
« Derrière les attentats de Moscou commis par des islamistes, il y a l’appui de la Géorgie et l’incitation de Washington… » C’est la théorie du complot développée par l’idéologue russe Alexandre Douguine dans le dernier numéro de Flash, le bimensuel d’extrême droite où officient Alain Soral et Christian Bouchet, deux admirateurs de la pensée douguinienne.
Investi d’une vision du monde et de l’Histoire fondamentalement complotiste, Douguine a forgé, au début des années 1990, le terme de « conspiratologie », une méthode pseudo-scientifique visant à mettre au jour les complots cachés. Intellectuel rouge-brun (il a co-fondé le Parti national-bolchevique russe, dont l’emblème officiel substitue la faucille et le marteau à la croix gammée hitlérienne), théoricien du « néo-eurasisme », orthodoxe traditionnaliste et proche des réseaux de la Nouvelle Droite, Douguine serait, selon Flash, un conseiller officieux du Kremlin.
Le double attentat-suicide perpétré le 29 mars 2010 à Moscou a fait quarante morts. Il a été revendiqué deux jours plus tard par Dokou Oumarov, le chef du groupe islamiste « Emirat du Caucase », comme « un acte de vengeance » des exactions récemment menées par les forces russes en Ingouchie (Caucase). Selon les autorités russes, les exécutants et organisateurs de ces actes terroristes ont été identifiés.
Voir aussi :
- Stéphane François, « Alexandre Douguine et la droite radicale française », Fragments sur les Temps présents, 9 avril 2009.
Ce que disait Xavier Moreau le 29/03/10 sur Realpolitik.tv au sujet de la double attaque kamikaze de Moscou:
« …on peut émettre quelques hypothèses en se demandant à qui profite le crime […] La situation en Tchétchénie est normalisée… »
Il ya pourtant des jeunes qui « rejoingnent la forêt » et combattent en Ingouchie.
« … et un attentat à Moscou, aussi sanglant soit-il n’a aucune chance de déstabiliser le pouvoir tchétchène…Ce n’est donc pas une action des indépendantistes, dans un but de reconnaissance politique…Cette opération est un acte de guerre contre la Russie, sans autre mobile que de déstabiliser son administration…La Russie ne manquera certainement pas de soupçonner son voisin géorgien, qu’elle accuse d’abriter des camps de terroristes, notamment dans les gorges de Pankisi… »
Celà reste à prouver depuis la fin des guerres de Tchétchénie.
« …Le Président géorgien, […] chercherait ainsi à provoquer la Russie, en entraînant une riposte militaire, […] Ce serait un élément supplémentaire pour maintenir la Géorgie dans un état de crise permanent, […] Il y a de fortes chances qu’ils [FSB] réussissent une nouvelle fois à identifier les terroristes. Si la piste géorgienne s’avère être la bonne, il faut souhaiter que la Russie ne tombe pas dans le piège qui lui est tendu. »
Cette tournure de phrase rappelle évidemment la scénarisation conspirationiste concernant le soit disant « piège » tendu par Brzekzinsky à l’URSS en l' »incitant » à envahir l’Afghanistan, ou tendu au Japon lors de l’épisode Pearl Harbor. Moreau pourrait pourtant parler, en tant que spécialiste de la Russie et de géopolitique, d’évènement bien plus pertinents concernant le terrorisme, et les guerres de Transcaucasie[Géorgie] si tant est qu’on puisse les lier scénariquement aux attentats de Moscou…
Exposé subversif, sur un site subversif: Realpolitik.tv est noyauté par des « spécialistes » aux idées controversées: Aymeric Chauprade, Dominique Venner, Bernard Lugan…