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En réalité, RSF perçoit depuis 2005 une subvention de quelque 35 000 euros de la National Endowement for Democracy (NED), association américaine de promotion de la démocratie dans le monde. La somme allouée à Reporters sans frontières est destinée à l’aide aux journalistes en Afrique. Depuis 2002, le Center for a Free Cuba, fondé par les anticastristes de Miami, lui verse quelque 64 000 euros. Ces deux subventions représentent moins de 2,5 % du budget total de l’association. L’argent des deux fondations américaines n’en a pas moins provoqué des remous chez certains militants de RSF. Les sections allemande et espagnole ont notamment plaidé pour un abandon de ces subsides. « En y renonçant nous donnerions du crédit à ces calomnies fondées sur un antiaméricanisme nauséabond et une sympathie incompréhensible pour le régime castriste. Ce pays arrive juste après la Chine par le nombre de journalistes incarcérés dans ses geôles », s’insurge Robert Ménard (le fondateur de l’association – NDLR). « Pourtant nous pouvons vivre très largement sans cet argent… », poursuit-il.

Le Figaro rapporte que le mercredi 23 avril, Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne, s’est livré, sur la radio Europe 1, « à une violente charge contre les mouvements pro-tibétains et les menaces de boycott des jeux olympiques ». Il a accusé Robert Ménard, secrétaire général de RSF, d’être lié aux « milieux néoconservateurs américains » et a fait allusion au récent ouvrage de Maxime Vivas (La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux faucons du Pentagone, Aden, 2007).
Le Figaro écrit que j’étais en « villégiature « en Chine (sous-entendu : « pendant que les malheureux tibétains… »). Il ajoute : « ça ne s’invente pas ». Si, justement, ça s’invente.
J’ai précisé à la journaliste qui m’a interviewé que je rendais visite à un de mes fils qui travaille à Pékin. Outre l’aspect familial dont nul ne saurait rougir, j’ai oeuvré sur place avec lui à des prises de contacts avec un haut fonctionnaire du gouvernement français qui promeut les intérêts de notre industrie.
Il était donc superfétatoire d’ironiser sur ma présence en Chine, certainement moins néfaste pour notre pays que les foucades de Ménard.
Je suis plusieurs fois cité dans cette enquête et je regrette que vous ne m’ayez pas approché, ce qui sans doute permis de m’extraire de listes de noms où je figure, mêlé à des gens que je combats.
J’aurais mille choses à dire. Je vais m’en tenir à une, sur l’article de Marie-Christine Tabet du Figaro qui s’alarme de me savoir en Chine au moment où elle m’appelle( le 20 avril 2008) pour parler de mon livre sur RSF. Cette dame me dit qu’elle a eu mon éditeur, qu’il lui a dit que le livre était réédité (combien en ai-je vendu ?), que je faisais des conférences en Chine et qu’elle n’avait pas lu mon livre. Je lui explique qu’un de mes fils vit en Chine et que je suis venu pour le voir et pour essayer de nouer un contact entre lui et un industriel avec la recommandation d’un haut fonctionnaire français qui est un ami. Je ensuite contacte mon éditeur qui nie avoir parlé de retirage et de conférences.
Le lendemain, sous le titre « Révélations sur le financement de RSF », elle écrit dans le Figaro ce que vous reproduisez. C’est tout.