrême droite française, Alain Soral met en place son réseau en Suisse. Son site Égalité & Réconciliation (E&R) propose des services payants que les internautes peuvent régler par carte bancaire, depuis fin 2018, via une association basée à Genève, Les Amis genevois de la tolérance. Un montage financier dévoilé par le collectif StopHateMoney sur notre site au printemps dernier (source : Le Temps, 3 novembre 2019).

COLLOQUE. Fake news, antivax, peur des ondes, théories du complot… Au sein d’une société fondée sur l’accumulation des connaissances, les démonstrations irrationnelles semblent renforcées par un relativisme ambiant. Du 19 au 21 novembre 2019, 24 universitaires et experts se réunissent en vue de dépeindre la mécanique de l’irrationalité, de sa fabrication à sa réception en passant par l’étude de la propension humaine à croire. L'événement est organisé par Jean Baechler, sociologue et membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et Gérald Bronner, professeur de sociologie cognitive à l’Université Paris-Diderot (présentation et programme).

CONCOURS. En partenariat avec le magazine L’HistoireConspiracy Watch et le Mémorial de Caen s’associent pour lancer un concours international de dessins de presse contre le conspirationnisme et le négationnisme. Le concours « Cartoonists Vs. Conspiracy » a pour but de faire réfléchir autour des théories du complot et de la multiplication des fausses informations dans l'espace public. Les candidats sont invités à envoyer leurs réalisations avant le 31 mars 2020 à minuit (source : Conspiracy Watch).

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