L'historien des idées Pierre-André Taguieff revient sur les origines d'un concept qu'il a contribué à forger et qui désigne la collusion entre des groupes d’extrême gauche et l'islam politique.
La publication de ce dessin est la seule réponse possible parce qu’elle permet à chacun de constater la violente absurdité qui peut conduire un homme à couper en deux un autre homme pour une caricature.
L’anxiété est un moteur puissant du phénomène complotiste. Or, elle découle presque naturellement de l'état d'incertitude qui caractérise les démocraties modernes.
Prenant à rebours l'idée-reçue très répandue selon laquelle les complotistes seraient particulièrement imaginatifs, Sebastian Dieguez explore l'hypothèse qu'ils manquent en réalité cruellement d'originalité, se contentant d'adhérer à un prêt-à-porter intellectuel low-cost produit aujourd'hui à grande échelle.
Diffuse et incontrôlable, la théorie du complot nie le hasard et les probabilités. Internet lui donne les moyens d'une expansion inédite, phénomène qui s’est récemment déchaîné avec la pandémie liée au coronavirus. Celle-ci a engendré sur le Web et les réseaux sociaux les théories les plus fantaisistes.
Bill Gates, « QAnon », « Nouvel Ordre Mondial »... : ces épouvantails brandis à longueur de temps par les complotistes ont aussi pour effet de faire passer au second plan les menaces réelles que font peser les régimes dictatoriaux sur les libertés publiques. Le régime communiste chinois développe depuis des années des systèmes de surveillance numérique d'une efficacité redoutable pour contrôler la population. « Xi Jinping is watching you » – et cette fois-ci, nous dit Paul Memmi, ce n'est pas une théorie du complot !
Fake news et théories du complot sont utilisées comme autant d'armes tournées contre la cohésion des démocraties libérales. Selon Jakub Kalenský, il est nécessaire de nommer et de faire honte à ceux qui participent aux campagnes de désinformation pro-Kremlin. Le texte qui suit est la transcription de son audition devant la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine le 16 juillet 2019.
Une part considérable de l'électorat américain s'apprête à voter dans moins de six mois, non plus seulement pour un populiste de droite passé maître dans l'art du boniment conspirationniste, mais pour des dizaines de candidats au Congrès usant sans vergogne de cette rhétorique manichéenne et diabolisatrice.
Pour Gilles Clavreul, le diagnostic posé par Furet nous éclaire le complotisme sous un jour différent : il ne serait pas seulement une technique destinée à conquérir les esprits par la manipulation des faits, mais le ressort même d’une idéologie permettant aussi bien aux gouvernés de rejeter par principe tout pouvoir qu’aux gouvernants de justifier leur impuissance.
Jeudi 30 avril, un nouvel « appel international pour le Professeur Tariq Ramadan », adressé à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, a été mis en ligne sur un blog de Mediapart, signé par de nombreux universitaires tels que François Burgat, Ramón Grosfoguel ou Charles Taylor. Pierre-André Taguieff y voit une consécration académique du complotisme antisioniste.