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Conspiracy Watch a lu : « La vérité sur l’affaire Robert Boulin », de Gilles Leclair

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Publié par Nicolas Bernard15 septembre 2025, ,

Plus de quarante ans après la mort de Robert Boulin, l'ancien commissaire de police en charge de l'affaire pulvérise la thèse du complot dans un ouvrage* reprenant méthodiquement les faits et rien que les faits.

Montage CW.

On le ressent à la lecture : le commissaire Gilles Leclair est énervé. Exaspéré, même. Il en a pourtant vu, dans sa longue carrière de « super-flic », ancien chef de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles, vétéran des stups et de l’antiterrorisme, et même Préfet en Corse. Mais son ire s’éveille dès que revient sur le devant de la scène l’une de ses premières « affaires », sensible entre toutes, la mort d’un ministre, rien que ça : Robert Boulin, dont le corps sans vie a été retrouvé le 30 octobre 1979, flottant dans un étang. Gilles Leclair, alors, était jeune commissaire de police. Il a participé, de très près, aux premières enquêtes. Il connaît le dossier, a consulté les experts, fréquenté les enquêteurs, et même, dès les premières heures, arpenté « les lieux du crime ». Mais y a-t-il eu crime ? C’est qu’il est des affaires qui n’en finissent jamais. Le trépas de Robert Boulin, ancien ministre du Travail de Valéry Giscard d’Estaing, est de celles-là. Suicide ? Assassinat ? Depuis plus de quatre décennies circulent les rumeurs les plus folles, jusqu’à faire de Jacques Chirac un commanditaire du « meurtre »…

Polémique purement historique, éternel sujet d’émissions radio, télévisuelles, voire fictionnelles ? Pas seulement. Car le débat ne cesse de rebondir. Récemment, un témoin de l’affaire (ou prétendu tel) a même échappé à des coups de feu (mais rien n'indique à ce jour que cet attentat soit en lien avec son témoignage) ! Au vrai, les allégations d’assassinat n’ont rien d’anodin. A les dérouler jusqu’au bout, elles reviennent à décrire la Cinquième République comme un système mafieux, où les comptes se règleraient dans le sang.

Des rumeurs qui agacent, c’est le moins qu’on puisse dire, Gilles Leclair. « Depuis quarante ans, nous lisons et entendons des reportages, témoignages, interviews qui s’expriment sur cette affaire et égrènent des certitudes. Ils ont fini par créer une espèce de salmigondis malsain et engendrer un climat de doute et de suspicion qui persiste. » Aussi a-t-il pris la plume (ou plutôt le clavier), en 2022, pour remettre les pendules à l’heure.

Un cadavre dans un étang

Avec Gilles Leclair, nous revenons donc en cet automne 1979 et son ambiance crépusculaire. Depuis cinq ans, la France est gouvernée par Valéry Giscard d’Estaing. Mais l’usure guette le régime : les « Trente Glorieuses » s’achèvent, l’économie s’essouffle, la droite se déchire entre giscardiens et chiraquiens. Et les scandales s’accumulent : le 12 septembre, le journal d’extrême droite Minute accuse le Premier ministre Raymond Barre d’avoir bénéficié de facilités pour acheter un terrain à Saint-Jean-Cap-Ferrat ; le mois suivant, le Canard Enchaîné s'en prend à Giscard lui-même pour avoir reçu des diamants de la part du dictateur centrafricain Jean-Bedel Bokassa ; le même mois, c’est au tour du ministre du Travail, Robert Boulin, d’être visé.

Robert Boulin incarne alors la fidélité au gaullisme : ancien Résistant, ministre depuis quinze ans, travailleur acharné, figure respectée, il est de ceux que l’on murmure destinés à Matignon pour y succéder à Raymond Barre. Mais le voilà accusé d’avoir acquis, en 1974, un terrain dans le Var, à Ramatuelle, déjà vendu l’année précédente à d’autres acheteurs, ce qui déclenche une enquête judiciaire pour faux et irrégularités foncières.

C’est dans ce contexte poisseux que, le 30 octobre 1979, tombe l’incroyable nouvelle : Robert Boulin a été retrouvé mort dans un étang (dit « l’étang Rompu ») de la forêt de Rambouillet, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Paris. D’emblée, les médias parlent de suicide. Dans sa voiture, des lettres d’adieu, dont un message gribouillé sur un bristol à son épouse. Dans l’étang, son corps inanimé. Dans son sang, des traces de Valium. Des lettres expédiées par l’intéressé la veille, dont une reçue par l’Agence France-Presse le 31 octobre 1979, paraissent sans équivoque : se disant victime d'un acharnement politique, médiatique et judiciaire, accablé par « l’affaire de Ramatuelle », Boulin y affirmait avoir « décidé de mettre fin à [ses] jours ». On retrouve, dans sa corbeille à papier, d’autres lettres, déchirées, elles, où il faisait part d’un tel souhait mortifère.

Premiers doutes

Seulement voilà, le doute surgit immédiatement, comme le constate un proche du défunt, le journaliste Jean Mauriac (fils de François Mauriac), en arpentant les rues de Libourne, ville dont Boulin était le maire : « Je ne crois pas avoir rencontré un seul Libournais qui ne m’ait dit : "Il a été tué, il a été assassiné !" Et son chauffeur — l’homme de confiance et le confident de Robert Boulin : "Je vous le dis, je suis affirmatif. Je connais M. Boulin, je le connais bien, très bien. Il n’a pas pu se tuer." » [1] Dès le 30 octobre 1979, le président de l’Assemblée nationale lui-même, Jacques Chaban-Delmas, parle d’« assassinat ».

De prime abord, il y a de quoi s’interroger. L’étang ? De trente à cinquante centimètres d’eau. Comment se noie-t-on ainsi, surtout un homme vigoureux ? Le corps ? Il porte des traces, des contusions, des coupures. Le visage ? « Tuméfié, sanglant, couleur lie-de-vin! », observe Jean Mauriac [2]. L’autopsie ? On apprendra qu’elle a été incomplète, le crâne et le visage n’ayant pas été examinés « sur directives du procureur de la République » ! Bref, elle s’est arrêtée là où, précisément, il aurait fallu chercher…

Autre fait troublant, les organes prélevés sur Robert Boulin, notamment les poumons, un flacon de sang et les viscères, auraient disparu. Comme si « on » s’ingéniait à cacher, à truquer les pièces à conviction. Et il y a plus : après la mort, le sang s’accumule dans les parties basses du corps, créant des marbrures révélant la position du défunt ; or, Robert Boulin, retrouvé face contre terre, présentait des lividités sur le dos, ce qui suggère qu’il est d’abord resté allongé sur le dos avant d’être déplacé dans l’étang, indice sérieux d’une séquestration ante-mortem !

Quarante ans de mystère

Les années passent, et le mystère s’épaissit. En 1983, assistée du sulfureux Jacques Vergès, la famille Boulin dépose plainte contre X pour homicide volontaire. On exhume le corps. On publie des photos. On entend des témoins qui parlent de coups, d’enlèvement, de manipulations. Les juges se succèdent, les enquêtes s’ouvrent et se ferment. Des procès en diffamation se succèdent, comme les révélations et les démentis. On prononce des non-lieux, puis on rouvre encore. Complaisamment relayée par les médias, la thèse de l’assassinat s’impose peu à peu dans les esprits.

Et le temps, loin d’apaiser, ajoute au trouble. En 2007, une enquête de longue haleine du journaliste Benoît Collombat tend à conforter la thèse de l’assassinat (avant de la mettre en images dans le roman graphique Cher pays de notre enfance, co-écrit avec Etienne Davodeau). Régulièrement, de nouveaux témoins apparaissent, évoquent des noms, des réseaux, des commanditaires : « barons » de la droite, entourage de Jacques Chirac, Service d’Action Civique (officine de barbouzes gaullistes)… On l’aurait éliminé parce qu’il en savait trop sur la corruption et/ou la « Françafrique ». Ou bien parce qu’il aurait fait obstacle à certaines ambitions, alors que la « chiraquie » intriguait contre le « giscardisme ». Toujours la même question demeure, lancinante : Robert Boulin s’est-il donné la mort, ou l’a-t-on aidé à mourir ?

Le plaidoyer d'un ancien enquêteur

Dans ce magma de rumeurs et d’accusation, il est toujours bon de revenir aux sources. C’est ici que la lecture du livre de Gilles Leclair est indispensable. Car des choses, il en a à dire, en sa qualité de professionnel et de protagoniste du dossier. Ce qui en fait un témoin des plus précieux.

Gilles Leclair revient donc sur cette époque si proche et si éloignée de la nôtre, une époque où la police française n’est pas encore pleinement modernisée, où les cabines téléphoniques pallient les carences des appareils radio, où s’amorcent les rivalités interservices entre gendarmerie et police judiciaire… L’auteur a son franc-parler, ne tarit pas d’éloges sur ses collègues, rend parfois hommage à certaines figures telles que Raymond Barre, « dernier Premier ministre de la Ve République à présenter un budget positif à l’Assemblée nationale, cela fait rêver quand on pense aux milliards d’euros de déficit actuels. »

Mais c’est bien évidemment sur l’affaire Boulin elle-même qu’on l’attend. Et sur ce plan, le lecteur n’est pas déçu. Car Gilles Leclair enchaîne les faits, imparables, pour démontrer de manière convaincante que Robert Boulin s’est bel et bien suicidé.

Les ratés de l'enquête de 1979

La démarche est intègre et rigoureuse. Tout d’abord, Gilles Leclair ne dissimule rien des dysfonctionnements de l’enquête conduite en 1979. Laquelle commence d’emblée par un couac : premiers sur les lieux, les gendarmes sont vite dessaisis au profit de la police judiciaire, lui abandonnant la scène du drame allègrement piétinée.

Plus consternant encore, deux sapeurs-pompiers extraient le corps de l’étang « tant bien que mal, gênés dans leur progression par la vase sur le fond de la pièce d’eau […] et le laissent échapper à plusieurs reprises, avant de le poser sur le sol au bord de l’étang, le cognant même, si mes souvenirs sont bons, sur une souche ou un gros rocher, au moment de le hisser définitivement. »

Gilles Leclair ne fait pas davantage mystère des pressions politiques qui ont visé l’autopsie : le chef de cabinet de Robert Boulin, Marcel Cats, s’y était carrément opposé sur demande de la famille. Si bien que, par compromis, les légistes avaient reçu l’ordre de ne pas examiner la tête du défunt, malgré leurs protestations.

Pourtant, ces mécomptes, assure Gilles Leclair, ne sont pas décisifs. Et de rappeler, expertises à l’appui, que des lettres par lesquelles Robert Boulin annonçait son suicide ont été personnalisées, annotées par lui, et ont été tapées avec sa machine à écrire (qu’il a utilisée la veille de sa disparition, de l’aveu de sa famille). Des lettres étaient des photocopies, or « le dimanche 28 octobre, Robert Boulin s’est rendu au ministère pour effectuer des photocopies », outre « que le lendemain de nombreuses enveloppes à l’adresse de destinataires divers sont remarquées dans son bureau ».

Fac-similé d'une lettre de Robert Boulin annonçant son suicide.

Bref, l’intention suicidaire n’est pas niable. Gilles Leclair s’attarde sur la détresse d’un ministre éclaboussé par « l’affaire de Ramatuelle », une détresse qui l’a poussé à l’irréparable. Alors qu’il quittait son lieu de travail, le 29 octobre, un huissier l’aura entendu proférer : « Adieu, mon bureau »

De même, précise Gilles Leclair, la toxicologie a établi la présence de Valium (l’équivalent de tout un tube) dans le sang de la victime, cohérente avec un suicide préparé, et qui peut même expliquer le caractère gribouillé du message adressé à son épouse et laissé dans la voiture. Quant aux quelques blessures visibles sur le corps, elles constituent surtout des contusions qui peuvent avoir été causées soit par une ou plusieurs chutes du ministre, étourdi par le Valium alors qu’il s’acheminait vers l’étang, soit par le ramassage maladroit du corps par les sapeurs-pompiers, voire lors des soins de conservation effectués par des thanatopracteurs pour la mise en bière. Et c’est parce qu’il n’a pu reprendre connaissance sous l’effet des anxiolytiques ingérés qu’il s’est noyé dans quelques dizaines de centimètres d’eau, sachant que le corps a été retrouvé face immergée [3].

Il y a plus. Gilles Leclair démontre que la position du corps de Robert Boulin, bras relevé, s’explique par la rigidité cadavérique survenue après dix à douze heures dans l’eau froide. Le séjour prolongé à 8-10 °C a ralenti les phénomènes biologiques, déplaçant les lividités de l’avant vers le dos lors du retournement. Ainsi, la posture observée sur la berge et les rigidités notées à l’autopsie s’accordent avec un décès le 29 octobre 1979 entre 16 h 45 et 19 h 45, et non avec un corps préalablement séquestré dans le coffre d'une voiture par exemple.

L'assassinat, thèse insoutenable

La thèse du suicide ne souffrant aucune impossibilité matérielle, elle est donc parfaitement plausible. Mais Gilles Leclair ne s'arrête pas là. Il souligne aussi le caractère invraisemblable d’un assassinat déguisé, lequel aurait nécessité une logistique trop vaste, trop lourde, ne serait-ce que pour falsifier les lettres adressées par Robert Boulin et annonçant son suicide. « Et si la hauteur de l’eau était si problématique, pourquoi des assassins qui voulaient maquiller cet acte en suicide auraient-ils pris le risque de faire douter de cet acte volontaire, à cause de la profondeur de l’étang, en évoquant ultérieurement la thèse de l’homicide ? »

Mais alors, la disparition des viscères, des poumons, d’un flacon contenant le sang de Boulin ? Les viscères, précise Gilles Leclair, ont pourtant été retrouvés en 1983 lors de la contre-enquête, et n’ont disparu que bien plus tard. S’agissant des autres prélèvements, l’auteur ne tranche pas entre erreur humaine et éventuelle machination, mais souligne que subsistent les résultats des expertises du sang et des poumons de l’enquête de 1979.

Certes, une objection se dresse aussitôt : et si ces échantillons avaient, « comme par hasard », disparu afin qu’aucune expertise ultérieure ne puisse contredire les analyses du sang et des poumons — lesquelles, dans l’hypothèse d’un complot, auraient pu être falsifiées ? L'hypothèse ne résiste pas à l'examen. Car si l’on avait voulu dissimuler la vérité, se serait-on contenté de faire disparaître des flacons ? Non, on aurait fait disparaître aussi les résultats, les chiffres, les comptes rendus qui, eux, sont restés bien visibles dans le dossier depuis 1979. C’est là que réside la faiblesse du raisonnement complotiste : pourquoi laisser subsister les preuves écrites si l’on craignait qu’elles soient démenties ? Non, plus sûrement, ce fut une négligence, une erreur de conservation, ou de la pure et simple routine administrative, ce que l’on rencontre trop souvent dans les archives judiciaires.

Avec Gilles Leclair, on voit bien, en revanche, à quel point la thèse d’un assassinat repose sur des invraisemblances cruciales, une complication excessive, une logique constamment défaillante, une lecture hypercritique des éléments du dossier... sans parler de témoignages le plus souvent tardifs et de seconde main, ce qui réduit d’autant leur crédibilité.

Gilles Leclair s’interroge sur les mobiles de la famille Boulin, au cœur de la contestation du suicide. Après tout, initialement, le fils du ministre, Bertrand Boulin, ne remettait pas en cause cette thèse dans un livre publié l'année suivant le drame [4]. Il semble surtout que ses proches, impressionnés par les blessures du cadavre, aient tenu à défendre la mémoire d’un ministre souillée par « l’affaire de Ramatuelle » : dans cette logique, ce douteux scandale immobilier cessait d’être le mobile d’un désespoir pour devenir le piège d’une machination…

Un suicide pour l'honneur

Le livre de Gilles Leclair s’achève sur cette conclusion tranchée : Robert Boulin n’a pas été assassiné, il a été détruit. Détruit par le scandale, par la presse, par l’humiliation publique – ou, du moins, par son propre ressenti. « Robert Boulin ne pouvait pas s’imaginer dans le box des accusés. Il en a tiré les conclusions funestes que l’on connaît. Le déshonneur n’était pas supportable pour cet homme dont la rigueur et la probité ne faisaient aucun doute. Pris dans un tourbillon contraire à son mode de vie, trompé par un pseudo-ami, il a choisi la mort. »

Quand on referme l’ouvrage, toutes les questions n’ont certes pas reçu réponse. L’auteur, et c’est tout à son honneur, ne raconte que ce qu’il sait ou croit pouvoir démontrer. Notamment, que sont devenus les dossiers de Robert Boulin ? « On a retrouvé dans le véhicule un seul dossier relatif à l’accès à la participation financière des personnels aux bénéfices de leur entreprise. On a également trouvé les dossiers de Ramatuelle dans son bureau lors de la visite effectuée par le commissaire Kling le jour de sa mort. » Et les autres ? Il ne sait, et on ne sait. Sans doute le drame, comme tout événement historique, comporte-t-il sa part d’inexpliqué.

L’ouvrage de Gilles Leclair, pour autant, demeure une salutaire mise au point, après plus de quarante années de « thèses farfelues, impossibles, extravagantes ». À sa manière, il défend la mémoire d’un ministre qui « était digne. Il l’est resté. »

 

* Gilles Leclair, La vérité sur l’affaire Robert Boulin, préface de Erik Orsenna, éd. Alibi, 2022, 169 pages.

 

Notes :
[1] Jean Mauriac, L'après de Gaulle. Notes confidentielles 1969-1989, Paris, Fayard, 2006 (présenté et annoté par Jean-Luc Barré), entrée du 3 novembre 1979, p. 295-296.
[2] Ibid., p. 294.
[3] En un sens, il n’est pas le premier à l’écrire. Deux journalistes avaient déjà élaboré, en 1981, une reconstitution du drame pour le moins plausible, et que rien, à ce jour, n’a sérieusement démenti : « Robert Boulin a dû quitter Montfort-l’Amaury vers 17 h 30-18 heures. A la nuit tombante, il s’est enfoncé dans ces étangs. Il a dû y rôder, seul, un long moment pour un pèlerinage sinistre sur ces lieux heureux où il aimait naguère se promener à cheval, avant de découvrir, par hasard, ce sentier, cet « étang Rompu ». Fin de sa route. Il range alors soigneusement son portefeuille dans la boîte à gants, sort le petit bristol déjà écrit d’un côté et avale son Valium. L’imprévu se produit alors. Sur cet homme solide, peu habitué aux médicaments, l’effet du tranquillisant va être foudroyant. Vertiges. Troubles. Somnolence. Le ministre perd le contrôle de lui-même. Il parvient à peine à griffonner un dernier mot d’amour à sa femme, puis il tombe à terre. La voiture est éclaboussée de boue. Les clés glissent de sa poche. Il doit pourtant se relever. Il faut marcher jusqu’à l’étang. Il le faut. Sinon on le retrouvera là, endormi mais vivant. Or, il a déjà annoncé sa mort. Il se lève, retombe, se blesse, se relève à nouveau et enfin, sous ses pieds vacillants, la berge, le sol vaseux, l’eau... » Jacques Derogy et Jean-Marie Pontaut, Enquêtes sur les « affaires » d’un septennat, Paris, Robert Laffont, 1981, p. 19. Voir également la mise au point de Guy Penaud, Pour en finir avec l'affaire Robert Boulin, Paris, L'Harmattan, 2014, qui conclut que la thèse de l'assassinat, qui impliquerait une vaste conspiration, « relève de l’imagination et ne repose sur aucun fait concret » (p. 240).
[4] Bertrand Boulin, Ma vérité sur mon père, Paris, Stock, 1980.

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à propos de l'auteur
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Nicolas Bernard
Nicolas Bernard, avocat, contribue régulièrement à Conspiracy Watch depuis 2017. Il co-anime avec Gilles Karmasyn le site Pratique de l’Histoire et Dévoiements négationnistes (PHDN.org). Il est également l’auteur, aux éditions Tallandier, de La Guerre germano-soviétique (« Texto », 2020), La Guerre du Pacifique (« Texto », 2019) et Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944. Histoire d’un massacre dans l’Europe nazie (2024).
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