
Selon l’ancien président de la République italienne Francesco Cossiga (1), le Mossad et la CIA seraient derrière les attentats du 11 septembre 2001 : cette fausse information circule sur le web conspirationniste depuis trois ans (2). Elle refait surface ces jours-ci dans un article des Inrocks consacré aux théories du complot sur le 11-Septembre.
En réalité, les propos de Cossiga ont été sortis de leur contexte et tronqués de manière à en gommer la portée ironique et à leur faire dire, par conséquent, l’exact inverse de ce qu’ils signifiaient.
Décryptage : Cossiga témoigne sa solidarité avec Berlusconi. Il s’offusque de ce que les menaces dont ce dernier a fait l’objet de la part d’Oussama Ben Laden n’aient pas été dénoncées comme elles auraient dû l’être selon lui par le gouvernement de Romano Prodi et la majorité de centre gauche. Surtout, il tourne en dérision ceux qui laisseraient entendre que Berlusconi profiterait de cet enregistrement en suscitant sur lui une vague de sympathie. Au passage, il les renvoie dos à dos avec les partisans de la théorie du complot sur le 11-Septembre, qui prétendent que ce sont les services secrets occidentaux qui sont derrière les attentats.
Les propos de Cossiga n’ont suscité aucune réaction particulière en Italie. D’abord parce que tout le monde y a saisi la dimension clairement ironique de son message – attestée en particulier par le « qu’Allah le bénisse ! » lorsqu’il parle de Ben Laden. En second lieu parce que Cossiga, en 2007, est un vieux sénateur un peu excentrique qui n’a plus de poids réel dans la vie politique italienne. Surtout peut-être parce qu’il était peu suspect de sympathie avec les thèses conspirationnistes antiaméricaines. En septembre 2006, dans un article publié dans La Stampa, Cossiga avait d’ailleurs clairement exprimé qu’il lui semblait « improbable voire impossible que le 11-Septembre ait été le fruit d’un complot américain » et avait qualifié la théorie du complot de « contrefaçon de la réalité ».
Tout cela, la journaliste des Inrocks, Emilie Guédé, ne pouvait pas le deviner à la lecture de l’article du Réseau Voltaire qu’elle propose en lien dans son article (pour la petite histoire, nous nous étions nous-mêmes laissé intoxiquer pendant plusieurs semaines avant de retirer de la publication la brève, mise en ligne fin 2007, suggérant que Cossiga avait rejoint les rangs des partisans de la théorie du complot ; erreur de débutant ayant négligé de vérifier l’information à la source). Voici la manière dont le Réseau Voltaire a rapporté les propos de Cossiga :
« On nous fait croire que Bin Laden aurait avoué l’attaque du 11 septembre 2001 sur les deux tours à New York – alors qu’en fait les services secrets américains et européens savent parfaitement que cette attaque désastreuse fut planifiée et exécutée par la CIA et le Mossad, dans le but d’accuser les pays arabes de terrorisme et de pouvoir ainsi attaquer l’Irak et l’Afghanistan ».
Où l’on voit à quel point la longue déclaration dont nous avons reproduit l’intégralité et dont quiconque peut percevoir le second degré a été éhontément falsifiée. Falsification dont Thierry Meyssan, le président du Réseau Voltaire, est coutumier. Faux journaliste, vrai révisionniste, l’homme qui a acquis richesse et célébrité en écrivant que c’est un missile et non un avion qui a heurté le Pentagone s’est spécialisé au cours des huit dernières années dans la chasse aux « complots israélo-américains ». Il travaille aujourd’hui pour une filiale du Hezbollah, la chaîne Al-Manar, officine internationale de désinformation, interdite d’émission en France en raison du contenu violemment antisémite de ses programmes.
Notes :
(1) Francesco Cossiga a occupé cette fonction largement honorifique de 1985 à 1992 avant d’achever sa carrière politique au Sénat, dont il était, en tant qu’ancien chef de l’Etat, membre de droit à vie. Cossiga est décédé au cours de l’été 2010.
(2) Outre le Réseau Voltaire, on retrouve encore des traces de cette intox sur Agoravox, sous la plume de son fondateur Carlo Revelli ; dans le journal d’extrême droite American Free Press, du négationniste Willis Carto ; sur le site PrisonPlanet, de l’animateur de radio Alex Jones ; dans le journal égyptien en langue française Al-Ahram Hebdo (sous la plume de son rédacteur en chef Mohamed Salmawy) ; sur les sites GlobalResearch.ca et Mondialisation.ca, de Michel Chossudovsky.
(3) Mediaset appartient à Silvio Berlusconi. Il s’agit du premier groupe privé de communication italien.
(4) Le Palazzo Chigi est le siège de la présidence du Conseil des ministres d’Italie.
(5) Il s’agit du siège de la présidence de la République italienne.
(6) Dans un dernier paragraphe, le Corriere della Sera rappelle que, contrairement à ce que laissait entendre Francesco Cossiga, le ministre des Relations avec le Parlement, Vannino Chiti, de centre-gauche, a exprimé sa solidarité avec Silvio Berlusconi.
L’article du réseau Voltaire paraît le 17 décembre 2007. Auparavant, d’autres médias s’en sont fait l’écho dont Rue89 le 6 décembre (http://www.rue89.com/2007/12/06/un-ex-president-italien-conspirationniste-du-11-septembre) et par Carlo Revelli, d’Agoravox le 12 décembre (http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/etonnantes-declarations-de-l-32957). Voltaire n’est donc pas à l’initiative d’une “falsification”.
@ Quidam :
Avouez que pour quelqu’un qui prétend être un spécialiste des attentats du 11-Septembre et dont le réseau est international, Meyssan a fait preuve d’une légèreté certaine. D’autant que son site ne se contente pas de renvoyer à l’article original, comme le fait Rue89, mais propose sa propre traduction, non seulement dénaturée, comme on le voit, mais tronquée et assortie de ses propres commentaires. Et puis, c’est vers le Réseau Voltaire que renvoie l’article des Inrocks. Enfin, votre site favori, qui est loin d’en être à sa première intox, est allé jusqu’à mettre en ligne une planche style roman-photo (en fait un montage) où l’on voit Cossiga tenir les déclarations susmentionnées dans l’enceinte du Parlement italien et être interrompu comme s’il avait été censuré pour avoir parlé du 11-Septembre :
Un bel exemple d’escroquerie intellectuelle, en effet. Ceci dit, Cossiga a dit tellement tout et son contraire qu’on peut aussi lui mettre n’importe quoi en bouche et rester vraisemblable, sinon crédible 😉 Merci en tout cas de nous éclairer sur la galaxie conspirationniste dans laquelle la (science)-fiction dépasse souvent la réalité…
Rudy> Ok pour la légèreté, mais vous admettez vous même être tombé dans le panneau à l’époque.
Je poste un commentaire factuel, vous me répondez insidieusement que Voltaire serait “mon site favori”. C’est faux d’abord, mon site favori c’est le votre. Il est pour moi un modèle de la guerre de l’information du XXIème siècle, sous couvert d’un thème implacable, car c’est un vrai sujet. L’esprit critique pour annihiler l’esprit critique, c’est remarquable. Pour moi, vous êtes un précurseur.
Article intéressant. J’ai bien lu la traduction google (assez bonne) de l’original et je ne peux pas tomber d’accord sur votre décryptage – il est possible qu’il soit juste mais l’article n’est clairement pas orienté dans le sens que vous indiquez, encore moins explicite, et je le comprends à première vue comme l’a compris le Réseau Voltaire (en particulier parcequ’à la fin aucune mention n’est faite d’un éventuel soutien de sa part à Berluosconi – on a donc clairement l’impression qu’il parle au premier degré).
Toutefois je ne connaissais pas l’article (précédent, ce qui en pondère l’importance) où Cossiga rejette les théories du complot (en les qualifiant au demeurant de parfois “intelligente”, ce qui laisse supposer qu’il s’est au moins un peu plongé dedans). Ceci est un argument réel pour dire que ses propos sont mal interprétés.
Un point qui m’intrigue aussi : la page wikipedia de Cossiga en italien (traduction pas terrible de google) :
http://translate.google.com/translate?hl=en&sl=it&tl=en&u=http%3A%2F%2Fit.wikipedia.org%2Fwiki%2FFrancesco_Cossiga
Sauf erreur, aucune mention n’est faite de sa déclaration. Ca me semble particulièrement étrange : puisqu’elle est la principale référence à Cossiga sur internet, elle devrait être présentée, pour être confirmée ou infirmée ou même simplement présentée comme incertaine sur son interprétation, comme c’est la politique d’édition sur wikipedia.
Tout de même, si ce que vous dites est vrai, il me semble clair que Cossiga aurait du publier un démenti. Il semble rien qu’il n’y ait rien de tel. Si vraiment vous n’avez pas plus d’éléments, votre antagonisme sur le réseau voltaire me semble brouiller votre jugement : sa reprise d’article me semble toujours au minimum de bonne foi, voir justifiée.
@ Quidam: à l’heure de Wikileaks et ses clones, parler d’un “modèle de la guerre de l’information du XXIème siècle” pour évoquer CW me semble un tantinet relever du fantasme conspirationniste…^^
@ Gregory: vu le cv du bonhomme, je ne vois rien d’étonnant à ce que les propos très anecdotiques de Cossiga ironisant sur la théorie de l’inside job pour défendre Berlusconi ne soient pas mentionnés par la page de Wikipedia qui lui est consacrée et sans doute ne le sont-ils pas plus par ses meilleurs biographes. Mais je reste très étonné que vous puissiez prendre au premier degré le propos d’un ancien membre très éminent de la Démocratie Chrétienne, moult fois ministre dans son pays, ancien chef du gouvernement, puis président de la République italienne, invoquant Allah de bénir Ben Laden !
So What> 1 phrase et vous atteignez déjà le point godwin de la conspiration, c’est fort. C’est obsessionnel chez vous, non ?
L’article cité du site du Réseau Voltaire n’est pas une production de Meyssan ou de son équipe, mais un article de l’hebdomadaire associé au Réseau Voltaire, “Horizons et débats”, comme le montre fort bien votre capture d’écran. Si il y a erreur d’interprétation, elle revient à l’hebdomadaire suisse.
@So What
Votre phrase revient à “vu le CV du bonhomme, il n’y a pas à écrire le CV du bonhomme”. Sa page wikipedia est une forme de CV, et on s’attend à y trouver les points saillants, dont celui ci fait il me semble forcément partie.
En écrivant ceci je me suis demandé si cette citation de Cossiga s’était retrouvée dans “Zero”, le Loose Change italien. Il me semble que quelque soit la réponse à cette question, ce sera éclairant (mais je n’ai pas le temps de vérifier).
D’autres part je peux tout à fait interpréter l’ironie dans le propose sur Allah sans en déduire que ce second degré vaut pour le message tout entier. En fait, cette ironie se comprend peut être mieux encore si le message est bien à prendre au premier degré, et c’est un peu génant que Rudy ne s’en rende pas compte quand il fait sa démonstration.
@ Grégory; en quoi une anecdote insignifiante, en l’occurrence une boutade évidente prononcée en défense de Berlusconi contre les attaques de ses adversaires dans un contexte électoral, devrait-elle être considérée comme un “point saillant” de la carrière d’un vieux routier de la politique italienne comme Cossiga ?
D’autre part, pourquoi voulez-vous saucissonner ces propos sinon pour les sortir de leur contexte ? Cette déclaration est à prendre dans son intégralité et sur le ton de la plaisanterie, ce qu’elle n’a jamais cessé d’être et explique qu’elle n’ait provoqué aucun remous en Italie.
@ Quidam: sans doute avez-vous de sérieux arguments à faire valoir pour affirmer qu’un simple blog tel CW serait “un modèle de la guerre de l’information du XXIème siècle sous couvert d’un thème implacable” et allez-vous expliquer ce que vous voulez dire par là ?
Aucune équivoques possible, Cossiga avait 3 ans pour revenir sur ses propos , il ne l’a pas fait
Après vous pouvez toujours dire se que vous voulez , mais les écrits restent
http://www.corriere.it/politica/07_novembre_30/osama_berlusconi_cossiga_27f4ccee-9f55-11dc-8807-0003ba99c53b.shtml
les opérations de septembre 2001 n’étaient pas l’œuvre de Bin Laden, bien qu’il ait avoué avoir été leur auteur, et qu’elles étaient en revanche commanditées par la CIA et le Mossad avec l’appui des organisations sionistes. L’objectif était de désigner les pays arabes comme accusés et convaincre les forces occidentales de participer aux guerres d’Iraq et d’Afghanistan. Cossiga a ajouté que ces informations sont connues des services secrets occidentaux depuis longtemps.
Ceci étant, vous pouvez vous le garder Cossiga
-Loge P2
– Les « années de plomb »
Il me semble que l’on a bien mieux
@ So What
Parce que sans cette déclaration, je ne connaitrais pas (et probablement vous non plus) son nom. Je sais en tous cas ne connaitre ni celui de son prédécesseur, ni de son successeur. Certains films reprenant cette citation ont été vu par des dizaines de millions de gens de par le monde, et ce de son vivant. Maintenant si vous connaissez un peu la charte de wikipedia, vous saurez que c’est précisément un critère rédactionnel : rendre compte de “l’information notoire” sur chaque sujet traité. Sur Cossiga, c’est donc clairement un fait saillant. Vous noterez d’ailleurs que sur la version anglaise de l’article le concernant :
http://en.wikipedia.org/wiki/Francesco_Cossiga#Political_views
non seulement cette affaire est mentionnée, mais c’est même l’intégralité de la partie “political view”. On y voit notamment que la source pour dire qu’il était ironique est uniquement un article du guardian, dans un paragraphe qui se conclue ainsi :
“Asked in 2008 if he supported Silvio Berlusconi’s tough line on student protest, he replied that the Italian state, being weak, should do what he did in the 1960s: infiltrate the movement, encourage them to burn shops and cars, and then, with popular support, use brute force, and send the radicals to hospital, along with their professors. It had become difficult to take him seriously. Yet he had written a book about Sir Thomas More, so perhaps he did take himself seriously.”
Cet article, ainsi que d’autres et jusqu’à la notice nécrologique que Chiesa lui a consacré, indique une personne dont les déclarations fracassantes ont régulièrement été interprétées comme peu sérieuses ou au contraire scandaleuse sans que lui se donne la apparemment la peine de clarifier. Il semble que cette citation sur le 11 septembre soit du même tonneau, chacun y voyant ce qu’il souhaite y voir.
Je ne comprends pas votre question sur le “saucissonage” que je ne vois pas où j’ai pratiqué, d’autant que c’est vous même qui vous êtes attachés à des extraits précis plutôt qu’à l’ensemble.
@ Charles
Je pense des recherches rapides que j’ai faites depuis cet article que justement, on n’est pas bien sûr de rien. En particulier, Zero, fait par des italiens, n’a pas utilisé cette citation. Sur son blog, Chiesa décrit Cossiga comme un agent de l’OTAN doté de remords qui aurait laissé sporadiquement éclater des vérités pour se reprendre aussitôt (sur Gladio, le onze septembre, et apparemment d’autres sujets).
Une chose est sûre pour moi : un tel personnage a fait pour métier de désinformer. Aussi quand il “lache” quoi que ce soit, il n’est pas interdit de rester critique.
Ceci étant je suis d’accord que la thèse du “il a dit ça pour rigoler” n’est qu’une thèse. Rien ne permet d’en être sûr et si n’importe qui disait ça en France sans clarifier par la suite, on le prendrait à mon avis comme l’a interprété le RV, et non comme Conspiracywatch.
@Grégory
Simplement je pense qu’il s’est laissé quelques portes ouvertes
(les rats sont toujours prêts pour quitter la navire )
@ Grégory: ***Parce que sans cette déclaration, je ne connaitrais pas (et probablement vous non plus) son nom. ***
C’est un aveu cocasse puisque vous même avez cité Cossiga dans l’un de vos énièmes copié-collés de Wikipedia. Cf post #30 de ce fil:
http://www.conspiracywatch.info/11-Septembre-Chomsky-souffle-le-chaud-et-le-froid_a593.html?com#comments
Quant à moi et sans être loin de là un spécialiste de la politique italienne, le nom de Cossiga ne m’est pas plus inconnu que celui d’Andreotti ou de Craxi, deux autres célèbres chefs du gouvernement italien durant les années de plomb. A vrai dire, c’est cette déclaration que je ne connaissais pas avant de lire l’article de Rudy car elle n’a visiblement fait le buzz que dans le petit milieu reopeniste. Que celui-ci la considère comme un “point saillant” de la carrière de Cossiga (tout en la tronquant et la manipulant comme l’a démontré Rudy) n’est qu’un point de vue propre à son nombril.
***Je ne comprends pas votre question sur le “saucissonage” que je ne vois pas où j’ai pratiqué, d’autant que c’est vous même qui vous êtes attachés à des extraits précis plutôt qu’à l’ensemble.***
C’est vous qui choisissez d’isoler certains éléments dont vous percevez l’ironie (Oussama Ben Laden, leader du “Grand et puissant mouvement de Revanche islamique Al Qaïda”, qu’Allah le bénisse !) du reste d’un propos tenu sur le même ton railleur. Il est vrai que dans ce message, Cossiga ne disait vraiment pas du bien des reopenistes…^^
@ Charles: ***Aucune équivoques possible, Cossiga avait 3 ans pour revenir sur ses propos , il ne l’a pas fait ***
Parce qu’il n’avait pas besoin de le faire puisque tout le monde en Italie avait compris son mode ironique. Vous devriez lire l’article de Rudy qui explique tout cela très bien.
“elle n’a visiblement fait le buzz que dans le petit milieu reopeniste. “
Et qui remplit la première page de réponse google sur son nom en alternance avec des articles nécrologiques. Le “petit” milieu reopeniste semble assez gros aux yeux des moteurs qui comptent les clics.
Ecoutez, si ça vous amuse vous pouvez tenter d’argumenter que mondialement Cossiga n’est pas essentiellement connu à cause de cette sortie, hein, mais vous ne m’en voudrez pas de me retirer sur la pointe des pieds…
@So What Oui bien sur , pour rigoler en avril 1992 il révèle son appartenance au réseau gladio le réseau italien des stay-behind (réseaux clandestins coordonnés par l’OTAN).
Entre autre :
-L’attentat de la piazza Fontana, 12 décembre 1969
-Attentat de la gare de Bologne le 2 août 1980
@Grégory
(Sur son blog, Chiesa décrit Cossiga comme un agent de l’OTAN doté de remords qui aurait laissé sporadiquement éclater des vérités pour se reprendre aussitôt (sur Gladio, le onze septembre, et apparemment d’autres sujets).
Peut-être que je me me trompe, mais je ne crois pas aux remords pour ce genre de personnage .
Moi il me fait penser aux vichysto-résistant …
Voir une vidéo intéressante Guy Bedos et Boris Cyrulnik les pervers nacissiques au pouvoir.
http://www.dailymotion.com/video/xc29px_des-pervers-nacissiques-au-pouvoir_shortfilms
So What> cela me semble pourtant clair. “Guerre de l’information”, car elle est partout aujourd’hui, le conspirationnisme en est d’ailleurs le révélateur. “Sous couvert” car ce blog, qui est sensé l’analyser, est tout sauf neutre. Il se pare d’une apparence scientifique pour avoir une légitimité. “Implacable” parce que le thème du conspirationnisme ne peut être contredit. C’est un peu comme si vous essayiez de dire à un psychanalyste que vous n’avez pas envie de faire l’amour avec votre maman. Il vous dira que vous refoulez.
“Précurseur” car à mon sens ce phénomène n’en n’est qu’à ses prémices. Il n’y a plus aujourd’hui de curseur de “vérité”, car chaque individu peut créer, de plus en plus, sa propre culture informationnelle. La propagande politique devient de fait plus sournoise, le premier degré ne suffit plus. Nous allons , au niveau de la géopolitique mondiale, vers un jeu de dupe complet, un mille-feuille dés-informationnel où chaque porteur d’intérêt (lobbys, états, communautés) tire dans son sens, ou parfois dans un sens commun, pour aboutir à une sorte de tour de Babel de l’information. Même les partisans de ces groupes ne savent parfois plus ce qu’ils doivent croire.
A tel point qu’on en arrivera bientôt à faire douter les gens de leur propre rationalité, à leur démontrer par exemple qu’une banane est bleue : http://www.youtube.com/watch?v=ThrZOt3zJ_M … ou qu’il est possible que 3 bâtiments qui s’effondrent de façon incontrôlée tombent droit sur leur base, si vous voyez ce que je veux dire 😉 Mais là j’en ai trop dit, cet argument me cataloguant d’office à vos yeux dans la catégorie “conspirationniste”, et donc d’huluberlu.
@ Quidam: En fait, il vous irrite de voir un blog indépendant s’intéresser au mode de pensée conspirationniste pour en étudier le fonctionnement et les dérives et, du coup, vous le cataloguez comme un modèle de désinformation moderne au service d’une conspiration globale que vous entendez dénoncer. C’est un schéma confortable qui me semble plus influé par la méthode hypercritique que par l’esprti d’autocritique.
@So What > A quel moment ai-je parlé de “conspiration globale” ? Encore une fois c’est une obsession chez vous.
Dans chacun de ses articles, l’auteur de ce blog ne se contente pas d’analyser le phénomène de conspiration, mais donne “sa” vérité, se posant non pas en tant qu’observateur, mais parti-pris, ce qui dé-crédibilise son approche.
Vous parlez de blog indépendant, j’ignore si c’est le cas, mais indépendance n’implique pas objectivité. La démarche de s’intéresser au conspirationnisme me parait intelligente et fondée. C’est là justement qu’est le piège pour les visiteurs de ce site. Car le vrai sujet de ce blog n’est pas le conspirationnisme, mais l’anti-sionisme.
Et tant pis s’il doit y avoir des victimes collatérales. Ainsi, comme dans toute guerre, il faut choisir son camp. Celui qui n’est pas contre l’ennemi est forcément son allié. Impossible de rétablir la vérité sur Meyssan, Dideudonné ou Soral, ou seulement les citer, sans être dans l’instant taxé de collaboration conspirationniste. Thèse immédiatement soutenue à mon égard par l’auteur de ce site et par vous même dans ces commentaires, ou par ailleurs à l’égard de Bigard, Kassovitz et bien d’autres.
«Nous allons , au niveau de la géopolitique mondiale, vers un jeu de dupe complet, un mille-feuille dés-informationnel»
Le réel est une pâtisserie.
“…la vérité sur Meyssan, Dideudonné ou Soral, […] être dans l’instant taxé de collaboration conspirationniste…” oui je suis d’accord avec ça 🙂
“…ou par ailleurs à l’égard de Bigard, Kassovitz et bien d’autres. ” ils ne sont pas comparables aux premiers cités, ce n’est pas le même degré de corruption. Les premiers ont franchi la ligne rouge, les artistes ont été séduits et ne servent que de caution publique et de porte voix à des manipulations politiques, ils ne peuvent pas se rendre compte les pauvres; ils sont comme nous tous: Mécanopolis un site facho? ah non on savait pas…”. Les artistes sont émotifs. Soral par exemple a des attitudes et des émotions d’artiste, mais il cherche toujours son talent au mauvais endroit.
Hier soir cet imbécile passait à la télé chez son pote Taddeï, une émission pour exciter les foules: 11 septembre etc…hier soir au sujet du populisme. Le public allait forcément vouloir en savoir plus sur Alain Soral en surfant sur internet. Sur le site de son parti Egalité et Réconciliation ont été postés ce jour 1 article des voeux de soutien du régime iranien au peuple Tunisien et 1 article des voeux du Hezbollah idem, les articles soulignant les “risques d’ingérence occidentale” [et sioniste ]. Ali Khamenei est Guide suprême depuis 22 ans. Il était président de la république de 1981 à 1989. Il a fait réprimer dans le sang la révolte post-électorale de 2009. Les Pasdaran ont fait main basse sur les richesses nationales et les médias…
Du coup Quidam, d’après cette exemple de collaboration de Soral à des régimes fascistes, on ne plus nuancer sa responsabilité.
“on ne plus nuancer”
En tous cas vous ne nuancez plus, si tant est que vous l’avez fait un jour.
Je passe sur Soral, qui a été assez insupportable dans cette émission (ça ne sert à rien de le dire si ce n’est à me venger d’une heure assez pénible qu’il ma fait subir) et dont le soutien au Hezbollah ou au régime Iranien n’est pas exactement neuf – vous pouvez y ajouter Poutine ou Chavez. Je lui donne au moins ça : il n’avance pas masqué. C’est donc un peu ridicule de faire comme si on le découvrait, sans au passage mentionner le pourquoi invoqué par l’intéressé.
Je voudrais juste m’arrêter sur ce mot “ils ont franchi la ligne rouge” que vous avez employé et qui a fait tilt chez moi. En fait je ne suis pas ennemi de l’OTAN ou de l’impérialisme ou même du sionisme. Je suis ennemi de la ligne rouge. Ceux qui la définissent ne m’ont pas l’air d’en avoir la légitimité. Je ne les crois pas au dessus de tout soupçon, intellectuellement supérieur ou mandaté par des électeurs pour le faire. Je ne leur reconnais pas le droit de décréter qui se tient du bon coté de la ligne rouge, ni même qu’il y aurait une ligne invisible au delà de laquelle on perdrait son droit à s’exprimer.
Je crois qu’il y a la loi. La loi tranche la question de savoir si la liberté d’expression a outrepassé le vivre ensemble. Elle est le fruit d’une longue maturation, confiée à des gens spécialisés, responsabilisés et légitimes aux yeux de tous. La loi n’est pas tombée du ciel et peut faire, en elle même, l’enjeu des débâts. Mais quand on ne parle pas de la loi elle même, on peut la laisser encadrer ce qui est dit. Celles et ceux qui n’admettent pas les arguments des autres doivent comprendre que la seule manière utile qu’ils ont de s’y opposer est de venir avec de meilleurs arguments. S’ils n’en ont pas, ils devraient peut être commencer à se poser des questions. Mais en tous cas, qu’ils cessent d’invoquer la Ligne Rouge comme une vaine béquille. D’autant que c’est stupide : l’ostracisation des discours dissidents les renforce invariablement.
@MrPink : “Hier soir cet imbécile passait à la télé chez son pote Taddeï,”
Renseignez-vous, Taddei n’est pas particulièrement ami avec Soral, il dit même dans une vidéo qu’il ne l’apprécie guère mais qu’il est pertinent en ce qui concerne l’extrême droite, d’où ses quelques invitations. On peut inviter quelqu’un pour ce qu’il a dire plutôt que par copinage …
misterpink> Sarko a serré la main à Khadafi, Ben Ali ou Hu Jintao. Peut-on nuancer sa responsabilité ?
Refuser la nuance, c’est tomber dans le manichéisme et la diabolisation, c’est le début de la dictature de la pensée. Ainsi, Soral, en citant le régime Iranien aurait de fait acquiescé toutes les exactions de Khamenei. Ainsi les contestataires de la VO du 11/09 seraient de fait antisémites ou au mieux des imbéciles manipulés. Etc, etc…
J’imagine bien les bonnes pensées qui vous motivent, tout comme l’auteur de ce site. Le fond du problème, nous le savons tous, est le traumatisme du nazisme. D’aucun pensent que c’est le peuple qui a mis Hitler au pouvoir, et qu’il faut le protéger de lui même. D’où le débat sur le populisme, très à la vogue. Pour certains, contraindre la liberté d’expression ou de pensée se justifie, de ce fait.
Cette façon de voir est une erreur, car elle aboutit à l’inverse de l’effet souhaité. Posez-vous la question des origines de l’anti-sionisme, et vous réaliserez à quel point ce mouvement émane de cette philosophie.
Par ailleurs, un vrai démocrate ne peut pas être d’accord avec ça. Vivre en démocratie, c’est accepter que des gens de toutes opinions ou de tous niveaux intellectuels puissent avoir le même pouvoir que moi. Pour moi, votre voix vaut tout autant que celle de Bigard, ne vous déplaise, et je ne crois pas que vous soyez moins manipulé que lui, ce qui ne doit rien enlever à la valeur de votre opinion, ni à la sienne.
@ Quidam: vos commentaires laissent à penser que vous croyez à l’hypothèse de l’inside job pour les attentats survenus le 11 septembre 2001 sur le sol américain, ce qui implique une conspiration assez étendue pour la qualifier de globale.
***Car le vrai sujet de ce blog n’est pas le conspirationnisme, mais l’anti-sionisme.***
A ce que j’en sache, ce blog dénonce aussi les fantasmes conspirationnistes quand ils émanent de supporters de la cause israélienne (comme en témoignent les articles sur l’affaire Enderlin / Al Dura ou l’interview de Caroline Fourest) au même titre qu’il a plusieurs fois traité des rumeurs islamophobes.
Mais comme l’avait souligné un intervenant sur un autre fil, si beaucoup de théories de complot fumeuses émanent de milieux se définissant eux-mêmes comme antisionistes, plaignez-vous en à leurs auteurs plutôt qu’à CW.
@ Grégory : ***l’ostracisation des discours dissidents les renforce invariablement.***
C’est un sujet complexe que l’on pourrait alimenter de plein d’exemples à-contrario mais – une fois n’est pas coutume – je suis plutôt d’accord avec le reste de votre message, du moins dans ses grandes lignes, si le propos est bien la défense de la liberté d’expression à commencer par celle des idées qui nous déplaisent. Cela dit, je ne pense pas que celle-ci soit véritablement bafouée en France.
“Cela dit, je ne pense pas que celle-ci soit véritablement bafouée en France.”
Disons qu’il y a une mauvaise pente depuis quelques années, qui se concrétise par une belle gamelle aux classements annuels de la liberté de la presse par pays. Mais la pente dépasse le cadre de la presse, particulièrement en France où les usages ont toujours pesé là où aux USA le freedom of speech est dans l’ADN du pays (pas toujours pour le meilleur, certes).
Par exemple, récemment, je suis très irrité par la loi sur l’interdiction de l’appel au boycott. Ca semble tellement taillé sur mesure pour Israël, ça pue tellement le lobbying, c’est un tel déni de la légitimité des opinions individuelles qui pourtant sont le ciment de la démocratie. Et pourtant, ce n’est pas un boycott que j’ai choisi de suivre (peut on seulement vivre sans avocats israëliens ?) ; c’est l’ingérence qui m’insupporte, du marchant sur la conscience politique, du communautaire sur l’individu. Je n’aime pas la société que fabrique cette pente.
So What> Vous interprétez.. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi il n’y aurait qu’une seule hypothèse d’Inside Job. Vouloir enfermer les constestataires dans un tout ou rien est en soi une manipulation.
Les contre exemples que vous citez ne sont là que comme caution. J’ai la faiblesse de croire qu’historiquement, le phénomène conspirationniste va bien au delà de la question juive.
Par ailleurs, cela ne justifie pas une approche partiale de ces sujets. Le propre du conspirationnisme est de se cristalliser sur les failles rationnelles d’une version officielle. Si un enseignement doit être admis de la contestation du 11 septembre, ou du conspirationisme “lunaire” par exemple, c’est que même des images filmées ou la légitimité scientifique ne font pas des preuves. Analyser le conspirationnisme en prenant partie , et je dirai même en se posant en juge, c’est ne pas se mettre au dessus du débat. Tout le contraire d’un comportement scientifique.