Sous couvert de soutien aux Palestiniens, un « sioniste » infiltré au sein de la rédaction du Monde diplomatique soutiendrait en réalité la politique de « collaboration » de l’Autorité palestinienne avec l’occupant israélien. C’est en tous cas ce qu’affirme le site internet de Thierry Meyssan…

Source : Réseau Voltaire (capture d’écran).
Un texte publié le 31 août dernier par le Réseau Voltaire accuse Dominique Vidal (Le Monde diplomatique) et Denis Sieffert (Politis) de soutenir « la Collaboration palestinienne avec l’Etat d’Israël » et d’être les « fantassins français » de Salam Fayyad, l’actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Une photographie de Dominique Vidal illustre l’article. On ignore si la légende qui l’accompagne a été rédigée par Pierre-Yves Salingue, l’auteur du texte, ou par la rédaction du site de Thierry Meyssan. Toujours est-il que le journaliste du Diplo, engagé de longue date en faveur de la cause pro-palestinienne, y est décrit comme un « militant sioniste ». S’inscrivant dans la plus pure tradition de l’extrême droite, la légende prend bien soin également de préciser le patronyme à consonance juive de Dominique Vidal et de l’accoler à son nom de plume. Le texte continue ainsi :
« Au cours des deux dernières décennies, son journal [Le Monde diplomatique] en général et lui [Dominique Vidal] en particulier, se sont efforcés de ne plus présenter Israël uniquement comme un acteur géopolitique, mais de publier des articles sur la société israélienne et ses contradictions. Ce travail de relations publiques vise à faire aimer les Israéliens par un lectorat réputé pro-palestinien. A terme, il s’agit de conduire les lecteurs du soutien aux droits inaliénables du Peuple palestinien au soutien à la politique de collaboration de l’Autorité palestinienne ».
Sur Internet, Dominique Vidal a dénoncé « cette nouvelle saloperie antisémite du Réseau Voltaire » dont le webmaster « n’a, jusqu’ici, pas répondu à [sa] demande » de droit de réponse. Jugeant l’article du Réseau Voltaire « plus grotesque que diffamatoire », le journaliste écrit :
« Si le ridicule tuait, Thierry Meyssan serait mort – et j’ajoute : depuis longtemps. Sauf que le responsable de l’articulet me visant a cru utile d’ajouter le nom de mon père (Sephiha) au mien (Vidal) et de publier une photographie où je figure à ses côtés lors de la légation de sa bibliothèque au “Mémorial de l’Holocauste” (…). L’antisémitisme, comme l’islamophobie et toute autre forme de racisme, ne profitent pas à la Palestine, ils l’assassinent. Faut-il encore l’écrire aujourd’hui ? Je n’aurais pas imaginé, il y a peu, que ce soit encore nécessaire. Hélas, c’est même indispensable ».
En 2005, la rédaction du Monde diplomatique avait déjà été accusée sur la Toile d’avoir cédé à des « pressions externes » visant à ce que le journal adopte « un positionnement plus bienveillant envers la politique de l’Etat d’Israël ». Des membres des Amis du Monde diplomatique s’étaient insurgés contre la décision de retirer l’ouvrage d’Alain Ménargues, Le Mur de Sharon, de la liste des choix possibles pour l’attribution du prix littéraire annuel de leur association, un livre dont les thèses essentialistes ont été qualifiées par Dominique Vidal de « caractéristiques de la propagande antisémite » dans la recension qu’il lui a consacré. Pour faire taire les rumeurs, la rédaction du Monde diplomatique avait même dû publier, en avril 2006, la mise au point suivante :
« Un certain nombre de textes circulent sur Internet liant la démission d’Alain Gresh et de Dominique Vidal de leur poste de rédacteur en chef et de rédacteur en chef adjoint à une “inflexion” de la ligne du journal vers des positions plus proches de celles du gouvernement israélien. Une telle interprétation est ridicule. (…) Aucune “inflexion” ne s’est produite ou ne se produira, d’autant qu’Alain Gresh et Dominique Vidal demeurent, au sein de notre rédaction, chargés de ce dossier ».
Voir aussi :
Je n’ai jamais compris pourquoi, quand on est pour une solution de paix au conflit territorial Israël-Palestine, il fallait de facto être pro-palestinien et anti-sioniste. Je me défie des extrémistes de chaque bords.
Plus précisément, par rapport à l’articulet décrit, pourquoi ne serait il pas possible d’ “aimer les Israéliens” si l’on est pro-Palestiniens -il faudrait les haïr ?
Réponse de Vidal
http://www.france-palestine.org/article15492.html
salutations
Noam Chomsky soutient un néo-nazi, et inquiétantes passerelles
http://www.lepost.fr/article/2010/09/09/2213386_noam-chomsky-soutient-un-neo-nazi_1_0_1.html
Rien d’étonnant de la part de la rédaction du Réseau Voltaire, qui ne fait qu’ajouter la diffamation à la paranoïa antisémite. A la place de Dominique Vidal, je prendrais ces attaques, qui révèlent surtout les psychopathologies de leur auteur, comme une reconnaissance du sérieux et de l’honnêteté de mon travail journalistique.
Les “nouveaux antisémites” sont les premiers à se plaindre d’être appelés ainsi ; ils ont le sentiment de ne livrer qu’une critique de ce qui se déroule en Palestine. Pourtant, ils sont les premiers à tomber dans l’amalgame, en reprochant à telle ou telle personnalité sa judéité, quand bien même elle aurait pris le parti des palestiniens dans le conflit…
Je suis moi même sensible à la question israelo-palestinienne , mais je crois que ce genre d’accusations à tendances purement antisémites nuit à ce qui devrait être une critique impartiale de certains aspects de la politique israélienne. Je ne me sens pas proches de “antisionistes” style Dieudonné ; j’estime que les Juifs ont droit à l’autodétermination en tant que peuple, et qu’à fortiori les palestiniens doivent jouir du même droit.