
Denis Agret est un ancien médecin urgentiste évoluant dans la mouvance conspirationniste covido-sceptique.
Pendant la crise sanitaire de 2020, cette figure montpelliéraine du mouvement antivax a incité des enfants à enlever leur masque de protection. Dans un courrier publié sur Reaction19, il qualifie la crise sanitaire de « prétendue épidémie de Covid » [archive].
A la fin du mois de mai 2021, Denis Agret affirme trompeusement dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux « qu'il y a 50% des femmes vaccinées qui vont faire des fausses couches parce qu'elles ont été vaccinées avec Pfizer ». Comme l'a montré AFP Factuel, ces déclarations se fondent sur une mauvaise compréhension d'une enquête de pharmacovigilance publiée quelques jours plus tôt par l'Agence de sécurité du médicament concernant les effets indésirables des vaccins Covid-19 chez les femmes enceintes et allaitantes. Tandis que Denis Agret soutient que la moitié des femmes enceintes ayant reçu au moins une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech sont susceptibles de faire des fausses couches, il apparaît en réalité que les cas de fausses couches représentent la moitié... des 28 signalements d'effets indésirables concernant des femmes enceintes vaccinées.
Denis Agret est placé sous contrôle judiciaire en octobre 2021 à la suite d'une plainte pour menaces de mort déposée par des responsables de l'ARS Occitanie. Il est finalement condamné en septembre 2022 à six mois de prison avec sursis et à trois ans d'interdiction d'exercice professionnel par le tribunal correctionnel de Montpellier.
Adhérent pendant un temps au mouvement souverainiste d'extrême droite Les Patriotes de Florian Philippot (il en démissionne publiquement le 19 février 2022), il s'est à plusieurs reprises distingué par son tropisme conspirationniste, affirmant que la reine d'Angleterre Elizabeth II était décédée à cause d'une injection vaccinale ou suggérant qu'il souscrivait à la théorie du complot sur les chemtrails.
Tiens, Denis #Agret est maintenant AUSSI adepte des théories sur les #Chemtrails. En fait, Qonspi, c'est tout un package, tu prends le tout ou rien... pic.twitter.com/k4FUyvpRCK
— Esprit de Qontradiction (@GrandSachoir) September 22, 2022
En septembre 2022, Denis Agret participe à « l'Université d'Été Résistante », à Villeneuve-lès-Avignon (Gard), aux côtés d'autres figures de la complosphère telles que Chloé Frammery, Martine Wonner, Alexandre Juving-Brunet, Jean-Pierre Joseph, Carlo Alberto Brusa, Jean-Pierre Eudier ou Vincent Pavan.
Le 7 octobre 2022, Denis Agret relaie un appel émanant du « Conseil national de libération », un micro-mouvement créé par les activistes antisémites Christophe Chalençon et Germain Gaiffe (un proche de Dieudonné M'Bala M'Bala condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'un homme d'affaires), visant à faire arrêter et juger Emmanuel Macron « par un jury populaire et militaire pour haute trahison et crime contre l'humanité ».
Au début de l'année 2023, l'Ordre des médecins de l'Hérault refuse à l'unanimité la réinscription de Denis Agret, excipant d'un « état pathologique incompatible avec l'exercice de la médecine », au regard des conclusions d'une expertise portant à la fois sur sa compétence médicale et sur son état psychiatrique. Denis Agret considère quant à lui qu'il est victime d'une erreur de diagnostic et se présente comme un « lanceur d'alerte ».
Début octobre 2024, Midi-Libre révèle que Denis Agret a été radié définitivement de l'Ordre des médecins. Une sanction qui prend effet au 1er janvier 2025 et supplante la décision rendue au printemps 2022 qui interdisait au Dr Agret l'exercice de la médecine pendant trois ans.
En septembre 2024, Denis Agret risque une analogie entre le génocide des Juifs par les nazis et les mesures sanitaires destinées à lutter contre la pandémie de Covid-19 : « La honte : répéter l'histoire 39 45 Auschwitz, typhus, laboratoires qui vaccinent et fours crématoires. 80 ans+ tard dans le +grand silence corona concentration= confinement, vaccins covid et morts des vaccins> crématoriums... ça ne dérange personne ! » [archive]. Le 25 janvier 2025, dans le contexte de la commémoration des 80 ans de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, il écrit sur son compte X : « ils préparent une grande fête en mémoire de la Shoah [sic] mais jamais ils ne feront allusion au typhus et encore aux vaccinations expérimentales contre le typhus dans le camp ». Le lendemain, il poste : « Ce soir au JT, demain, ils vont rabâcher l'histoire d'Auschwitz en oubliant volontairement de parler du typhus et des vaccins du typhus... et de la similitude avec le covid et la vaccination de masse... Parce qu'ils ont peur de voir qu'ils ont reproduit la même histoire... » [archive].
Le 2 octobre 2025, il suggère que l'obligation vaccinale est comparable à un empoisonnement, arguant que la plupart des vaccins sont classés sur la liste I des substances vénéneuses [archive]. En réalité, « substance vénéneuse » est un terme réglementaire du Code de la santé publique qui, selon le service de presse de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « n'est pas du tout apparenté à une notion de danger ou de toxicité ». La décision de placer ces vaccins comme « substance vénéneuse » avait pour but de permettre aux pharmaciens, aux infirmiers et aux sages-femmes des les prescrire.
Sur son compte X, Denis Agret continue de se présenter comme médecin et praticien hospitalier santé publique urgentiste considérant sa radiation comme « nulle et non avenue […], un simulacre politique et médiatique pour tenter de discréditer [sa] parole » [archive].
Denis Agret cumule plus de 68 000 abonnés sur X.
(Dernière mise à jour le 02/10/2025)
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