
Le sujet du jour était « Faut-il boycotter DURBAN II ? ». Pour en débattre, Julie Clarini et Brice Couturier recevaient la journaliste et essayiste Caroline Fourest, l’historienne Malka Marcovich (auteur de Les Nations désunies, éd Jacob-Duvernet, 2008 – ci-contre), Denis Sieffert (Politis) et, par téléphone, Gianfranco Fattorini, représentant du MRAP auprès des Nations Unies à Genève.
« Sur les Tours jumelles, je peux vous interrompre ? Parce que vous écrivez quelque chose qui m’a intéressé dans la lettre au Président de la République, vous dites : « Trois jours après la fin de la conférence de Durban, les tours jumelles de Manhattan se sont écroulées, rares sont ceux qui connaissent exactement les tenants de cet événement ». Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? « rares sont ceux qui connaissent exactement les tenants de cet événement » ? c’est-à-dire que, pour vous, il y a un doute sur les auteurs de cet attentat, c’est ça ? »
Visiblement gêné si l’on en juge par le ton de sa voix, Gianfranco Fattorini répond : « Il n’y a pas de doutes mais, dans le sens que « comment ça a pu arriver », personne ne le sait exactement. Et on ne le saura jamais, personne ne pourra donner exactement la réponse de savoir comment cet événement a pu arriver. Mais là n’est pas la question ».
Habile manière d’éluder la question… Gianfranco Fattorini dit une chose et son contraire, dans la même phrase : « Il n’y a pas de doutes »,(sous-entendu, « sur l’identité des auteurs des attentats »). Puis : « Personne ne sait exactement », « on ne saura jamais comment cela a pu arriver »…
Relisons le passage dans lequel le représentant du MRAP fait part de sa vision du 11-Septembre (cliquez sur l’extrait ci-dessous pour l’agrandir) :
Il va de soi que tous les événements historiques conservent, à jamais, une part d’indicible compte tenu de l’impossibilité qui est la nôtre de reconstituer, a posteriori et dans le détail, les faits et gestes de chacun de leurs protagonistes – qui peuvent se compter par centaines, par milliers, parfois par dizaines de milliers pour des événements tels que les attentats du 11 septembre 2001.
Mais est-ce bien là ce à quoi Gianfranco Fattorini fait référence lorsqu’il dit qu’« on ne saura jamais comment cela a pu arriver » ?
Voir aussi :
* Richard Falk : un conspirationniste à l’ONU
* La « lettre ouverte » de Malka Marcovitch au Président du MRAP, Mouloud Aounit
Si vous commencez à compter tous les membres de la communauté internationale convaincu qu’il y a de l’embrouille sur le 11 septembre, ce blog n’y suffira pas, Rudy…
J’en compte un : Gianfranco Fattorini. C’est tout.
Toujours à présenter des arguments d’autorité pour soutenir vos délires sur le 11/9 ?
« J’en compte un : Gianfranco Fattorini. C’est tout. »
Ce qui nous laisse deux hypothèses : soit il n’y en a qu’un, soit l’affirmation est erronée (en plus d’être péremptoire). Evidemment, il suffirait d’un seul nom supplémentaire pour démontrer l’erreur, mais c’est en soit un objectif de peu d’intérêt. Aussi en profiterai-je pour essayer de faire une cartographie des politiques qui ont affirmé leurs penchants reopenistes, de ceux dont les actes sont révélateurs, et enfin au delà des jalons visibles que sont des élus et politiciens, s’il y a des traces d’infiltrations dans les cercles plus avancés de la communauté internationale.
En premier lieu, donc, les reopenistes politiques ont lancé depuis peu leur mouvement, assorti d’une pétition que l’on trouve ici :
http://pl911truth.com/index.php?option=com_content&view=article&id=47&Itemid=53
41 signataires : des ancien parlementaires, ministres d’états occidentaux, et même certains qui sont encore actuellement élus (et mettent ainsi leur réputation en danger dans des sociétés ou la question mène souvent à une chasse au sorcière). Parmi les plus éminents :
Andreas von Bülow, former State Secretary in the Federal Ministry of Defense, West Germany; former Minister of Research and Technology; former member of the German Parliament (Charter Member of PL911Truth)
Giulietto Chiesa, Italian member of the European Parliament; vice chairman, Committee on International Trade; member, Committee on Security and Defense (Charter Member of PL911Truth)
Douglas Nixon Everingham, Member, House of Representatives, Australia, 1967-75 and 1977-84, Minister for Health 1972-75, a Vice-President, World Health Assembly 1975, Parliamentary Adviser, UN delegation.
Constance Fogal, Canadian Action Party Leader, 2004-2008 (Charter Member of PL911Truth)
Yukihisa Fujita, member of the House of Councilors, National Diet of Japan; Chairman, Special Committee on North Korean Abduction Issue and Related Matters; former member of the House of Representatives (Charter Member of PL911Truth)
(Fujita est particulièrement connu pour avoir présenté au gouvernement japonais un ensemble de question et diapo reprenant le best of des questions des truthers pour contester le soutien financier japonais à la politique US en Afghanistan. Le parlement a voté dans son sens et le gouvernement a du user d’une disposition rarement employée de la constitution pour forcer le vote. )
Senator Mike Gravel, United States Senator (1969 – 1981) (Charter Member of PL911Truth)
Michael Meacher, Minister of the British Parliament; former Minister of the Environment; former Undersecretary for Industry (Charter Member of PL911Truth)
etc.
En outre, on en trouve d’autres qui ne sont pas (encore ?) dans ce mouvement, comme l’ancien président italien Francesco Cossiga,
qui a dit ceci en 2007 :
« On nous fait croire que Bin Laden aurait avoué l’attaque du 11 septembre 2001 sur les deux tours à New York – alors qu’en fait les services secrets américains et européens savent parfaitement que cette attaque désastreuse fut planifiée et exécutée par la CIA et le Mossad, dans le but d’accuser les pays arabes de terrorisme et de pouvoir ainsi attaquer l’Irak et l’Afghanistan. »
Rappellons que c’est Cossiga a participé a reconnu son propre rôle, durant sa présidence, au réseau clandestin de l’OTAN Gladio, qui est au cœur d’importants débats en Italie de part les soupçons de son implication dans les attentats attribués jusque là à l’extrême gauche.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gladio
On peut aussi citer, des chefs d’états qui ont dénoncé publiquement, à plusieurs reprises, la version officielle, en particulier Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad, représentant de deux importantes puissances pétrolières, et politiques influents sur leurs continents respectif. Hugo Chavez a même été particulièrement actif là-dessus, créant sa propre commission d’enquête tandis que le parlement chaviste passait requête aux USA d’une enquête dans les formes. Rien qu’ici, nous avons donc toute une classe politique reopeniste, et on peut supposer raisonnablement quelque chose de cet ordre en Iran ou Ahmadinejad, récemment encore dans son discours à Kermanshah, en réponse à l’ouverture d’Obama, a répondu dans sa glose si spécialement pénible :
« There was an event called September 11, the cause of which remains unknown and, like the Holocaust, a true investigation was not permitted. »
http://www.mohammadmossadegh.com/news/iran-to-obama-show-us-the-change/
(rappellons qu’ici notre objectif se borne à cartographier la communauté internationale sur la question du 11 septembre, aucunement à cautioner le désolant Mahmoud)
Il y a ensuite ceux dont les actes nous interrogent – un peu comme Gianfranco Fattorini dans cet article. Par exemple, le gouvernement Malaysien a reçu William Rodriguez, héros du 11 septembre et truther acharné. Celui s’est entretenu avec le ministre des affaires étrangères Mahathir bin Mohamad pendant deux heures. Celui ci, ancien premier ministre, est un homme politique très influent de la région asiatique. Wikipedia nous apprend qu’il a soutenu publiquement les thèses de Meyssan, tout comme le président Bachar el-Assad (Syrie), le cheikh Zayed (Émirats arabes unis), le président Fidel Castro (Cuba) et ceux déjà cités ci dessus.
La nouveauté 2008, c’est la Russie qui, le 12 septembre 2008, programme tout de suite après une allocution présidentielle où Medvedev estime que la crise Georgienne tient lieu de 11 septembre russe en terme de modification de la donne politique, d’une diffusion du docu reopeniste Zero de Chiesa, suivi d’un débat contradictoire sur le 11 septembre ou Meyssan était d’ailleurs invité.
http://www.voltairenet.org/article158074.html
Il suffit d’imaginer la même chose en France pour se rendre compte de ce que ça révèle de la pensée du tandem Medvedev / Poutine. Dans la foulée la presse néo con s’en est bien sûr étouffé de rage :
http://www.weeklystandard.com/Content/Public/Articles/000/000/015/661hwlum.asp?pg=1
De tout cela on peut déduire qu’une partie au moins, et actuellement la plus influente, des autorités russes prend position vers les truthers. Ce qui nous amène à nous pencher vers les acteurs plus en retrait de la communauté internationale en se rappelant à propos de la Russie que dès 2002 le général Léonid Ivashov, politologue russe influent, préfaçait l’Effroyable Imposture. Il a depuis creusé le sujet à plusieurs reprises.
Tout aussi intéressant, on peut se rappeller à l’autre bout des relicats de la Guerre Froide que Zbigniew Brzezinski, qui a utilisé les talibans (et Ossam B) pour faire chuter l’URSS et est actuellement le manitou de la politique étrangère US, a déclaré devant une commission :
« A plausible scenario for a military collision with Iran involves Iraqi failure to meet the benchmarks; followed by accusations of Iranian responsibility for the failure; then by some provocation in Iraq or a terrorist act in the U.S. blamed on Iran; culminating in a “defensive” U.S. military action against Iran that plunges a lonely America into a spreading and deepening quagmire eventually ranging across Iraq, Iran, Afghanistan, and Pakistan. »
Il évoque donc clairement la possibilité d’un attentat sur le sol US pour lequel on blâmerait un pays auquel on souhaite faire la guerre, ce qui dans le contexte de son entretien pose immédiatement la question de son interprétation du 11 septembre.
Relevons au passage ce détail croustillant : Brzezinski et Meyssan se sont croisés en 2008 à l’Eurasian Media Forum, ou tout deux étaient invités comme confér
enciers. Voir le programme ici :
http://www.eamedia.org/history/2007/program
Voilà donc Meyssan au programme d’une conférence qui fait se produire le conseiller spécial en géopolitique d’Obama, alors sur le point d’être élu (et beaucoup de beau monde si vous téléchargez le .doc sur la page, d’ailleurs). On peut considérer ceci comme un critère d’évaluation de la crédibilité de Meyssan à ce genre de raout : il est conférencier, pas spectateur. Il faut donc admettre que soit on l’écoute, soit on veut qu’il le soit, ce qui dans les deux cas montre un soutien d’acteurs de la communauté internationale.
Un autre exemple qui a fait du bruit est Richard Falk, rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la situation dans les Territoires palestiniens, qui a préfacé The New Pearl Harbor de David Ray Griffin et a écrit un chapitre d’un autre de ses bouquins. Sans surprise, Israël s’est étouffé quand il a été élu à ce poste à l’unanimité.
Il est tard, c’est déjà assez long et j’arrête donc là. Il en manque encore un certain nombre (notamment par chez nous Aymeric Chauprade), mais il me semble avoir montré clairement que les décideurs, acteurs et influenceurs de la communauté internationale qui ont donné des signes de doutes, voir de rejet ferme de la version officielle du 11 septembre sont nombreux.
OK pour Everingham. Deux.
Chiesa… À la rigueur, si on compte l’UE comme « communauté internationale »… Mais on reste à deux.
Von Bulow : ministre allemand, aucune envergure internationale hormis l’UE et parmi les twoofers.
Fujita : député japonais, aucune envergure internationale hormis parmi les twoofers.
Graver : sénateur américain, aucune envergure internationale, hormis parmi les twoofers.
Meacher : ministre anglais, aucune envergure internationale, hormis parmi les twoofers.
Cossiga : EPIC FAIL, il ne supporte en rien le Twoof Movement.
Chávez : lui, tant qu’il peut faire du Bush-bashing en disant n’importe quoi, il s’en privera pas.
Généraux russes : idem.
Tant d’effort pour ce qui n’est que des arguments d’autorité doublés d’arguments ad populum… C’est tout ce que les révisiopenistes ont trouvé pour soutenir leur ignorance ?
Rappel :
– l’Allemagne est un pays de plus de 80 millions d’habitant, premier pays européen tant par la population que par le PIB, le troisième pays mondial par le PIB. L’Australie, qui est quinzième à ce même classement, compte un peu plus de 21 millions d’habitants en 2009. Il serait aussi parlant de comparer les histoires militaires et de renseignements des deux pays pour évaluer la culture respectives de leurs élites dans le domaine, mais on voit déjà que si un ex ministre australien est important, alors un ex ministre allemand est encore plus important, surtout s’il a fait un bout de carrière à la défense.
– Marche aussi, bien sûr, avec un ancien ministre anglais
– Cossiga n’a pas plus endorsé le mouvement reopeniste que bien d’autres de cette liste (pas plus que Gianfranco Fattorini, de l’article ci-dessus). Ce n’était d’ailleurs pas le critère, Ce qui importe c’est ce qu’il a dit. La tactique de diversion était jolie, cependant, je ne doute pas que vous saurez la nommer.
– Fujita est un parlementaire qui comme tout ceux de cette liste vote des dispositions gouvernementales portant sur des questions internationales. J’ai déjà donné l’exemple du vote sur le soutien financier du Japon au US pour l’action en Afghanistan. C’est plus que ce que pèsera jamais un député européen…
– ou d’ailleurs Gianfranco Fattorini, simple représentant auprès des Nations Unies. Au passage, on aura noté le cherry picking esquivant Robert Falk (exactement le même titre) et bien d’autres membres autrement plus influents que Fattorini dans la communauté internationale.
– L’intérêt des gens comme Chauprade ou Ivanov est, comme je l’ai dit, non leur importance personnelle mais le fait qu’il nous montre, au delà des faces visibles d’élus qui vont et viennent, des membres plus modestes et plus perennes de la communauté internationale. On notera aussi le petit détour pour ne pas relever Zbigniew Brzezinski, ni le fait que lui et Meyssan étaient programmés à la même conférence.
– Enfin, ce qu’on pense de Chavez (ou de quiconque dans cette liste) est totalement hors sujet, celui ci étant de montrer que sur le 11 septembre, une partie conséquente de la communauté internationale affiche à tout le moins ses doutes sur la version officielle. Si l’on ne peut contester les prises de positions listées, il ne reste plus qu’a acter le réel et se demander pourquoi ce réel là n’est pas relayé dans les médias français, qui n’ont mentionné ni Fujité, ni Chavez, ni Ahmadinedjad, ni Chiesa, ni Cossiga ni aucuns de cette liste non exhaustive. En tous cas, si Rudy trouvait Gianfranco Fattorini assez important pour justifier un post, nous voyons à présent qu’il a de la matière pour de nombreux mois…
La France comporte 65 millions d’habitants et est le plus grand pays d’Europe Occidentale par sa superficie. Benoît Hamon a-t-il pour autant une stature internationale ? Non. Encore un « Moving ze goalposts ».
Quant à Cossiga, ce que vous faites s’appelle « de la mauvaise foi étant donné que vous ne voulez pas admettre que vous avez tort » : http://911guide.googlepages.com/other
Les déclarations de Cossiga sont ambigues mais, d’après ce que j’ai pu comprendre, il ironisait. L’article suivant (en italien) revient sur l’affaire :
Rappel : Benoît Hamon n’est pas ministre, ne l’a pas été. Son seul mandat est d’être député européen, ce qui selon un critère retenu dans la discussion, le qualifie comme membre de la communauté internationale. En outre, de par son role dans le second parti de France, il pèse dans la ligne votée par ses députés au parlement, y compris par exemple sur des questions internationales telles le retour dans le giron de l’OTAN. Benoît Hamon a donc évidémment bien plus de poids dans la communauté internationale qu’un représentant spécial à l’ONU, qui n’a aucun pouvoir dans celle ci autre que de faire des rapports. ONU dont le pouvoir dans la communauté international, comparé à celui des nations (et de leurs parlements) est tout relatif, au demeurant.
Par ailleurs, j’ai explicitement considéré jusque là qu’un acteur de la communauté internationale était quelqu’un dont les actions avaient des conséquences dans celle ci – par exemple un parlementaire votant ou non la reconduite d’un budget pour des opérations à des milliers de kilomètres de son pays. Cette définition permet d’éviter tout ergotage partisan. Une pensée bien ordonnée commencerait par l’accepter ou la refuser de façon argumentée plutôt que de décreter arbitrairement en fonction des convenances qui répond ou qui ne répond pas à un critère maintenu dans un flou artistique suspect de toutes les mauvaises fois.
@ Rudy
C’est bien possible mais d’une part l’article que vous citez se base sur une citation de 2006, anterieure à celle de 2007 que j’ai citée. En second lieu, le lien vers sa source est cassée.
Voici ma propre source, qui nous permet de voir a quel point la traduction italien anglais de google est balaise :
http://translate.google.fr/translate?u=http%3A%2F%2Fwww.corriere.it%2Fpolitica%2F07_novembre_30%2Fosama_berlusconi_cossiga_27f4ccee-9f55-11dc-8807-0003ba99c53b.shtml&sl=it&tl=en&hl=en&ie=UTF-8
Notez l’entrée en matière fracassante, avant le passage que j’ai cité:
» « As I was told tomorrow or after tomorrow, the most powerful chain-daily periodicals of our country should give the tests, with an exceptional scoop, that the video (actually a sound, ndr), in which Osama Bin Laden reappears , leader of the ‘Great and powerful Islamic movement Rinvicita Al Qaeda’, Allah bless him!, which also made threats to former premier Silvio Berlusconi, is nothing but a video made in studies of Mediaset in Milan and the fact reach the television network Al Jazira Islamist who was widespread. » It says the president emeritus of the Republic Francesco Cossiga in a statement. »
C’est donc une version plus récente, qui s’ajoute à la synthèse wikipedia, certes pas infaillible mais dont vous pouvez suivre comme moi les éditions et les débats. J’en conclue donc pour l’instant que son opinion actuelle est dans le sens indiquée, et qu’il a peut être tergiversé (ou pas, on voit de ces erreurs et manipulations sur certains blogs de debunking…) en 2006.
Ceci dit, voilà probablement unsujet intéressant pour Conspiracy Watch. Je ne prétends pas cerner la personnalité du bonhomme qui au minimum semble être un fort en gueule.