Dans son ouvrage "Au cœur du complot" (Grasset), le directeur du site Conspiracy Watch raconte ce que lui coûte son combat contre les théories conspirationnistes. Alors qu'un Français sur trois adhère à une théorie du complot et que la méfiance va grandissante à l'égard des scientifiques et des médias, faut-il maintenir le dialogue ? Entretien.
Il y a tout juste un an, le 6 janvier 2021, des milliers d’hommes et de femmes marchaient sur le Capitole à Washington. Un déferlement de haine s’abattait sur le siège du Congrès américain. Des assaillants convaincus que l'élection présidentielle leur a été "volée" – une idée largement diffusée dans les milieux conspirationnistes.
Ces dernières semaines, une vidéo montrant l’impressionnant sillage d’un avion a cumulé plusieurs dizaines de millions de vues. Certains l’ont présentée comme une nouvelle preuve de l’existence des "chemtrails", ou traînées chimiques : ce terme est utilisé par des complotistes convaincus que les gouvernements tentent, en répandant ces substances, de contrôler le climat et la santé humaine. Cette théorie du complot, vieille d’une vingtaine d’années, continue de convaincre massivement.
On le sait désormais, chaque attentat connaît son lot de théories complotistes dont l’objectif est de démentir la version officielle des évènements. Les attaques du 13 novembre à Paris n’ont pas échappé à cette règle. Toute une série d’images manipulées ont été postées, parfois le soir même des attaques, sur les réseaux sociaux. Les argumentaires des complotistes n’ont le plus souvent que l’apparence de la rationalité et ne tiennent en réalité pas debout. En voici quelques exemples…
Attaquée par les Taliban à la sortie de son école le 9 octobre dernier, la jeune blogueuse pakistanaise Malala Yousafzai a survécu à cette tentative d’assassinat. Mais alors que cette militante des droits des femmes âgée seulement de 14 ans se bat contre la mort dans un hôpital britannique, elle continue d’être la cible d’attaques […]