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Le conspirationnisme, ou la revanche du Diable

Publié par La Rédaction18 mars 2008

Le conspirationnisme, ou la revanche du Diable
Existe-t-il un fil conducteur permettant d’analyser d’une façon systématique des productions de la culture de masse en apparence aussi disparates que Da Vinci Code, Le Seigneur des anneaux, Le Matin des magiciens, que les magazines et ouvrages d’alter-histoire ou d’alter-archéologie, que les publications autour du pseudo-mystère de Rennes-le-Château, ou bien celles traitant de spiritisme, de réincarnation, d’ufologie. Sans oublier : des jeux vidéos comme Tomb Raider, des bandes dessinées, des films de cinéma, des séries TV comme X-Files? Le livre de Pierre-André Taguieff titré La Foire aux illuminés, passant au crible de l’enquête rationnelle cette culture de masse généralement inconnue des intellectuel, sans manquer de demeurer omniprésente dans le quotidien de millions de nos congénères, en fait apparaître les continuités thématiques, les identités de structure et les enjeux politiques.

Les Protocoles des sages de Sion – faux notoire – ne constituent ni accident ni une aberration dans l’histoire. Ils sont tout à la fois un résultat (aboutissement d’une histoire), un paradigme et une matrice. Un résultat d’abord : ils s’inscrivent dans un genre littéraire qui a pris une grande extension en réaction à la Révolution française, pour délégitimer celle-ci, l’écrit conspirationniste. Il s’agit d’un type d’écrit dénonçant une conspiration, inmanquablement imaginaire, s’accompagnant de la présentation de pseudo preuves. Ainsi, des contre-révolutionnaires transformèrent une modeste société secrète maçonnique, groupuscule d’exaltés dirigés par un certain Adam Weishaupt dans les années 1770-1780, Les Illuminés de Bavière en une puissance planétaire et transhitorique tirant à elle seule les ficelles du devenir du monde. La tourmente révolutionnaire elle-même aurait été fomentée par ces Illuminés! Voilà le marionnettiste caché derrière le spectacle du monde identifié ! Très rapidement, au cours du XIXème siècle, le mythe de la conspiration des Illuminés se chargea d’antimaçonnisme et d’antisémitisme. Le complot des Illuminés devint un complot judéo-maçonnique. Les Protocoles campent à l’aboutissement de cette évolution. Un paradigme: tous les textes conspirationnistes leur reprennent, plus ou moins volontairement et plus ou moins complètement, des éléments et des aspects structurels des Protocoles. Ainsi, dans le film Lara Croft-Tomb Raider la bande des méchants, visant à obtenir par complot la maîtrise du monde, s’appellent " les Illuminati ". Ces mêmes Illuminés peuplent l’univers de Dan Brown, parallèlement au chimérique Prieuré de Sion dont l’auteur de Da Vinci Code veut pourtant convaincre de la réalité. Faire croire au complot du Prieuré de Sion, au pacte liant ses membres pour la maîtrise de la planète, revient à reprendre la trame des Protocoles. Une matrice enfin: d’une part, la plupart des œuvres conspirationniste se coulent dans le moule des Protocoles, quand d’autre part il arrive parfois qu’elles en soient purement et simplement issues. Les rumeurs attribuant aux Juifs l’attentat des Twin Towers de New-York ou bien la dénonciation rituelle d’une mainmise américano-sioniste sur les affaires de la planète sortent tout droit, après un léger lifting, des Protocoles. Un point commun se dégage de toute cette production culturelle : l'obsession du complot, de la conspiration, traduisant une vision paranoïaque de l’histoire.

(...)

La suite sur le site de Robert Redeker.

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Existe-t-il un fil conducteur permettant d’analyser d’une façon systématique des productions de la culture de masse en apparence aussi disparates que Da Vinci Code, Le Seigneur des anneaux, Le Matin des magiciens, que les magazines et ouvrages d’alter-histoire ou d’alter-archéologie, que les publications autour du pseudo-mystère de Rennes-le-Château, ou bien celles traitant de spiritisme, de réincarnation, d’ufologie. Sans oublier : des jeux vidéos comme Tomb Raider, des bandes dessinées, des films de cinéma, des séries TV comme X-Files? Le livre de Pierre-André Taguieff titré La Foire aux illuminés, passant au crible de l’enquête rationnelle cette culture de masse généralement inconnue des intellectuel, sans manquer de demeurer omniprésente dans le quotidien de millions de nos congénères, en fait apparaître les continuités thématiques, les identités de structure et les enjeux politiques.

Les Protocoles des sages de Sion – faux notoire – ne constituent ni accident ni une aberration dans l’histoire. Ils sont tout à la fois un résultat (aboutissement d’une histoire), un paradigme et une matrice. Un résultat d’abord : ils s’inscrivent dans un genre littéraire qui a pris une grande extension en réaction à la Révolution française, pour délégitimer celle-ci, l’écrit conspirationniste. Il s’agit d’un type d’écrit dénonçant une conspiration, inmanquablement imaginaire, s’accompagnant de la présentation de pseudo preuves. Ainsi, des contre-révolutionnaires transformèrent une modeste société secrète maçonnique, groupuscule d’exaltés dirigés par un certain Adam Weishaupt dans les années 1770-1780, Les Illuminés de Bavière en une puissance planétaire et transhitorique tirant à elle seule les ficelles du devenir du monde. La tourmente révolutionnaire elle-même aurait été fomentée par ces Illuminés! Voilà le marionnettiste caché derrière le spectacle du monde identifié ! Très rapidement, au cours du XIXème siècle, le mythe de la conspiration des Illuminés se chargea d’antimaçonnisme et d’antisémitisme. Le complot des Illuminés devint un complot judéo-maçonnique. Les Protocoles campent à l’aboutissement de cette évolution. Un paradigme: tous les textes conspirationnistes leur reprennent, plus ou moins volontairement et plus ou moins complètement, des éléments et des aspects structurels des Protocoles. Ainsi, dans le film Lara Croft-Tomb Raider la bande des méchants, visant à obtenir par complot la maîtrise du monde, s’appellent " les Illuminati ". Ces mêmes Illuminés peuplent l’univers de Dan Brown, parallèlement au chimérique Prieuré de Sion dont l’auteur de Da Vinci Code veut pourtant convaincre de la réalité. Faire croire au complot du Prieuré de Sion, au pacte liant ses membres pour la maîtrise de la planète, revient à reprendre la trame des Protocoles. Une matrice enfin: d’une part, la plupart des œuvres conspirationniste se coulent dans le moule des Protocoles, quand d’autre part il arrive parfois qu’elles en soient purement et simplement issues. Les rumeurs attribuant aux Juifs l’attentat des Twin Towers de New-York ou bien la dénonciation rituelle d’une mainmise américano-sioniste sur les affaires de la planète sortent tout droit, après un léger lifting, des Protocoles. Un point commun se dégage de toute cette production culturelle : l'obsession du complot, de la conspiration, traduisant une vision paranoïaque de l’histoire.

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