Diplômé de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’auteur propose une introduction informée du phénomène conspirationniste. De Claude Lefort à Carl Schmitt en passant par René Girard, il y mobilise une culture d’honnête homme qui ne dépaysera pas l’étudiant de Sciences Po. Une approche qui, si elle pèche par moments par ses côtés un peu scolaire, se distingue par sa qualité d’un certain nombre de publications apparues au cours de ces dernières années.
Mathieu Foulot nous invite donc à une « plongée dans l’imaginaire conspirationniste », ramassant en une synthèse érudite quelques intuitions fécondes formulées par la complotologie française : Marcel Gauchet, Pierre-André Taguieff, Véronique Campion-Vincent, Gérald Bronner ou encore Emmanuel Taïeb.
Mathieu Foulot insiste sur la nécessité de déconstruire ces théories, de ne pas les laisser sans réponse et plaide pour un apprentissage renouvelé, méthodique du doute.
Une seule de ses hypothèses suscite quelques réserves : selon Mathieu Foulot, la fin de la Guerre froide ne serait pas étrangère à la résurgence des mythes complotistes à laquelle nous assistons. Orphelins de la simplicité rassurante qu’offrait le monde bipolaire d’antan, nous serions d’autant plus séduits par les théories du complot qu’elles restaureraient la figure d’un ennemi clairement identifié.
Souscrire à cette hypothèse, c’est d’abord supposer que, sous la Guerre froide, nos représentations étaient réellement aussi manichéennes. C’est aussi surestimer « l’imaginativité » de nos théoriciens du complot contemporains qui, s’agissant de l’essentiel de leur production, semblent se contenter de broder autour de motifs conspirationnistes qui existaient déjà à l’époque de l’antagonisme Est-Ouest (Roswell, «Nouvel Ordre Mondial», Bilderberg…) quand ils ne lui préexistaient pas carrément («complots» juif, maçonnique, illuminati…).
Au fond, cette période ne doit-elle pas plutôt être vue comme un moment annonciateur, précurseur de la déferlante actuelle que comme un canalisateur de délires paranoïaques ? A travers la désinformation complotiste qu’alimentent les médias russes contrôlés par le Kremlin comme Sputnik ou Russia Today, n’assistons-nous pas, précisément, au couronnement de techniques de propagande forgées pendant la Guerre froide ?
Ça a l’air intéressant comme livre. Est-ce qu’il évoque aussi comme hypothèse qui pousse certains à épouser les histoires de complots, la feignantise et la paresse intellectuelle ?…
C’est tellement plus simple et amusant de comprendre toute l’histoire en 200 pages de complot bancaire judéo-protestant-sioniste chez un Soral que de se taper les pavés de 700 pages d’un Jean-Baptiste Duroselle sur l’histoire diplomatique et les relations internationales…
je vous laisse un texte très intéressant écrit par des libertaires:
Durant le camp de Bure, une discussion programmée portait sur le confusionnisme et les théories du complot. En guise d’amorce, une tentative d’analyse avait été faite pour essayer de présenter ce qu’est le confusionnisme.
Suite à la demande de certain-e-s participant-e-s à la discussion, cette présentation a été retranscrite et reproduite ici. Il ne s’agit pas de livrer une vérité sur un plateau, mais de partager un point de vue.
Les fondements mystiques du conspirationnisme
Les théories du complot ont toujours existé. Avec internet, elles se sont démultipliées à l’infini et sont devenues plus accessibles à tou-te-s.
Le conspirationnisme (ou complotisme) a également toujours bénéficié de la méfiance populaire à l’égard du pouvoir. Il a toujours été présent dans toutes les cultures primitives et reposait sur les croyances et les traditions. La rationalisation des rapports sociaux par les pouvoirs centraux remettait en cause les formes d’organisations locales primitives, l’autorité morale des anciens chefs religieux et la domination patriarcale du chef de famille, principaux vecteur de diffusion des croyances et certitudes des populations placées sous leur influence.
Cette méfiance à l’égard du pouvoir politique central s’est accompagné longtemps de perceptions mystiques et manichéennes du monde et de la société. Le pouvoir séculier accaparé par certains hommes incarnait le mal, tandis que l’ordre naturel voulu par les dieux incarnait le bien. Il y a chez beaucoup de conspirationnistes l’idée que la cité des hommes est mauvaise par nature, alors que l’ordre naturel est bon. C’est Babylone contre Gaïa, concepts qu’on a entendu régulièrement ces deux dernières années, et notamment sur les ZADs.
Avec la Révolution française et la réappropriation de la chose politique par les masses populaires, le conspirationnisme s’est politisé. La critique du pouvoir s’est nourrie de concepts politiques et la référence à Dieu a été un peu laissée de côté, même si les théories du complot sont encore très largement inspirées de mysticisme et de religiosité.
Et, ce qui est nouveau avec le XIXe siècle, c’est l’identification du Mal. Depuis le boulangisme et l’affaire Dreyfus, ce pouvoir maléfique a été assimilé aux juifs. Là encore, la mystique joue un rôle. Le Mal est incarné par des “mauvais croyants”, et notamment par ceux qui sont supposés avoir tué le bien en tuant le Christ. Et derrière la trahison du Christ, il y a le complot fomenté par Judas.
Le conspirationnisme n’est donc pas un positionnement politique, c’est une croyance. Il n’est pas rationnel.
Ce qui caractérise le conspirationnisme, c’est un mélange paradoxal entre scepticisme et crédulité. Toute vérité venant d’en haut est mise en doute, en faveur de vérités multiples émanant du peuple lui-même. Pour étayer ces vérités factices, le manque d’éléments de preuve est gommé par la certitude d’être détenteur-rice de la vérité et du bien. On remet en question systématiquement l’opinion commune ou la version officielle livrée par le pouvoir, tout en acceptant sans critique une version alternative proposée par un quelconque charlatan. On croit plutôt le chamane du village que le représentant du pouvoir.
Il y a autant de théories du complot et de croyances qu’il y a d’être humains, puisqu’elles ne supportent aucun argument d’autorité. Et aucun élément rationnel ne peut mettre en doute des vérités reposant sur la foi.
La falsification des faits historiques
Le conspirationnisme, puisqu’il ne dépend d’aucune autorité de régulation, repose avant tout sur la falsification des faits et de documents historiques. Le conspirationnisme est révisionniste, puisqu’il accepte que chaque personne, dotée de son libre-arbitre, est libre de refaire l’histoire, de la transformer et de la falsifier, si tant est que cette personne bénéficie de la confiance et de la crédulité des autres.
Thierry Meyssan est actuellement l’une des personnes les plus influentes dans les sphères du conspirationnisme (avec Michel Collon, Jean Bricmont, Etienne Chouard, Annie Lacroix-Riz, etc). A ce titre, il joue le rôle de chamane du village et diffuse chaque semaine sur son site internet (Réseau Voltaire) de nouvelles théories du complot, qui sont autant d’interprétations hasardeuses de l’actualité politique mondiale. Celles-ci sont inspirées, reprises et amplifiées par toute une série de sites internets sympathisants (agoravox, media presse info, alterinfo, agence info libre, stop mensonges, activeast, actuwiki, cercle des volontaires, demosophie, independenza tv, informaction, le grand soir, meta tv, reopen911, etc).
Meyssan et ses semblables s’entourent également d’une large communauté de négationnistes et de révisionnistes, spécialistes en falsifications historiques (Robert Faurisson, Ginette Hess-Skandrani, Maria Poumier, Richard Williamson, etc). Et parmi ces falsifications, celles qui consistent à nier ou relativiser la réalité du génocide des juifs au cours de la seconde guerre mondiale sont les plus populaires, et servent de support à d’autres théories du complot permettant de diffuser de fausses vérités sur la géopolitique contemporaine.
Le conspirationnisme “politisé”
On l’a vu avec l’affaire Dreyfus, le conspirationnisme est alimenté depuis le XIXe siècle par des idées de droite, nationalistes et judéophobes. Mais ce qui est nouveau depuis trente ans, c’est l’alimentation des théories du complot par des idées de gauche.
Ce mélange d’idées de droite et de gauche pour venir renforcer une vision conspirationniste du monde ont donné naissance à une nouvelle forme de confusionnisme politique, clairement « rouge-brune », sur lequel surfent des figures comme Dieudonné M’bala M’bala ou Alain Soral.
Tout d’abord, il faut pouvoir expliquer les causes de cette confusion politique. Ce qui apparaît clair, et pour résumer, c’est que depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la guerre froide et la naissance du néo-libéralisme, les idéologies politiques traditionnelles nées du capitalisme ont été désavouées les unes après les autres : le fascisme par la seconde guerre mondiale, le communisme par le totalitarisme soviétique et la guerre froide, la sociale-démocratie par le libéralisme économique, et plus récemment, le libéralisme économique par les conséquences de sa propre faillite (crises répétées, licenciements et chômage de masse, croissance aveugle, destruction de l’environnement, etc.)
Une grande partie de la population n’a tout simplement plus confiance dans la politique traditionnelle. Les repères sont devenus flous et les projets de société portés par les idéologies citées précédemment ont tous été déçus. De fait, peu y croient encore.
Mais toute pensée politique se construit à partir de valeurs qui, elles, survivent à la mise à mort des idéologies. Ce sont ces valeurs, prises à droite ou à gauche, qui vont constituer une fois mises ensemble, de nouvelles idéologies, confuses politiquement car faisant table rase des anciens systèmes de valeurs.
Pour comprendre de quoi est fait ce qu’on a choisi d’appeler le « confusionnisme », on va parler de « référentiels ». Chacun fait référence, tout au moins dans son imaginaire, à des valeurs qui appartiennent traditionnellement soit à la droite, soit à la gauche.
Anti-impérialisme
Dans le confusionnisme, il existe une attirance certaine pour la critique de la mondialisation, qui s’inspire à la fois de l’altermondialisme, référentiel de gauche, et du nationalisme, référentiel de droite. Le constat partagé, c’est que
le libéralisme a produit les conditions de la crise, et qu’il faut revenir à un certain pragmatisme politique qui voudrait qu’on se replie sur nos bonnes vieilles frontières, parce que c’est ce qu’on connaît bien et c’est ce qu’on maîtrise. L’Etat-Nation, totalitaire s’il le faut, devient le seul rempart face à la mondialisation. Et si certains rêvent encore d’Europe, c’est d’une Europe des Nations. Le confusionnisme ne s’inspire pas d’idées universalistes, mais bien plutôt d’idées « inter-nationalistes ».
Les confusionnistes sont anti-impérialistes, mais ne rejettent pas l’existence des frontières et des nations. Ils perpétuent ainsi une vision du monde bipolaire, où il y aurait d’un côté le camp des impérialistes, de l’autre des nations non-alignées. Et contrairement à la situation qui dominait durant la guerre froide, la Russie a, dans l’esprit des confusionnistes, rejoint le camp des non-alignés, avec l’Iran d’Ahmadinejad, la Syrie de Assad ou la Libye de Khadafi. Si l’anti-impérialisme est un référentiel de gauche, le soutien à des régimes nationalistes (pour la seule raison qu’ils s’opposent aux Etats-Unis, à l’Europe et à Israël), est un réflexe de droite. Il va de soi que cette position, impliquant la légitimation de régimes nationalistes, exige de ceux qui la défendent de nier les crimes commis par ces régimes.
Nationalisme
Le nationalisme, c’est l’idée qu’on est tou-te-s attaché-e-s au territoire sur lequel on est né. Cela implique qu’on n’est pas libre de choisir, que le lieu de notre naissance conditionne notre appartenance à un groupe humain. Le confusionnisme s’inspire d’idées qui prétendent voir dans la mondialisation une manigance pour désunir le peuple. Le peuple n’est pas vu ici comme la communauté humaine dans son ensemble, mais plutôt comme une partie du peuple qui partagerait les mêmes valeurs du fait de son appartenance à un même territoire. La critique de la mondialisation s’accompagne ici d’une dimension racialiste, qui voit le mélange des populations comme une menace pour l’intégrité et la souveraineté de chaque groupe humain.
Dans les théories du complot, on voit souvent revenir l’idée qu’il y aurait une élite cosmopolite ou nomade, donc déterritorialisée car non attachée à un territoire, qui organiserait le monde dans le but de dominer l’humanité. Cette élite n’accorderait aucune importance aux spécificités culturelles, voire chercherait volontairement à les uniformiser. C’est ainsi que les théories conspirationnistes s’accomodent très facilement d’une critique de la mixité et des mélanges culturels, et par extension, de l’immigration.
C’est aussi la raison pour laquelle le conspirationnisme est fondamentalement judéophobe, dans la mesure où il assimile la communauté juive à cette élite cosmopolite (sionnistes, illuminati, francs-maçons, groupe Bildeberg, etc.), en raison de la diaspora et de sa réussite sociale supposée dans les pays occidentaux. Elle accuse les juifs, sans forcément toujours les nommer, d’organiser la déchéance des civilisations occidentales par l’inoculation de valeurs multiculturalistes. La judéophobie, très présente dans les thèses conspirationnistes, n’est qu’un des nombreux avatars du nationalisme.
Anti-parlementarisme
Cette vision manichéenne du monde explique aussi le fait que le confusionnisme est anti-parlementaire. Il voit dans les instances dirigeantes l’expression visible du complot. Ce n’est pas parce qu’il est anti-autoritaire ou parce qu’il croit dans l’autogestion que le confusionnisme est contre l’Etat, mais parce qu’il pense que celui-ci est le jouet de forces occultes qui veulent diriger le monde. Que ce soit le parlement français, le parlement européen, la knesset ou le congrès des Etats-Unis, voire le FMI ou la Banque Mondiale, toutes ces instances ne sont pour les conspirationnistes que l’instrument d’une élite agissant dans l’ombre, dans des cercles secrets. On retrouve chez les conspirationnistes les croyances simplistes et manichéennes qui animaîent les ligues fascistes des années 1930. Pour autant, la douma russe bénéficie de la part des conspirationnistes d’un blanc-sein totalement partial, lavée de toute compromission et présentée comme le fer de lance de l’anti-impérialisme. Les conspirationnistes ne portent pas une critique du pouvoir ou des rapports de domination, mais décident arbitrairement ou naïvement quel pouvoir est bon et lequel est mauvais.
Esprit républicain
Dieudonné ou Alain Soral, qui incarnent mieux que quiconque aujourd’hui le confusionnisme politique, font également preuve d’un certain attachement aux valeurs républicaines, qui vont chercher autant dans les référentiels de gauche que de droite : la Révolution française, incarnée par la marseillaise et le drapeau français, les libertés acquises au début de la Troisième République (liberté d’expression, d’association, etc.) ou encore la figure de la Marianne qui n’est autre qu’une forme contemporaine de Jeanne d’Arc.
On y retrouve à la fois une fascination pour un certain ordre moral, des traditions et des valeurs patriotiques, mais aussi un esprit d’insoumission, guidé par une volonté de se réapproprier les valeurs de fraternité, d’égalité et de liberté qui leur auraient été spoliées par d’autres (toujours ces forces occultes tant honies). S’il y a incontestablement chez Soral la figure patriarcale du père, on retrouve chez Dieudonné beaucoup plus la figure du frère : le premier s’appuie sur le respect des aïeux, le second fait appel à la solidarité de ses semblables. L’héritage et la solidarité, mélange qu’on retrouve chez l’extrême-droite solidariste (en France, la Droite Socialiste de Thomas Werlet incarne ce courant). Mais l’un comme l’autre s’abritent derrière la conviction d’appartenir aux opprimés, dans un sentiment partagé de persécution. Revient chez eux souvent l’idée qu’une force étrangère les aurait dépossédé du pouvoir de décision, que leur virilité révolutionnaire (donc républicaine, incarnée par l’hymne et le drapeau) serait menacée par le fait d’avoir été dépossédés des valeurs (liberté, égalité, fraternité) et des fantasmes machistes (Marianne ou Jeanne d’Arc) auxquelles ils sont attachés.
Populisme rouge-brun
Ce mélange paradoxal de valeurs de droite et de gauche fait le succès des confusionnistes : il permet à l’apolitisme de se trouver des héraults. Soral et Dieudonné invitent tou-te-s cell-eux qui n’ont plus de repères à s’unir, ou à oublier leurs éventuelles dissensions, pour sauver le bateau qui coule. L’idée, c’est avant tout de resserer les rangs autour d’une appartenance identitaire facile, la Nation, parce qu’il suffit de savoir où on est né pour savoir à quel camp on appartient, pour combattre ce qui la menace, à savoir le grand méchant loup, incarné essentiellement par les juifs et leurs alliés cosmopolites (impérialistes, mondialistes, etc.)
C’est le fondement même de la « réconciliation nationale » qu’ils défendent (et qui est le nom de leur nouveau parti politique, dont les couleurs sont bleu-blanc-rouge : pourquoi changer ?). L’idée que tout clivage politique peut être effacé et qu’on peut mixer les référentiels de gauche et de droite pour ne former qu’une seule et même soupe rouge-brune. L’idée peut paraître séduisante, mais il s’agit bien d’un leurre, puisqu’au final, du mélange de couleurs il ne reste que le brun uniforme. Cette vision n’est qu’une reformulation un peu plus sexy du national-socialisme.
Conspirationnisme et confusionnisme ne sont que les deux faces d’une même pièce. Ils sont une réminiscence du populisme, utilisé par des personnes instruites pour s’acoquiner les masses populaires en manipulant le
urs fantasmes, leurs croyances, leurs démons, et surtout l’ignorance d’une partie d’entre elles.
Le rouge-brun, c’est la couleur du vomi
Ce qui fait le succès du confusionnisme, c’est l’absence d’appartenance politique claire, mais aussi le fait qu’il prétend concilier toutes les sensibilités. C’est la raison pour laquelle il a eu du succès au sein du mouvement des indigné-e-s, qui refusait de se construire une identité politique propre. Il y a en France un lien direct entre le mouvement des indigné-e-s, le « jour de colère » ou le « mouvement du 14 juillet », qui les uns comme les autres ont rassemblé un ensemble hétérogène de personnes apolitiques ou politiquement confuses, mêlant valeurs de gauche et de droite, et qui n’avaient en commun que le désir (légitime) de changer le monde par une révolution, et cela quelle qu’en soit l’issue.
L’autre force du confusionnisme, c’est de prétendre fondre les différences religieuses dans une seule et même « union de tou-te-s les (très) croyant-e-s ». Dans cette optique, l’incrédulité des non-croyant-e-s et la laïcité du pouvoir politique sont mal vus, car elles mettent en lumière la dimension mystique et naïve de cette « insurrection apolitique ». Les Soral et Dieudonné sont ainsi plus proches des milieux radicaux chiites (Centre Zahra, Hezbollah libanais) ou des intégristes catholiques (Civitas), alliés historiques de l’extrême-droite française, que de la gauche agnostique ou des croyant-e-s modéré-e-s. Ils participent d’ailleurs régulièrement à jeter le discrédit sur des religieux proches du pouvoir, tel que l’imam de Drancy, présenté comme un traître et qualifié régulièrement « d’imam des juifs » par leurs adeptes. L’union de tou-te-s les croyant-e-s n’incluant pas les juifs, bien entendu.
Mais au final, derrière une réconciliation de façade, le confusionnisme fait le lit de l’obscurantisme, qu’il soit politique ou religieux. Tirant un trait sur les idéologies, il fait le commerce de mensonges et d’un gloubigoulba de valeurs prises tantôt à la gauche républicaine, tantôt dans les bas-fonds de la pensée fasciste.