Depuis plusieurs années maintenant, un argumentaire conspirationniste s’est développé autour du reportage de Charles Enderlin diffusé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 qui relatait la fusillade du carrefour de Netzarim (Bande de Gaza) au cours de laquelle un jeune garçon palestinien, Mohammed Al-Dura, a été mortellement touché. Au-delà de la critique – légitime – des commentaires de Charles Enderlin, on assiste à une remise en cause de l’authenticité même des images de son cameraman, Talal Abu Rahmeh. Au récit, problématique, de l’« assassinat, en direct, d’un enfant sous les balles israéliennes », n’a pas tardé à répondre un contre-récit selon lequel « la mort de Mohammed Al-Dura est une mise en scène ». Or, ainsi que nous allons le voir, ces deux récits manquent, l’un et l’autre, de la rigueur élémentaire qu’exige la déontologie journalistique. […]
Lire la suite sur le site du Meilleur des Mondes (titre original : « Affaire Al-Dura : des mythes concurrents sur fond d’Intifada »).
Mise à jour du 15/10/2008 :
Après avoir été contacté par Philippe Karsenty et Gérard Huber d’une part (voir ci-dessous), par Charles Enderlin d’autre part (voir sur son blog), il apparaît que des erreurs se sont glissées dans mon texte.
Ainsi, contrairement à ce qu’une note de bas de page de mon texte pouvait laisser entendre, le cameraman de France 2 Talal Abou Rahmeh n’a jamais été membre du Fatah « ni d’aucune organisation politique palestinienne » (Gérard Grizbec). « Tout au plus peut on le qualifier de patriote palestinien » affirme Charles Enderlin qui ajoute que Talal Abou Rahmeh « avait une accréditation officielle israélienne en bonne et due forme qui lui a été retirée en même temps qu’à tous les correspondants de presse palestiniens ». En outre, « aucun service de sécurité israélien ne l’accuse de menées anti-israéliennes et il est régulièrement autorisé à sortir de Gaza par le barrage d’Erez ».
Par ailleurs et contrairement à ce que je suggérais dans la fin de mon article, la journaliste allemande Esther Schapira, réalisatrice du film « Three Bullets and a Dead Child : Who Shot Mohammed al-Dura ? » [« Trois balles et un enfant mort : Qui a tué Mohammed Al-Dura ? »], ne rejette plus la thèse de la mise en scène et a témoigné par écrit en faveur de Philippe Karsenty lors de son procès en appel.
Enfin, il convient de souligner que la proposition d’une commission d’enquête internationale a été formulée pour la première fois par Gérard Huber, auteur de Contre-expertise d’une mise en scène (éditions Raphaël, 2003) et ancien correspondant bénévole de la Metula News Agency à Paris.
Ultime précision : mon texte n’a jamais eu pour vocation de renvoyer les deux parties dos à dos en me juchant sur un promontoire du haut duquel je compterais les points. En effet, Charles Enderlin ne défend pas la thèse d’un assassinat volontaire et « de sang-froid » d’un enfant palestinien, victime d’un prétendu sadisme israélien, thèse que je considère comme un mythe aussi inquiétant que celui d’une mise en scène complète de l’événement et dont il ressortirait que Mohammed Al-Dura n’est pas mort ou bien qu’il a été délibérément assassiné par des Palestiniens pour les besoins de la Cause.
RR.
Votre analyse est raisonnablement sceptique, ce qui est assez rare quand on aborde la question Israel/Palestine.
Je trouve très positif que votre point de vue soit publié sur le site du Meilleur des Mondes, souvent considéré comme » néo-conservateur à la française ».
A quand une analyse des thèses de Bat Ye’Or (Eurabia) sur votre site ?
@ Nicolas :
Merci pour votre message.
Sur le sujet que vous soulevez, je crois que tout a déjà été dit – et bien mieux que je ne saurais le faire – par Justin Vaïsse (La France et les musulmans : une politique étrangère sous influence ?) :
http://www.vaisse.net/BiblioJustin/Articles/BiblioJustin-Lobby_musulman-avril2007.pdf
Etant visé personnellement par cet article, je peux certifier que, sous des apparences d’objectivité, son contenu est faux.
Je trouve dommage que des gens, respectables par ailleurs, se laissent emporter par le tourbillon du mensonge de l’Affaire al Doura. Ceux qui se croient les amis de M. Enderlin et qui participent à cette campagne (mal orchestrée) ne font que l’empêcher de reconnaitre l’erreur originelle de son reportage du 30 septembre 2000.
Il s’est fait avoir par son caméraman et pas besoin d’être conspirationniste ou illuminé pour s’apercevoir que le ce repoprtage n’était qu’une pure et simple mise en scène. Même les juges de la Cour d’appel de Paris (qui ne sont pas parmi les plus extrémistes sionistes ou conspira-sionsites) s’en sont aperçus. Et contrairement à ce que colportent ceux qui se prétendent les amis de M. Enderlin, le jugement de la Cour d’appel est accablant pour France 2 et ne me relaxe pas au bénéfice d’une conception large de la liberté d’expression. Si j’ai été relaxé, c’est parce que M. Enderlin et ses témoins ont été considérés comme peu crédibles; et que ma démonstration était très simple et claire.
Si vous êtes intéressé par la vérité, et pas seulement par l’idée de défendre une idéologie, je suis à votre disposition.
Philippe Karsenty
A Philippe Karsenty :
1/ Mon article vous incrimine, effectivement, en tant que protagoniste de cette affaire. Mais croyez bien qu’il n’avait pas pour but de vous viser à titre personnel. Ce qui m’intéresse est un certain type de raisonnement, le raisonnement conspirationniste – auquel tout ce site est d’ailleurs consacré. Par ailleurs, vous évoquez une campagne « mal orchestrée ». Rassurez-vous : personne n’a « orchestré » aucune campagne contre votre personne.
2/ J’ai écris mon article dans le souci de la vérité et sans esprit de polémique. Libre à vous de considérer que le contenu de mon article est « faux », mais il s’agit là d’une accusation gratuite. C’est pourquoi, si j’ai commis la moindre erreur factuelle – ce qui est tout à fait possible –, je vous prie de me la signaler.
3/ Je ne parle pas en tant qu’« ami de M. Enderlin » (que je n’ai pas le plaisir de connaître personnellement) mais en tant qu’observateur extérieur qui suit cette affaire Al-Dura depuis assez longtemps déjà. A cet égard, il ressort, assez clairement je crois, de mon article, que Charles Enderlin a eu tort de faire les commentaires qu’il a fait dans son reportage du 30 septembre 2000.
4/ Je ne partage pas votre certitude qu’Enderlin « s’est fait avoir par son cameraman ». Je n’ai, à dire vrai, aucune certitude sur ce qui s’est passé ce jour-là à Netzarim. Je reconnais qu’il y a des éléments troublants dans cette affaire – dont je rends compte dans mon texte – mais j’estime que ces éléments mis bout à bout sont très insuffisants pour soutenir que ce reportage est un faux.
5/ Contrairement à ce que vous suggérez, la Cour d’appel de Paris ne vous a nullement donné raison sur le fond. Elle s’est contentée de reconnaître que vous aviez « exercé de bonne foi [votre] droit de la libre critique » et que vous n’aviez « pas dépassé les limites de la liberté d’expression reconnue par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme ». Aussi, lorsque vous écrivez que « même les juges de la Cour d’appel de Paris se sont aperçus que ce reportage n’était qu’une pure et simple mise en scène », vous travestissez les faits.
Bien à vous.
Afin que vos lecteurs puissent se rendre compte si je travestis la réalité, je les invite à aller sur http://www.m-r.fr et à lire l’arrêt de la Cour d’appel. Vous verrez qu’il est effectivement accablant pour France 2.
Par ailleurs, et parmi vos erreurs, il y a le fait qu’Esther Schapira ne soutienne pas la mise en scène. Ceci est faux.
Si vous aviez eu de meilleurs informateurs, vous sauriez qu’elle a finalement témoigné par écrit en ma faveur à mon procès en appel. Elle qui ne croyait pas à la mise en scène a changé d’avis après avoir approfondi ses recherches et observé nos preuves.
Pour ce qui vous concerne, et à lecture de votre article, je maintiens que vous ne connaissez pas le dossier.
Et comme preuve, je vous mets au défi de venir observer nos preuves et de relire ensuite votre article ensemble (qui comprend plein d’autre fausses informations qu’il serait lassant de relever ici).
Nous pourrions le faire en public afin que les gens puissent se rendre compte par eux-mêmes de qui dit vrai.
Défi lancé.
Défi accepté?
Philippe Karsenty
1/ Ceux qui liront l’arrêt de la Cour d’appel aboutiront à la même conclusion que moi : la justice ne vous a pas donné raison sur le fond, quelle que soit par ailleurs son appréciation du reportage de Charles Enderlin ou des « atermoiements » de la direction de France 2.
2/ En effet, j’ignorais qu’Esther Shapira avait changé d’avis et avait témoigné en votre faveur. Vous me concèderez toutefois que cela n’a qu’un rapport lointain avec ce qui s’est produit à Netzarim le 30 septembre 2000. C’est un élément, à tout le moins, périphérique. Dès lors, si mon article est bourré de « fausses information » susceptibles de dénaturer sérieusement les faits, je vous prie, encore une fois, de me les faire connaître.
3/ Vous m’accusez de ne pas connaître le dossier. Mais ce fameux « dossier » dont vous parlez, c’est le vôtre. Vous y mettez ce que vous voulez. N’inversez pas les rôles. Vous vous êtes proposé de remettre en cause l’authenticité du reportage d’Enderlin. Partant, ce n’est pas à moi de vous apporter la preuve que vos preuves n’en sont pas, c’est à vous de prouver que le reportage d’Enderlin est un faux. Et jusque-là, je maintiens que vos « preuves » ne convaincront que les convaincus.
4/ Je dois décliner votre proposition de confronter publiquement mon texte à vos « preuves ». Vous aurez peut-être le sentiment que je botte en touche. Or voilà : je crois avoir fait valoir, avec mes moyens, tout ce que j’avais à dire sur cette affaire. Je crois qu’il n’y a rien que je puisse ajouter qui n’apparaisse déjà dans mon article. J’ajoute que ce type de « défi » un peu puéril m’apparaît comme un guet-apens où chacune de mes réfutations ferait surgir dix nouveaux contre-arguments de votre part. N’ayant jamais, contrairement à vous, tenu une conférence publique, le tout finirait sans doute en jeu de massacre pour moi. De plus, je doute d’être la personne la plus qualifiée pour entamer une controverse avec vous sur des éléments balistiques ou toute autre chose de ce genre. Rien ne me semble donc justifier l’urgence d’une telle rencontre. Toutefois, rien ne nous empêche de prolonger notre discussion par écrit, ainsi que nous le faisons ici.
5/ A travers cet article, mon but était de mettre en évidence l’identité de structure qui existe entre le type discours que vous tenez et celui de ceux qui prétendent qu’« on nous ment » sur le 11-Septembre, sur le premier pas de l’homme sur la Lune ou sur la mort de Lady Di. Que vous refusiez de voir à quel point ces discours se ressemblent ne fait que confirmer à mes yeux l’étendue des ravages de la pensée idéologique. Depuis des siècles et jusqu’à aujourd’hui, les juifs ont été la cible des pires théories du complot. Je suis désolé que cela ne vous trouble pas, même pas un petit peu.
6/ Tenez, pour avancer un peu et pour ne pas que mon refus brise votre enthousiasme, je vous propose un autre défi : écrivez un texte dans lequel vous nous démontrerez en quoi les thèses que vous défendez se démarquent radicalement du discours conspirationniste.
Bonne chance !
C’est tout de même incroyable: vous inversez la charge de la preuve!
Jusqu’à preuve du contraire, France 2 n’a pas réussi à prouver ce qu’ils affirment depuis 8 ans, c’est-à-dire que les al Doura ont été tués et touchés à Netzarim le 30 septembre 2000. C’est, contrairement à ce que vous écrivez encore, ce qui est exprimé dans l’arrêt de la Cour d’appel.
Votre problème est que votre grille de lecture est de passer tout par la théorie du complot.
Je maintiens que ce que vous écrivez sur l’affaire prouve votre méconnaissance du dossier et votre entêtement à ne pas vouloir voir les preuves, qui encore contrairement à ce que vous écrivez, ne sont basées que sur des éléments fournis par l’adversaire.
Bref, vous avez un fond de commerce, la théorie du complot et il faut que tout colle à cette vision du monde.
Malheureusement pour vous, vous faites parti de ces gens pris dans une Affaire qui les dépasse et dont ils ne connaissent rien.
Bref, un seul conseil: laissez tomber, si vous n’êtes pas en mesure de vous confronter aux preuves évidentes (qui ont convaincu ceux qui nous étaient les plus hostiles comme les juges de la Cour d’appel de Paris), c’est qu’il vous faut vous documenter et peut-être admettre qu’une fois, vous vous êtes trompé.
Vous savez, Enderlin n’a fait que s’enfoncer en ne voulant pas reconnaître son erreur et il a embarqué toute la rédaction de France 2, à son corps défendant. Je connais des journalistes de France 2 qui ont signé la pétition de soutien à Enderlin qui m’ont appelé après pour me dire qu’ils l’avaient fait pour ne pas apparaître domme des traitres. Ce sont aussi ces gens là qui ont honte du comportement de la chaîne et qui m’envoient des documents internes pour enfoncer la chaîne (notamment les rushes et autres fax).
Afin de ne pas perdre de temps inutilement, je vous réitère mon offre de confrontation de preuves et d’argumentation.
Si vous la rejetez, je considèrerais que vous admettez l’erreur, ce qui serait à votre honneur.
Pour ce qui concerne, j’ai assez écrit et démontré sur cette pour ne pas avoir à continuer à écrire sur votre blog.
Philippe Karsenty
Je ne remets pas en cause votre sincérité mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je suis accablé par ce que je lis. Autant que vous devez l’être à la lecture de mes messages. Notre échange semble condamné à n’être qu’un dialogue de sourds. Vous souhaitez l’interrompre. Tant pis ou tant mieux. Je ne sais pas. L’internaute de passage se fera lui-même son opinion.
Si je fais « parti de ces gens pris dans une Affaire qui les dépasse et dont ils ne connaissent rien », que dire de vous qui n’avez jamais cherché à rencontrer Jamal Al-Dura ou à aller sur place pour nous rapporter la preuve que tout cela n’était que supercherie ?
Après, c’est vrai, je le reconnais, j’ai la faiblesse d’accorder davantage de crédit à un journaliste professionnel, qui vit en Israël depuis 30 ans, plutôt qu’à une personne de votre genre qui conteste des faits, depuis Paris, sur la base de présomptions et d’images floues.
Vive polémique, décidément, sur laquelle je crois devoir faire une remarque. M Karsenty a tort d’affirmer que la Cour d’appel lui a donné raison sur le fond de l’affaire Al-Dura, en se rendant, selon lui, à ses arguments. Le passage suivant de l’arrêt de la Cour le démontre à lui seul : » Qu’il y a lieu, dès lors, de rejeter l’exception de vérité soulevée par le prévenu (M. Karsenty) ».
Décryptage : lorsque quelqu’un est accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires, comme c’est le cas de M. Karsenty, ce dernier peut se disculper automatiquement s’il apporte la preuve parfaite et complète que les propos pour lesquels il est poursuivi sont exacts, et partant insusceptibles d’être considérés comme diffamatoires. Cela s’appelle « l’exception de vérité », dont tout le monde peut constater qu’elle a été rejetée par la Cour d’appel.
Je ne veux ni ne peux arbitrer entre les tenants des différentes thèses sur l’affaire Al-Dura. Mais, sur ce point précis, il n’est pas douteux que M. Karsenty a tort et M. Reichstadt raison.
M Rudy Reichstadt ,
L’un de vos arguments majeurs est le suivant:
Comment le secret d’un tel « bidonnage » aurait-il pu être gardé jusqu’à aujourd’hui alors qu’il impliquerait un nombre aussi élevé de personnes ?
Je fais un parallele:
– Combien de gens aujourd’hui sont convaincus qu’un massacre de milliers de Palestiniens a eu lieu à Jenin en Avril 2002 ?
– Combien de gens aujourd’hui sont convaincus que la ville de Beyrouth a été largement rasée durant l’été 2006 ?
– Combien de gens aujourd’hui sont convaincus que 1200 civils Libanais ont été tués et seulement une 60aine de miliciens Hizbollah durant l’été 2006 ?
– Combien de gens aujourd’hui sont convaincus que les massacres de Sabra et Chatilas ont été commis par les soldats Israeliens en 1982 ?
Ces opinions sont largement repandues à travers la presse.
Je prendrais comme exemple « BBC News » qui a chaque opportunité repete le bilan des civils Libanais de 2006.
Je voudrais vous poser les questions suivantes:
Question 1: Vous meme, croyez vous au massacre de Jenin, à l’aneantissement de Beyrouth et d’un millier de « civils » Libanais en 2006 ? Les massacres de Sabra et Chatila n’ont ils pas été commis exclusivement par les phalanges chretiennes Libanaises
(méme si Israel avait les moyens de les empecher) ?
Question 2: Comment de telles distorsions de faits qui impliquent des milliers de personnes auraient-ils pu être largement repandues jusqu’à aujourd’hui ?
Ne suffit-il pas de survoler Beyrouth pour constater que 95% de la ville est intacte et ne peut pas avoir eté reconstruite en 2 ans.
Alors pourquoi de telles evidences ne sont pas revélées ?
Parce que tout le monde s’en fout, de meme que pour l’affaire Al-Durah !
Les cameramen d’Associated Press et de Reuters: quelqu’un s’est il donné la peine de les interroger ? Qu’ont il repondu ?
– oui, Al Dura est mort
– nous refusons d’etre impiqués dans la contreverse.
– desolé, on etait en pause cigarette.
– il n’y avait pas de cameramen de Reuters ou d ‘AP sur place.
C’est quand meme pas compliqué à verifier par des journalistes.
Cher Monsieur,
Si je puis être satisfait que vous ne placiez pas mon livre « Contre-expertise d’une mise en scène » dans le cadre de ce que vous appelez la théorie conspirationniste , je remarque tout de même que vous ne l’avez pas lu ou pas de manière suffisamment réfléchie. Car alors vous n’auriez pas manqué de faire une critique raisonnée des documents que j’ai publiés et de la méthodologie d’enquête que j’ai proposée (personne ne l’a d’ailleurs jamais faite et le livre n’a été recensé ni dans la presse ni à la télévision, mais, à la place, quelque bien tristes sires se sont illustrés dans l’utilisation de noms d’oiseaux), bien avant que la controverse ne se fasse – sans moi, car j’applique une autre méthodologie – autour de la question de la manipulation et du complot, et vous auriez commencé par exposer l’hypothèse de travail de celui qui, pour la première fois, n’en a pas moins parlé d’une « mise en scène ». « Mise en scène » et « conspiration » ne vont pas nécessairement ensemble. Des enchaînements peuvent se faire sans qu’un acteur à un point de la chaîne ne partage les intentions d’un autre à un autre point de la même chaîne. Cet évitement qui vous épargne la difficulté d’entrer dans la complexité de cet événement médiatico-politique, s’actualise d’ailleurs aujourd’hui, puisque non content d’ignorer ma proposition, dès 2003, d’ouvrir une Commission d’enquête internationale, vous feignez d’ignorer que Enderlin puis le CRIF en ont repris l’idée, après que je l’ai eue formulée sur mon blog (www.gerardhuber.fr), mais en la limitant à la dimension hexagonale. Vous occultez également la reprise de cette perspective dans le cadre de ma Lettre Ouverte au Président Sarkozy. Encore un effort, cher Monsieur, et vous parviendrez peut-être à vous arracher à la dynamique représentationnelle du bourreau et de la victime qui est censée tout expliquer aujourd’hui.
A Gérard Huber :
Bonjour Monsieur,
1/ Soyez assuré que rien ne m’est plus étranger, justement, que ce que vous appelez la « dynamique représentationnelle du bourreau et de la victime ». Je ne crois pas que mon article ait succombé à la tentation de remplacer les problèmes par des salauds – comme le dit fort bien Finkielkraut – ou soit tombé dans l’écueil d’une approche binaire, manichéenne, qui partagerait l’humanité en dominants et dominés.
2/ Je ne pense pas avoir « occulté » ou « feint d’ignorer » que vous aviez lancé, le premier, la proposition d’ouvrir une Commission d’enquête internationale. Simplement, ce fait étant périphérique au regard de la question de la « mise en scène », il ne me paraissait pas appeler un quelconque développement. Si j’ai évoqué ce point à la toute fin de mon article, c’était simplement pour replacer mon texte dans l’actualité du moment.
3/ Encore une fois, mon but n’a jamais été de m’en prendre aux personnes, qu’il s’agisse de vous-même, de Philippe Karsenty ou même de Charles Enderlin. Je ne veux alimenter aucune polémique et je regrette, concernant votre livre, que certains journalistes aient préféré l’invective à la critique raisonnée. Si tel avait été mon état d’esprit, je me serais contenté de reprendre, sur ce blog, l’article expéditif de Sylvain Cypel ou même ceux de Guillaume Weill-Raynal. C’eût été la voie de la facilité. Depuis que je m’intéresse à cette affaire, je suis habité par le souci d’en parler avec justesse et sans légèreté.
4/ Le terme de « conspirationniste », dans l’usage que j’en fais, n’a pas vocation à stigmatiser mais à qualifier, en l’occurrence à qualifier un type de discours. Dans mon texte, votre ouvrage n’est évoqué qu’au détour d’une note de bas de page. Puisqu’il n’y a de véritable dialogue que franc, je vous dirais, au risque de vous déplaire, que je n’en pense pas moins que votre livre répond à la qualification de « conspirationniste ».
Je pense que parler d’« assassinat », s’agissant de la mort de Mohammed Al-Dura, revient à colporter un mythe. Pour autant, je crois que Mohammed Al-Dura a réellement été tué par une rafale de balles le 30 septembre 2000 à Netzarim.
J’ai du mal à vous suivre lorsque vous écrivez que « mise en scène » et « conspiration » ne vont pas nécessairement ensemble. Car il me semble que parler de « mise en scène » exclut que la mort de Mohammed Al-Dura soit réelle. D’ailleurs, la recension qu’a faite Primo-Europe de votre livre est sans ambiguïtés (je cite : « non seulement les Israéliens n’ont pas tué Al-Dura… mais ce dernier n’est pas mort ce 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim ») et, à ma connaissance, vous ne vous êtes pas insurgé contre cette interprétation. Parler de « mise en scène », c’est donc dire que cette mort est une fiction. Or, pour que cette fiction – qui a été présentée comme étant la réalité – continue d’agir, il faut impérativement que les conditions de sa réalisation soient tenues secrètes. Ce secret implique nécessairement le mensonge. Mensonge qui constitue, précisément, le socle de toute conspiration. Parler de « conspirationnisme » n’est rien d’autre que parler d’un raisonnement fondé sur le mensonge fantasmé de ceux à qui l’on entend s’attaquer.
5/ J’avais téléchargé votre ouvrage à partir de votre site et en avais lu quelques parties. L’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas lu intégralement votre livre est, d’abord, que je l’ai découvert à un moment où j’avais déjà accumulé beaucoup d’informations sur l’affaire Al-Dura et qu’il ne m’apprenait que peu de choses sur la thèse de la mise en scène. Ensuite parce qu’un aspect de votre livre le disqualifiait irrémédiablement à mes yeux : c’est que tout votre propos était bâti sur les affirmations et l’enquête de Nahum Shahaf. Or, sous votre plume, ce « physicien israélien » apparaît comme un protagoniste neutre et a priori très respectable, tandis qu’il est, selon moi, peu digne de foi.
Vous parlez, à son sujet, d’une « rumeur calomniatrice » selon laquelle il aurait mis en doute la responsabilité ou la culpabilité d’Ygal Amir dans l’assassinat de Ytzhak Rabin : « il [Nahum Shahaf] a seulement affirmé qu’il lui était impossible de savoir si Amir avait agi seul ou s’il avait disposé d’appuis », écrivez-vous. Il s’agit là d’un euphémisme assez osé. Car un article de Nicolas Zomersztajn nous apprend que Nahum Shahaf est allé beaucoup plus loin, en soutenant par exemple que des tireurs postés à un autre endroit ont « probablement » abattu Ytzhak Rabin. Enfin, comment ne pas être choqué que Nahum Shahaf puisse déclarer, sans apporter le moindre commencement de preuve de ce qu’il avance, que Mohammed Al-Dura est toujours en vie et que des témoins l’ont vu se balader à Gaza ?
6/ Vous écrivez dans votre livre que les images de France 2 sont « incompatibles » avec la mort de l’enfant. J’y vois un simple jugement de valeur. Rien de plus. A priori, je fais davantage confiance au professionnalisme d’Enderlin qu’à ceux qui spéculent depuis Paris sur la base d’images floues. La charge de la preuve, dans cette affaire, pèse sur ceux qui entendent montrer que les images de Talal Abu Rahmeh sont fausses, et non le contraire. Même si, par ailleurs, et comme je n’ai cessé de le dire depuis le début, certains éléments troublants – en particulier les déclarations de Talal Abu Rahmeh – mériteraient d’être tirés au clair.
Cordialement.
Cher Monsieur,
Juste quelques mots sur deux points (il y aurait tant à écrire sur vos glissements sémantiques), et j’en resterai là pour le moment, car vous feignez d’avoir raison, même quand vous donnez des éléments qui prouvent que vous savez que vous avez tort.
1. Vous avez bien occulté ma proposition d’ouvrir une Commission d’enquête internationale, puisque, affirmant que vous avez replacé votre texte dans l’actualité du moment, vous l’en avez gommée.
2. Vous regrettez qu’il n’y ait pas eu de critique raisonnée de mon livre, mais, bien que vous ne l’ayiez pas lu jusqu’au bout, vous affirmez qu’il répond quand même à la qualification de « conspirationniste ».
Cordialement.
Monsieur Huber,
Tout d’abord, je dois vous dire que j’apprécie qu’en dépit de nos divergences profondes sur l’affaire Al-Dura, vous conserviez les formes d’un échange courtois et mesuré. Cela étant, je pense qu’il y a un malentendu.
D’abord, sur la question de votre proposition d’ouvrir une commission d’enquête internationale : le fait que mon texte ne l’évoque pas ne signifie pas qu’il s’agit d’une occultation volontaire (et donc malveillante) de ma part. Encore une fois, cette initiative, dont je n’ai jamais contesté que vous en étiez à l’origine, est pour moi un élément périphérique de l’affaire Al-Dura. C’est peut-être une erreur de ma part – et de cela nous pouvons discuter –, mais ce point ne me paraissait pas devoir être développé davantage. D’ailleurs, je n’évoque cette commission d’enquête indépendante (qui ne sera pas internationale finalement) qu’à un seul moment dans mon texte : sa dernière phrase. Lorsque je parlais de « l’actualité du moment » (expression peu satisfaisante), je voulais parler des jours qui précédaient immédiatement la mise en ligne de mon article sur le site du Meilleur des Mondes début octobre. Or, votre lettre ouverte au Président de la République, dans laquelle vous réitérez cette proposition de commission d’enquête internationale, a été publiée le 1er juillet 2008 si je ne me trompe pas.
Concernant la critique raisonnée de votre livre, je voulais parler d’une recension prenant la peine et le temps de le critiquer points par points. Et oui, je regrette qu’il ait été tout simplement ignoré, traité par le mépris ou que vous ayez pu être pris personnellement à partie. Pour autant, je comprends mal que vous puissiez me reprocher de ne pas avoir lu intégralement votre livre alors même que votre livre n’est absolument pas le sujet de mon article. De plus, je persiste à écrire qu’il répond à cette qualification de « conspirationniste » car ce que j’en ai lu me porte à penser que la thèse qui y est développée est celle selon laquelle la mort de Mohammed Al-Dura est une mise en scène. Or, j’avoue n’avoir toujours pas compris comment l’on peut soutenir cette thèse et ne pas croire, en même temps, que des individus, bien réels, conspirent en vue de perpétuer le « mensonge » sur cette affaire. Car la croyance selon laquelle il y a eu mise en scène, est équivalente à la croyance en un complot, en une conspiration ou, à tout le moins, en l’existence d’un mensonge énorme sur ce qui s’est passé ce 30 septembre 2000 à Netzarim.
Si je caricature votre propos, dites-le moi.
Cordialement.
Monsieur,
Si vous aviez lu mon livre jusqu’au bout, au lieu de mobiliser vos pré-jugés pour vous donner le droit de ne pas le faire, vous vous seriez épargné de vous étonner que je développe toujours un échange courtois et mesuré.
À présent, j’estime avoir consacré suffisamment de temps à quelqu’un qui s’obstine à justifier la non-lecture.
Cordialement
En droit français, il appartient à l’accusation d’apporter les preuves, et non à l’accusé de prouver son innocence. L’accusation de meurtre lancée contre Tzahal est-elle étayée par une expertise balistique? L’accusation n’a jamais produit ni les projectiles extraits à l’autopsie, qui elle-même n’a jamais eu lieu; les plaies exhibées par le père Al Dura, parfaitement cicatrisées 3 mois plus tard, résultent d’une agression à la hache datant de 1992, et de l’opération réalisée à l’hopital Tel Hashomer pour réparer son infirmité. On ne constate que 4 impacts sur le baril de ciment protégeant le père et le fils provenant de la direction du poste de combat israélien, mais derrière cet abri, 9 balles auraient frappé le père et 3, le fils: tirées par des fusils à tir courbe? aucune trace de sang visible, alors que les hémorragies des 2 victimes auraient normalement inondé le sol de plusieurs litres? Les rushes présentées avec réticence au procès montrent le petit Mohamed soulevant son coude pour regarder le caméra après sa « mort »; des prises de vue montrent un essaim de « jeunes » hilares lançant pierres et bouteilles d’essence en direction du poste israélien sans être autrement inquiétés, alors qu’ils offraient une cible parfaite. On se demande quels soldats (jamais interrogés, alors qu’ils doivent fournir à leur hiérarchie le décompte et l’explicarion de chaque tir) tordus auraient visé des personnes invisibles derrière leur abri. Avec autant d’absence d’éléments matériels, et autant de contradictions suspectes, un procès contre les tireurs aurait abouti à un acquittement et à une mise en examen pour dénonciation calomnieuse. Mais lorsque la conclusion est écrite d’avance, appuyée sur la théorie séculaire du meurtre rituel, l’hypothèse n’est pas surprenante.
Mr Reichstadt vous écrivez :
« En effet, Charles Enderlin ne défend pas la thèse d’un assassinat volontaire et « de sang-froid » d’un enfant palestinien, victime d’un prétendu sadisme israélien »
Pour mémoire le cameraman de france 2 talal abu rahma a relaté dans sa déposition au Pchr de gaza ainsi qu’à la journaliste Esther Schapira que les soldats israéliens avaient pendant 45 minutes de tirs initerrompus pris pour cible mohamed al dura et son pére.http://www.pchrgaza.org/special/tv2.htm
Pour mémoire également le commentaire de Charles Enderlin du 30/09/2000 : « Ici jamal et son fils sont la cible de tirs venus de la position israélienne »…
Lors d’une émission qui se nomme le médiateur de france 2 le journaliste médiateur évoque « l’assassinat « de mohamed al dura…
Ces différentes affirmations peuvent, me semble t il, laissaient croire que l’on suggére un « assassinat volontaire » et de « sang froid ».
@ andré :
Pour l’avoir interrogé directement sur ce sujet récemment, je réitère que Charles Enderlin ne défend pas la thèse d’un assassinat volontaire et « de sang-froid » d’un enfant palestinien. Si vous ne me croyez pas, il vous suffit d’aller lui demander vous-même directement dans la partie « commentaires » de son blog.
Son commentaire du 30 septembre 2000 (« la cible de tirs venus de la position israélienne ») suggère non pas un assassinat mais une bavure (un soldat israélien aura pu croire que des tireurs embusqués se cachaient derrière ce baril de béton). La différence est de taille puisque dans le cas de la bavure, il n’y a pas d’intentionnalité. C’est ce qui distingue l’homicide involontaire de l’homicide volontaire.
Quant aux propos du médiateur de France 2, qui a effectivement évoqué un « assassinat », j’en ai parlé dans mon article pour dire à quel point je trouvais ce terme impropre en l’espèce – et consternant d’un point de vue déontologique.
Concernant la déclaration du cameraman au PCHR, Charles Enderlin explique que Talal Abu Rahma a signé le procès-verbal sans relire tous les détails après avoir répondu à une salve de questions et avoir passé une journée arrassante.
Concernant les déclarations de T. Abu Rahma devant Esther Schapira, C. Enderlin explique que son cameraman a un anglais approximatif (ce que l’on peut constater aisément) et qu’il a pu vouloir dire que les Israéliens avaient visé le baril et non directement le tonneau. Pour se faire une idée par soi-même, il faudrait avoir accès aux rushes d’Esther Schapira. Pour ma part, je ne parviens pas encore à me faire une opinion définitive sur ce sujet.
Quant à la durée de 45 minutes, il est évidemment invraisemblable que Jamal et Mohammed Al Dura aient été la cible exclusive de tirs pendant 45 minutes. Cependant, tous les témoins affirment que la « fusillade » entre Palestiniens et Israéliens a duré 45 minutes.
Le problème de M. Reichstadt est qu’il a choisi une version des faits et est prêt à tout pour la faire coller à sa prise de position.
Je possède l’intégralité des rushes de Mme Schapira (1h d’Enderlin, 1h de Rahma, 1h de Jamal al Doura) et ce sont notamment eux qui ont convaincu les juges de la mise en scène (contrairement à ce que racontent tous ceux qui n’ont pas lu cet arrêt, ou qui ne comprennent rien au droit).
Au procès du 27 février 2008, M. Enderlin a maintenu que les tirs israéliens étaient intentionnels.
L’anglais de Talal Abou Rahma n’est absolument pas approcimatif et dans les rushes de Mme Schapira, il répète plusieurs fois que les Israéliens se sont acharnés pendant 45 minutes pour tuer les al Doura.
Pour conclure, les témoins dont parle M. Reichstadt ont été considérés par la justice comme non fiables.
Cette affaire est un pure et simlpe mise en scène.
Je sais que je ne devrais pas perdre de temps à répondre aux inepties développées par les amis ou soutiens de M. Enderlin mais parfois, il me semble qu’il faille quand même rectifier certaines erreurs trop grosses.
J’espère que cette réponse mettra un terme aux divagations publiées parfois sur ce blog.
Sinon, tant pis pour ceux qui s’acharnent à défendre le plus gros mensonge au répercussions antisémites planétaires.
Non seulement, ils se rendent complices de sa propagation mais en plus, ils se décrédibilisent pour le reste de leur carrière (s’ils avaient encore un espoir d’en avoir une).
A bon entendeur…
Ph Karsenty.
à Rudy,
J’avoue avoir du mal avec vos explications car vous suggérez la possibilité d’une bavure avec un échange de feux qui dure 45 minutes ………. une BAVURE DE45 MINUTES vous rendez vous compte de ce que vous écrivez.!!!
La langue française vous en conviendrez avec moi est une langue riche qui permet d’exprimer toutes les nuances . Le mot « cible » n’est pas un terme qui induit la non « intentionnalité » ou la « bavure »….
Vous avez l’honneteté de déclarer « Pour ma part, je ne parviens pas encore à me faire une opinion définitive sur ce sujet »
M Barnavi a mis du temps mais lui aussi a fini par admettre que la mise en scéne n’était pas une absurdité. Il ne me semble pas que celui ci soit un « méchant » homme de droite ?
Faites un effort regardez sans préjugés les éléments de M Karsenty et vous verrez que la mise en scéne est une forte probabilité…
Salutations
M. Karsenty, encore une fois, la Cour d’appel n’a pas pris position sur le fond des évènements survenus à Gaza.
Elle n’a validé ni votre thèse, ni aucune autre autre. Elle n’a pas dit s’il s’agissait d’un accident, d’une mise en scène ou d’un tir intentionnel. Elle a seulement reconnu que vos arguments n’étaient pas diffamatoires.
C’est vous, décidément, qui ne comprenez rien au droit.
Et si ! M. Fournel, alors que cela ne lui était pas demandé, la Cour d’appel a dans ses attendus exprimé son soutien à ce qui n’est plus une thèse mais la pure et simple vérité admise, même récemment par un haut dirigeant du groupe France Télévisions !
Alors, bien sûr certains peuvent ici continuer à écrire des choses fausses sur le sujet. Il n’en reste pas moins que la vérité est maintenant sur la table et qu’elle ne tardera probablement pas à sortir.
Alors, MM. Fournel et RR, continuez à écrire sans savoir (d’ailleurs, M. RR, je vous avais proposé une confrontation de preuves, mais visiblement, vous préférez vous exprlmer sur un sujet sans avoir vu le début du commencement des éléments… pas très pro comme attitude).
Pour ceux qui auraient la capacité de lecture suffisante pour lire intégralement (et non en sortir une phrase de son contexte) l’arrêt de la Cour d’appel, voici le lien pour le lire:
http://www.m-r.fr/actualite.php?id=1513
Bonne lecture à tous!
Et un dernier conseil amical : arrêtez de soutenir une cause perdue… comme je vous le disais, même au sein de France TV, ils en conviennent et cherchent une porte de sortie.
Ph Karsenty
@ Philippe Karsenty :
Je n’ai pas de « position » ou d’idée préconçue s’agissant de cette affaire Al-Dura que j’essaye d’aborder sans parti pris idéologique. Je ne suis ni un « ami » ni un « soutien » d’Enderlin et je n’ai aucun intérêt personnel à le défendre. Simplement, j’observe que votre manière de procéder, en affirmant une thèse énorme à partir d’images floues et de spéculations gratuites, est non seulement malhonnête mais aussi peu convaincante.
Il y a par exemple des incohérences difficilement surmontables dans la thèse que vous défendez. En visionnant la rencontre organisée par le MJLF en septembre dernier avec Arlette Chabot et Antoine Spire à laquelle vous avez participé (http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/1/2/module_4621.php), j’ai pu noter que vous expliquiez que la forme des impacts de balles visible dans le mur derrière les Al-Dura correspond à des tirs de face – qui ne peuvent donc pas provenir de la position israélienne. Or, immédiatement après, vous expliquez que Mohammed Al-Dura et son père Jamal simulent leurs blessures, jouent la comédie et qu’ils n’ont aucune trace de sang sur leurs vêtements. Mais alors pourquoi des Palestiniens auraient-ils tiré à balles réelles en direction des Al-Dura – et à quelques centimètres de leurs têtes – si c’était, en définitive, pour les épargner ?
Autre chose : sur la base de la reconstitution effectuée dans le Neguev, le général Samia expliquait que les tirs ne pouvaient pas venir du fortin israélien. Il suggérait également que les tirs étaient venus de derrière les Al Dura (c’est-à-dire à gauche du baril de béton) :
http://blog.france2.fr/charles-enderlin/index.php/2008/04/27/71533-lenquete-du-general
http://blog.france2.fr/charles-enderlin/index.php/2008/04/27/71534-analyse-de-la-reconstitution
A ma connaissance, Samia n’a jamais, à aucun moment, défendu la thèse – la vôtre – selon laquelle les balles auraient été tirées depuis la position palestinienne dite « Pita » située en face du mur et du baril de béton où s’abritaient Jamal et Mohammed Al-Dura. Cela, vous vous gardez bien de le dire à votre auditoire. Si Samia avait eu des éléments lui permettant d’affirmer que les tirs avaient pu venir de face, pourquoi ne les aurait-il pas divulgués ?
Par ailleurs, dans votre démonstration, vous insistez sur « la seconde qui suit les dix secondes de rushes » qui intervient juste après la scène des Al-Dura et qui correspond au moment où Talal Abu Rahmah rallume sa caméra. Sur ces derniers rushes, il n’y a rien à côté du baril de béton. Pour vous, cela est une énième preuve de la mise en scène (il n’y aurait « aucune projection sanguine sur le mur ») et le ton péremptoire et solennel avec lequel vous assénez tout cela donne l’impression que vous tenez-là la preuve irréfutable de la supercherie. Or, qu’est-ce que cela prouve ? En quoi le fait qu’il n’y ait rien à côté du baril lorsque Talal rallume sa caméra prouve-t-il qu’il y a eu mise en scène ? D’abord, la qualité de l’image est-elle seulement suffisante pour qu’une « projection sanguine sur le mur » soit observable ? Et à supposer qu’effectivement, il n’y ait pas de « projection sanguine », en quoi cela est-il une preuve de la mise en scène ? J’ajoute que j’ignore à quelle heure exacte Talal a cessé de filmer les Al-Dura et à quelle heure il a rallumé sa caméra. Tant que l’on ne connaît pas cette durée, en quoi ces images sont-elles accablantes pour Enderlin ou pour France 2 ? En quoi le fait que l’évacuation en ambulance des Al-Dura n’ait pas été filmée constitue-t-il une preuve de la supercherie ? Vous savez, on n’a qu’une image floue du crash du Boeing du Vol 77 d’American Airlines sur le Pentagone le 11 septembre 2001. Certains en profitent pour affirmer qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone…
Vous écrivez que l’anglais de Talal Abou Rahma « n’est absolument pas approximatif ». Or, je ne crois pas que vous ayez jamais rencontré Talal Abou Rahma et, encore une fois, n’importe qui peut constater par soi-même que le vocabulaire de Talal est assez sommaire en anglais et qu’il fait plusieurs fautes (notamment dans son interview par E. Schapira). Je ne prétends pas que cela suffise à dissiper totalement le trouble qu’on peut légitimement ressentir en l’écoutant. En revanche, c’est extrêmement mince pour en conclure que Talal est le metteur en scène génial et machiavélique de la plus grande supercherie médiatique du siècle.
Vous écrivez : « les témoins dont parle M. Reichstadt ont été considérés par la justice comme non fiables ». D’une part, vous commettez encore une fois l’erreur de considérer que la justice vous a donné raison sur le fond de l’affaire alors qu’elle s’est contentée de vous reconnaître un droit à la libre expression – que pour ma part je ne vous conteste pas. D’autre part, si les témoins dont je parle ne sont pas « fiables », que dire de l’« expertise » de Nahum Shahaf qui a supervisé la reconstitution de la fusillade dans le Néguev à l’instigation du général Samia ? Dois-je vous rappeler que Shahaf s’était illustré naguère en versant dans la théorie du complot sur l’assassinat de Yitzhak Rabin ?! Sans parler de son acolyte, Yossef Doriel, qui a été écarté de la reconstitution parce qu’il avait fait part de ses conclusions avant même que ladite reconstitution n’ait lieu…
Dernière chose : jusque-là, Charles Enderlin a répondu à toutes mes questions. Pour l’instant, aucune des réponses qu’il a pu me faire ne sort du champ du plausible et du cohérent.
@ andré :
1/ Je n’ai jamais parlé de « bavure qui aurait duré 45 minutes ». J’ai écris que les témoins affirmaient que la « fusillade » entre tireurs palestiniens et soldats israéliens avait duré 45 minutes. La fusillade, pas les tirs contre les Al-Dura (qui, eux, n’ont vraisemblablement duré que quelques secondes).
2/ Encore une fois, je pense qu’on ne connaîtra jamais les circonstances exactes et précises de la mort de Mohamed Al-Dura. A supposer qu’il y a eu bavure, je ne pense pas du tout que le ou les tireurs israéliens auraient tiré sur le père et l’enfant pendant 45 minutes.
3/ Sur le commentaire de Charles Enderlin dans son reportage du 30/09/2000, je vous ai communiqué l’explication qu’il m’a donnée. Charles Enderlin a utilisé le mot « cible ». C’est à mon avis une erreur. Mais tout le monde commet des erreurs. Et je crois à sa bonne foi. Je ne pense pas qu’il ait voulu sciemment induire l’idée que les Israéliens s’étaient acharnés sur l’enfant et son père. Pour rappel, j’écrivais, dans mon article : « le commentaire de Charles Enderlin (« Jamal et son fils Mohammed sont la cible de tirs venus de la position israélienne ») laisse entendre, d’une part, que les tirs étaient délibérés – ce que rien ne permet d’affirmer –, d’autre part que la provenance « israélienne » des tirs est un fait établi – ce qui n’est pas le cas (…) ».
4/ Je ne tiens pas Elie Barnavi pour « un « méchant » homme de droite ».
5/ Tout ce que j’ai pu voir des éléments présentés par Ph. Karsenty à ce jour ne m’ont pas convaincu qu’il s’agissait d’une mise en scène. Un « faisceau d’indices » ne constitue pas une preuve et jusqu’à aujourd’hui, Ph. Karsenty s’est contenté de formuler des accusations extrêmement graves sans jamais, à aucun moment, être en mesure de démontrer ce qu’il avançait. Je vous renvoie à mon dernier échange avec lui ci-dessus.
Salutations.
Pour le coup, devant l’obstination de M. RR, ceci est vraiment mon dernier messge sur ce blog qui s’écroule sous les propos non vérifiés et approximatifs d’une personne qui refuse de se confronter à la vérité et aux faits.
Contrairement à ce que vous écrivez M. RR, vous avez maintenant un intérêt bien compris à soutenir M. Enderlin: ayant soutenu sa thsèe de façon ridicule sur votre site, vous ne voulez reconnaître votre erreur: faute classique de tous ceux qui se sont engagés avec M. Enderlin au fil du temps et qui ont sombré avec lui.
Les images que nous avons présentées à la justice n’étaient pas floues. En revanche, celles filmées par Akadem le sont forcément puisqu’ils filment une présentation. Encore une fois, si vous aviez accepté de vous confronter aux images, vous auriez évité de vous ridiculiser en vous enfermant avec M. Enderlin dans sa défense stérile.
Si vous aviez assisté à une présentation en direct, vous auriez pu lire l’expertise balistique qui vous aurait montré que les balles tirées sur le mur (à part une tirée très au dessus des al Doura) ont été tirées alors que les al Doura n’étaient pas là. Et oui, ça sert aussi à ça de travailler sérieusement et de se déplacer. Mais il est vrai qu’il est tellement plus facile de jouer aux experts en restant derrière son ordinateur…
Encore une fois, si vous vous étiez déplacé, vous sauriez que l’armée israélienne (y compris Samia) a rejoint la thèse de la mise en scène comme le prouve la lettre qu’ls ont envoyée à France 2 en septembre 2007. Pour votre info, Samia a remis son rapport en novembre 2000. Nous sommes 8 ans après et des éléments nouveaux ont été apportés en 8 ans. Mais, ça pour le savoir, il faut sortir de chez soi et se confronter à ces nouveaux éléments!
Ensuite, vous parlez de la seconde qui suit sur les rushes.
Sauf que la version de Talal est que les al Doura ont saigné pendant au moins 17 minutes. Faudrait-il 17 minutes à un aussi grrrrrrand caméraman que Talal pour changer une caméra ? 15 balles transperçantes n’auraient laissé aucune projection sanguine sur le mur ?
Vraiment trop fort…
En effet, je n’ai jamais rencontré Talal car France 2 s’est bien gardé de faire venir son principal témoins et menteur en chef.
Pour autant, j’ai récupéré les rushes des interviews de Talal, notamment une où il s’exprime pendant plus d’une heure dans un anglais, avec accent il est vrai, mais tout à fait précis et intelligible.
Mais pour savoir tout cela M. RR, il faut sortir de chez soi et aller les chercher ces rushes. Pas se contenter de répéter bêtement ce que vous dit M. Enderlin…
Encore une fois, si vous vous étiez donné la peine de lire l’arrêt de la Cour d’appel, vous verrez qu’elle ne se contente pas de m’octroyer un droit à a libre critique. Vous même avez le droit de vous exprimer et d’écrire n’importe quoi sur une affaire que vous ne maîtrisez absolument pas.
C’est votre droit le plus absolu mais c’est dommage de laisser des traces de son non professionnalisme comme vous le faites depuis quelques semaines. Vos « amis » Enderlin et Talal doivent se mordre les doigts d’avoir laissé toutes ces traces que nous avons récupérées.
Enfin, comme votre nouveau maitre, M. Enderlin, quand vous ne pouvez écarter un élément, vous attaquez le messager, en la personne de M. Shahaf.
M. Enderlin ne vous a peut-être pas dit que M. Shahaf avait obtenu la plus disctinction scinetifique israélienne…
C’est un peu ennuyeux pour le faire passer pour un doux dingue…
En revanche, les témoins de M. Enderlin ont affirmé avoir vu les Israéliens tirer des missiles antitanks, des avions tirer, des chars sur le mur des al Doura. C’est ce qui a conduit les juges à affirmer que leurs témoignages n’étaient pas crédibles.
Petit détail supplémentaire: les juges se sont aperçus que les témoignages fournis par M. Enderlin étaient en fait que des documents écrits de la propre main de Talal (ça la fout mal en justice, les experts graphologues l’ont conclu sans hésiter). Mais tout cela, il faut sortir de chez soi pour le savoir…
Mais maintenant M. RR, avec ces réponses, qu’allez vous faire ; attendre les recommandations de M. Enderlin pour répéter ses thèses absurdes qui n’ont convaincu ni la justice, ni toute personne qui a assisté à nos présentations ?
Dans la vie, il faut parfois admettre qu’on s’est trompé.
C’est pour avoir refusé de le faire que M. Enderlin a gâché sa carrière et est devenu la risée de la plupart de ses confrères qui le soutiennent pour lui éviter la débâcle qui finira bien par arriver, quand il aura épuisé tous les idiots utiles qui l’aident (mais est-ce vraiment une aide ?) à ne pas regarder la réalité en face.
Visiblement, vous devez être un brave garçon qui cherchez à exister dans une affaire qui vous dépase.
Vous avez trouvé un bon créneau, celui du conspirationnisme. Tenez vous y et ne cherchez pas à y faire entrer toutes les infos qui passent dans la presse.
Comme je le disais, ceci est réellement mon dernier message mais je laisse à d’autres, tout aussi informés que moi sur l’affaire, si ce n’est plus, le soin de répondre aux prochaines anneries de M. Enderlin qui seront répercutées sur ce blog.
Quand on fonce dans le mur, inutile d’accélérer, il vaut mieux s’arrêter avant…
Ph Karsenty
à Rudy,
Tous les rapports circonstanciés évoque une durée de 30 à 45 minutes de tirs sur les al dura. Pourquoi écrivez vous « quelques secondes » ? De quel élément objectif disposez vous pour affirmer cela ?
Vous dites que vous ne « pensez » pas que les tireurs israéliens ont tiré sur le père et l’enfant pendant 45 minutes.
M Rudy vos « pensées » sont intéressantes mais la réalité est que le 30/09/2000 il a été présenté un reportage sur lequel on a affirmé que des soldats israéliens avaient pris pour cible un enfant et son père et ceci pendant 45 minutes (rapport circonstancié du cameraman).
Ces affirmations au cas ou vous l’aurait oublié ont causé entre autres le lynchage de 2 réservistes israéliens (je ne rentrerais pas dans la description morbide de ce lynchage et pourtant il le faudrait pour comprendre l’inhumanité et la barbarie. Ces actes ne constituaient pas une « bavure » et ont été la première conséquence immédiate du reportage d’Enderlin…).
Je vous conseille, si vous ne l’avez pas fait, de lire cette tribune de Judea Pearl père de Daniel Pearl. Je vous en livre quelques lignes :
« Al-Dura, les lecteurs doivent s’en souvenir, est l’enfant palestinien âgé de 12 ans qui aurait perdu la vie sous les balles israéliennes, à Gaza, en septembre 2001. Comme nous le savons à présent, il est très probable que toute la séquence était une escroquerie, mise en scène par des reporters locaux et les caméramans de France 2, la chaîne d’information officielle française. France 2 a diffusé la vidéo, à plusieurs reprises, et l’a distribuée dans le monde entier à quiconque avait besoin d’un prétexte pour exacerber la colère ou la violence, dont les tueurs de Danny.
Pour information M. Judea Pearl n’a pas été attaqué pour diffamation par france2.
POURQUOI ?
http://www.upjf.org/actualiees-upjf/article-13709-145-7-critere-daniel-pearl-judea-pearl.html
J’ai écrit à M enderlin qui se plaignait des conséquences de son reportage sur lui et sa famille je lui ai, bien entendu, signifié que ces attaques étaient inadmissibles mais je l’ai également informé qu’en France dans certains collèges des enfants à la suite de son commentaire ceux sont fait traités de « juifs tueurs d’enfants ».
Vous écrivez tout le monde « commet des erreurs ». Vous avez raison.
Mais la « vrai faute » est celle qu’on ne corrige pas et à aucun moment france 2 et enderlin ont corrigé au 20 heures « en prime time ».
Si ce n’est la réalité du fait c’est celui de la réalité d’une situation voilà le « raisonnement » très profond de M Enderlin journaliste….
Pour résumé serions nous d’accord sur un point le 30/09/2000 Enderlin et France 2 n’auraient pas dû mettre cette vidéo avec ce reportage en prime time du journal de 20 heures ?
Pour le reste j’ai la conviction qu’il s’agit d’une mise en scéne je peux me tromper mais il est très facile de mettre un terme à cette polémique.
Mr Rosencweig et la Mena l’ont exposé, il suffit qu’un collège de médecins indépendants ausculte Jamal al dura.
Vu les derniéres preuves (et non pas les pensées….) qu’apportent M Juffa sur le rapport médical des médecins jordaniens ainsi que sur les déplacements de Jamal j’avoue que mes convictions se sont renforcés. Les avez vous lu ? http://www.menapress.com/article.php?sid=2202
Je vous ai parlé de Barnavi car à plusieurs reprises j’ai eu l’occasion de discuter de ce reportage avec des journalistes.
Tous immédiatement m’ont catalogué comme faisant parti d’une droite israélienne soi disant radicale sans aucune autre forme de procés.
Eh bien non tout comme certains journalistes de la Metula on peut avoir une sensibilité de gauche et avoir la conviction qu’il s’agit d’une mise en scène …. Tel est mon cas.
Salutations
@ Philippe Karsenty :
1/ Pour la deuxième fois, Monsieur Ph. K. m’assure qu’il s’agit de son dernier message sur ce blog. Je ne l’ai pourtant pas forcé à revenir. C’est de son propre chef qu’il a de nouveau laissé un message le 2 novembre et relancé nos échanges. D’autant qu’il n’y avait eu aucune provocation de ma part à son endroit ainsi que chacun pourra le constater en prenant connaissance de l’historique des commentaires. Ph. K. est-il à ce point déstabilisé par un petit blog « qui s’écroule sous les propos non vérifiés et approximatifs d’une personne qui refuse de se confronter à la vérité et aux faits », un blog « répercutant les âneries de M. Enderlin », un blog tenu par « un brave garçon qui [cherche] à exister dans une affaire qui [le] dépasse » et qui a Charles Enderlin pour « nouveau maître » ?
2/ Ces échanges avec Ph. K. auront été à la fois pénibles et fructueux. Pénibles d’abord. Autant qu’ils peuvent l’être lorsqu’on essaie de dialoguer avec un individu de mauvaise foi, entièrement habité par ses certitudes et fermé à tous les arguments ébranlant un tant soit peu ses croyances. Fructueux ensuite, car ils m’auront au moins permis de comprendre la manière dont Ph. K. procède avec Enderlin ainsi qu’avec tous ses contradicteurs : l’intimidation. Qu’il soit donc dit que ceux qui ne sont pas avec Ph. K. sont contre lui. En effet, un internaute de passage, lisant le dernier commentaire (le dernier, vraiment ?) qu’il a laissé, pourrait croire que je me trouve acculé, le dos au mur, que je cherche désespérément une porte de sortie, un moyen de revenir en arrière, et regrette amèrement de m’être compromis en « soutenant » la « thèse » de Charles Enderlin… Je ne peux qu’inviter cet internaute lambda à prendre connaissance de mon texte ainsi que des commentaires laissés sur ce blog et à se faire sa propre opinion par lui-même.
3/ Puisque vous voulez faire de moi l’homme d’une thèse, je vais tâcher de l’expliciter ici en quelques mots. Concernant le fond de l’affaire Al-Dura, je pense que rien ne permet d’affirmer que l’enfant n’est pas mort : une collection de zones d’ombres et d’éléments troublants n’est pas de nature à réfuter la totalité des témoignages directs recueillis sur place à l’époque. En ce sens, la thèse défendue par Ph. K. est conspirationniste. Elle partage une identité de structure avec celles qui, s’appuyant sur les mêmes méthodes, soutiennent que Coluche, Lady Di ou Jean-Edern Hallier ont été assassinés, qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone, que la crise financière est un « complot sioniste », etc. Je pense aussi, comme le directeur de la rédaction de L’Arche, que « les éléments qui ont été diffusés […] ne permettent pas de porter un jugement définitif sur la matérialité des faits ». En d’autres termes, l’enfant a peut-être été tué par des balles israéliennes ou peut-être pas. L’enfant a peut-être été tué par des balles palestiniennes (mais alors dans quelles conditions exactes ?) ou peut-être pas. En tout état de cause, les éléments de preuve matériels dont nous disposons (contradiction entre des expertises balistiques discutables et des témoignages douteux ; perte définitive des éléments matériels originaux ; impossibilité de reconstituer la scène du drame) devraient nous inciter à une saine réserve quant à la question de la provenance des tirs.
4/ Concernant nos derniers points de controverse, voici mes réponses à Ph. K. :
a) Si le général Samia s’est rallié à la thèse selon laquelle les tirs venaient de la position palestinienne « Pita », ce n’est pas ce qu’il disait au terme de la reconstitution organisée dans le Neguev en novembre 2000. Les thèses qu’il a défendues successivement sont contradictoires.
b) Sur la fameuse « seconde » qui suit les rushes et présentée par Ph. K. comme un élément déterminant de sa présentation, j’invite tous ceux que cela intéresse à me relire. Ph. K. semble ignorer que Talal a déclaré qu’il avait des problèmes de batteries, raison pour laquelle il a interrompu son film. Par ailleurs, le fait que Talal ait déclaré que les Al-Dura avaient saigné pendant au moins 15 à 20 minutes n’invalide pas le fait que le père et son fils ont été touchés par des balles. Je ne suis pas en mesure de dire quelles traces de sang de telles blessures sont supposées laisser sur un muret ou au sol. Je ne suis pas spécialiste et n’étais pas sur place. Au demeurant, Ph. K. non plus. Talal Abu Rahma, lui, était sur place. Peut-être ses déclarations ultérieures sur la durée des événements ne correspondent-elles pas à la réalité. Or, même si c’est le cas, même si Talal a pu se tromper ou prendre sciemment des libertés avec la vérité (nous n’en savons rien), cela ne suffit pas à prouver que l’enfant et son père jouaient la comédie.
c) Sur Nahum Shahaf : ce physicien israélien pourrait être Prix Nobel, il n’en demeurerait pas moins qu’il a soutenu des thèses extrêmement contestables voire complètement farfelues sur l’assassinat d’Yitzhak Rabin, et qu’il s’est accoquiné avec un autre ingénieur du nom de Yossef Duriel, un personnage sur lequel je comprends que Ph. K. souhaite rester discret. En effet, 48 heures après la mort de Mohammed Al-Dura, Yossef Duriel envoyait une lettre à Haaretz dans laquelle il écrivait que Tsahal devait « dire que les Palestiniens ont tué l’enfant à des fins de propagande » (sic). Yossef Duriel est un personnage qui expliquait à qui voulait le croire que lors des négociations israélo-égyptiennes de Camp David, le Premier ministre Menahem Begin avait été drogué par son entourage afin de lui faire accepter plus facilement la rétrocession du Sinaï (sic). Duriel est par ailleurs, selon France 2 (cf. : http://seconddraft.org/article_pr.php?id=329), un proche de Moshe Feiglin, un extrémiste qui avait proposé de bombarder La Mecque en représailles des attentats du 11 septembre 2001 !
d) Sur les « missiles tirés par les Israéliens » que des témoins ont affirmé avoir vu : il est établi que des hélicoptères israéliens ont détruit au missile une position palestinienne voisine de Netzarim dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2000 (c’est-à-dire le soir même de la fusillade). Peut-être ces témoins ont-ils ensuite affabulé ou exagéré en mélangeant tout, les événements de l’après-midi et ceux du soir, mais le fait est qu’il y a bien eu des missiles qui ont été tirés.
e) Ph. K. écrit que « les juges » se seraient aperçus que les témoignages écrits produits par France 2 étaient en fait de « documents écrits de la propre main de Talal » (sic !). C’est faux. Non seulement, il s’agit là de la conclusion de la graphologue missionnée par Ph. K. lui-même mais en plus, rien ne permet à Ph. K. de prétendre que les juges en seraient arrivés à la même conclusion. En effet, l’arrêt de la Cour d’appel le relaxant ne remet nullement en cause les témoignages produits par Enderlin et ne fait, d’ailleurs, aucune référence à ce rapport graphologique. Il faut ajouter que, selon Charles Enderlin, lesdits témoignages ont été recueillis par un journaliste de France 2, Thierry Curtet. Enfin, je souhaiterais vivement que Ph. K. rende public ce fameux rapport graphologique. Il a un site internet pour cela. Il peut également me l’envoyer et qu’il soit assuré que je mettrai un point d’honneur à l’examiner avec toute l’attention qu’un tel document requiert.
f) Ph. K. affirme : « Au procès du 27 février 2008, M. Enderlin a maintenu que les tirs israéliens étaient intentionnels ». Je note que cette assertion entre en contradiction avec ce qu’affirme Charles Enderlin. Selon lui, il s’est contenté de déclarer qu’il ne savait pas ce que les militaires [israéliens] voyaient
en tirant dans la direction du tonneau et des Al-Dura.
g) Ph. K. écrit : « si vous vous étiez déplacé, vous sauriez que l’armée israélienne (y compris Samia) a rejoint la thèse de la mise en scène comme le prouve la lettre qu’ils ont envoyée à France 2 en septembre 2007 ». Voici la lettre en question : http://www.theaugeanstables.com/2007/09/18/french-text-of-the-israeli-armys-request-to-france2-for-the-rushes/print/
Cette lettre a été adressée par le colonel Shlomo Am-Shalom, adjoint du porte-parole de l’armée israélienne, à Charles Enderlin, le 10 septembre 2007. Le colonel Am-Shalom ne dit pas que Tsahal rejoint la thèse de la mise en scène comme tente de le faire accroire Ph. K. Il demande à Enderlin de lui communiquer la copie des rushes de France 2 – et ce onze mois après la condamnation de Ph. K. en première instance et seulement 9 jours avant l’audience de la Cour d’appel du 19 septembre 2007 – afin que son service présente ses observations sur le jugement ayant condamné Ph. K. le 19 octobre 2006. Afin que le lecteur puisse se faire une idée, voici la citation exacte de la lettre dans laquelle le colonel Am-Shalom évoque une possible « mise en scène » :
« Etant donné que nous sommes bien conscients de tentatives de mises en scène médiatisées et comme un doute s’est insinué à cet égard envers le dit reportage nous demandons les prises de vue en question afin de découvrir la vérité et de mettre un terme à cette affaire ».
Pour ma part, je ne vois pas là un ralliement franc et net de l’armée israélienne à la thèse de Ph. K.
A rudy,
Vous écrivez : « concernant le fond de l’affaire Al-Dura, je pense que rien ne permet d’affirmer que l’enfant n’est pas mort… »
Le fond de l’affaire n’est pas de « penser » que mohamed al dura n’est pas mort mais de savoir si le 30/09/2000 il s’est joué une mise en scéne au carrefour de Netzarim et si france 2 a eu raison de diffuser au 20 h en prime time ces images avec le commentaire d’enderlin que vous estimez vous même erronné .
Votre paragraphe 3 est très interessant mais hors sujet car vous oubliez une chose fondamentale dans votre théorie conspirationiste c’est que Jamal Al Dura est VIVANT .
Une expertise médicale de Jamal Al Dura par des médecins experts agréés par les 2 parties mettra facilement un terme à cette affaire.
Pourquoi ne la réclamez vous pas plutot que de polémiquer sans fin car avouer que cela permettrait de porter un jugement définitif sur la matérialité des faits. OUI ou NON ? (merci de me répondre)
Depuis 8 ans pourquoi cela n’a t il pas été fait ?
On évoque l’indécence des partisans de la mise en scéne, il me semble que l’épisode où talal filme Jamal en tenue légére afin de prouver ses blessures est d’une vulgarité sans nom. C’est du sensationalisme inutile qui ne prouve rien.
Méme chose concernant une soi disant recherche d’ADN…
Vous écrivez « contradiction entre des expertises balistiques… «
Pourriez vous avoir l’obligeance de m’indiquer l’expertise balistique qu’a ordonné france 2 qui infirme point par point celle présentée par M. Karsenty et qui a été réalisé par un expert reconnu ?
Quand Judea Pearl dénonce dans une tribune d’un grand journal nord américain comme une « escroquerie » la séquence Al dura comment se fait il qu’il n’y ai aucune réaction de la part de france 2 alors qu’ils ont affirmé haut et fort qu’ils attaqueraient devant les tribunaux toute mise en cause de leur reportage ?
Considérez vous que M. Pearl fait parti également des personnes que vous désignez comme « conspirationistes » à l’instar de Barnavi, Finkielkraut, Taguieff, Rozencsweig, Levy, Prasquier etc etc qui s’interrogent eux aussi à des degrés divers sur la réalité de ce reportage.
Plutôt que de cataloguer les gens en extremistes de droite pour certains ou en conspirationnistes pour d’autres demander à M Enderlin, puisque vous correspondez avec lui, la réalisation d’une expertise neutre et impartiale qui comprendra notamment l’expertise médicale de Jamal Al Dura.
Vous en ferez plus pour l’eclosion de la vérité sur ce dossier que de discourir inutilement sur une soi disant conspiration.
Salutations
@ andré :
1/ Sur la question de l’expertise médicale de Jamal Al Dura « par des médecins experts agréés par les 2 parties » ?
Personnellement, je n’ai rien contre le fait que Jamal Al-Dura soit soumis à un tel examen médical. Il me semble d’ailleurs qu’il est d’accord. Cependant, le fond de ma pensée, c’est que cette commission d’enquête indépendante ne servira à rien. A la rigueur, elle pourra prouver par l’ADN qu’il y a un lien de filiation entre l’enfant enterré et Jamal Al Dura. Mais il y aura toujours des gens pour dire que l’enfant en question est un frère de Mohammed Al-Dura, ou encore pour dire que l’enfant que l’on voit sur les images de France 2 n’est, de toutes façons, pas Mohammed Al Dura mais un autre enfant, qui joue la comédie. En tout état de cause, cette commission d’enquête ne pourra jamais prouver la provenance des tirs qui ont touché mortellement l’enfant. Donc ma réponse est non : ces expertises ne permettront pas de porter un jugement définitif sur la matérialité des faits. Je veux bien prendre date. Nous verrons dans les semaines, les mois, les années qui viennent, si cette commission aura contribué à dissiper les doutes pesant sur cette affaire.
2/ Sur la question de l’expertise balistique, vous m’écrivez : « Pourriez vous avoir l’obligeance de m’indiquer l’expertise balistique qu’a ordonné france 2 qui infirme point par point celle présentée par M. Karsenty et qui a été réalisé par un expert reconnu ? »
J’ai écrit qu’il y avait « contradiction entre des expertises balistiques discutables et des témoignages douteux », c’est-à-dire entre des expertises balistiques discutables d’une part, et des témoignages douteux d’autre part. Je n’ai pas voulu dire que des expertises balistiques différentes avaient été contradictoires. Ce que j’ai voulu dire, c’est que les expertises balistiques (celles réalisées lors de la reconstitution supervisée par le général Samia et celles réalisés par les étudiants de Gabriel Weimann, de l’Université de Haïfa) concluent que les balles n’ont pas pu venir de la position israélienne et que, parallèlement à cela, des témoignages nombreux (ceux de Palestiniens présents sur place) disent que les balles venaient du fortin israélien.
J’ai qualifié ces témoignages de « douteux » parce qu’effectivement, on peut légitimement s’interroger – comme je l’ai fait – sur les atermoiements de Talal Abu Rahmah et sur certaines outrances contenues dans les témoignages recueillis par ailleurs.
J’ai qualifié les expertises balistiques de « discutables » car elles ont été réalisées dans le cadre d’une reconstitution dénuée de garanties d’indépendance pour ce qui est de celle de Samia. Idem pour ce qui est de l’enquête de Weimann (Enderlin et France 2 n’ayant pas été contactés). Mais surtout, ces deux expertises balistiques ont été réalisées après que tous les éléments matériels (le carrefour de Netzarim, le muret, le baril en béton, etc.) aient disparu puisque tout a été rasé par l’armée israélienne une semaine après la fusillade. De sorte qu’elles n’ont pas un degré de fiabilité comparable aux expertises balistiques pratiquées habituellement, c’est-à-dire, dans le cadre d’enquêtes judiciaires, sur les lieux même du crime. Quant à l’expertise balistique de Jean-Claude Schlinger, commanditée par Ph. Karsenty, elle a été réalisée depuis Paris, à partir des documents vidéo de l’événement. L’analyse des angles de tirs, par exemple, ne s’est faite qu’à partir des plans des lieux. Ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas en tenir compte, évidemment. Mais la fiabilité de toutes ces expertises est loin d’être absolue.
J’ajoute que Charles Enderlin a demandé à l’armée israélienne, dès le lendemain de la diffusion du reportage, l’autorisation de filmer l’angle de tir depuis le fortin israélien de Netzarim. Il a également demandé à interviewer les soldats qui s’y trouvaient. Ses demandes ont été rejetées.
3/ Vous écrivez : « Quand Judea Pearl [le père de Daniel Pearl] dénonce dans une tribune d’un grand journal nord américain comme une « escroquerie » la séquence Al dura comment se fait il qu’il n’y ai aucune réaction de la part de france 2 alors qu’ils ont affirmé haut et fort qu’ils attaqueraient devant les tribunaux toute mise en cause de leur reportage ? »
Je n’en ai aucune idée. Je ne suis pas l’avocat de France 2. L’explication qui me vient le plus spontanément à l’esprit, c’est qu’ils n’ont pas été informés de la publication de cette tribune ou encore qu’ils n’ont pas voulu s’en prendre au père de Daniel Pearl en raison du symbole qu’il peut représenter (contrairement à Karsenty).
4/ Vous écrivez : « Considérez vous que M. Pearl fait parti également des personnes que vous désignez comme « conspirationistes » à l’instar de Barnavi, Finkielkraut, Taguieff, Rozencsweig, Levy, Prasquier etc etc qui s’interrogent eux aussi à des degrés divers sur la réalité de ce reportage ».
D’abord, il me semble avoir toujours qualifié de « conspirationnistes » les discours, les récits et les thèses. Mon but n’est pas, n’a jamais été, de stigmatiser des individus. Bien que je sois en désaccord avec eux, j’ai le plus grand respect pour des personnes comme Barnavi, Finkielkraut ou Taguieff. Je m’en suis expliqué personnellement avec Taguieff, dont vous n’ignorez pas qu’il a consacré une partie non négligeable de son œuvre à la question du conspirationnisme. Taguieff, malgré nos désaccords, dit des choses très pertinentes sur cette affaire, en particulier sur la réactivation de l’accusation antijuive de crime rituel. J’en parle d’ailleurs dans mon texte. J’ajouterais que Taguieff pose des questions et qu’il n’est jamais allé jusqu’à affirmer péremptoirement, comme Karsenty, que l’enfant n’était pas mort. Quant à Finkielkraut, je sais qu’il a évolué sur cette affaire à la suite du jugement relaxant Karsenty. En 2005, sur RCJ, il n’allait pas si loin même si une partie de ses propos montrent qu’il était déjà intoxiqué par la thèse de la Mena dont, pourtant, il se faisait fort de se démarquer (par exemple en relayant ce mensonge selon lequel Talal était membre de l’OLP). Mais surtout, Finkielkraut tenait des propos avec lesquels je suis en parfait accord. Voici la source : http://www.debriefing.org/0516.html
Le passage en question commence par « La modernité, ce qui la caractérise, (…) » et finit par « nous en deviendrions les protagonistes ? Non ».
5/ Vous écrivez : « Tous les rapports circonstanciés évoque une durée de 30 à 45 minutes de tirs sur les al dura. Pourquoi écrivez vous « quelques secondes » ? De quel élément objectif disposez vous pour affirmer cela ? ». Puis : « la réalité est que le 30/09/2000 il a été présenté un reportage sur lequel on a affirmé que des soldats israéliens avaient pris pour cible un enfant et son père et ceci pendant 45 minutes (rapport circonstancié du cameraman) ».
Ma réponse : les témoignages rapportent que la fusillade entre Israéliens et Palestiniens a duré 45 minutes et, à ma connaissance, l’armée israélienne n’a jamais démenti que la fusillade avait bien eu lieu ni qu’elle avait duré 45 minutes. Talal Abu Rahmah a déclaré que les Israéliens s’étaient acharnés sur le gosse pendant 45 minutes. Je pense que cette affirmation est, à tout le moins, erronée et, au pire, fallacieuse. D’ailleurs, Talal s’est rétracté par la suite. Et dans le reportage d’Enderlin diffusé le 30/09/2000, il n’est dit à aucun moment que les soldats israéliens avaient pris pour cible pendant 45 minutes le père et son fils. Dès lors, si ce sont bien des tirs israéliens qui ont touché mortellement Mohammed Al Dura et blessé son père, j’imagine difficilement que ces tirs ai
ent duré 45 minutes, exclusivement dans cette direction. Vous me demandez des éléments objectifs : les éléments objectifs sont le nombre d’impacts de balles visibles dans le muret de parpaings derrière les Al-Dura. L’hypothèse qui me paraît la plus vraisemblable, si l’on retient le scénario des tirs israéliens, est que un ou des soldats israéliens ont cru qu’un tireur palestinien était en train de se cacher derrière le baril de ciment et ont donc tiré dans cette direction afin de le mettre hors d’état de nuire. Je vous rappelle également que, ce même jour, au carrefour de Netzarim, un policier palestinien (était-il armé ou pas, je l’ignore) a été abattu et qu’un ambulancier palestinien a également perdu la vie, « victime collatérale » de la fusillade. Ni vous ni moi ni Karsenty n’étions présents sur les lieux et j’imagine que dans une telle fusillade, c’est la plus grande confusion qui règne. Enderlin, comme d’autres journalistes, ont eu l’occasion, au cours de leur carrière, de se confronter au terrain et de couvrir de telles scènes. Cela ne lui confère aucune infaillibilité, c’est certain. Mais il me paraît sage de prendre en considération son avis plutôt que de le tenir immédiatement en suspicion.
6/ Vous écrivez : « Serions nous d’accord sur un point : le 30/09/2000 Enderlin et France 2 n’auraient pas dû mettre cette vidéo avec ce reportage en prime time du journal de 20 heures ? »
Je pense qu’a posteriori, Enderlin doit lui-même se dire qu’il aurait dû utiliser une autre expression que celle de « pris pour cible » et n’aurait pas du dire « Mohammed est mort ». tout cela donnait l’impression que l’armée israélienne avait délibérément tué l’enfant. Par ailleurs, je doute que ce reportage ait enrichi en quoi que ce soit notre information sur la situation au Proche-Orient. Cependant, à la décharge d’Enderlin cette fois-ci, je pense que, dans le contexte de l’époque, il était absolument impossible de prévoir ce qui allait se passer par la suite (la Seconde intifada), de mesurer les proportions qu’allaient prendre cette affaire ou encore le succès que cette image allait rencontrer.
J’espère avoir répondu à toutes vos interrogations.
Salutations.
A rudy,
Je tenais à vous remercier de 2 choses :
des réponses que vous m’apportez et de l’absence d’invective à l’intérieur de celles ci.
Cela change des procés d’appartenance à une mouvance d’extreme droite que vous font systématiquement les défenseurs de M. Enderlin.
Vous répondez par la négative concernant la matéralité des faits à la suite de l’expertise médicale.
J’avoue ne pas comprendre votre raisonnement.
Pourquoi affirmez vous qu’elle ne servira à rien ?
J’exerce une profession médicale je me permets de vous dire que si Jamal Al Dura a bien reçu 8 à 9 balles à haute vélocité provenant d’un fusil mitrailleur M16, ainsi que nous l’a décrit M Enderlin, une expertise médicale, réalisé bien entendu en présence de l’interessé, le démontrera rapidement .
Si ces faits sont confirmés nous devrons présenter nos excuses à France 2, à M . Enderlin ainsi qu’à son caméraman.
A l’inverse, si celle ci conclu que le pére ne présente pas ce type de blessures cela signifiera que le 30/09/2000 il y a bien eu une mise en scéne.
C’est pourtant simple.
Nul besoin de deterrer de corps pour effectuer un test adn.
Vous précisez que M. Al Dura n’est pas opposé à cette démarche.
Les journalistes de la Mena y sont favorables également.
Qu’attend france 2 et Enderlin pour la mettre en place ?
Je ne reviendrais pas sur le reste de votre texte sauf sur 2 points
Vous écrivez : « Il a également demandé à interviewer les soldats qui s’y trouvaient. Ses demandes ont été rejetées.
C’est étonnant car Mme Schapira dans son reportage interviewe un soldat présent dans le fortin apparemment sans aucune restriction.
Confirmez vous votre propos ?
D’autre part vous écrivez : « qu’un ambulancier palestinien a également perdu la vie, « victime collatérale » de la fusillade. »
Là encore quelles sont les sources qui vous permet d’affirmer cela ?
Pour ma part je vous soumets cet extrait d’interview concernant cette victime « collatérale ».
La Ména : L’Autorité Palestinienne a pourtant affirmé que le conducteur d’une ambulance aurait été abattu par les snipers israéliens en essayant d’évacuer Mohamad et son père. Cet épisode de l’affaire avait également fait grand bruit, accentuant l’image de méchanceté des soldats israéliens, qui tirent sur les enfants et sur ceux qui viennent les secourir !
Shahaf : Pourtant, il n’a jamais été diffusé d’images de cette ambulance, pas plus que de son conducteur ! Lorsque j’ai interrogé le cameraman de FR2, Talal Abou Rahma, il m’a expliqué les choses par ce que le chauffeur de l’ambulance mystérieuse aurait été tué bien avant d’arriver sur place – j’ai enregistré son témoignage, bien entendu -. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’ambulance dans l’imposture A-Dura. Comment un ambulancier aurait-il pu être abattu au carrefour de Netzarim s’il ne s’est pas rendu à ce carrefour. Ca tiendrait de la magie, n’est-ce pas ?
Salutations sincères.
@ andré :
1/ Oui, effectivement, je pense qu’une expertise médicale ne dissipera pas les doutes sur l’authenticité des images de Talal Abu Rahmah car si des médecins indépendants devaient confirmer que Jamal Al-Dura a bien reçu les blessures qu’il prétend avoir reçu (et qui sont consignées dans son dossier médical jordanien), je ne crois pas que cela suffira à désarmer les tenants de la thèse de la mise en scène qui pourront toujours soutenir que des tireurs palestiniens ont tué l’enfant avec la complicité du père (avec l’idée sous-jacente qu’après tout, les Palestiniens ont déjà prouvé à maintes reprises qu’ils étaient vraiment prêts à tout puisqu’ils envoient leurs enfants en première ligne, s’en servent comme de boucliers humains et se réjouissent lorsque leur progéniture meurt en martyr) ou à son insu. Mais si c’est à son insu (quel père accepterait de recevoir une dizaine de balles dans le corps et de voir tuer son fils dans ses bras ?), il faut alors expliquer pour quelle raison Jamal Al-Dura n’a pas, depuis, révélé la vérité ou n’a pas été simplement éliminé par les Palestiniens qui ont tué son fils. Il faut également expliquer quel aurait été l’intérêt de ces derniers d’épargner le père ?
Si cette expertise devait conclure, au contraire, que les blessures de Jamal Al-Dura remontent à 1993 (date à laquelle il avait été opéré à la main par un médecin israélien, le Dr Yehuda David) et qu’il n’a pas été blessé en 2000, alors cela signifierait, en effet, qu’il y a eu mise en scène, c’est évident. Mais alors il faudrait vraiment que Jamal Al-Dura soit complètement inconscient pour accepter de se plier à un tel examen médical…
2/ Vous me demandez ce qu’attend France 2 pour mettre en place une telle commission d’enquête ? Vous n’ignorez pas qu’un groupe de travail d’experts indépendants présidé par Patrick Gaubert (LICRA) doit prochainement être mis en place. Cette initiative a été récemment acceptée par France 2 sur proposition de Richard Prasquier (CRIF). Il me semble qu’il reviendra à ce groupe de travail de procéder à ce type d’expertises (ADN sur le corps de l’enfant ; examen médical sur le père). Cela étant, j’ignorais qu’il n’était pas besoin d’exhumer un corps pour procéder à des tests ADN. Comment pourrait-on s’y prendre différemment ?
3/ Enderlin déclare depuis le début qu’il a demandé à interviewer les soldats dès le lendemain et que les autorités israéliennes (pour des raisons qui leur sont propres) ont refusé. Je ne vois aucune raison de mettre en doute sa parole sur ce point. Effectivement, Esther Schapira interviewe des soldats israéliens présents dans le fortin de Netzarim. Elle les appelle Ariel, Alexei et Idan, des prénoms hébraïques. Je ne crois pas qu’elle précise qu’il s’agit de pseudonymes. Or, selon Enderlin, les soldats qui se trouvaient dans la position israélienne ce jour-là était des Druzes et il serait donc très peu vraisemblable qu’ils portent des prénoms hébraïques. Par ailleurs, Tsahal a fait un rapport sur les événements de Netzarim. Je ne parle pas de l’enquête du général Yom Tov Samia ; le rapport dont je parle a été classé secret défense pour dix ans. Je n’en sais pas davantage.
4/ Sur la mort d’un ambulancier palestinien ce jour-là : selon Human Rights Watch (http://www.hrw.org/reports/2000/israel/isrlo00-02.htm) qui a envoyé un enquêteur sur place dès le 10 octobre 2000, l’ambulancier s’appelait Bassam Fayez Salim al-Bilbaysi. Parce qu’il n’existe aucune image filmée de cet ambulancier, Nahum Shahaf remet en cause la réalité de cette mort. Mais évidemment, Shahaf n’a pas le début d’un commencement de preuve que Bassam al-Bilbaysi soit toujours en vie. Ses allégations sont gratuites.
Bien à vous.
A Rudy,
Je suis satisfait car malgrè tout vous arrivez finalement à ma conclusion :
« Si cette expertise devait conclure qu’il n’a pas été blessé en 2000, alors cela signifierait, en effet, qu’il y a eu mise en scène, c’est évident. »
Vous écrivez : »Je ne crois pas que cela suffira à désarmer les tenants de la thèse de la mise en scène. »
Pour ma part comme je vous l’ai écrit pour moi cela suffira et je vous soumets un extrait d’article de M Juffa à ce sujet :
« Car, si les cicatrices de Jamal proviennent de blessures infligées par des balles, en septembre 2000, il ne resterait plus qu’à la Ména et à un certain nombre d’individus « habités par la haine de Charles Enderlin » de présenter leurs excuses et de poser définitivement leurs plumes. http://www.menapress.com/article.php?sid=2202
Il me semble que c’est un engagement clair et précis. Non ?
D’où ma reflexion que vous avez mal interprété ou que j’ai mal exprimé : point besoin de deterrer de corps, point besoin d’analyse ADN en ce qui me concerne cette expertise médicale, si elle est réalisé dans les régles de l’art, est suffisante.
(bien entendu qu’il faut exhumer un corps pour faire un test ADN…)
Par contre, est cela est très interessant, vous poursuivez par cette phrase :
« Mais alors il faudrait vraiment que Jamal Al-Dura soit complètement inconscient pour accepter de se plier à un tel examen médical… «
Si nous n’obtenons pas rapidement cette expertise médicale de Jamal Al Dura, (qui vous en conviendrez ne présente pas, à priori, de difficultés insurmontables, pour mémoire Talal a pu très rapidement filmé Jamal dévétu pour montrer ces cicatrices dés que Mme Chabot lui a demandé) pourriez vous me dire quelle conclusion vous en tireriez ?
Considéreriez vous un refus ou une fin de non recevoir comme suspect ?
Paragraphe 3 dans le reportage de Schapira le visage des soldats interviewés est masqué et elle utilise des pseudonymes.
Votre paragraphe 4 est également fort interessant et mérite pour ma part de m’y attarder car n’étant pas un spécialiste de la conspiration j’aimerais sincérement comprendre et je le dis sans malice votre maniére de déterminer qu’une thése devient conspirationiste.
Tout d’abord relisez la question de la MENA et la réponse de Shahaf.
A aucun moment Il ne remet en cause la réalité de la mort de cet ambulancier.
Il dit qu’ il n’y a pas eu D’ AMBULANCIER TUE au CARREFOUR NETZARIM LORS D UNE TENTATIVE D »EVACUATION. Ce n’est pas la même chose.
Il précise même que selon talal cet ambulancier aurait été tué avant d’arriver sur place et il indique qu’il posséde un enregistrement de son témoignage.
Vous appuyez votre discours par ce rapport d’Human right, qu’au demeurant je connaissais , et vous concluez que les propos de shahaf ne sont que des allégations gratuites. Question avez vous entendu l’enregistrement que Shahaf posséde ?
» Al-Bilbaysi, 48, was just rising from the front passenger seat, intending to open the side ambulance door, when he was struck and killed by a bullet to his left side that entered the heart. Al-Khalil told Human Rights Watch that he knew from the massive « explosion of blood that his friend was already dead. «
En quoi ce témoignage oral est une preuve irréfutable et font que la version de Shahaf devient des allégations gratuites ?
Idem pour l’article de J paul Mari du 12/10/2000 dont je vous soumet un extrait qui est d’ailleurs toujours en ligne sur le nouvel obs :
« Dans le véhicule, linfirmier Abou Nadji voit son chauffeur Bassam el-Bilbaissi seffondrer sur le volant, tué dune balle venue du fort. Talal ne peut rien faire sinon filmer cette mort qui sannonce: «Jai entendu une déflagration, suivie dune grêle de balles. Puis un nuage de poussière a envahi le coin. Quand il est retombé, jai vu le gosse allongé, mort, et son père, assis, inconscient, dont le corps blessé se balançait étrangement.» Il faudra longtemps avant quune ambulance puisse enfin venir les chercher. «On les a visés, directement, pendant au moins trente-cinq minutes. Ils sont restés quarante-cinq minutes en tout, parfaitement visibles, serrés lun contre lautre, derrière ce baril. Et moi, trois quarts dheure de plus coincé derrière mon minibus!»
Comme vous le constatez dans la même phrase il est écrit que
Bassam el-Bilbaissi a été tué et que pendant 35 minutes Jamal et son fils ont été visés directement.
Vous même vous écrivez que cette version de 35 minutes de tirs est fallacieuse par contre il n’y aurait aucun doute sur le fait que cet ambulancier ait été tué ?
Pourquoi ?
Et si j’exprime ce doute à travers les éléments fournis par Shahaf ma thése devient conspirationiste ? encore pourquoi ?
Merci par avance de vos réponses.
Salutations toujours sincères.
@ andré :
1/ « Considéreriez-vous un refus [de J. Al-Dura de subir un examen médical] ou une fin de non recevoir comme suspect ? »
Oui, ce serait incompréhensible étant donné qu’il a d’ores et déjà donné son accord pour subir un tel examen médical.
Toutefois, je m’interroge sur les limites inhérentes à un examen de ce genre huit ans après les faits. En effet, cette expertise médicale sera-t-elle en mesure d’établir avec certitude que Jamal Al-Dura a été blessé par balles en septembre 2000 ? Pourra-t-elle déterminer, sans aucune réserve, que les soins qu’il a reçu en 2000 étaient liés, indiscutablement, à des blessures par balles reçues en 2000 et non à des blessures antérieures ? N’ayant aucune compétence en matière médicale, je suis incapable de répondre à ces questions. Et il me paraît clair que si les conclusions de cette expertise devaient laisser planer un doute sur l’origine des blessures de Jamal Al-Dura, les tenants de la thèse de la mise en scène – comme Stéphane Juffa – ne désarmeront pas.
2/ Je n’ai pas la copie du documentaire d’Esther Schapira. Précise-t-elle explicitement dans son film qu’elle a utilisé des pseudonymes pour présenter les soldats israéliens qu’elle a interviewé ?
3/ Je ne suis pas un « spécialiste » ès conspirationnisme. Il n’existe pas encore de diplôme homologué en la matière (!). J’ai juste lu sur le sujet et cela est à la portée de tous. J’ai en particulier lu tout ce que vous pourrez trouver ici :
http://www.conspiracywatch.info/index.php?action=article&numero=1
Il ressort très clairement des comparaisons que je peux faire avec d’autres affaires que la manière dont tous ces discours s’articulent est identique. Tout commence, à chaque fois, par la conjugaison de la question « à qui profite le crime ? », censée révéler la clé de l’affaire, et de la mise en exergue d’un élément troublant et a priori incohérent (une image, un témoignage) : c’est par là que s’insinue le démon du soupçon. On raisonne alors en abolissant le hasard (avec l’idée qu’aucune coïncidence ne peut être fortuite) et la complexité du réel (l’idée que tous les témoignages par exemple devraient dire exactement la même chose). Finalement, par glissements successifs, une conclusion s’impose : « la vérité est ailleurs », « on nous cache la vérité », bref, « il y a eu complot ». On relève les atermoiements des auteurs de la « thèse officielle » accusés de vouloir dissimuler la vérité. On inverse enfin la charge de la preuve : c’est aux partisans de la « version officielle » (qui n’est plus qu’une version parmi d’autres) de prouver ce qu’ils avancent. Il est rare cependant que ceux qui remettent en cause la « version officielle » se risquent à formuler clairement et dans le détail la manière dont le complot a pu se réaliser. Souvent, ils hésitent entre plusieurs thèses et se contentent de faisceaux d’indices qu’ils présentent, à tort, comme des « preuves ». Ils écartent, escamotent ou minimisent les éléments qui les dérangent et exagèrent d’autres aspects en n’hésitant pas à colporter des intox (comme celle selon laquelle Jamal Al-Dura serait un ancien trafiquant de drogue ou celle selon laquelle Talal Abu Rahmeh serait membre du Fatah). En définitive, ils n’apportent jamais aucune preuve de l’existence d’une conspiration. Voilà comment on « reconnaît », selon moi, une thèse conspirationniste. Pour l’affaire Al-Dura, vous remarquerez que même Daniel Leconte et Denis Jeambar, qui sont par ailleurs très sévères à l’égard d’Enderlin et plutôt en empathie avec Luc Rosenzweig, ne se sont pas risqués à affirmer qu’il y avait eu « mise en scène ».
4/ Sur les propos de Shahaf sur l’ambulancier, je ne suis pas d’accord avec votre appréciation. Je vous renvoie à son interview par la Mena (source : http://www.guysen.com/mena.php?sid=347). Shahaf suggère très pesamment que la mort de l’ambulancier est un mensonge, au seul motif qu’« il n’a jamais été diffusé d’images de cette ambulance ». Il parle également du « chauffeur de l’ambulance mystérieuse ». D’ailleurs, lorsque la Mena lui répond (feignant la surprise) : « Pas de Mohamad A-Dura, pas de blessés, pas d’ambulancier, je crains avoir des difficultés à vous suivre ? », Shahaf rétorque : « Il n’y a pas d’affaire A-Dura, il s’agit d’une imposture, lamentablement reprise par des journalistes occidentaux peu scrupuleux et exploitée jusqu’à la corde par les medias arabes et par tout ce qu’ils comptent de partisans ».
De même, Amnon Lord veille bien à prendre ses distances avec les témoignages rapportant la mort de l’ambulancier : « on a prétendu qu’il [l’ambulancier] avait été tué par un tir de Tsahal. Pourtant, il n’y a aucune prise de vue de cet événement dramatique. Quelque vingt cameramen de télévision étaient en cet endroit, et aucun d’eux n’a filmé l’événement, alors que la scène montrant la mort d’Al-Dura était filmée par Abu-Rahma et un autre caméraman […]. On a rapporté qu’il a été tué alors qu’il sortait de son ambulance pour porter secours à l’enfant » (source : http://www.debriefing.org/0136.html).
Voici l’extrait de l’échange entre Nahum Shahaf et Talal Abu Rahmeh évoquant la mort de l’ambulancier :
Shahaf: « Why didn’t you film the ambulance driver at the time of the rescue? »
Abu-Rahma: « Because the driver was killed before he arrived. »
Shahaf: « How do you know this? »
Abu-Rahma: « Because he didn’t arrive. »
Shahaf: « Where was he killed? »
Abu-Rahma: « I don’t know. I didn’t see. I don’t know. »
En français :
Shahaf : « Pourquoi n’avez-vous pas filmé le conducteur de l’ambulance au moment [de la tentative de] sauvetage ? »
Abu-Rahma : « Parce que le conducteur a été tué avant d’arriver. »
Shahaf : « Comment le savez-vous ? »
Abu-Rahma : « Parce qu’il n’est pas arrivé. »
Shahaf : « Où a-t-il été tué ? »
Abu-Rahma : « Je ne sais pas. Je n’ai pas vu. Je ne sais pas. »
5/ Pourquoi les allégations de Shahaf mettant en doute la mort de l’ambulancier sont-elles « gratuites » ? Tout simplement parce que Shahaf ne nous apporte aucun élément concret permettant de soutenir que Bassam el-Bilbaissi (dont la mort a sans nul doute été répertoriée), n’a pas été tué. Tant que Nahum Shahaf, Amnon Lord ou qui que ce soit d’autre ne nous apportent pas la preuve que Bassam el-Bilbaissi travaille toujours comme ambulancier à Gaza, que ses obsèques n’ont jamais eu lieu ou qu’il n’existe pas de sépulture à ce nom, je ne vois pas comment on peut considérer autrement que comme « gratuites » leurs affirmations. Par ailleurs, les déclarations de Talal Abu-Rahma sur ce sujet ne sont pas de nature à remettre en cause un fait établi tel que la mort de cet ambulancier. Considérer que ce fait n’est pas plus crédible que les déclarations de Shahaf, c’est introduire une symétrie factice qui procède de l’inversion de la charge de la preuve dont je parlais tout à l’heure et qui fait qu’une fois le démon du soupçon introduit, toutes les thèses se valent, tout devient contestable. Le témoignage d’un journaliste présent sur les lieux n’a alors pas plus de fiabilité que celle du premier venu. Voilà le problème avec le discours conspirationniste.
6/ J’avoue ne toujours pas comprendre comment vous pouvez considérer Nahum Shahaf comme digne de foi dès lors que vous ne pouvez ignorer quelles sont les thèses qu’il a défendu par le passé concernant l’assassinat de Y. Rabin.
Barry Chamish (autre grande conspirationniste devant l’éternel) relate quelques aspects de cette affaire :
http://www.yitchakrabin.com/Barry%20Chamish/article_archive/2004/sep_04.html
Beaucoup plus fiable, Nicolas
Zomersztajn a consacré un article à l’affaire Al-Dura dans lequel il évoque le « cas » Nahum Shahaf :
http://www.cclj.be/regards/web/gd_analyses_view.asp?id=18
Bien à vous.
Rudy, je suis l’internaute de passage que vous évoquez dans votre commentaire du 8 novembre, 1h29. De passage largement après la bataille, mais je ne peux m’empêcher de laisser un mot pour rendre hommage à votre infinie patience.
Face à de tels dialogues de sourd (je ne vise évidemment pas la totalité des personnes ayant pris part à la discussion), je crois que j’aurais pété un plomb!
Ces messieurs Karsenty et Huber sont impressionants de mauvaise foi, d’aveuglement et même, plus inquiétant, de vanité.
Je ne perdrai pas mon temps à contredire l’hôte de ces lieux, des gens plus qualifiés que moi s’y sont vainement épuisés.
Je me contenterai de préciser qu’à une récente conérence de Philippe Karsenty, dont la publicité avait été faite au moins sur Internet, nous étions une centaine. Personne n’a été contraint de venir y assister, et personne non plus n’en a été empêché. A un moment, ayant fait sa démonstration, Philippe Karsenty a demandé si quelqu’un dans la salle doutait encore qu’il s’agisse d’une mise en scène et que l’enfant n’est pas mort à la fin des fameuses 55 mn. Il a insisté pour que celui qui aurait le moindre doute n’ait pas honte de lever le doigt, qu’il ne lui arriverait rien. Effectivement aucun commando ne se tenait prêt, toutes armes chargées, à tirer à vue sur l’impétrant. Eh bien, sur les quelque cent personnes que nous étions, personne n’a levé le doigt. C’est tout.
A rudy
Vous écriviez : « Pour ma part, je ne vois pas là un ralliement franc et net de l’armée israélienne à la thèse de Ph. K. »
Depuis hier vous en conviendrez cette constation devient erronnée.
A suivre…
Cordialement