La série d’assassinats commis par Mohamed Merah n’avait inspiré à Jacques Cheminade qu’une réflexion vague sur la responsabilité des jeux vidéo violents. Invité par Les Inrocks à revenir sur ces propos dans le cadre de la Paris Games Week, le salon 2012 des jeux vidéos, l’ancien candidat aux élections présidentielles s’est à nouveau lancé dans l’une de ces diatribes complotistes dont il a le secret. Ce sont les fondateurs d’Ubisoft, les frères Guillemot, qui en ont cette fois-ci fait les frais.
Pour Jacques Cheminade, les frères Guillemot « sont attachés à l’identité bretonne et sont associés au Club des Trente ». Jusque-là, rien d’inexact, même si l’on peut noter le réflexe caractéristique consistant à établir une relation entre des choses qui, de toute évidence, n’ont aucun rapport entre elles : l’éventuelle responsabilité des éditeurs de jeux vidéo vis-à-vis de la jeunesse et un club de chefs d’entreprise originaires de Bretagne.
Mais le président de Solidarité & Progrès poursuit immédiatement : « Leur idéologie régionaliste transparaît à travers les jeux vidéo d’Ubisoft, ils se procurent énormément d’argent grâce à cela ». Que les frères Guillemot tirent profit de la vente de jeux vidéo – c’est leur métier –, on ne voit pas très bien en quoi cela devrait susciter l’indignation. Et à moins que Jacques Cheminade n’ait des révélations à faire sur les techniques d’influence subliminale qu’Ubisoft aurait mises au point, on cherchera en vain une quelconque promotion du régionalisme dans leurs jeux vidéo.
Pour bien comprendre l’origine des griefs de Cheminade à l’égard des frères Guillemot, il convient de se plonger dans un de ses textes mis en ligne sur le site de Solidarité & Progrès qui, rappelons-le, constitue la branche française du mouvement larouchiste. Cheminade y met en cause, non pas tant l’engagement régionaliste des membres du Club des Trente – qualifié de « club de pirates féodaux », rien de moins –, mais la sincérité de leur attachement à l’identité bretonne. Camouflés en régionalistes, ces derniers (et tout particulièrement les frères Guillemot) mépriseraient en réalité les Bretons et travailleraient pour le compte de « l’Empire britannique » – la vieille obsession de Lyndon LaRouche.
Bien sûr !
On a déjà tous joué à Ker Watch Dogs, Léa Passion Diwan, Assassin’s Crêpe, les Lapins Crétins en Vieille Charrue et Rayman au pays des dolmens sans le savoir !
…ou pas.
M. Reichstadt,
l’imprécision est commode! Jacques Cheminade a été précis sur ses commentaires dans l’affaire Merah.
1- Il a dit que les jeux vidéos violents peuvent jouer un rôle sur ce type de personnalités en contribuant à leur désinhibition à tirer sur des êtres humains, pas autre chose.
2- Il n’a pas dit que ça sur l’affaire Merah, il a cherché à élever le niveau comme vous pouvez notamment le voir ici:
http://www.dailymotion.com/video/xpppww_cheminade-sur-bfmtv-le-pouvoir-judiciaire-doit-etre-rehabilite_news
ou là:
http://www.cheminade2012.fr/Declaration-de-Jacques-Cheminade-suite-a-la-tuerie-de-Toulouse_00599
On peut ne pas être d’accord mais un peu de sérieux et de rigueur dans les recherches quand même 😉
cdt.
JC dit quand même que les jeux vidéos violents provoquent « un climat », sans doute de violence et appelle à « prendre des mesures ». Si ce n’est pas un pas à l’encontre des jeux vidéo, qu’est-ce ?
Je suis ce qu’on peut appeler un « gamer », et j’ai intensément joué à des jeux où il faut tirer sur tout ce qui bouge ou bien d’autres jeux comme Grand Theft Auto IV. À aucun moment, je ne me suis senti en état de vouloir tuer des gens qui bougent pour canaliser la violence qu’on y rencontre.
Et pour enfoncer le clou histoire d’être sur que JC a une dent contre ces jeux vidéo :
http://www.cheminade2012.fr/Operation-Lagrange-Malraux-pour-sauver-les-jeunes-et-la-culture-vite_00450#interdire_les_jeux_video_avilissant_la_personne_humaine
En faisant ces déclarations il se décrédibilise lui même le pauvre homme. Jalousie et ignorance font rarement bon ménage, si il y avait vraiment un lien entre violence et jeux vidéos, alors les quartiers les plus « chaud » seraient clairement les plus huppés. Enfin c’est mon avis, il devrait écrire un livre avec Jack Thompson (avocat américain), qu’il puisse, à défaut d’intéresser, nous faire franchement rire.
Je connais bien cette partie du programme pour y avoir contribué ; il s’agit d’interdire les jeux vidéo VIOLENTS définis généralement comme « avilissant la personne humaine ». Les jeux ayant contenu pédagogiques seront libre de se développer et les autres surtaxés pour financer les classes orchestre. Il me semble prioritaire de développer la musique à l’école qui permet de développer les talents individuels et l’esprit collectif tout en investissant l’énergie des enfants dans des projets constructifs, plutôt que de revendiquer le droit de se divertir en simulant des actes de guerre, de meurtre, de violence.
Moi aussi j’ai joué aux jeux vidéos violent quand j’étais gamin, et même si ça n’a pas d’impact sur un enfant par ailleurs équilibré par son éducation, son milieu familial, ses loisirs, etc., il s’agit d’offrir la possibilité aux enfants d’avoir de plus en plus de loisirs constructif pour leur vie et pour les autres.
Les jeux vidéos violents cultivent l’absence d’attachement à la cause de l’humanité ; vous me direz beaucoup de films ou de chansons le font aussi, mais la différence c’est que dans le jeu vidéo, vous n’êtes pas spectateur mais acteur, et ce n’est plus du tout le même vécu intérieur pour un enfant, un ado ou même un adulte.
Etre progressiste ce n’est pas être libéral à tout crin, mais avoir le souci dans tout de la personne humaine.
Je crois qu’il faut rappeler, plus largement, le rapport ambigu de Solidarité & Progrès aux supports numériques en général.
D’un côté, dans la droite lignes des thèses conspirationnistes relatives à ces supports (web, jeux vidéos, « réseaux sociaux », etc.), ces dispositifs sont vus comme des « camps de concentration mentaux » (http://www.solidariteetprogres.org/orientation-strategique-47/MySpace-Facebook-Un-camp-de.html) mis en place par l’oligarchie patricienne judéo-britannique depuis Bertrand Russell (bouc émissaire habituel du mouvement) jusqu’à « Rupert « Goebbels » Murdoch » (bien entendu il est loisible de n’éprouver que mépris à l’encontre de ce triste sire – c’est bien mon cas – mais de la la à le comparer à un nazi … tient c’est habituel ça chez LaRouche & co) ou les néo-conservateurs comme Dick Cheney (http://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/politique/article/insna-les-reseaux-sociaux-au.html).
De l’autre, Solidarité & Progrès ou le LaRouche PAC utilisent aussi Facebook, Twitter, etc.; bref, encore une fois un discours à géométrie variable.
@Julien Giry
Le rapport n’est pas ambigu ; l’usage des supports numériques à des fins de profilages sociaux (marketing) par exemple, est tout à fait établi, mais cela n’empêche pas que ces supports puissent être utilisés de manière citoyenne.
Il ne faut pas être idéologue et jeter le bébé avec l’eau du bain!
Einstein avait anticipé ce danger « I fear the day when the technology overlaps with our humanity. The world will only have a generation of idiots. » Mais il n’était pas contre la technologie pour autant ; tout comme Malraux qui dénoncait l’industrie du divertissement, il n’était pas contre le cinéma!
Merci de ne pas chercher à faire feu de tout bois pour servir votre thèse; d’autant que S&P n’a jamais dit qu’il s’agit d’une conspiration « judéo-britannique » ; vos insinuations gratuite sur l’antisémitisme sont autant abjecte qu’infondée.
Je sais que vous direz que LaRouche dans les années 70 blablabla…., avec toujours les mêmes citations tronquées tirées des mêmes vieilles sources éculées, mais il ne s’agit en aucun cas de l’idéologie culturelle de S&P ou du LPAC, que ce soit dans ce qui anime les militants que ce qui fonde les idées et programmes politiques défendus sur la place publique depuis bien des années. Même Caroline Fourest, qui persiste à mettre S&P dans la case « conspi », semble plus honnête que vous sur ces questions là.
En vous souhaitant de découvrir que se tromper est source d’enseignement ; bonne chance quand même pour votre thèse.
Sans entrer dans le débat (Cheminade et ses délires m’indiffère complètement), je ferai remarquer à Bertrand Buisson qu’il pourrait préciser, histoire de juger à sa juste valeur sa défense dudit Cheminade, qu’il en est le porte parole.
En effet, je suis quasiment certains que 95% des lecteurs (moi compris il y a moins de 5 minutes) l’ignorent 😉
@Gally étincelant! il n’y avait que vous pour croire que j’aurais voulu me faire passer pour un anonyme… ne voyez pas des conspirations partout 😉
Conspiration ? Vous n’avez pas peur de vous rendre ridicule vous ^^
Non, je relevai juste une évidence, ce qui a l’air de vous déplaire vu qu’au lieu de le reconnaître, vous préférez le traiter avec un mépris de façade fort déplacé, et donnant de vous une image fort déplaisante 😉