Mick Wallace (1955 - ) est une personnalité politique irlandaise.
Eurodéputé de 2019 à 2024 avec sa compatriote et partenaire politique Clare Daly, il s’est illustré par ses positions pro-Assad et pro-russe. Bien qu’il se décrive comme « non-conformiste » et « militant pour la neutralité », Wallace est surtout un relais de la propagande d’États autoritaires et un diffuseur de fake news. Sa posture « anti-système » est principalement construite sur un anti-occidentalisme profond, un discours antisioniste et un conspirationnisme qui se cache derrière une rhétorique « anti-impérialiste ».
Suivi par plus de 400 000 utilisateurs sur X et 150 000 sur Instagram, Wallace a, ces dernières années, gagné en notoriété à travers la couverture médiatique dont il bénéficie sur des télévisions d’État que ce soit en Chine, en Syrie, en Russie ou encore en Iran. Ses positions anti-occidentales et son militantisme antisioniste l’ont également conduit à rencontrer divers groupes armés au Moyen-Orient.
Depuis 2020, Mick Wallace coanime un podcast avec Clare Daly, dont le but est de rapporter les « problèmes au cœur du projet européen ». Toutefois, ce rendez-vous hebdomadaire est aussi l’occasion pour les deux acolytes d’exprimer leur admiration pour les régimes dictatoriaux et défendre le terrorisme.
Avant même d’entrer au Parlement européen, Wallace s’était déjà distingué par sa propension marquée à reprendre la rhétorique propagandiste de régimes autoritaires. Dès 2018, l’Irlandais accusait en effet les Casques blancs, une organisation humanitaire syrienne de protection civile, d’être financés par les États-Unis et le Royaume-Uni dans le but de provoquer un changement de régime. Profitant ensuite de son siège d’eurodéputé, Wallace est devenu un véritable relais de la propagande d’État des régimes syrien, chinois et russe.
En 2021, militant pour la levée des sanctions contre la Syrie, Wallace reprend la campagne conspirationniste à l’encontre des Casques blancs en affirmant que « l'attaque à l’arme chimique de Douma en Syrie [le 7 avril 2018 − ndlr] a été mise en scène avec l’aide des Casques blancs soutenus par l’Occident », une théorie du complot largement rejetée par les principales organisations internationales et les experts indépendants. Il va plus loin en accusant à plusieurs reprises l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) d’avoir falsifié son rapport sur le gouvernement de Bachar el-Assad afin de justifier l’intervention des forces occidentales en Syrie.
Toujours en 2021, Wallace prenait le micro pour défendre le régime cubain suite à l’adoption de la Résolution du Parlement européen sur la répression gouvernementale des manifestations et des citoyens à Cuba. Usant d’une théorie complotiste bien connue, Wallace accuse dans son discours les partis à l’origine de la résolution d’être la « continuation de l’Opération Gladio », une opération dont le but serait de déstabiliser les pays souverains. « Gladio », le réseau de résistance clandestin mis en place en Italie durant la Guerre froide pour parer à une éventuelle invasion soviétique, aurait été, selon l’Irlandais, un groupe agissant dans l’ombre avec « le Vatican, d’anciens nazis et les fascistes » pour perpétrer des « massacres, tortures et coups d’État » et « ébranler les mouvements de gauche à travers le monde ». Pour Wallace, Gladio aurait également assassiné l’ancien Premier ministre italien Aldo Moro, un crime en réalité perpétré et revendiqué par l'organisation terroriste d'ultra-gauche italienne des Brigades rouges.
Cette défense de l’autoritarisme s’applique également à la Chine, que Wallace a visitée en avril 2023 avec Daly. Appliquant à la lettre la propagande du Parti communiste chinois, Wallace affirme dans l’émission consacrée à leur séjour qu’il n’existe aucune preuve de la persécution des Ouïghours dans le Xinjiang, que seuls des camps de « rééducation » sont mis en place. Il promeut également le contrôle exercé par le régime chinois, expliquant que ce dernier maintient un « service social fort » et un « capitalisme prospère »...
Le 16 février 2022, soit huit jours avant l’invasion de l’Ukraine par l'armée russe, Wallace dénonçait dans l'enceinte du Parlement européen, aux côtés de Daly et d’une eurodéputée lituanienne pro-russe, les « meurtres des enfants au Donbass ». Cette accusation selon laquelle les forces ukrainiennes auraient commis des massacres dans la région du Donbass a constitué, pour Moscou, un élément central de la justification de l'invasion de l'Ukraine. C’est tout naturellement que Wallace a, depuis le début de la guerre en Ukraine, adopté une position conspirationniste et favorable à Poutine. Pour lui, ce conflit n’est autre qu’une « guerre proxy menée par les États-Unis et l’OTAN » et le président ukrainien Volodymyr Zelensky serait non seulement un « pion utilisé par les forces occidentales », mais il serait également le responsable de la guerre.
Depuis plusieurs années, Wallace montre un véritable engagement en faveur de la République islamique d’Iran et les groupes terroristes qu’elle soutient, que ce soit sur les réseaux sociaux ou directement sur le terrain.
Hommage à Qassem Soleimani, général défunt du corps des Gardiens de la Révolution islamique, critiques à l’encontre des manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini, accusations de manipulation de la part de « l’impérialisme occidental » en Iran : Wallace ne manque pas une occasion pour se ranger du côté de la dictature iranienne. En mai 2025, son activisme lui a valu de recevoir le prix spécial Martyr Ismaël Haniyeh, nommé d’après l’ancien dirigeant du Hamas, lors du Festival international des médias Sobh organisé par la République islamique d’Iran.
Wallace prend également le temps de rencontrer les groupes terroristes utilisés comme proxies par l’ayatollah Khamenei, le Guide suprême de la Révolution islamique. Ainsi, en avril 2021, lui et Daly se rendaient en Irak pour visiter les forces d’Hachd al-Chaabi. Les images de la visite du quartier général du groupe armé par les deux eurodéputés ont ensuite été reprises dans une vidéo de propagande. En mars 2025, c’est au Yémen qu’il a voyagé. Toujours en compagnie de son acolyte, les deux Irlandais faisaient partie des rares Occidentaux à être invités, aux côtés de Jackson Hinkle, à une conférence pour la Palestine organisée par les Houthis à Sanaa.
Durant ces quelques jours, Wallace a rencontré Yahya Saree, le porte-parole des Houthis, a donné une conférence de presse dans laquelle il louait les actions terroristes des Houthis et s’est adressé à des milliers de personnes rassemblées pour le « Quds Day ». La foule, galvanisée par le discours de Wallace et son poing levé, a notamment scandé le slogan Houthi : « Dieu est le plus grand, Mort à l'Amérique, Mort à Israël, Malédiction sur les Juifs, Victoire à l'Islam ».
Si Wallace est si prompt à se ranger du côté des régimes dictatoriaux et des groupes terroristes, c’est qu’il voit de « l’impérialisme » partout. Et selon lui, l’impérialisme se résume à trois mots : Occident, OTAN, Israël.
Ainsi, tout comme Zelensky, l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaya serait un « outil de l’OTAN » et l’Union européenne serait véritablement un projet de guerre. C’est également à travers cette vision conspirationniste qu’il arrive à transformer Hassan Nasrallah (1960-2024), secrétaire général du Hezbollah de 1992 à son élimination par Israël en 2024, non seulement en homme de paix, mais aussi en « leader légendaire anticolonial ».
En ce qui concerne Israël, Mick Wallace a rapidement versé dans l’inversion accusatoire dès le 7 octobre 2023, jour de l'attaque terroriste perpétrée par le Hamas contre la population de l'État hébreu : « Le terrorisme et la violence perpétrés par Israël contre le peuple de Palestine n’apportent pas de sécurité au peuple israélien, n’apportent pas la paix. Quand l’UE cessera-t-elle de soutenir le terrorisme israélien… ? » Une semaine plus tard, il accusait Israël de commettre un « génocide » contre les Palestiniens. Pour lui, le sionisme est synonyme de « guerre perpétuelle » et Israël passerait son temps à raconter des mensonges. Finalement, n’hésitant pas à relayer les propos de l’Américaine Candace Owens, dont l’antisémitisme est la marque de fabrique, Wallace affirme que l’État hébreu ne se contente pas de vouloir contrôler les États-Unis et les gouvernements européens mais chercherait aussi à contrôler Wikipédia.
(Dernière mise à jour le 01/07/2025)
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