L’anxiété est un moteur puissant du phénomène complotiste. Or, elle découle presque naturellement de l'état d'incertitude qui caractérise les démocraties modernes.
Comment définir le complotisme ? Comment faire la différence entre un complotiste et un lanceur d'alerte ? Nous avons posé ces questions à Mathias Girel, auteur de "Science et territoires de l'ignorance" (éd. QUAE GIE, 2017) et directeur du CAPHES à l'École normale supérieure (Ulm).
LU SUR LE WEB : Selon Dan Shefet, co-auteur avec Nathalie Goulet d'une proposition de loi visant à sanctionner les fake news, tous les diffuseurs d'informations – blogs, réseaux sociaux, moteurs de recherche, médias traditionnels – doivent être logés à la même enseigne.
Pour Mathias Girel, maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, il ne faut pas négliger, parmi les manières de répondre aux théories du complot, celle, modeste, consistant à comparer les raisonnements conspirationnistes aux pratiques traditionnelles de production des connaissances - qui, elles, ont fait leurs preuves.
Lire la première partie. Conspiracy Watch : Les « théories du complot » ont-elles une histoire ? De quand peut-on dater leur apparition ? Pierre-André Taguieff : Elles n’ont pas une histoire autonome, car elles sont fortement dépendantes des contextes, mais leurs représentations et leurs schèmes majeurs ont bien une histoire, qui est celle de […]
Conspiracy Watch : Dans votre dernier ouvrage, Court traité de complotologie (Mille et Une nuits), vous vous proposez d’exposer les grandes lignes d’une étude des représentations et des récits complotistes. En 2005, vous publiiez La Foire aux Illuminés (Fayard/Mille et une nuits). Pourquoi un nouveau livre sur les théories du complot, huit ans après ? […]