Le compagnon de route de Thierry Meyssan et de Dieudonné y est invité à s’exprimer sur la polémique opposant Patrick Cohen et Daniel Schneidermann.

Montage CW.
Robert Ménard et Dominique Jamet, les fondateurs de Boulevard Voltaire, semblent manifestement décidés à concurrencer le Réseau du même nom.
Lancé en octobre dernier et salué dès sa naissance par l’ancien vice-président du Front national Bruno Gollnisch, Boulevard Voltaire a été créé « avec l’ambition […] de réunir et de fédérer autour de son site, dans ce qui fut le pays des Lumières et des révolutions, le cercle en voie de disparition des empêcheurs de penser en rond ». Ce petit cercle compte, entre autres, l’essayiste conspirationniste Pierre Hillard, qui s’impose depuis six mois comme l’un des contributeurs réguliers de Boulevard Voltaire avec une vingtaine d’articles au compteur.
Jeudi dernier, c’est Alain Soral qui a fait irruption sur le site au détour d’une interview sur la controverse qui a opposé Patrick Cohen à Frédéric Taddéï voilà deux semaines.
Le compagnon de route de Thierry Meyssan et de Dieudonné est interviewé par Nicolas Gauthier (co-fondateur du Choc du Mois et de Flash, ce dernier se réclame ouvertement du maurrassisme dans les colonnes de Boulevard Voltaire). Alain Soral commence par expliquer que Frédéric Taddéï et Thierry Ardisson s’ingénieraient à « glisser de temps à autre une petite « quenelle » en invitant UN maudit parmi six lèche-cul. Un maudit… par le tout-puissant lobby talmudo-sioniste ». Il regrette toutefois de n’avoir pas été invité par Taddéï depuis « plus de deux ans », ce qui attesterait selon lui que son nom est bel et bien sur une « liste noire ».
« Malgré son patronyme »
Soral est ensuite interrogé sur la tribune publiée par Daniel Schneidermann dans Libération le 18 mars 2013. Schneidermann y attaquait Patrick Cohen au motif que ce dernier entendait ne pas tendre prioritairement les micros de son émission à des auteurs de propos antisémites ou soutenant des thèses conspirationnistes, arguant de la responsabilité des journalistes « de ne pas donner la parole à des cerveaux malades » (écouter le billet de François Morel). Schneidermann y écrivait notamment que le « point commun » entre « les quatre proscrits » cités par Cohen lors de sa passe d’armes avec Taddéï (à savoir Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral et Marc-Edouard Nabe) était qu’ils avaient, selon lui, « dit des choses désagréables sur les juifs, Israël, ou le sionisme » (sic)… Commentaire d’Alain Soral :
« Schneidermann, que je ne classe pas dans la catégorie des Patrick Cohen et autres Hanouna, malgré son patronyme, a dit là la vérité toute crue. Cette vérité, tout le monde la voit, elle crève les yeux. Il faut juste avoir le courage de la dire, comme Dieudonné et moi… ou alors s’appeler Schneidermann ! Quand c’est Schneidermann qui dit, ça passe mieux… »
Dans la même interview, Soral révèle également qu’il a « eu le loisir de discuter » des attentats du 11 septembre 2001 avec Mathieu Kassovitz et Jean-Marie Bigard, qui s’étaient chacun illustrés il y a quelques années en reprenant à leur compte l’argumentaire complotiste.
La boucle est bouclée
Pour le 10ème anniversaire des attentats du 11-Septembre, Robert Ménard, qui dirige Boulevard Voltaire, avait invité le théoricien du complot Thierry Meyssan, du Réseau Voltaire, dans l’émission qu’il animait alors sur Sud Radio. Le 22 septembre 2012, Ménard, dont les liens avec l’extrême droite se sont renforcés au cours des dernières années – bien qu’il s’en défende –, est intervenu aux côtés d’Alain Benajam (Réseau Voltaire) et d’Etienne Chouard à la journée porte-ouverte de l’université de l’Union populaire républicaine (UPR), une petite formation ultra-souverainiste au discours paranoïde fondée par l’ex-pasquaïen François Asselineau (c’est encore Parano Magazine qui en parle le mieux).
Voir aussi :
Frédéric Taddéï a fait partie de l’équipe rédactionnelle de l’Idiot International, décrit par Didier Daeninckx comme un laboratoire national-communiste, dérivant progressivement en feuille à scandale antisémite (et aussi anti Mitterrand) de Jean Edern Hallier, moule d’où est sorti le noyau dur des journalistes rouges bruns qui ont mis leur plume au service des islamo fascistes, profitant au passage pour coloniser les postes clés des média et pour s’acoquiner avec les éléments les plus glauques des forces de l’ordre (Yves Bonnet, le directeur de la DST qui exfiltra, selon le livre de son adjoint, les auteurs du massacre de la rue des Rosiers, le capitaine Barril, converti à l’Islam et la barbouzerie saoudienne). Il suffit d’éplucher la liste de ses collaborateurs : A côté de nombre de talents de plume reconnus (Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, correspondant du Monde au Caire, Arrabal, Beigbeder, Houellebecq, Sollers, Jean Dutourd) on y trouve Alain de Benoist, pape de la nouvelle droite, Patrick Besson, Jean Cau, Patrick, Marc Cohen, Jean-Paul Cruse, véritable timbré antisémite venu de la gauche prolétarienne, Jacques Bidalou, seul juge jamais révoqué, Bruno Guigue, sous préfet révoqué pour palestinisme pathologique, Édouard Limonov, idéologue des rouges bruns russes, Gilles Martin-Chauffier, Alice Massat, Gabriel Matzneff, icône de la pédophilie et de la palestinolâtrie (aucune contradiction, en vérité), Marc-Édouard Nabe, malade de haine contre les Juifs à qui il attribue la responsabilité de son nanisme, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, correspondant du Monde au Caire, Philippe de Saint-Robert, penseur de la synthèse gaulliste entre l’antisémitisme et l’antisionisme, Renaud Séchan, le chanteur populiste « engagé » au Hamas, Thierry Séchan, Alain Soral, l’acolyte de Dieudonné, Frédéric Taddeï, Jacques Vergès, l’avocat de Klaus Barbie et de Carlos. On constate une corrélation constante entre la liste des invités de Taddéï et ce réseau de mercenaires prêcheurs de haine devenus, 25 ans plus tard, le pivot de la pensée politiquement correcte distillée par une caste médiatique dont on a bien du mal à isoler les derniers résistants au nouvel ordre moral eurabien. Le principe actif de « Ce soir ou jamais », c’est le renvoi d’ascenseur entre gens de bonne compagnie issus d’une confrérie qui n’a rien d’occulte. Le passage de Soral sur le plateau n’a rien de fortuit ni d’incongru.
En fait la présence de Soral l’antisémite sur ce site islamophobe n’est pas si logique, c’est la thèse du complot juif contre celle du complot musulman, dans les commentaires cette contradiction se fait sentir. Ça souligne bien le confusionisme de ce genre de groupuscules, on se pose des questions sur la sincérité de leurs discours, a moins que leur haine ne soit en réalité plus générale.
la monstration et le décryptage du conspirationnisme sont une chose et une bonne; un sujet d’étude aussi passionnant ne saurait être confondu avec la dénonciation pure et simple de collusions avérées ou fantasmées d’individus avec des officines qui politiquement vous dérangent: ça n’est pas parce que Soral est un stalinien antisémite qu’il n’est pas permis de l’entendre, dresser des listes de pestiférés qui ont serré la main de Lepen ou d’Alain de Benoist est une méthode indigne, laissez cela à Daeninckx, Lindenberg et aux autres délateurs. Taguieff n’a jamais cessé de fustiger ce genre de pratiques d’ostracisme, je suis très déçu de lire ce genre de choses sur votre site. Rayski, juif et ancien communiste intervient quasiment tous les jours sur Boulevard Voltaire, par amitié et fidélité à Ménard, pourtant sépharade, faut-il en conclure que Rayski est un dangereux fasciste qui côtoie l’abominable nazi Gauthier et le quasi mussolinien Dominique Jamet (dont le père était collaborateur, tout s’explique!)… Soyons sérieux, laissez tomber la délation…
@ M. Kessler : Qui parle d’ « ostraciser » ou de « dresser des listes » ?! Les éléments rapportés ci-dessus sont tous vérifiables. Et les lecteurs, qui ne sont pas stupides, en tirent les conclusions qu’ils croient bon d’en tirer.
Défendre la liberté d’expression est une chose. Publier n’importe quoi en est une autre.
@ propos de Soral. Une video édifiante. Tout y est ou presque. Les fins ultimes, la méthode et les moyens pour y parvenir. Le tout dans un babil parfaitement récupérateur (mots clés : anti-démocrates, gramsciens, situationiste). Avec en sus un aveu d’importance sur les questions de pognon. A noter aussi une entrée en matière digne de la soupe au chou.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Libres-propos-d-Alain-Soral-et-Gabriele-Adinolfi-17306.html
Pierre Hillard a été démasqué sous l’un de ses articles .Lire les commentaires de David Chekroun :
http://www.bvoltaire.fr/pierrehillard/un-plan-sioniste-contre-le-monde-arabe,9232
Ca fait un moment que je suis ce torchon. J’ai écrit un article à ce sujet et tente d’avertir certaines assoces juives de ne plus accorder aucun crédit à R. Ménart.
Ce type est hélas un peu trop invité par certains alors que c’est une enflure. Déjà du temps où il était à la tête de reporter sans frontière, je le trouvais minable mais là…il s’enfonce.
Hilard est un taré de première quant à Soral, j’ai cru avoir la berlue lorsque j’ai vu son article sur bvoltaire.
Et vous, ça ne vous dérange pas de faire la publicité permanente de Taguieff qui préface l’ouvrage islamophobe de Kuntzel ? http://www.laviedesidees.fr/Hitler-les-Arabes-et-les-Juifs.html
@ LG (#8) : Je ne sais pas si votre commentaire s’adresse à moi mais si c’est le cas, vous ne devez pas venir très fréquemment sur ce site… Conspiracy Watch est un observatoire du conspirationnisme et Taguieff est un auteur incontournable en matière d’étude du conspirationnisme. C’est sans doute l’un des 2 ou 3 meilleurs spécialistes au monde des Protocoles des Sages de Sion en particulier. Cela étant, nul n’est au-dessus de la critique.
Sur sa préface à Kuntzel, je vous laisse la responsabilité de vos propos. Pour ma part, c’est un livre que je n’ai pas lu. Le texte auquel vous renvoyez est très instructif mais je ne crois pas que la citation de deux bouts de phrases parvienne à démontrer que l’ouvrage de Kuntzel soit à ranger sur l’étagère des pamphlets haineux. On peut peut-être – sans doute même, si l’on suit l’auteure de cette recension – imputer à Kuntzel des lacunes concernant « l’islam et ses rites », mais une « farouche inimitié » ? Je crois que le propos général du livre est d’explorer les racines historiques de l’obsession judéophobe qui s’exprime dans le monde arabe contemporain, laquelle emprunte à la fois à un antijudaïsme de nature religieuse et à l’antisémitisme européen, notamment dans sa variante nazie.
Effectivement je ne viens pas souvent sur ce site, et n’y viendrai sans doute plus. Si les phrases citées vous semblent ne procéder que de « lacunes concernant l’islam et ses rites », permettez-moi de vous soupçonner d’indignation sélective, pour dire le moins.
Quant aux racines historiques de l’obsession judéophobe qui s’exprime dans le monde arabe contemporain, vous en omettez une d’importance et qui se nomme l’Etat d’Israel.
Pas d’accord LG. C’est ce que tente de faire croire le monde arabe : Israel est la pomme de discorde. C’est commode et cela cache quelque chose de bien plus subtil que ça, ne vous en déplaise.
Il faudrait évoquer beaucoup de points comme :
– une lecture du Coran et de la Sunnah dans lesquels les juifs sont des cibles à tuer.
– l’attitude du monde arabe au lendemain de la création d’Israel certes mais un point précis est rarement évoqué : la perte de leurs dhimmis juifs dans leurs propres pays. Vécue comme une trahison, les arabes voulaient faire fuir les juifs (arrivés souvent avant l’arabisation et l’islamisation des pays concernés) et en même temps ne voulaient pas les voir partir car ils représentaient une sorte de défouloir populaire à leurs frustrations.
– Aujourd’hui encore, le conflit israélo-arabe est le catalyseur de leur haine pathologique car ils ont peur de devoir re-penser leurs sociétés, leur mode de vie et pire encore…leur dogme.
Le juif, Israël est une NÉCESSITÉ pour le monde arabe. Inutile de vous fader tous les bouquins sur la question. Une honnêteté intellectuelle et une perception non romantique du monde arabe vous feraient faire des pas de géant pour enfin comprendre ce qui se passe réellement dans ce monde.
On a échangé les « damnés de la terre » par manque de prolétariat par le damné de Palestine. La faucille et le marteau ont pris l’allure d’un keffieh et tout le monde est content : arabes et non-arabes. La cible est toujours la même et remplit comme à l’accoutumée son rôle de victime de choix.
Pour faire vite, et comme ces commentaires ne semblent – une nouvelle fois – ne choquer que moi :
– je ne nie pas un antijudaïsme de « nature » religieuse, dans la mesure où cette expression renvoie à des interprétations littérales de certains passage du Coran;
– mais je trouve pour le moins surprenant que l’auteur de ce site omette de mentionner ce point tout à fait central de l’antijudaïsme contemporain dans le monde musulman qu’est la création de l’Etat d’Israël (malgré la litanie de Nina qui au moins a le mérite d’assumer clairement son racisme en déviant la question sur l’antijudaïsme arabe , et non plus musulman).
J’avoue que je ne comprends pas très bien le grief qui m’est fait.
Vous voulez parler de l’anti-judaïsme arabo-musulman ou musulman tout court basé sur la création de l’état d’Israel ?
Là encore, votre présupposé sur ma nature raciste ou anti-arabe, me laisse sur le cul.
Mais passons…Pourquoi cet anti-judaïsme né selon vous de la création d’Israel serait plus cacher que l’anti-judaïsme religieux que la chrétienté dans son ensemble et l’islam dans son ensemble ont professé depuis des millénaires ?
J’avoue que la comprenette est difficile.
Selon ce que vous dites, le mal absolu qui serait susceptible d’absoudre l’antisémtisme arabo-musulman, serait la renaissance d’un pays juif ?
Oulah ! Mais c’est justement ce que les bien-pensants et ses hordes d’opprimés musulmans tentent de faire accroire depuis des lustres.
Le sujet est vaste et je me demande ce que conspiracywatch aurait à y gagner à nous laisser digresser sur « le point névralgique » de la planète.
Un pays juif est nécessaire, voire vital. Le reste, je m’en cogne.
Que certains nous refilent de la « colonisation » pour servir de faux nez à l’antisémitisme et caresser les bons opprimés arabes dans le sens du poil : je m’en cogne !
Que d’autres nous servent « Israel pays menaçant la paix dans le monde » et oublient de mater le reste de la planète : je m’en cogne.
Marre d’expliquer que les juifs ont le droit de vivre sur 0,01 % de la planète sans avoir à rendre des comptes.
Vous voyez LG. Je suis dans ma phase « plein le cul » de quémander le droit de vivre libre sur pratiquement que dalle question géographie.
On n’a pas rendu justice à mon peuple ; pire encore…on lui refile du complot tous les jours ou du « peuple barbare et méchant » vis à vis d’arabes devenus « peuple palestinien » en 1970.
Qu’on nous foute la paix. C’est tout.
Vous êtes drôlement réactive dites donc, Nina. Dommage c’est l’avis de M. Reichstadt que je sollicitais. Il doit être très occupé, mais puisqu’il trouve tout de même le temps de publier votre réponse c’est qu’il la juge pertinente dans notre discussion, donc :
1/ je n’ai jamais parlé d’anti-judaïsme “cacher”;
2/ je n’ai jamais parlé “d’absoudre” l’antisémitisme, qu’il soit arabo-musulman ou pas;
3/ je ne cherchais pas à savoir si l’existence d’Israël était justifiée, “nécessaire” ou “vitale”;
4/ mon propos se bornait à souligner l’absence d’une cause, certes pas unique, mais pourtant fondamentale pour la compréhension de l’anti-judaïsme dans le monde arabo-musulman contemporain, dans l’analyse des sources historiques de ce phénomène par l’auteur de ce site.
Pour préciser encore un peu plus ma pensée, puisqu’il semble y avoir besoin, je dirai qu’il est absolument évident que l’existence d’Israël est régulièrement utilisée par la plupart des régimes frontaliers pour canaliser la colère de leurs populations contre un ennemi extérieur (principe du bouc émissaire). Néanmoins, cela n’enlève rien au fait que :
a) la rancoeur liée à ce qui est perçu (je souligne pour nous éviter un nouveau malentendu) comme un acte de colonisation, et aux défaites militaires consécutives à la création d’Israël, demeure essentielle à la compréhension du phénomène de l’anti-judaïsme dont nous parlons;
b) l’occultation de cette rancoeur contribue à alimenter les thèses islamophobes sur “l’essence” anti-judaïque des musulmans.
Si mes propos vous ont mis « sur le cul », il faudra apprendre à nuancer les vôtres, c’est la moindre des choses quand on fait profession de subtilité (cf. vos formules type « les arabes voulaient faire fuir les juifs.. », “leur haine pathologique…”).
Quant à savoir si l’ouvrage préfacé par M. Taguieff est islamophobe ou pas, on va faire confiance au 4e de couverture, je vous laisse donc entre vous faire la publicité de ce spécialiste incontournable.