Les « armes psychotroniques » désignent, dans la mythologie conspirationniste contemporaine, des dispositifs qui permettraient de cibler des individus à distance pour les torturer ou les assassiner.
Au moyen d'ondes électromagnétiques, de satellites, d'antennes 5G, de compteurs Linky ou d'autres moyens secrets, ces dispositifs permettraient de contrôler l'esprit des gens en lisant leurs pensées et d’induire chez eux des émotions, des douleurs ou des maladies. Ils pourraient aussi détruire leur système immunitaire et déclencher chez eux des cancers foudroyants.
Historiquement, le terme « psychotronique » est apparu durant la guerre froide. Il désignait des recherches pseudo-scientifiques, menées principalement en URSS et en Tchécoslovaquie, visant à étudier les phénomènes parapsychologiques sous un angle technique.
L'existence et l'utilisation secrète d'armes psychotroniques demeure cependant une croyance dénuée de fondement scientifique et technique. Elle est fréquemment invoquée dans des récits de harcèlement ciblé. Elle prospère sur la confusion entretenue avec les armes à énergie dirigée (AED) développées par les armées modernes. Celles-ci sont conçues pour aveugler des capteurs, neutraliser des drones ou provoquer une sensation de chaleur superficielle pour disperser des foules. Elles n'ont toutefois pas la capacité de lire les pensées ou de provoquer des cancers à distance comme le prétendent les complotistes.
La théorie du complot sur les armes psychotroniques fédère des communautés conspirationnistes regroupant des personnes persuadées d'être victimes d'attaques électromagnétiques. L'idée qu'il existerait des armes secrètes capables de provoquer des affections graves de manière invisible permet en effet de rationaliser des souffrances psychiques réelles à l'origine indéterminée, au risque d'alimenter un sentiment de persécution ou un trouble paranoïaque.
À l'appui de ce genre d'allégations, le programme MK-Ultra est parfois cité, à tort. En effet, les expériences menées dans ce cadre par la CIA relevaient de la psychologie (techniques d'interrogatoire) ou encore des effets des psychotropes sur l'esprit humain.
Le président vénézuélien Hugo Chávez (1954-2013) avait en son temps suggéré que les États-Unis avaient développé secrètement une technologie pouvant inoculer le cancer à distance.
Dans la sphère francophone, cette rhétorique a été adoptée par des figures de la complosphère comme Jean-Jacques Crèvecoeur. Ce dernier a notamment soutenu que ses homologues Christian Tal Schaller et Christine Cotton et lui-même étaient victimes d'attaques psychotroniques − une manière de se poser en martyr d'un pouvoir criminel qui n'hésiterait pas à faire assassiner des influenceurs complotistes trop dérangeant pour eux.
(Dernière mise à jour le 22/11/2025)
Depuis dix-huit ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.