Le 3 juillet 2009, le tribunal de Bobigny a condamné le chanteur de raï Cheb Mami à une peine de cinq ans de prison ferme pour des violences infligées en août 2005 à son ex-compagne - qu'il avait séquestré et tenté de faire avorter de force. Dès le lendemain du verdict, le quotidien algérien
Liberté a publié un
article de la rédaction (1) rapportant les réactions des proches du chanteur.
Pour la famille de Cheb Mami (Mohamed Khelifat pour l'état civil), cela ne fait aucun doute : le chanteur a été « victime d’un complot juif ».
« L’ensemble de la famille, lit-on dans le journal algérien,
avoue bel et bien (sic)
que leur fils et frère, le "chouchou Mami", a été "victime d’un complot juif et appellent les autorités algériennes à intervenir auprès de celles de la République française afin que Cheb Mami soit libéré" ». Ainsi, Redouane, le neveu de Cheb Mami, a déclaré que son
« oncle a été trahi par ses conseillers, dont l’un est juif ; il a subi le même sort que le célèbre chanteur Michael Jackson qui, dans un passé récent, a reconnu que l’islam demeure la seule et unique propre religion ». Pour Krim Tayeb, professeur de musique, qui dit connaître Cheb Mami
« depuis 1982/1984 »,
« Mami n’a jamais commis de bêtises. Quant à son procès, il a été politiquement questionné par le juge et injustement condamné ». Boubakar K., qui a côtoyé Cheb Mami à l'époque où celui-ci était stagiaire dans une entreprise métallurgique, estime quant à lui que cette
« condamnation à cinq ans de prison ferme est très étrange. Pour moi, c’est une injustice ».
Début juin 2007, Cheb Mami avait déjà laissé entendre, dans une interview au Quotidien d'Oran, que ses problèmes devaient être imputés à l'« origine juive » de son manager et de son ex-compagne, une photographe de presse spécialisée dans le raï : « Mon erreur, peut-être la plus grosse erreur de ma vie, est d'avoir suivi le mauvais conseil de mon manager juif, Michel Lévy. C'est lui la cause de tous mes ennuis ». « Il y a une volonté manifeste de nuire à mon image en salissant ma personne, avait-il ajouté. Non pas parce que je suis une star mais parce que je suis une star arabe ».
Note :
(1) L'article en question date du 4 juillet 2009 mais a été antidaté par le site de liberté-algérie.com au 1er octobre 2002 (sans doute pour des nécessités techniques d'archivage).