Au cours de la semaine, le leader du Parti de Gauche avait qualifié Nemtsov, ancien vice-Premier ministre de Boris Eltsine, de « voyou politique ordinaire » et d’« illustrissime inconnu avant son meurtre » (sic). Dénonçant un « déchaînement de (…) propagande antirusse », il avait accusé Le Monde de recopier « sans nuance ni recul, la notice de l’ambassade des Etats-Unis », estimant que « la victime politique numéro un de cette histoire, c’est Vladimir Poutine ». « À qui profite le crime ? Certainement pas à Vladimir Poutine : cet assassinat arrive pour lui au plus mauvais moment sur le plan international et au plus mauvais endroit » écrivait Jean-Luc Mélenchon. « Je suis persuadé que le gouvernement russe va faire son possible pour faire la lumière sur l’assassinat de Nemtsov » avait-il également écrit sur Twitter.
Dans un entretien à Libération, auquel a réagi Jean-Luc Mélenchon par Facebook interposé, Clémentine Autain affirme qu’elle « ne sait pas qui a tué Nemtsov. Il n’est pas certain que Vladimir Poutine soit impliqué dans cet assassinat, même s’il s’agissait de l’un de ses principaux opposants et qu’il s’apprêtait à rendre un rapport sur l’implication militaire russe en Ukraine ». Pour elle, « la première victime de cette affaire n’est pas Poutine mais Nemtsov. Etre lucide sur le jeu des Etats-Unis est une chose. Mais de là à laisser penser qu’il s’agirait d’une opération des services secrets américains, il y a un pas que les responsables politiques ne devraient pas franchir car il nourrit l’approche complotiste ».
(Mise à jour : 08/03/2015)
Mélenchon n’en est plus à une dérive près. C’est instructif d’observer l’évolution d’un homme politique qui va d’échec en échec sans se remettre en cause. On finit par se demander si on est encore dans le registre politique ou vraiment autre chose!
» À qui profite le crime ? « … Mélanchon sait-il que c’est la phrase préférée des guignols complotistes avec « on nous cache tout » et « c’est les sionistes » ?
Cet idiot ferait mieux de lire un bon polar ou de discuter cinq minutes avec un inspecteur de la brigade criminelle et il comprendra enfin pourquoi le crime ne profite pas toujours ou pas uniquement au criminel…
Je crois que cette question « à qui profite le crime ? » est l’une de celle qui m’exaspère le plus aujourd’hui.
On a eu un peu la même idée au même moment puisque j’ai fait un petit billet sur les dires de Mélenchon :
http://tietie007.blog4ever.com/melenchon-et-poutine-sont-dans-un-bateau
Mais ce n’est pas nouveau, chez Mélenchon, de soutenir des régimes ouvertement anti-US ! L’antiaméricanisme vaut bien de sacrifier un peu la démocratie …
Selon Benoît Rayski « Pour l’essentiel, les pro-Poutine français se recrutent dans les franges extrêmes de la droite extrême. Il y a du Soral (il a perdu Chavez, Ahmadinejad, il ne lui reste plus que Poutine).
Il y a un peu de FN. Un fort zeste de Civitas. Un brin de GUD. Un chouïa de Troisième Voie. Et toutes sortes de fascistes non identifiés. »
Mélenchon amorçe donc, comme tant d’autres Rouges avant lui (Doriot, Garaudy, Soral, la bande de l’Idiot International, Carlos, etc) la fatale glissade vers le Brun.
Mélenchon a toujours été un complotiste. Seulement un complotisme mainstream, accepté par une large partie de l’opinion publique, à base d’anti-américanisme et d’anti-libéralisme. Un truc qui date depuis l’invention du communisme révolutionnaire (oxymore ?).
Mélenchon n’est pas un rouge-brun mais un rouge. Un rouge tout ce qu’il y a de plus classique, avec des accents staliniens dont on est plus habitué. C’est bien là la seule différence avec Mme Autain et ses autres comparses d’extrême-gauche. L’idéologie révolutionnaire reste toujours basée sur une vision complotiste du monde et des rapports de force. Je ne connais aucun militant ou penseur radical de cette famille qui y échappe. C’est la matrice même pour adhérer à cette idéologie.
Mariannne semble apprécier, en tout cas : http://www.marianne.net/jean-luc-melenchon-homme-abattre-100231958.html
et Meluche boit du petit lait
Médiapart, moins.