Le nouveau secrétaire américain à la Santé multiplie les déclarations sur les « chemtrails ». Fin avril 2025, sur le plateau d’une émission télévisée populaire, le septuagénaire s’en est directement pris à la DARPA, accusant l’agence fédérale d’être à l’origine des prétendus épandages chimiques.
Plus connu pour ses thèses sur les liens supposés entre vaccination et autisme, Robert F. Kennedy Jr est monté d’un cran dans sa croisade contre les « chemtrails ». Évoquant, le 28 avril dernier sur le plateau du talk show à succès « Dr. Phil », les introuvables épandages secrets de produits chimiques au-dessus de la tête des Américains, il a assuré : « Nous pensons que c’est fait par la DARPA, et une grande partie provient maintenant du carburant pour avion ». Le nouveau patron des Health and Human Services (HHS) répondait à une spectatrice du public sur les moyens d’arrêter « les pulvérisations qui nous empoisonnent chaque jour », illustrant avec son doigt le passage des avions dans le ciel.
L’ancien avocat nommait pour la première fois les supposés responsables cachés derrière les fameux « chemtrails », une théorie du complot dénuée de fondement dans la réalité. Selon les partisans de cette légende urbaine, les traînées de condensation persistantes à l’arrière des avions seraient en réalité des produits chimiques dispersés secrètement par un petit groupe malveillant pour des raisons obscures.
L’organisme incriminé par JFK Jr est la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Cette agence fédérale du Département de la Défense des États-Unis (DoD) est chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire. Elle est régulièrement la cible de théories alternatives à cause du secret défense qui l’entoure. L’agence serait ainsi à l’origine « de ces matériaux ajoutés au carburant des avions ». Une interprétation pourtant marginale parmi les chemtrailers eux-mêmes.
La DARPA est une véritable machine à fantasmes. Créée en 1958, en pleine guerre froide, sous la présidence de Dwight D. Eisenhower, son objectif est de surpasser technologiquement les Soviétiques dans les domaines de l'espace et des missiles. L'agence a ainsi financé de nombreuses recherches sur les chasseurs furtifs, les drones, l'intelligence artificielle, le GPS ou encore l'ancêtre d'Internet, ARPANET. Elle a également cofinancé le projet HAARP, un observatoire de recherche sur l'ionosphère, devenu la cible éternelle de la complosphère. D'autres théories alternatives sont venues nourrir la suspicion au tournant du XXIème siècle. La DARPA est, entre autres choses, accusée d'entretenir un vaste réseau militaire souterrain, les D.U.M.B.s, et plus récemment, de vouloir contrôler l'esprit humain. Une affirmation faite par le comédien britannique complotiste Russell Brand... un proche de RFK Jr.
En pointant du doigt la DARPA, le nouveau Secrétaire à la Santé américain dédouane par conséquent ses propres services, assurant qu'ils n'ont rien à voir avec les « épandages » et promettant qu’il fera « tout ce qui est en [son] pouvoir pour arrêter ça ». La solution est précisée en fin d’intervention : nommer une personne pour enquêter sur le sujet. RFK Jr reconnaît ainsi implicitement ne pas avoir d’éléments à charge. Aucune information complémentaire n’a été communiquée depuis.
L’effet d’annonce a cependant emporté l’adhésion de la complosphère qui s’est réjouie de cette première prise de position d’un membre actif du gouvernement de la première puissance mondiale. Cette validation officielle est brandie comme la confirmation de l’existence des « chemtrails ». « C’est la mesure la plus dévastatrice jamais prise contre le système mondialiste de l’État profond », jubile Alex Jones, figure de proue de la désinformation aux États-Unis et animateur du site complotiste InfoWars.
La récente prise de position de RFK Jr s’inscrit dans une accélération de ses déclarations ces derniers mois. Depuis son arrivée à la tête des HHS, les publications s’enchaînent sur le réseau social d’Elon Musk. Entre le 20 mars et le 25 avril, le Secrétaire à la Santé a rappelé à trois reprises son engagement et sa détermination. Le 24 mars, il apporte par exemple son soutien au mouvement législatif visant à interdire la géo-ingénierie dans près de 30 États américains. « Les HHS feront leur part », promet-il. Plus incisif encore, le 25 avril, il vitupère contre « les ploutocrates qui commettent cette expérience massive et incontrôlée ».
La multiplication et la précision des messages est l’expression d’une attente insatisfaite de ses partisans. Ses promesses précédentes sont restées des vœux pieux. En effet, fin septembre 2024, en pleine campagne présidentielle, lors du meeting « Reclaim American », RFK Jr affirmait vouloir mettre en branle, dès le premier jour, « une sorte d’état d’urgence [...] pour enlever les produits chimiques des chemtrails ». Promesse non tenue. Il répondait ainsi à son engagement pris un mois plus tôt. Le 26 août, l’ancien dirigeant de l'organisation antivax Children’s Health Defense sortait du bois. « Nous allons arrêter ce crime », répondait-il sous une publication X du compte le plus influent au monde au sujet des « chemtrails ».
Cette publication avait fait grand bruit avant de retomber comme un soufflet. En attisant les braises, RFK Jr semble vouloir maintenir l’adhésion de ses partisans… au risque désormais de décevoir, par son inaction, les plus fervents d'entre eux.
Plus connu pour ses thèses sur les liens supposés entre vaccination et autisme, Robert F. Kennedy Jr est monté d’un cran dans sa croisade contre les « chemtrails ». Évoquant, le 28 avril dernier sur le plateau du talk show à succès « Dr. Phil », les introuvables épandages secrets de produits chimiques au-dessus de la tête des Américains, il a assuré : « Nous pensons que c’est fait par la DARPA, et une grande partie provient maintenant du carburant pour avion ». Le nouveau patron des Health and Human Services (HHS) répondait à une spectatrice du public sur les moyens d’arrêter « les pulvérisations qui nous empoisonnent chaque jour », illustrant avec son doigt le passage des avions dans le ciel.
L’ancien avocat nommait pour la première fois les supposés responsables cachés derrière les fameux « chemtrails », une théorie du complot dénuée de fondement dans la réalité. Selon les partisans de cette légende urbaine, les traînées de condensation persistantes à l’arrière des avions seraient en réalité des produits chimiques dispersés secrètement par un petit groupe malveillant pour des raisons obscures.
L’organisme incriminé par JFK Jr est la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Cette agence fédérale du Département de la Défense des États-Unis (DoD) est chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire. Elle est régulièrement la cible de théories alternatives à cause du secret défense qui l’entoure. L’agence serait ainsi à l’origine « de ces matériaux ajoutés au carburant des avions ». Une interprétation pourtant marginale parmi les chemtrailers eux-mêmes.
La DARPA est une véritable machine à fantasmes. Créée en 1958, en pleine guerre froide, sous la présidence de Dwight D. Eisenhower, son objectif est de surpasser technologiquement les Soviétiques dans les domaines de l'espace et des missiles. L'agence a ainsi financé de nombreuses recherches sur les chasseurs furtifs, les drones, l'intelligence artificielle, le GPS ou encore l'ancêtre d'Internet, ARPANET. Elle a également cofinancé le projet HAARP, un observatoire de recherche sur l'ionosphère, devenu la cible éternelle de la complosphère. D'autres théories alternatives sont venues nourrir la suspicion au tournant du XXIème siècle. La DARPA est, entre autres choses, accusée d'entretenir un vaste réseau militaire souterrain, les D.U.M.B.s, et plus récemment, de vouloir contrôler l'esprit humain. Une affirmation faite par le comédien britannique complotiste Russell Brand... un proche de RFK Jr.
En pointant du doigt la DARPA, le nouveau Secrétaire à la Santé américain dédouane par conséquent ses propres services, assurant qu'ils n'ont rien à voir avec les « épandages » et promettant qu’il fera « tout ce qui est en [son] pouvoir pour arrêter ça ». La solution est précisée en fin d’intervention : nommer une personne pour enquêter sur le sujet. RFK Jr reconnaît ainsi implicitement ne pas avoir d’éléments à charge. Aucune information complémentaire n’a été communiquée depuis.
L’effet d’annonce a cependant emporté l’adhésion de la complosphère qui s’est réjouie de cette première prise de position d’un membre actif du gouvernement de la première puissance mondiale. Cette validation officielle est brandie comme la confirmation de l’existence des « chemtrails ». « C’est la mesure la plus dévastatrice jamais prise contre le système mondialiste de l’État profond », jubile Alex Jones, figure de proue de la désinformation aux États-Unis et animateur du site complotiste InfoWars.
La récente prise de position de RFK Jr s’inscrit dans une accélération de ses déclarations ces derniers mois. Depuis son arrivée à la tête des HHS, les publications s’enchaînent sur le réseau social d’Elon Musk. Entre le 20 mars et le 25 avril, le Secrétaire à la Santé a rappelé à trois reprises son engagement et sa détermination. Le 24 mars, il apporte par exemple son soutien au mouvement législatif visant à interdire la géo-ingénierie dans près de 30 États américains. « Les HHS feront leur part », promet-il. Plus incisif encore, le 25 avril, il vitupère contre « les ploutocrates qui commettent cette expérience massive et incontrôlée ».
La multiplication et la précision des messages est l’expression d’une attente insatisfaite de ses partisans. Ses promesses précédentes sont restées des vœux pieux. En effet, fin septembre 2024, en pleine campagne présidentielle, lors du meeting « Reclaim American », RFK Jr affirmait vouloir mettre en branle, dès le premier jour, « une sorte d’état d’urgence [...] pour enlever les produits chimiques des chemtrails ». Promesse non tenue. Il répondait ainsi à son engagement pris un mois plus tôt. Le 26 août, l’ancien dirigeant de l'organisation antivax Children’s Health Defense sortait du bois. « Nous allons arrêter ce crime », répondait-il sous une publication X du compte le plus influent au monde au sujet des « chemtrails ».
Cette publication avait fait grand bruit avant de retomber comme un soufflet. En attisant les braises, RFK Jr semble vouloir maintenir l’adhésion de ses partisans… au risque désormais de décevoir, par son inaction, les plus fervents d'entre eux.
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