Retrouvez chaque semaine notre édito exclusif en vous abonnant à notre newsletter.
La complosphère n'a pas pris de vacances ! Cet été, de nouvelles façons de désinformer sont apparues. Le désespoir pourrait guetter celles et ceux qui travaillent à dévoiler ces mécanismes de la désinformation tant la conspicratie semble inarrêtable. Les mots de Gérald Bronner (que nous avions reçu dans un Déconspirateurs hors-série) dans son nouveau livre, À l'assaut du réel (PUF), le disent d'une façon limpide : « Donald Trump utilise son pouvoir pour casser les thermomètres qui permettent de mesurer le réel ». Et le sociologue de prévenir : « On risque de vivre dans la même société, mais plus tout à fait dans le même monde ».
Le moment est historique, chacun le sent bien. Jamais, peut-être, la bataille pour les faits n'a semblé aussi cruciale. Est-ce à dire qu'il n'y a rien à faire et que tout est joué d'avance ? Non ! Des pistes de ripostes existent. Bronner les explore dans son excellent essai.
Il invite chacune et chacun à adopter une sagesse rationnelle contre la pensée désirante des conspirationnistes. Il suggère aussi de réintroduire une forme de temps long dans la façon de réagir face aux mondes numériques. Enfin, le sociologue nous encourage à rompre avec la « nowstalgie » et à nous projeter vers l'avenir plutôt qu'à nous replier égoïstement sur le présent. Le traitement du Docteur Bronner pourrait tenir dans cette double prescription : nous réarmer intellectuellement (modestie épistémique, temps long) et sécuriser celles de nos institutions qui garantissent la permanence d'un réel partagé en commun (institutions de mesure, éducation critique, garde-fous algorithmiques).
Depuis dix-huit ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.
