Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Logo de Civitas.

Proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Civitas est un mouvement traditionaliste catholique (extrême droite) apparu en 1999 à la suite de l'éclatement de La Cité catholique, une organisation créée par l'idéologue maurrassien et vichyste Jean Ousset. En avril 2016, Civitas s'est transformé en parti politique et revendique plus d’un millier d’adhérents. Il est présidé par Alain Escada.

Civitas tente de fédérer des partenaires d'autres pays européens à travers la Coalition pour la Vie et la Famille présidée également par Alain Escada.

Puisant dans le registre classique du complotisme d'extrême droite, Civitas entend « rompre avec cette république maçonnique, vassale d’un nouvel ordre mondial. Civitas veut servir le Pays Réel en restaurant une France catholique, en s’affranchissant de l’Union Européenne, de l’OTAN, de la haute finance internationale et des banksters, en revalorisant le petit commerce, la petite industrie, l’artisanat et la paysannerie. Et en organisant une rémigration ». Le mouvement dénonce « l'assassinat programmé de la France », réclame la fin de la laïcité – qu'il considère comme la « religion de la république maçonnique » – et lutte contre la « cathophobie ».

Sur les questions sociétales, Civitas a pris position contre l'interruption volontaire de grossesse, contre le mariage des personnes de même sexe, contre la procréation médicalement assistée et contre la gestation pour autrui.

Dans le cadre des élections législatives de juin 2017, Civitas fait alliance avec le Parti de la France de Carl Lang et les Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen.

Le 18 septembre 2018, Medias-Presse.info, une plateforme liée à Civitas, annonce la naissance du Conseil scientifique de Civitas. À sa direction, Hugues Petit, ancien conseiller régional de Rhône-Alpes et ancien président du Conseil scientifique du Front national.

Civitas édite une revue dans laquelle les principales figures de l'extrême droite française sont régulièrement invitées à s'exprimer. Son numéro de juillet-août-septembre 2019 contient ainsi un entretien exclusif avec le polémiste antisémite Alain Soral [archive].

Affiche de Civitas pour les élections européennes de 2019.

Civitas est aussi à l'origine de la « Fête du Pays réel » qui s'est imposée comme le rassemblement annuel de l'extrême droite catholique française. Lors de la troisième édition de cet événement, un colloque sur le « Grand Remplacement » a été organisé, avec des interventions de Pierre Hillard (« Le grand remplacement, un plan concerté ») et d'Alain Escada expliquant que « le grand remplacement est une réalité organisée par les institutions mondialistes ». Parmi les autres participants, on compte Jean-Marie Le Pen, Alain Soral, Jean-Yves Le Gallou ou encore Alexandre Gabriac. Le Centre grégorien Saint Pie X, Synthèse nationale, la maison d’édition Le Retour aux sources (de Michel Drac), le Parti de la France (de Carl Lang), l'association anti-avortement Laissez-les vivre et l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain sont également associés à l'événement.

Dans le cadre des élections européennes de 2019, Civitas édite plusieurs affiches à caractère complotiste appelant à stopper les lobbies, à interdire la franc-maçonnerie et à neutraliser les « milliardaires cosmopolites ».

Pour les élections municipales de 2020, Civitas propose des formations visant à constituer un « réseau d'élus catholiques ».

Le numéro de mars-avril 2021 de la revue éditée par Civitas dénonce un « scandale moral, médical [et] politique » autour des vaccins. Il met à l'honneur la généticienne Alexandra Henrion-Caude.

En août 2021, Civitas apporte son soutien public à la militante d'extrême droite Cassandre Fristot, interpellée pour avoir brandi une pancarte antisémite dans une manifestation contre le pass sanitaire.

Le 19 novembre 2022, dans le cadre de sa « IVème Fête du Pays Réel » organisée à Rungis, Civitas donne la parole au Dr Anne-Marie Yim [archive]. Cette dernière y tient un discours de facture complotiste et antisémite sur les origines de la crise sanitaire. Elle explique ainsi que des « assassins de l'ombre exécutent la danse machiavélique et macabre esquissée dans le Protocole des Sages de Sion rédigé en 1901, et ce dans le but de dominer le monde d'un point de vue économique, politique, financier et spirituel pour damner les âmes. »

Le 26 février 2023, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) où un projet de centre d'accueil pour les demandeurs d'asile est porté par les pouvoirs publics, le président de Civitas Alain Escada prononce un discours aux côtés de Pierre Cassen (Riposte laïque) et de militants de l'Action française et de Reconquête. Il y dénonce une « implantation forcée d'immigrés [qui] affectera progressivement des milliers de localités françaises. Il s'agit là de l'application d'un plan organisé de Grand Remplacement, il faut le dire. Cette expression qui fait bondir les médias complices du pouvoir alors que la migration de remplacement est un concept officiellement avancé par l'ONU ».

En avril 2023, avec les collectifs identitaires Aurora Lorraine et Lorraine Catholique, Civitas parvient à faire annuler le concert de Bilal Hassani dans une salle de spectacle située dans les murs d'une église de Metz désacralisée depuis le XVIème siècle.

En mai 2023, plusieurs dizaines de militants de Civitas empêchent la tenue d'un concert de l'organiste américaine Kali Malone dans l'église Saint-Cornély de Carnac (Morbihan) au motif que son répertoire serait « profanatoire ». L'une des adjointes du maire de la ville ayant été giflée sous les cris de « Arrière Satan ! », l'édile a annoncé avoir déposé plainte.

Fin juillet 2023, dans une conférence publiée sur YouTube par Civitas, Pierre Hillard affirme que ce sont les juifs « qui ont ouvert les portes de l'immigration » et laisse entendre qu'il conviendrait de rétablir le catholicisme traditionnel comme religion d'État. Le 7 août 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce avoir demandé à ses services d'instruire la dissolution de Civitas. Le 4 octobre, l'association est dissoute par décret en conseil des ministres au motif qu'elle a appelé à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force », qu'elle « considère les droits de l’homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, [qu'elle] a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration,  [ou encore qu'elle] assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes » [lire le décret de dissolution ici].

Projet de décret dissolution CIVITAS 04.10.2023

 

(Dernière mise à jour le 05/10/2023)

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Proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Civitas est un mouvement traditionaliste catholique (extrême droite) apparu en 1999 à la suite de l'éclatement de La Cité catholique, une organisation créée par l'idéologue maurrassien et vichyste Jean Ousset. En avril 2016, Civitas s'est transformé en parti politique et revendique plus d’un millier d’adhérents. Il est présidé par Alain Escada.

Civitas tente de fédérer des partenaires d'autres pays européens à travers la Coalition pour la Vie et la Famille présidée également par Alain Escada.

Puisant dans le registre classique du complotisme d'extrême droite, Civitas entend « rompre avec cette république maçonnique, vassale d’un nouvel ordre mondial. Civitas veut servir le Pays Réel en restaurant une France catholique, en s’affranchissant de l’Union Européenne, de l’OTAN, de la haute finance internationale et des banksters, en revalorisant le petit commerce, la petite industrie, l’artisanat et la paysannerie. Et en organisant une rémigration ». Le mouvement dénonce « l'assassinat programmé de la France », réclame la fin de la laïcité – qu'il considère comme la « religion de la république maçonnique » – et lutte contre la « cathophobie ».

Sur les questions sociétales, Civitas a pris position contre l'interruption volontaire de grossesse, contre le mariage des personnes de même sexe, contre la procréation médicalement assistée et contre la gestation pour autrui.

Dans le cadre des élections législatives de juin 2017, Civitas fait alliance avec le Parti de la France de Carl Lang et les Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen.

Le 18 septembre 2018, Medias-Presse.info, une plateforme liée à Civitas, annonce la naissance du Conseil scientifique de Civitas. À sa direction, Hugues Petit, ancien conseiller régional de Rhône-Alpes et ancien président du Conseil scientifique du Front national.

Civitas édite une revue dans laquelle les principales figures de l'extrême droite française sont régulièrement invitées à s'exprimer. Son numéro de juillet-août-septembre 2019 contient ainsi un entretien exclusif avec le polémiste antisémite Alain Soral [archive].

Affiche de Civitas pour les élections européennes de 2019.

Civitas est aussi à l'origine de la « Fête du Pays réel » qui s'est imposée comme le rassemblement annuel de l'extrême droite catholique française. Lors de la troisième édition de cet événement, un colloque sur le « Grand Remplacement » a été organisé, avec des interventions de Pierre Hillard (« Le grand remplacement, un plan concerté ») et d'Alain Escada expliquant que « le grand remplacement est une réalité organisée par les institutions mondialistes ». Parmi les autres participants, on compte Jean-Marie Le Pen, Alain Soral, Jean-Yves Le Gallou ou encore Alexandre Gabriac. Le Centre grégorien Saint Pie X, Synthèse nationale, la maison d’édition Le Retour aux sources (de Michel Drac), le Parti de la France (de Carl Lang), l'association anti-avortement Laissez-les vivre et l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain sont également associés à l'événement.

Dans le cadre des élections européennes de 2019, Civitas édite plusieurs affiches à caractère complotiste appelant à stopper les lobbies, à interdire la franc-maçonnerie et à neutraliser les « milliardaires cosmopolites ».

Pour les élections municipales de 2020, Civitas propose des formations visant à constituer un « réseau d'élus catholiques ».

Le numéro de mars-avril 2021 de la revue éditée par Civitas dénonce un « scandale moral, médical [et] politique » autour des vaccins. Il met à l'honneur la généticienne Alexandra Henrion-Caude.

En août 2021, Civitas apporte son soutien public à la militante d'extrême droite Cassandre Fristot, interpellée pour avoir brandi une pancarte antisémite dans une manifestation contre le pass sanitaire.

Le 19 novembre 2022, dans le cadre de sa « IVème Fête du Pays Réel » organisée à Rungis, Civitas donne la parole au Dr Anne-Marie Yim [archive]. Cette dernière y tient un discours de facture complotiste et antisémite sur les origines de la crise sanitaire. Elle explique ainsi que des « assassins de l'ombre exécutent la danse machiavélique et macabre esquissée dans le Protocole des Sages de Sion rédigé en 1901, et ce dans le but de dominer le monde d'un point de vue économique, politique, financier et spirituel pour damner les âmes. »

Le 26 février 2023, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) où un projet de centre d'accueil pour les demandeurs d'asile est porté par les pouvoirs publics, le président de Civitas Alain Escada prononce un discours aux côtés de Pierre Cassen (Riposte laïque) et de militants de l'Action française et de Reconquête. Il y dénonce une « implantation forcée d'immigrés [qui] affectera progressivement des milliers de localités françaises. Il s'agit là de l'application d'un plan organisé de Grand Remplacement, il faut le dire. Cette expression qui fait bondir les médias complices du pouvoir alors que la migration de remplacement est un concept officiellement avancé par l'ONU ».

En avril 2023, avec les collectifs identitaires Aurora Lorraine et Lorraine Catholique, Civitas parvient à faire annuler le concert de Bilal Hassani dans une salle de spectacle située dans les murs d'une église de Metz désacralisée depuis le XVIème siècle.

En mai 2023, plusieurs dizaines de militants de Civitas empêchent la tenue d'un concert de l'organiste américaine Kali Malone dans l'église Saint-Cornély de Carnac (Morbihan) au motif que son répertoire serait « profanatoire ». L'une des adjointes du maire de la ville ayant été giflée sous les cris de « Arrière Satan ! », l'édile a annoncé avoir déposé plainte.

Fin juillet 2023, dans une conférence publiée sur YouTube par Civitas, Pierre Hillard affirme que ce sont les juifs « qui ont ouvert les portes de l'immigration » et laisse entendre qu'il conviendrait de rétablir le catholicisme traditionnel comme religion d'État. Le 7 août 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce avoir demandé à ses services d'instruire la dissolution de Civitas. Le 4 octobre, l'association est dissoute par décret en conseil des ministres au motif qu'elle a appelé à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force », qu'elle « considère les droits de l’homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, [qu'elle] a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration,  [ou encore qu'elle] assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes » [lire le décret de dissolution ici].

Projet de décret dissolution CIVITAS 04.10.2023

 

(Dernière mise à jour le 05/10/2023)

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