En contestant l’existence d’un « antisémitisme de gauche », l’historien Julien Théry s’inscrit dans une longue tradition de déni. Une lecture attentive de l’histoire et de ses zones d’ombre montre pourtant combien la gauche a pu, jusqu'à aujourd'hui, relayer des représentations hostiles aux juifs.
Les accusations de vote truqué et d'élection volée lancées par certains élus LFI après que la chanson de la candidate israélienne s'est hissée à la 2ème place du concours relèvent d’une mécanique bien rodée.
L’argument revient souvent ces derniers mois. Des sorties naturalistes de Jean-Luc Mélenchon à propos des juifs aux « dragons célestes » de David Guiraud, le raisonnement, revient, comme implacable : « Si c’est de l’antisémitisme, portez plainte ou taisez-vous ! » Pas si simple explique l'historien Emmanuel Debono...
En 1981, le magazine du MRAP, organisation antiraciste gravitant dans l'orbite du Parti communiste, publie un article accréditant les fantasmes d'une arme de destruction massive américaine capable de décimer des êtres humains sur le seul critère de leur couleur de peau.
« J’avais posté des choses sur les attentats à Nice parce que j’étais révoltée comme tout le monde » déclare la chanteuse Mennel dans une vidéo diffusée hier par Brut. Pour Emmanuel Debono, le problème est que Mennel réécrit le passé en modifiant la nature de ses propos et en réduisant ses détracteurs à l’extrême droite.
Transmué en « complot juif », l’assassinat d’un diplomate allemand à Paris par un jeune Juif d'origine polonaise sert de prétexte aux nazis pour déclencher la « Nuit de Cristal », étape cruciale de la persécution anti-juive dans l’avant-guerre.
Par sa composition sociopolitique, ses objectifs et ses actions, la LICRA a toujours incarné l’anti-France aux yeux de la droite extrême. Aux exigences des militants antiracistes réclamant des sanctions et des interdictions face aux manifestations haineuses ont rapidement répondu les attaques visant les empêcheurs d’exprimer en rond des opinions antijuives...