
Chercheur à l’université Paris-III-Sorbonne nouvelle, Michaël de Saint-Cheron rapportait hier dans Le Monde que deux universitaires, un Suédois (Jan C. Biro) et un Américain (Kevin B. MacDonald), avaient récemment dénoncé dans un texte le « parti pris juif » du comité du prix Nobel. Selon leurs calculs, « il y aurait 137 fois plus de juifs que de non-juifs récompensés au niveau mondial par le Nobel ». Soit beaucoup trop, suggéraient-ils, pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche. Michaël de Saint-Cheron montre bien la toile de fond conspirationniste et l’inspiration antisémite du propos :
« Outre le mythe du complot qui se fraye un chemin à travers tout le discours de Jan C. Biro, une autre question se lève : mais que fait-il de ces juifs non-juifs, convertis, athées, voire anti-sionistes, ou pire antisémites ? […] Cette “nation” en effet, écrit-il encore, ne vit pas sur une seule terre mais dans tous les pays du monde. On reconnaît ici l’idée du complot de l’Internationale juive, qui sévit partout dans le monde à partir des positions importantes qu’ils occupent ».
Naturellement, les deux universitaires à l’origine de ce texte prennent soin de préciser qu’ils ne sont pas antisémites. A voir.
Professeur honoraire à l’Institut Karolinska de Stockholm (qui décerne chaque année le prix Nobel de médecine), Jan Charles Biro est l’auteur d’un « essai satirique » autoédité en 2009 intitulé The Swedish God. Tout un passage y est consacré à la surreprésentation des Juifs parmi les lauréats du prix Nobel. On y lit, page 103, que « la domination juive du Prix Nobel est une violation manifeste de la volonté de Nobel », que « le Prix Nobel est un prix juif fortement biaisé et manipulé », ou encore, page 116, que « les lois de Jante correspondent parfaitement à la mentalité juive parce qu’elles complètent bien leur propres croyances qu’ils sont de loin supérieurs à n’importe quel autre humain. Je pense que les Juifs ont un futur radieux en Suède. Le futur de la Suède avec les Juifs, c’est une autre question ». Ambiance…
Kevin B. MacDonald, quant à lui, est professeur de psychologie à l’Université d’Etat de Californie à Long Beach. Il fait surtout partie de l’équipe de rédaction de The Occidental Quarterly, une publication américaine d’extrême droite éditée par la Charles Martel Society (ça ne s’invente pas !) et dont le site recommande, entre autres, la lecture de discours de Heinrich Himmler ou des Protocoles des Sages de Sion. MacDonald jouit d’une grande notoriété au sein des cercles suprématistes blancs et néo-nazis depuis qu’il a publié une série d’ouvrages sur l’influence des Juifs dans la vie intellectuelle et politique. Il a émargé, un temps, au comité consultatif du National Policy Institute, un think tank xénophobe. Kevin MacDonald s’est également illustré en témoignant en faveur du négationniste britannique David Irving lors de son procès.
Lu sur une pancarte (en français) tenue par des manifestants (un stand dénonçant les exactions d’Israel à Gaza en fait) devant la cathédrale de Cologne (le 25 Mars 2011 si je me souvient bien)
“…la France ne protestera jamais contre Israel car la France est dominé par les Juifs. Signé : Patrick”
J’ai essayé d’interpeller une personnes qui organisait cette manifestation, mais elle ne parlait pas français. J’essayais alors d’expliquer ce qui était écrit sur la pancarte, mais est-ce par duplicité ou par incompréhension cette personne se contenta de me montrer une autre affiche représentant Stéphane Hessel.
Biro et MacDonald exploitent le même filon que Zemmour: le déterminisme ethnique. Ils vont avoir affaire aux mêmes défenseurs des Musulmans opprimés, qui vont leur reprocher d’avoir mis en évidence la sous-représentation afro-arabe parmi les prix Nobel, faute d’avoir pris en compte les disciplines dans lesquelles excellent ces catégories de l’humanité.
“En somme, écrivent les signataires, il y aurait 137 fois plus de juifs que de non-juifs récompensés au niveau mondial par le Nobel (mais simplement 26,3 fois plus pour ce qui est des Etats-Unis).”
Je ne suis pas sûr de comprendre la phrase. Ils veulent dire que quand un non juif étatsunien est récompensé, 26.3 juifs étatsuniens le sont ? Ca semble peu vraisemblable…
Question bete: les chiffres sont ils vrais ou non, et si oui Pourquoi ?
Rudy, vous sautez sur n’importe quelle occasion de discrédité les “théeories” du complot; S’en deviens ridicule, franchement… Pathétique.
Il serai juste temps que tu arrête ton cirque, qu’on soit un peu tranquile. Merci.
La plupart des prix nobel sont juifs un peu comme la plupart des recordmans du monde en sprint sont noirs.
Juste du determinisme social, une histoire de modeles.
La plupart des complotistes sont prolétaires :ils doivent s’embaucher pour vivre( et s’occuper de leurs enfants…plus ou moins bien…Combien à la fin du mois?).
Ce n’est donc pas une question de juifs ou de non juifs, mais une question d’etres humains…
La plupart des complotistes,intelligents ,ne croient pas à la grotesque hisitoire de Al Quaida.Donc : Que s’est -il passé ,le 11 Septembre 2001? On attend toujours la réponse…
Conspiracy Watch ,honnetes chercheurs,cherchent…
Un jour ,honnetes ,ils nous donerons leur opinion( Sauf s’il sont trop pris par leur honnete travail)…Alors l’idiot du village( Ben Laden et ses complices passeront devant un honnete tribunal international et nous saurons tout.Qui a t’il de plus honnete qu ‘une société occidentale?
Quand bien même la cause de cette surreprésentation statistique serait également une sorte de discrimination positive, de piston communautaire, en quoi cela aurait-il un rapport avec le conspirationnisme ? La communauté juive serait donc la seule à ne pas être solidaire ?
A nouveau, je repose ma question :
Si je comprend bien, selon les signataires, il y aurait 26.3 fois plus de juif que de non juif dans les lauréats étatsuniens.
Littéralement ça veut dire que pour 27 nobel US, environ 26 sont juifs, ce qui est grotesque.
Soit la phrase est mal rapportée, soit elle est mal formulée, soit elle est mensongère.
Je comprends qu’en fait la phrase correcte tient compte de la proportion des juifs et non juifs pour conclure qu’un candidat juif étatsuniens a 26.3 fois plus de chances d’avoir un noble qu’un candidat non juif étatsunien. Mais ça pose un autre problème logique puisque ça impliquerait que les juifs non étatsuniens auraient eux même plus de chance encore d’avoir des pris nobels que les non juifs non étatsuniens – ce qui semble n’avoir aucune logique.
Ce que je subodore,c’est que selon un calcul basé sur la proportion actuelle de juifs aux USA (et qui est probablement de moins en moins forte, ce dont je doute que l’affirmation tienne compte…), 2,7 des 160 prix nobels du pays devraient statistiquement revenir à des juifs, et qu’il y en aurait 71 dans les faits.
Si c’est vrai (et suppose que ça l’est), ça reste un chiffre frappant. On peut l’écarter au motif qu’il concerne directement deux tabous (lobbying communautaire et racialisme) mais les discussions de comptoirs prospèreront d’autant plus dessus. D’autant que derrière l’arbre du prix Nobel se cache la forêt des politiques, médias et patrons. On sait ce que le décompte a de dangereux, mais on ne sait pas ce qui est prire : un décompte officiel transparent ou un décompte sous le manteau dissident ?
et les découvertes scientifiques que ces crétins supposés de lobbyistes juifs ont réalisées; vous en faites quoi??????
Bon : on ne va pas ergoter sur les chiffres.
Le fait est que si on écoute les youtube des discours de K. McDonald, on se rend compte que ses thèses ressemblent non dans la démarche mais dans la conclusion, à un joli petit mix synthétique des théories défendues par Alain Finkielkraut, R. Millet et Renaud Camus.
K. McDonald prend la défense de la majorité blanche et chrétienne qu’il croit menacée de se trouver en situation minoritaire, et carrément, de disparition “identitaire” en raison du multiculturalisme, des noirs, des latinos et des musulmans et des pauvres ignorants qui se reproduisent trop vite et en trop grand nombre.