Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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« Définition du Minhâj ("chemin") des Frères musulmans, par Hassan Al-Banna » (source : ismailsunnite.wordpress.com, 2016).

Les Frères musulmans (Ikhwan al-muslimin en arabe) sont une confrérie islamiste sunnite créée en Égypte en 1928 par Hassan Al-Banna. Ses objectifs déclarés sont de réislamiser la société, d'établir un nouveau califat, de lutter contre « l’emprise laïque occidentale », « l’imitation aveugle du modèle européen » en terre d’islam et de combattre le sionisme en Palestine.

Outre Hassan Al-Banna, les principaux représentants du mouvement sont les Égyptiens Sayyid Qutb et Youssouf al Qaradawi (chef spirituel de la Confrérie jusqu'à sa mort en 2022) et, plus récemment, le Mauritanien Mohamed Hassan Dadou ou le Marocain Ahmed Raïssouni.

Après des décennies de persécution, d'interdiction puis de marginalisation, la Confrérie, qui n'a jamais cessé d'exister dans la clandestinité, a accédé démocratiquement au pouvoir en Égypte en 2012 et a gouverné le pays pendant une année jusqu'au renversement du président Mohamed Morsi par un coup d'État militaire en juillet 2013.

Le courant frériste est présent dans de nombreux pays du monde sous la forme d'organisations associatives, partisanes voire terroristes. En France, il est représenté par le réseau gravitant autour de l'organisation « Musulmans de France » (ex-UOIF), avec des prédicateurs comme Hassan Iquioussen ou des associations locales comme Havre de Savoir ; en Suisse, par le Centre islamique de Genève, dirigé par le prédicateur Hani Ramadan – par ailleurs petit-fils de Hassan Al-Banna et frère aîné de l'islamologue Tariq Ramadan – ; en Tunisie, par le parti Ennahdha de Rached Ghannouchi ; dans les Territoires palestiniens, par le Hamas. L'idéologie frériste a influencé de manière déterminante de nombreuses formations islamistes telles que le Front islamique du salut (FIS) en Algérie ou le Parti de la Justice et du Développement (AKP) de Recep Tayyip Erdoğan en Turquie. Elle a en outre notablement influencé le cheikh Abdallah Azzam, fondateur de l'organisation djihadiste Al Qaïda.

Pour Bernard Rougier, directeur du Centre des études arabes et orientales (CEAO), « la confrérie des Frères musulmans est souvent présentée comme la "matrice intellectuelle" des mouvements islamistes contemporains. Dans un effort systématique de politisation de l’islam, les dirigeants de la confrérie ont élaboré, sur le modèle des premières organisations politiques de masse européennes, une plate-forme idéologique cohérente et totale appelant à une remise en cause radicale de l’ordre social égyptien et de l’ordre régional arabe et islamique. On y retrouve la dénonciation de l’impérialisme européen, l’appel à l’unité des peuples musulmans au-delà des frontières coloniales, la restauration du califat, l’application de la loi islamique – la shari’a – à toutes les sphères de la vie sociale. Paradoxalement, la vision d’un islam embrassant tous les secteurs de la vie sociale a permis aux idéologues du mouvement de se réapproprier des concepts et des pratiques venus d’Occident (militantisme, participation politique, mobilisation partisane). »

Selon l'ancien membre de la Confrérie Abdul Rahman Khalifa Salem Sobeih Al Suwaidi, les Frères musulmans fonctionnent sur le modèle d'une société secrète qui a installé sa base arrière en Europe, notamment à Londres. La Confrérie conserverait en outre des « contacts étroits avec les terroristes. »

Plusieurs personnalités ou médias liés aux Frères musulmans sont régulièrement épinglés pour diffuser des propos à caractère complotiste, antisémite, homophobe ou faisant l'apologie du terrorisme.

Pour aller plus loin :

Mohamed Morsi, les Frères musulmans et le 11-Septembre

« Les Frères musulmans vivent dans le complot »

 

(Dernière mise à jour le 18/06/2023)

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« Définition du Minhâj ("chemin") des Frères musulmans, par Hassan Al-Banna » (source : ismailsunnite.wordpress.com, 2016).

Les Frères musulmans (Ikhwan al-muslimin en arabe) sont une confrérie islamiste sunnite créée en Égypte en 1928 par Hassan Al-Banna. Ses objectifs déclarés sont de réislamiser la société, d'établir un nouveau califat, de lutter contre « l’emprise laïque occidentale », « l’imitation aveugle du modèle européen » en terre d’islam et de combattre le sionisme en Palestine.

Outre Hassan Al-Banna, les principaux représentants du mouvement sont les Égyptiens Sayyid Qutb et Youssouf al Qaradawi (chef spirituel de la Confrérie jusqu'à sa mort en 2022) et, plus récemment, le Mauritanien Mohamed Hassan Dadou ou le Marocain Ahmed Raïssouni.

Après des décennies de persécution, d'interdiction puis de marginalisation, la Confrérie, qui n'a jamais cessé d'exister dans la clandestinité, a accédé démocratiquement au pouvoir en Égypte en 2012 et a gouverné le pays pendant une année jusqu'au renversement du président Mohamed Morsi par un coup d'État militaire en juillet 2013.

Le courant frériste est présent dans de nombreux pays du monde sous la forme d'organisations associatives, partisanes voire terroristes. En France, il est représenté par le réseau gravitant autour de l'organisation « Musulmans de France » (ex-UOIF), avec des prédicateurs comme Hassan Iquioussen ou des associations locales comme Havre de Savoir ; en Suisse, par le Centre islamique de Genève, dirigé par le prédicateur Hani Ramadan – par ailleurs petit-fils de Hassan Al-Banna et frère aîné de l'islamologue Tariq Ramadan – ; en Tunisie, par le parti Ennahdha de Rached Ghannouchi ; dans les Territoires palestiniens, par le Hamas. L'idéologie frériste a influencé de manière déterminante de nombreuses formations islamistes telles que le Front islamique du salut (FIS) en Algérie ou le Parti de la Justice et du Développement (AKP) de Recep Tayyip Erdoğan en Turquie. Elle a en outre notablement influencé le cheikh Abdallah Azzam, fondateur de l'organisation djihadiste Al Qaïda.

Pour Bernard Rougier, directeur du Centre des études arabes et orientales (CEAO), « la confrérie des Frères musulmans est souvent présentée comme la "matrice intellectuelle" des mouvements islamistes contemporains. Dans un effort systématique de politisation de l’islam, les dirigeants de la confrérie ont élaboré, sur le modèle des premières organisations politiques de masse européennes, une plate-forme idéologique cohérente et totale appelant à une remise en cause radicale de l’ordre social égyptien et de l’ordre régional arabe et islamique. On y retrouve la dénonciation de l’impérialisme européen, l’appel à l’unité des peuples musulmans au-delà des frontières coloniales, la restauration du califat, l’application de la loi islamique – la shari’a – à toutes les sphères de la vie sociale. Paradoxalement, la vision d’un islam embrassant tous les secteurs de la vie sociale a permis aux idéologues du mouvement de se réapproprier des concepts et des pratiques venus d’Occident (militantisme, participation politique, mobilisation partisane). »

Selon l'ancien membre de la Confrérie Abdul Rahman Khalifa Salem Sobeih Al Suwaidi, les Frères musulmans fonctionnent sur le modèle d'une société secrète qui a installé sa base arrière en Europe, notamment à Londres. La Confrérie conserverait en outre des « contacts étroits avec les terroristes. »

Plusieurs personnalités ou médias liés aux Frères musulmans sont régulièrement épinglés pour diffuser des propos à caractère complotiste, antisémite, homophobe ou faisant l'apologie du terrorisme.

Pour aller plus loin :

Mohamed Morsi, les Frères musulmans et le 11-Septembre

« Les Frères musulmans vivent dans le complot »

 

(Dernière mise à jour le 18/06/2023)

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