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«Je ne contracte pas» : qui sont les complotistes de la mouvance «Citoyens souverains» ?

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Une vidéo virale donne à voir les effets de cette théorie complotiste venue des Etats-Unis, qui conteste la légitimité, voire la réalité de l’Etat. Un délire dont les conséquences peuvent être tragiques pour ses adeptes.
par Maxime Macé et Pierre Plottu
publié le 5 avril 2024 à 16h15
(mis à jour le 5 avril 2024 à 16h37)

«Vous êtes des mercenaires enregistrés à Washington DC.» Face à cette dame dans son véhicule qui refuse de se soumettre à un contrôle et les filme, les gendarmes finissent par perdre patience et briser une vitre pour l’interpeller, ainsi que son mari assis sur le siège conducteur. Les images de cette arrestation, et surtout le dialogue de sourds entre le couple et les forces de l’ordre, ont fait le tour des réseaux sociaux après avoir été partagées mardi 2 avril par Vincent Flibustier, qui se présente comme un formateur contre le complotisme, sur son compte X (ex-Twitter) aux près de 60 000 abonnés. Si la vidéo peut prêter à sourire, elle illustre les risques que peut compter l’adhésion à la théorie délirante qui se cache derrière cette histoire, celle des «Citoyens souverains».

Sur les images, on peut voir à plusieurs reprises le couple expliquer aux gendarmes qui les contrôlent qu’ils «ne contractent pas». La formule, curieuse, découle de la croyance que la République française ne serait pas un Etat mais une entreprise privée, donc un régime illégitime et illégal. L’idée se fonde notamment sur le fait – réel – que la présidence de la République dispose d’un numéro de Siret, indispensable par exemple pour établir des factures…

«Pour les Citoyens souverains, la souveraineté fondamentale repose sur l’individu. C’est une sorte d’hystérisation de l’individualisme.»

—  Tristan Mendès-France, maître de conférences à l’université Paris Cité

L’idée s’inscrit dans un c

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