Dans son dernier numéro, Le Monde diplomatique publie un dossier sur le conspirationnisme qui ne manque pas d’intérêt. On y retrouve cependant les ambiguïtés qui, depuis plusieurs années maintenant, accompagnent presque toutes les tentatives d’approcher l’objet « théorie du complot » au sein de la gauche antilibérale (1).

Le Monde diplomatique, juin 2015.
Ce dossier aurait pu constituer le motif d’une introspection. Il aurait pu fournir l’occasion d’un examen critique de l’indulgence que continuent de rencontrer les élucubrations conspirationnistes dans une partie de la « gauche de la gauche ». Au lieu de quoi il est prétexte à ériger l’anticomplotisme en problème et à régler quelques comptes, comme en témoigne un encadré présentant non pas le conspirationnisme mais l’accusation de conspirationnisme comme « un anathème commode » (2). C’est un peu comme si Le Monde diplomatique consacrait un dossier aux ravages de « l’ultra-libéralisme » en l’assortissant d’une mise en garde contre la fonction diabolisatrice de l’accusation d’ultra-libéralisme. Cela suppose, certes, une bonne dose d’imagination…
L’enjeu, pour le Diplo, est d’investir le champ du débat public sur une question devenue impossible à escamoter : il s’agit de produire un discours sur « la théorie du complot » qui prenne résolument acte de sa prolifération tous azimuts mais qui épargne aux complotistes et à leurs compagnons de route la rigueur d’un jugement trop sévère. L’exercice relève du funambulisme. Comment alerter sur l’impasse intellectuelle où conduisent les Thierry Meyssan, Alain Soral et autres Dieudonné, sans égratigner au passage leurs idiots utiles, comme, pour ne citer qu’elle, la directrice de l’édition italienne… du Monde diplomatique ? Comment traiter d’une pathologie politique dont il est bien obligé de constater les ravages (le mensuel altermondialiste a lui-même été pris pour cible par les conspirationnistes), mais avec laquelle ses amis (voir ici et là) se sont plus d’une fois compromis ?
Le choix d’ouvrir ce dossier par un texte dont la fonction évidente est de sauver le conspirationnisme mérite qu’on s’y attarde. Son auteur, Frédéric Lordon, en est d’ailleurs conscient qui court au-devant de l’objection dès le troisième paragraphe : « on voit d’ici venir les commentaires épais qui feront de ce propos même une défense apologétique du complotisme et des complotistes ».
« Défense apologétique du complotisme » ? Non. Entreprise de justification intellectuelle ? A coup sûr. Les conspirationnistes ne s’y sont d’ailleurs pas trompés qui se sont empressés de reproduire avec enthousiasme sur leurs sites (3) le texte de F. Lordon lors de sa première publication, en août 2012.
La première étape de l’opération de sauvetage consiste à définir une voie médiane entre les deux modalités symétriques de l’erreur que les conspirationnistes et leurs détracteurs sont censés les uns et les autres représenter. Ne craignant pas d’enfoncer des portes ouvertes, F. Lordon résume ainsi l’alternative sans issue qui s’offre à nous : « voir des complots partout ; n’en voir nulle part ». Problème : des personnes qui voient des complots partout, il y en a, et l’on sait, depuis les travaux de Carl F. Graumann et Serge Moscovici (4), que les croyances en des complots imaginaires, loin d’être isolées les unes des autres, forment un rapport au monde spécifique, qu’elles participent d’une même « mentalité du complot ». En revanche, la secte de ceux-qui-ne-voient-de-complots-nulle-part demeure désespérément introuvable. A-t-on jamais vu des citoyens se regrouper pour récuser l’existence même des complots ? En reprenant à son compte cette caricature, Lordon prend le risque de tourner en dérision la position de ceux qui, n’ayant jamais osé prétendre que les complots n’existaient pas, n’en demeurent pas moins inquiets face à la prolifération des mythes complotistes.
Passons. L’article de F. Lordon est loin de se limiter à cette entrée en matière. Il convoque le paradigme de la domination pour faire du conspirationnisme le « symptôme de la dépossession politique et de la confiscation du débat public ».
Qu’il soit ou non fondé, le sentiment de dépossession des citoyens a indubitablement à voir avec le phénomène conspirationniste. Cela fait quelques années que la psychosociologie a établi une corrélation entre sentiment de perte de contrôle et tendance à la paranoïa (5). De là, on peut retenir l’hypothèse que la théorie du complot est une manière paresseuse d’apprivoiser un monde dont le fonctionnement nous échappe. « Bilderberg », « Nouvel ordre mondial » ou « Sages de Sion », ne s’agit-il pas toujours de mythifier une réalité complexe et insaisissable, de « ramener au connu ce qui est inconnu » (6) ?
Reste que la dépossession politique telle que l’entend Lordon ne relève pas du sentiment subjectif. Le modèle d’intelligibilité sur lequel il appuie sa démonstration la conçoit comme un méfait politiquement organisé, une sorte de hold-up permanent contre la démocratie. L’objet, en somme, d’une machination : « les dominants » conspirent inlassablement contre « le peuple » car ils ont compris que tout ce dont ils ne le dépossèdent pas est ce dont ils sont ou seront tôt ou tard dépossédés eux-mêmes. Réactivant la vieille opposition fantasmagorique entre « les gros » et « le peuple » (7), Lordon nous dit qu’à la confiscation du pouvoir opérée par les premiers répondrait une maladroite mais non illégitime réaction conspirationniste des seconds dont les « élites installées » prendraient prétexte pour stigmatiser le peuple et l’écarter du jeu politique. Cet instrument d’exclusion providentiel que constituerait « l’étiquette désormais infamante de conspirationniste » leur permettrait rien moins que de perpétuer leur système de domination.
De méchantes élites prétendument vent debout contre le conspirationnisme (alors qu’elles s’y vautrent plus souvent qu’à leur tour) opposées à un bon peuple qui serait le principal vecteur de conspirationnisme car, n’ayant pas le choix des armes, il n’en aurait pas beaucoup d’autres pour se défendre : tel est le tableau brossé par F. Lordon. Sans rien dire de son inaptitude à penser l’émergence d’une critique citoyenne du conspirationnisme, la grille de lecture binaire proposée ici n’est pas forcément la plus pertinente pour appréhender le phénomène conspirationniste. Est-ce par exemple « le peuple » qui parle par la bouche de Donald Trump lorsque le milliardaire américain accuse le président Obama de mentir sur sa naissance ? Sont-ce les « dominés » qui versent dans le conspirationnisme par le truchement des Jean-Marie Le Pen, Tariq Ramadan et Emmanuel Todd ?
De surcroît, même en restant fidèle au cadre d’interprétation dans lequel F. Lordon inscrit sa réflexion, on peut objecter que les exemples sont légion de « dominants » qui usent précisément du conspirationnisme à des fins de confiscation du pouvoir. C’est là le point aveugle de la réflexion de F. Lordon. A aucun moment il n’interroge la propension des régimes autoritaires et des démagogues à se servir de la théorie du complot comme d’un alibi politique en même temps que d’un redoutable instrument de violence symbolique.
C’est que, pour F. Lordon, le problème n’est pas dans la chose mais dans le mot qui la désigne. Le conspirationnisme ? Une « chausse-trape », mais à concevoir avant tout comme l’une de ces « imperfections » que comporte tout « exercice collectif de pensée » ; un regrettable mais finalement bénin « trébuchement » sur la route tourmentée de l’apprentissage démocratique. L’affaire de « quelques égarés isolés » qui, suggère-t-il, est insidieusement et méthodiquement montée en épingle. Un problème artificiel en somme. La dialectique lordonienne a pour effet de renverser les termes du débat : ce ne sont plus les fantasmes conspirationnistes – que l’on va s’employer à relativiser, minimiser, excuser, justifier – qui font problème, mais l’accusation de « complotisme », ultime ruse des comploteurs. Dans le schéma manichéen proposé par F. Lordon, on finit toujours en somme par retomber sur la logique paranoïaque.
Avec des accents non dénués de condescendance pour cet enfant agité qu’est après tout « le peuple », F. Lordon ne mégote pas sa ferveur lyrique pour évoquer ces étapes d’une reconquête du pouvoir par la plèbe qu’ont constitué selon lui le référendum sur le Traité constitutionnel européen ou le fameux « débat sur la loi de 1973 » – dont on retient surtout qu’il a viré à l’instrumentalisation populiste. Conscient des dérapages auxquels il a pu donner lieu, Lordon plaide pour qu’« un principe de charité politique » trouve à s’appliquer à l’égard des victimes de l’intoxication conspirationniste. Car le conspirationnisme « pourrait être le signe paradoxal que le peuple, en fait, accède à la majorité puisqu’il en a soupé d’écouter avec déférence les autorités et qu’il entreprend de se figurer le monde sans elles ». Ainsi marquerait-il la présence d’un processus de revitalisation démocratique par le bas.
On peut sans doute trouver des mérites à la croyance dans les sorcières. Il suffit de faire abstraction des bûchers. Car le diagnostic optimiste de F. Lordon pourrait bien ne pas coller à la réalité. L’économiste ne pèche-t-il pas par naïveté en présumant que le conspirationnisme n’est qu’un moment, une étape nécessaire sur le chemin de la réappropriation par les citoyens de leur destin ? Et s’il les emmenait, au contraire, vers des contrées très éloignées de l’idéal démocratique ? Si le conspirationnisme retardait plutôt qu’il ne précipitait ce que F. Lordon appelle « l’entrée dans la majorité » ? S’il n’était pas l’annonce d’une émancipation mais la voie la plus courte vers l’extrémisme ?
Cela ne poserait aucun problème si l’on pouvait classer la théorie du complot au rayon des lubies inoffensives, aux côtés de l’homéopathie et de l’astrologie. Mais la théorie du complot falsifie l’histoire. Elle sape la confiance dans la démocratie. Elle dissuade des parents bien portants de vacciner leurs enfants. Elle protège les dictateurs. Elle exonère des criminels. Elle dresse des potences. Elle prépare les génocides.
Notes :
(1) On pense en particulier au numéro de la revue Agone consacrée à la théorie du complot (n° 47, coordination : Miguel Chueca, 24 janvier 2012).
(2) Cinq noms sont livrés en pâture parmi lesquels ceux d’Antoine Vitkine et de Pierre-André Taguieff, sans plus de précision. Les lecteurs du Monde diplomatique n’auront pas le droit de savoir que le premier a publié il y a dix ans une enquête pionnière sur la désinformation complotiste (Les Nouveaux imposteurs, La Martinière, 2005) et que le second est probablement l’auteur en langue française qui fait le plus autorité sur le sujet (voir Les Protocoles des Sages de Sion. Faux et usage d’un faux, Fayard, 2004 ; La Foire aux illuminés, Mille et une nuits, 2005 ; L’imaginaire du complot mondial, Mille et une nuits, 2006 ; Court Traité de complotologie, Mille et une nuits, 2013 ; Pensée conspirationniste et théories du complot, Uppr Editions, 2015). Accusés de « voir des complotistes partout », ils ont eu le tort d’ignorer que critiquer Pierre Bourdieu et Noam Chomsky revenait en réalité à « disqualifier toute pensée critique »… Sur ce sujet, lire : Philippe Corcuff, « Chomsky et le complot médiatique » ; et Pierre Bourdieu et le « gouvernement mondial invisible ».
(3) C’est par l’adjectif « formidable » que le blogueur Etienne Chouard qualifiait le billet de blog de F. Lordon lors de sa publication dans une version plus longue (« Conspirationnisme : la paille et la poutre », 24 août 2012). En plus du blog de Chouard, le texte avait essaimé sur plusieurs sites faisant la part belle au conspirationnisme : LeGrandSoir.info, Fdesouche, nouvelordremondial.cc, les-crises.fr ou encore CentPapiers.com.
(4) Carl F. Graumann & Serge Moscovici, Changing conceptions of conspiracy, Springer-Verlag, 1987. Voir aussi : « Les corrélats de l’adhésion à la théorie du complot », entretien avec Pascal Wagner-Egger, Conspiracy Watch, 10 octobre 2009.
(5) Cf. Jennifer A. Whitson & Adam D. Galinsky, « Lacking Control Increases Illusory Pattern Perception », Science, Vol. 322, n° 5898, pp. 115-117, 3 octobre 2008.
(6) La formule est de Marc Weitzmann in Notes sur la Terreur, Flammarion, 2008.
(7) Pierre Birnbaum, Le Peuple et les gros. Histoire d’un mythe, Grasset, 1979 (rééd. sous le titre Genèse du populisme, Fayard, coll. Pluriel, 2012).
Bon sang, mais c’est bien sûr !!
L’accusation de « complotisme » n’est donc qu’un dispositif de diversion destiné à rendre a priori illégitime toute critique de la domination (genre sociologie du dévoilement) en l’assimilant à un discours « conspiro »…
(Sinon, l’homéopathie n’est une lubie inoffensive que tant que vous n’êtes pas *vraiment* malade ; dans le cas contraire, c’est vite dangereux)
Le complotisme n’accélère pas l’entrée dans la majorité. Au contraire, il me fait plutôt l’effet d’un retour vers l’enfance. Comme si les adultes qui en sont saisis se remettaient à croire au Père Noël, aux fées (bonnes ou méchantes), au loup-garou, au grand-méchant et, tous les soirs, avant de se coucher, regardaient sous leur lit pour être certains qu’un croquemitaine ne s’y cache pas…
Les marxistes (entre autres) croient au complot permanent à travers leur définition des classes sociales qui voit l’humanité divisée en deux, et ce depuis presque toujours, entre les travailleurs et les oisifs qui exploitent les travailleurs. Il est donc important pour les gens comme F. Lordon de ne pas dénigrer complètement le conspirationnisme qui est à la base de l’idée de la lutte des classes et la légitimation du renversement de l’ordre établi qui va avec.
Ainsi leur inquiétude c’est plus que les gens croient à de mauvais complot et d’ailleurs dans leur vision tout aussi manichéenne du monde, la gauche radicale voit cela comme une volonté manifeste du pouvoir – les puissants – de détourner « le peuple » du seul complot véritable. Mélenchon explique souvent cela à travers des propos détournés concernant l’islamophobie, l’impérialisme russe ou le nationalisme sud-américain.
Examen, prudence, nuance, regard global… Super analyse, Rudy ! En tout cas meilleure que celle concernant une punchline d’Akhénaton (je repasse une couche 🙂
Qu’est-ce que j’aimerais que Lordon réponde ! On a besoin de cette réponse. M. Lordon, il faut répondre ! O-bli-gé ! S’il vous plait !
On voit fleurir des centaines de discussions sur les théories du complot, les uns étant pour, les autres contre, sans jamais pouvoir trancher.
Il me semble qu’il s’agit d’une « querelle d’experts » complexe ; pour résoudre la question, il faudrait confronter les arguments de chaque camp et les faire analyser un à un par des architectes, ingénieurs, artificiers etc., ce que personne ne fait. Par contre il y a des groupes de parti-pris qui, chacun, accumule les « faits » qui vont dans son sens, et le débat n’avance guère…
Au niveau du profane, qu’est-ce qui détermine la croyance en « le grand complot » ou le scepticisme vis-à-vis de cette croyance ?
D’autres croyances, plus ancrées, sur la nature humaine ou tout simplement les Zaméricains.
Les anti-américains (extrême droite et extrême gauche) tendent à croire en le complot du 11 Septembre. Y a-t-il des exceptions ?
La croyance au complot est une conséquence de l’anti-américanisme. Je ne vois pas d’exception. D’où l’ambiguïté du Diplo sur le sujet !
Ceux qui ne croient pas au complot sont moins anti-américains.
Autre point de divergence, moins flagrant : le rapport à l’islamisme. Les pro-complots sont moins inquiets sur l’islamisme que sur l’Amérique ; les anti-complots ne veulent pas dédouaner les islamistes de leurs attentats.
Donc croire ou non au grand complot se ramène in fine à une question de motivation politique, les uns craignant surtout l’Amérique, les autres surtout l’islamisme.
Il y aurait un livre à écrire sur l’histoire de la gauche et la vision complotiste. On en connait déjà certains éléments comme les « 200 familles », la finance internationale juive et son indétrônable Rothschild (voir encore dernièrement les sous-entendus malsains avec le « banquier Macron » où l’on était passé de Mouton-Rothscild à Macron-Rothschild…) et bien sûr la star du moment à l’extrême gauche, le Sionisme qui contrôle et dirige tout le monde ou presque…
@ Pierre75: il ne s’agit pas de « querelles d’experts complexes ». Dans la plupart des cas, les arguments complotistes n’ont aucune consistance technique. Et dans les cas les plus complexes ou nécessitant des analyses techniques plus complexes (par exemple lorsqu’il faut expliquer les causes de l’effondrement des tours du WTC) les explications des experts sont parfaitement logiques et convaincantes et mettent en évidence la vacuité des arguments complotistes.
En fait, côté complotisme, les arguments techniques ne sont qu’un léger vernis qui masque mal des convictions qui relèvent d’une démarche proche de la foi religieuse voire sectaire et qui empêche les complotistes de prendre en compte les objections, qu’elles soient fondées sur des faits, des raisonnement techniques ou rationnelle. Le meilleur point de comparaison qui me vient à l’esprit est celui des créationnistes: même arguments pseudo-techniques ou pseudo-scientifiques, même imperméabilité vis-à-vis de toute argumentation logique, scientifique et/ou rationnelle.
Non monsieur Pierre75, croire ou non au « grand complot » n’a rien d’une « querelle d’expert complexe » et ne se ramène pas in fine « à une question de motivation politique, les uns craignant surtout l’Amérique, les autres surtout l’islamisme. »
Et oui, confronter les arguments de chaque camp est fait et il ne s’agit pas simplement de « parti pris ».
D’ailleurs quant aux « arguments » des complotistes, leur « grand complot » se résume à la fin au « complot juif mondial » puisque les juifs dirigent même l’Amérique… Vous n’avez pas encore compris ça ?
Alors vos histoires de « confronter les arguments de chaque camp et les faire analyser un à un » me font bien rire.
Votre façon de penser renvoie dos à dos, par exemple, un Meyssan et ses délires grotesques sur le 11/09, et un Jérôme Quirant d’une honnêteté et d’une rigueur intellectuelle sans commune mesure avec le premier. C’est inacceptable.
Remarquable analyse. Merci.
@Pierre75
On peut facilement trancher avec les faits au contraire. le problème, c’est que les complotistes n’hésitent jamais à les inventer ou à inventer des explications saugrenues pour qu’ils coincident avec leur vision des choses.
Pour les raisons de verser dans la théorie du complot : elles sont simples : légitimer la détestation d’un groupe donné (et légitimer le combat contre eux) et/ou se dédouaner d’une responsabilité ou d’un échec. et on les retrouve principalement chez des goupes humains qui versent l’extrémisme, que ce soit des mouvements de gauche ou de droite, ou des gouvernement autoritaires.
Enfin, pour revenir sur la prose de Lordon , considérer les théories du complots comme une étape nécessaire pose un gros problèmes : cela vient à considérer légitimes des efforts vains sur de fausses problèmes. Dès lors l’anti-complotisme est moins un anathème qu’une exigence de rigueur pour résoudre des problèmes bien réels.