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Oliver Stone et la « domination juive des médias »

Publié par La Rédaction28 juillet 2010,

Oliver Stone et la « domination juive des médias »

Dans une interview parue dans le Sunday Times le 25 juillet, Oliver Stone a déclaré que la focalisation sur l’Holocauste ne s’expliquait que par la « domination juive des médias ».

Se livrant à une comptabilité macabre, Stone a précisé que « Hitler a fait bien plus de mal aux Russes qu’au peuple juif, 25 ou 30 millions ». Le réalisateur du très controversé JFK a continué en évoquant l’influence des juifs sur la politique américaine : « Il y a un très gros lobby aux Etats-Unis. Ce sont de gros travailleurs. Ils restent au sommet de tous les commentaires, le lobby le plus puissant à Washington. Israël a foutu en l’air la politique étrangère des Etats-Unis depuis des années ».

Sur Hitler, le cinéaste estime qu’il s’agissait d’« un Frankenstein mais [qu’] il y avait aussi un Dr Frankenstein », désignant « les industriels allemands, les Américains et les Britanniques ».

Ses propos ayant provoqué un tollé, Oliver Stone a fait amende honorable dès le lendemain en publiant un communiqué : « En tentant d'établir un bilan plus vaste des atrocités commises par les Allemands contre plusieurs peuples, j’ai fait un amalgame malheureux sur l’Holocauste, pour lequel je suis désolé et que je regrette. Il est évident que les Juifs ne contrôlent ni les médias ni aucune autre industrie. Le fait que l'Holocauste soit, encore de nos jours, un sujet très important, présent dans les mémoires et dans les débats est, en fait, dû au dévouement exemplaire d'une large coalition de personnes déterminées à perpétuer le souvenir de cette atrocité - car ce fut bien une atrocité ».

L’histoire secrète de l’Amérique

Oliver Stone a réalisé un documentaire de dix heures qui sera prochainement diffusé en plusieurs épisodes sur la chaîne de télévision câblée Showtime. Intitulée « Oliver Stone's Secret History of America », cette série, que Stone décrit comme « la plus profonde contribution que je pourrais jamais faire à mes enfants et à aux générations futures », se propose de revenir sur l'histoire du XXème siècle : les origines de la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, Staline, Hiroshima et Nagasaki, le maccarthysme, la révolution maoïste… Stone souhaiterait notamment donner de Staline « une représentation plus factuelle », considérant qu’« on ne peut pas se contenter de juger les gens comme "bons" ou "méchants", [qu’il faut les replacer] dans leur contexte ». Idem pour Hitler qui, selon Stone, aurait finalement servi de « bouc émissaire ».

Oliver Stone et la « domination juive des médias »

En 1990, Oliver Stone avait suscité une polémique en déclarant que Lyndon Johnson était, selon lui, impliqué dans l'assassinat de John F. Kennedy. Le réalisateur avait embauché l'auteur conspirationniste Jim Marrs comme consultant sur le scénario du film JFK, sorti en 1991. Se présentant comme un « défenseur de la vérité », Jim Marrs s’est spécialisé dans les théories du complot sur les ovnis, le 11-Septembre, les chemtrails, les "Illuminati", le "Nouvel Ordre Mondial", etc. Proche d’Alex Jones, Jim Marrs est aussi un ami de Jeff Rense, dont le site internet promeut les Protocoles des Sages de Sion et plusieurs autres textes dénonçant le complot juif mondial.

Oliver Stone ne cache pas l’admiration qu’il voue à Fidel Castro et à Hugo Chavez qu'il considère comme l'un de ses modèles politiques (il a récemment souhaité voir un « Hugo Chavez à la tête des Etats-Unis »). Il a ainsi consacré deux documentaires au leader cubain (Comandante, en 2003 et Looking for Fidel, en 2004) et un autre au président vénézuélien et à ses alliés latino-américains (South of the Border, 2009). Stone a également caressé le projet de réaliser un film sur le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.

Bien que chacun de ces dirigeants aient publiquement pris fait et cause pour la théorie du complot sur le 11 septembre 2001, Oliver Stone a évité toute suggestion de nature conspirationniste dans son film World Trade Center (2006), consacré aux attentats de New York.

Sources :
* Camilla Long, "Oliver Stone: Lobbing grenades in all directions", Sunday Times, 25 juillet 2010.
* " Oliver Stone: Jewish control of the media is preventing free Holocaust debate ", Haaretz, 26 juillet 2010.
* « Le Centre Wiesenthal s'élève contre des propos "antisémites" d'Oliver Stone », dépêche AFP, 27 juillet 2010.
* Jennifer Lipman, " Stone: 'sorry' for saying Jews control media ", The Jewish Chronicle Online, 27 juillet 2010.
* " Oliver Stone to show 'Secret History of America' ", Reuters, 18 août 2009.

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Oliver Stone et la « domination juive des médias »

Dans une interview parue dans le Sunday Times le 25 juillet, Oliver Stone a déclaré que la focalisation sur l’Holocauste ne s’expliquait que par la « domination juive des médias ».

Se livrant à une comptabilité macabre, Stone a précisé que « Hitler a fait bien plus de mal aux Russes qu’au peuple juif, 25 ou 30 millions ». Le réalisateur du très controversé JFK a continué en évoquant l’influence des juifs sur la politique américaine : « Il y a un très gros lobby aux Etats-Unis. Ce sont de gros travailleurs. Ils restent au sommet de tous les commentaires, le lobby le plus puissant à Washington. Israël a foutu en l’air la politique étrangère des Etats-Unis depuis des années ».

Sur Hitler, le cinéaste estime qu’il s’agissait d’« un Frankenstein mais [qu’] il y avait aussi un Dr Frankenstein », désignant « les industriels allemands, les Américains et les Britanniques ».

Ses propos ayant provoqué un tollé, Oliver Stone a fait amende honorable dès le lendemain en publiant un communiqué : « En tentant d'établir un bilan plus vaste des atrocités commises par les Allemands contre plusieurs peuples, j’ai fait un amalgame malheureux sur l’Holocauste, pour lequel je suis désolé et que je regrette. Il est évident que les Juifs ne contrôlent ni les médias ni aucune autre industrie. Le fait que l'Holocauste soit, encore de nos jours, un sujet très important, présent dans les mémoires et dans les débats est, en fait, dû au dévouement exemplaire d'une large coalition de personnes déterminées à perpétuer le souvenir de cette atrocité - car ce fut bien une atrocité ».

L’histoire secrète de l’Amérique

Oliver Stone a réalisé un documentaire de dix heures qui sera prochainement diffusé en plusieurs épisodes sur la chaîne de télévision câblée Showtime. Intitulée « Oliver Stone's Secret History of America », cette série, que Stone décrit comme « la plus profonde contribution que je pourrais jamais faire à mes enfants et à aux générations futures », se propose de revenir sur l'histoire du XXème siècle : les origines de la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, Staline, Hiroshima et Nagasaki, le maccarthysme, la révolution maoïste… Stone souhaiterait notamment donner de Staline « une représentation plus factuelle », considérant qu’« on ne peut pas se contenter de juger les gens comme "bons" ou "méchants", [qu’il faut les replacer] dans leur contexte ». Idem pour Hitler qui, selon Stone, aurait finalement servi de « bouc émissaire ».

Oliver Stone et la « domination juive des médias »

En 1990, Oliver Stone avait suscité une polémique en déclarant que Lyndon Johnson était, selon lui, impliqué dans l'assassinat de John F. Kennedy. Le réalisateur avait embauché l'auteur conspirationniste Jim Marrs comme consultant sur le scénario du film JFK, sorti en 1991. Se présentant comme un « défenseur de la vérité », Jim Marrs s’est spécialisé dans les théories du complot sur les ovnis, le 11-Septembre, les chemtrails, les "Illuminati", le "Nouvel Ordre Mondial", etc. Proche d’Alex Jones, Jim Marrs est aussi un ami de Jeff Rense, dont le site internet promeut les Protocoles des Sages de Sion et plusieurs autres textes dénonçant le complot juif mondial.

Oliver Stone ne cache pas l’admiration qu’il voue à Fidel Castro et à Hugo Chavez qu'il considère comme l'un de ses modèles politiques (il a récemment souhaité voir un « Hugo Chavez à la tête des Etats-Unis »). Il a ainsi consacré deux documentaires au leader cubain (Comandante, en 2003 et Looking for Fidel, en 2004) et un autre au président vénézuélien et à ses alliés latino-américains (South of the Border, 2009). Stone a également caressé le projet de réaliser un film sur le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.

Bien que chacun de ces dirigeants aient publiquement pris fait et cause pour la théorie du complot sur le 11 septembre 2001, Oliver Stone a évité toute suggestion de nature conspirationniste dans son film World Trade Center (2006), consacré aux attentats de New York.

Sources :
* Camilla Long, "Oliver Stone: Lobbing grenades in all directions", Sunday Times, 25 juillet 2010.
* " Oliver Stone: Jewish control of the media is preventing free Holocaust debate ", Haaretz, 26 juillet 2010.
* « Le Centre Wiesenthal s'élève contre des propos "antisémites" d'Oliver Stone », dépêche AFP, 27 juillet 2010.
* Jennifer Lipman, " Stone: 'sorry' for saying Jews control media ", The Jewish Chronicle Online, 27 juillet 2010.
* " Oliver Stone to show 'Secret History of America' ", Reuters, 18 août 2009.

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