Le gouvernement grec d’union nationale de Lucas Papadémos a prêté serment cet après-midi. Pour la première fois depuis la fin de la dictature des colonels en 1974, l’extrême droite participe au pouvoir exécutif, aux côtés des socialistes et des conservateurs. Elle est représentée par deux députés du LAOS, une formation en quête de respectabilité mais qui fera difficilement oublier ses multiples dérapages racistes, sur fond de théorie du "complot juif".
Nommé secrétaire d’Etat au développement et à la Marine marchande, Adonis Georgiadis appartient au LAOS (littéralement : « Alerte orthodoxe populaire », dont l’acronyme signifie « peuple » en grec). C’est un acteur particulièrement controversé de la vie politique grec. En 2006, il a édité un ouvrage de l’intellectuel néo-nazi Konstantinos Plevris intitulé Juifs: l’entière vérité, un texte faisant l’apologie d’Adolf Hitler et appelant à l’extermination des Juifs. Georgiadis s’est également illustré à la télévision grecque en novembre 2009 pour avoir accusé Georges Papandréou d’avoir « vendu la Grèce à la communauté juive », ajoutant que « le peuple juif, en contrôlant le système bancaire mondial, peut l’utiliser comme une arme pour faire chanter et contrôler les pays étrangers, comme la Grèce ». Georgiadis a également reproché publiquement à la gauche de son pays d’avoir « remis la Grèce entre les mains des musulmans et autres déchets comme ça » (sic).
Le président du LAOS, le député Georges Karatzaféris, est lui aussi un personnage haut en couleur. Ce « Le Pen grec » est à l’origine de plusieurs dérapages conspirationnistes antisémites comme le révèle aujourd’hui Ynetnews. Après les attentats du 11 septembre 2001, il avait demandé devant le Parlement hellénique « pour quelle raison les Juifs avaient tous été avertis qu’ils ne devaient pas venir travailler ce jour-là (au World Trade Center – NDLR) » (à propos de cette intox, lire : Le mythe des 4000 Juifs absents du World Trade Center). Lors d’un débat télévisé avec l’ambassadeur d’Israël en Grèce, Karatzaféris avait également tenu des propos aux relents clairement négationnistes (« Parlons un peu de toutes ces légendes sur Auschwitz et Dachau ») et en 2002, il avait interpellé le Premier ministre social-démocrate Kóstas Simítis en lui demandant s’il était vrai que sa fille avait secrètement épousé un Juif…
Dans une interview de janvier 2010, reproduite sur son site, le leader du LAOS citait le passage d’un texte du compositeur Mikis Theodorakis évoquant une « conspiration » contre la Grèce fomentée par des personnes « à la fois puissantes et dangereuses » tapies secrètement dans les arcanes de « l’éducation, des médias et de la politique étrangère » du pays. Bien que n’étant pas du même bord politique, Karatzaféris disait partager la vision de Theodorakis selon laquelle « l’ennemi est à l’intérieur des murs, pas à l’extérieur ». Il présentait le compositeur grec comme « peut-être le plus grand artiste de notre temps ».
http://www.noemiegrynberg.com/pages/communaute/la-grece-aujourd-hui-un-antisemitisme-enracine.html « Aujourd’hui, la Grèce reste un pays très ouvertement antisémite, aboutissement de plusieurs milliers d’années d’histoire conflictuelle . Sur les 50.000 Juifs vivant en Grèce avant la Seconde Guerre Mondiale, principalement à Salonique, 86% ont été assassinés par les nazis. Mais cette extermination, à peine évoquée dans les livres de classe, reste largement tabou dans le pays. » » le rôle de l’église pèse considérablement. Aujourd’hui encore, l’Église orthodoxe, très largement majoritaire en Grèce, continue dans sa liturgie d’insister sur le caractère «déicide» des Juifs, «peuple impie et illégitime» – une conception pourtant abandonnée par l’Église catholique . De plus, l’Église orthodoxe pratique toujours à travers tout le pays, le rituel de la mise à mort de Judas (surnommé par la foule «le Juif ») au moment de Pâques. » « En Grèce, il n’existe pas non plus de conformité avec la Directive de l’Union européenne relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes, sans distinction de race ou d’origine ethnique. » »Après le 11 septembre 2001, on peut lire dans la presse grecque les accusations folles d’une complicité juive ou israélienne dans le complot pour attaquer l’Amérique. En pleine seconde Intifada, les journaux évoquent régulièrement le «génocide des Palestiniens», l’«Holocauste en Palestine» et les «bêtes humanoïdes israéliennes» selon leur propre terminologie. » »En avril 2002, l’organe de la gauche progouvernementale de Grèce publie la caricature d’un soldat nazi portant une étoile de David. Ce soldat menace un Arabe affublé de l’uniforme rayé des prisonniers de camps de concentration. » « Il règne en Grèce une atmosphère d’«antisémitisme populaire», primaire et vulgaire : une grande partie du public grec adhère aux thèses du complot de la domination mondiale des Juifs et l’église orthodoxe continue à inclure des références anti-juives dans le rituel liturgique du Vendredi saint. » La Grèce fait-elle réellement partie de l’Europe? Ou bien se coule-t-elle dans le moule du processus de garaudisation rampante du politiquement correct?
http://www.noemiegrynberg.com/pages/communaute/la-grece-aujourd-hui-un-antisemitisme-enracine.html
« Aujourd’hui, la Grèce reste un pays très ouvertement antisémite, aboutissement de plusieurs milliers d’années d’histoire conflictuelle .
Sur les 50.000 Juifs vivant en Grèce avant la Seconde Guerre Mondiale, principalement à Salonique, 86% ont été assassinés par les nazis. Mais cette extermination, à peine évoquée dans les livres de classe, reste largement tabou dans le pays. »
» le rôle de l’église pèse considérablement. Aujourd’hui encore, l’Église orthodoxe, très largement majoritaire en Grèce, continue dans sa liturgie d’insister sur le caractère «déicide» des Juifs, «peuple impie et illégitime» – une conception pourtant abandonnée par l’Église catholique . De plus, l’Église orthodoxe pratique toujours à travers tout le pays, le rituel de la mise à mort de Judas (surnommé par la foule «le Juif ») au moment de Pâques. » « En Grèce, il n’existe pas non plus de conformité avec la Directive de l’Union européenne relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes, sans distinction de race ou d’origine ethnique. » »Après le 11 septembre 2001, on peut lire dans la presse grecque les accusations folles d’une complicité juive ou israélienne dans le complot pour attaquer l’Amérique.
En pleine seconde Intifada, les journaux évoquent régulièrement le «génocide des Palestiniens», l’«Holocauste en Palestine» et les «bêtes humanoïdes israéliennes» selon leur propre terminologie. » »En avril 2002, l’organe de la gauche progouvernementale de Grèce publie la caricature d’un soldat nazi portant une étoile de David. Ce soldat menace un Arabe affublé de l’uniforme rayé des prisonniers de camps de concentration. »
« Il règne en Grèce une atmosphère d’«antisémitisme populaire», primaire et vulgaire : une grande partie du public grec adhère aux thèses du complot de la domination mondiale des Juifs et l’église orthodoxe continue à inclure des références anti-juives dans le rituel liturgique du Vendredi saint. »
La Grèce fait-elle réellement partie de l’Europe? Ou bien se coule-t-elle dans le moule du processus de garaudisation rampante du politiquement correct?
Je me permets de vous signaler un article du blogueur grec Abravanel sur le même sujet: http://abravanel.wordpress.com/2011/11/13/antisemitic-ministers-and-holocaust-deniers-enter-the-new-greek-government/ (en anglais)