Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Covid, climat, Syrie : la convergence des luttes complotistes par FranceSoir

Dans une interview de l’ancien ambassadeur britannique en Syrie, le site web FranceSoir a réussi le tour de force de lier les théories conspirationnistes sur la pandémie, le réchauffement climatique, et le conflit syrien. Autant de « fabrications » qui seraient destinées à nous gouverner par la peur.

Le directeur de FranceSoir, Xavier Azalbert (à gauche), s’entretient avec l'ex-diplomate britannique Peter Ford (captures d'écran FranceSoir.fr, 13/11/2021).

L’acrobatie intellectuelle a été réalisée par Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Bahreïn (1999-2003) et en Syrie (2003-2006) dans un entretien exclusif accordé à FranceSoir, publié le 13 novembre et intitulé « Covidisme, climatisme, anti-syrianisme : même combat ? ». Pendant 45 minutes, le directeur du site, Xavier Azalbert, l’interroge sur son expérience en Syrie et sur le Moyen-Orient en général, puis dérive sur « le covidisme » et le « climatisme », trois thématiques totalement différentes qui ne formeraient en réalité qu’une seule et même manipulation.

Ford est présenté par FranceSoir comme « l’un des diplomates les plus chevronnés du Royaume-Uni » et comme la victime d’une censure médiatique « rapidement cantonnés aux médias dits alternatifs ». Un « homme libre » et qui n’aurait « aucun conflit d'intérêt ». FranceSoir oublie de mentionner que la British Syrian Society dont Peter Ford est le co-directeur a été fondée en 2003 par nul autre que Fawaz Akhras, le père d’Asma el-Assad, l'épouse du dictateur syrien Bachar el-Assad. Au cours de l’entretien, Ford affirme avoir quitté l’organisation il y a peu. Il apparaît pourtant toujours en tant que « co-chairman » juste à côté de Fawaz Akhras sur le site officiel de la British Syrian Society [archive].

« Militant pour la justice en Syrie »

En janvier 2021, Ford était signataire d’un appel à la levée des sanctions en Syrie en compagnie de l’eurodéputé Rassemblement national (RN) Thierry Mariani ou encore du youtuber pro-Assad Pierre Le Corf. En 2017, il avait participé à une conférence en faveur de la réhabilitation du régime syrien organisée par le Centre européen pour l’étude de l’extrémisme (EuroCSE) en présence de deux ministres syriens et du démocrate américain Dennis Kucinich. En contrepartie, ce dernier avait perçu 20 000 dollars versés par une organisation pro-Assad. On retrouve aussi Peter Ford aux côtés de figures bien connues de la désinformation sur le conflit Syrien, comme les blogueuses Vanessa Beeley ou Eva Bartlett. La même année, enfin, Peter Ford niait sur la BBC l’implication du régime syrien dans l’attaque chimique au gaz sarin à Khan Cheikhoun. L’ONU a néanmoins clairement désigné l’armée d’Assad comme responsable.

Comme le note Xavier Azalbert, Peter Ford, qui se qualifie de « militant pour la justice en Syrie », a plusieurs cordes à son arc : « On vous a vu ces dix-huit derniers mois sortir dans les rues pour manifester contre les mesures anti-Covid ». Mais avant de l’amener à parler « du Covid et du rôle de l'OMS pour faire un parallèle avec celui de l'OTAN au Moyen-Orient », le directeur de FranceSoir laisse l’ambassadeur britannique refaire l’histoire du conflit syrien à sa guise. D’après lui, les Occidentaux ne chercheraient à « punir » la Syrie que pour atteindre la Russie. Il décrit le rôle de l’Iran comme « très positif », arguant que « sans l'Iran, le gouvernement syrien serait tombé et la Syrie aurait sombré dans le chaos. Il y aurait eu des massacres ». Et tant pis si des ONG dénoncent les crimes contre les civils commis par les milices iraniennes en Syrie.

Ford ne se contente pas de nier les exactions du régime syrien et de ses alliés, et n’hésite pas à verser dans le complotisme. Interrogé par Xavier Azalbert sur le document douteux révélé par Blast selon lequel Bernard-Henri Lévy et le premier ministre qatari auraient « programmé » la guerre en Syrie dès 2011, l’ancien ambassadeur répond que l’on y apprendrait rien de nouveau : « On savait que la France, la Grande Bretagne et les États-Unis ont partagé le travail avec le Qatar qui a financé les pires djihadistes. Nous ne pouvions pas nous permettre d'appuyer les djihadistes d'Al-Nosra, succursale d'Al-Qaïda. Mais le Qatar le pouvait, c'était ça le partage du travail. »

« La Gestapo de la santé »

Mais pour Azalbert, « ce qu'il y a d'intéressant c'est de faire lien avec le Covid ». Ford s’y plie volontiers et embraie sur la pandémie. Il assure qu’en Grande-Bretagne « les restrictions montrent que les vaccins ne sont pas très efficaces » et se félicite de ne pas avoir à présenter ses papiers d’identité à « la Gestapo de la santé » pour prendre le train ou aller au restaurant, contrairement aux Français.

Bonus : il fait aussi lien avec ce qu’il qualifie de « climatisme ». « Voilà à quoi nous avons affaire dans les trois cas », estime-t-il :

« À première vue, ce qu'ont en commun la Syrie, le covidisme et le climatisme, c'est que nous avons affaire aux bien-pensants libéraux qui veulent imposer leurs idées sur la démocratie, leur humanitarisme sur la Syrie. […] Ce sont les mêmes tartuffes, les mêmes organes médiatiques, les mêmes gouvernants, qui nous imposent ces politiques restrictives au nom du covidisme, qui attisent l'hystérie et qui catastrophisent sur le climat ».

Au cas où le rapprochement ne serait pas assez clair, il ajoute plus loin : « On remarque l'utilisation des mêmes techniques de manipulation de l'opinion : la fabrication d'incidents, avec les soi-disantes armes chimiques et autres... On utilise les mêmes moyens avec le covidisme, avec les images de personnes dans des lits d’hôpitaux. On assiste aux mêmes phénomènes d'intox et de fabrication d'information. » Il en profite au passage pour s’en prendre à la militante écologiste Greta Thunberg, apparemment coupable d’être coiffée comme « une petite puritaine ».

Tiré par les cheveux ? Pour de nombreux complotistes, de « la dictature sanitaire » à « la dictature climatique » il n’y aurait pourtant qu’un pas. Des militants écologistes ont d’ailleurs relevé une augmentation de 76 % des interactions en ligne vers des pages climatosceptiques sur Facebook depuis le début de l’année, marquée par la crise sanitaire.

Comme le relève le journaliste Brian Whitaker, de nombreuses figures de la désinformation sur le conflit syrien se sont également illustrées pendant la pandémie en « dénonçant les confinements, les masques et les vaccins comme un complot pour imposer un contrôle sur le comportement des individus ». Selon le Centre for Analysis of the Radical Right (Centre pour l’analyse de la droite radicale), organisation de recherche en sciences politiques basée en Grande-Bretagne, les théories du complot sur la pandémie et sur la Syrie ont même permis l’introduction de discours fascisants au sein de mouvements anti-impérialistes et internationalistes catalogués à gauche.

« Attention à l’intox ! »

Comme l’avait annoncé l’apparition de la mouvance QAnon, c’est donc à une sorte de syncrétisme de toutes les grandes théories conspirationnistes à l’aune de la crise sanitaire mondiale à laquelle on assiste. Le site FranceSoir, qui contre toute attente a bénéficié en avril dernier du renouvellement de son statut de site « d’information politique et générale » par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), rattachée au ministère de la Culture, est devenu à l’occasion de la pandémie un acteur majeur de l’importation de ce syncrétisme en France, avec un record de plus de 7 millions de visites en août 2021, d’après les données de SimilarWeb.

Et avec, c’est une forme d’internationale conspirationniste qui prend forme. « Chez FranceSoir on a énormément donné la parole à des étrangers de manière à pouvoir ramener leurs visions des choses », se vante Azalbert.  « Merci de m'avoir invité », répond Peter Ford. « Je ne suis plus écouté par les médias britanniques parce qu'ils ne veulent pas écouter un message dissident, donc bravo FranceSoir ! »

Et de livrer ses conseils au public français : « Attention à l'intox ! Sur tous les grands thèmes, sur le terrorisme, la santé, le climat, l'environnement, la politique internationale, les gouvernements veulent toujours nous effrayer. Nous sommes plus maniables comme ça. Et les médias de masse sont de connivence avec les gouvernements dans tout cela. Donc le rôle de FranceSoir et d'organes de presse similaires est devenu très important. Les gens devraient suivre assidûment ce que vous dites et maintenir leur esprit ouvert et sceptique face aux intox des médias et des gouvernements. » Xavier Azalbert le remercie chaleureusement et conclut : « trop d'information tue l'information ». On lui accordera que ce n'est certes pas en consultant FranceSoir qu’on risquerait l’overdose.

 

Voir aussi :

Etats-Unis : Dennis Kucinich a perçu des milliers de dollars pour défendre le régime de Bachar el-Assad

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Le directeur de FranceSoir, Xavier Azalbert (à gauche), s’entretient avec l'ex-diplomate britannique Peter Ford (captures d'écran FranceSoir.fr, 13/11/2021).

L’acrobatie intellectuelle a été réalisée par Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Bahreïn (1999-2003) et en Syrie (2003-2006) dans un entretien exclusif accordé à FranceSoir, publié le 13 novembre et intitulé « Covidisme, climatisme, anti-syrianisme : même combat ? ». Pendant 45 minutes, le directeur du site, Xavier Azalbert, l’interroge sur son expérience en Syrie et sur le Moyen-Orient en général, puis dérive sur « le covidisme » et le « climatisme », trois thématiques totalement différentes qui ne formeraient en réalité qu’une seule et même manipulation.

Ford est présenté par FranceSoir comme « l’un des diplomates les plus chevronnés du Royaume-Uni » et comme la victime d’une censure médiatique « rapidement cantonnés aux médias dits alternatifs ». Un « homme libre » et qui n’aurait « aucun conflit d'intérêt ». FranceSoir oublie de mentionner que la British Syrian Society dont Peter Ford est le co-directeur a été fondée en 2003 par nul autre que Fawaz Akhras, le père d’Asma el-Assad, l'épouse du dictateur syrien Bachar el-Assad. Au cours de l’entretien, Ford affirme avoir quitté l’organisation il y a peu. Il apparaît pourtant toujours en tant que « co-chairman » juste à côté de Fawaz Akhras sur le site officiel de la British Syrian Society [archive].

« Militant pour la justice en Syrie »

En janvier 2021, Ford était signataire d’un appel à la levée des sanctions en Syrie en compagnie de l’eurodéputé Rassemblement national (RN) Thierry Mariani ou encore du youtuber pro-Assad Pierre Le Corf. En 2017, il avait participé à une conférence en faveur de la réhabilitation du régime syrien organisée par le Centre européen pour l’étude de l’extrémisme (EuroCSE) en présence de deux ministres syriens et du démocrate américain Dennis Kucinich. En contrepartie, ce dernier avait perçu 20 000 dollars versés par une organisation pro-Assad. On retrouve aussi Peter Ford aux côtés de figures bien connues de la désinformation sur le conflit Syrien, comme les blogueuses Vanessa Beeley ou Eva Bartlett. La même année, enfin, Peter Ford niait sur la BBC l’implication du régime syrien dans l’attaque chimique au gaz sarin à Khan Cheikhoun. L’ONU a néanmoins clairement désigné l’armée d’Assad comme responsable.

Comme le note Xavier Azalbert, Peter Ford, qui se qualifie de « militant pour la justice en Syrie », a plusieurs cordes à son arc : « On vous a vu ces dix-huit derniers mois sortir dans les rues pour manifester contre les mesures anti-Covid ». Mais avant de l’amener à parler « du Covid et du rôle de l'OMS pour faire un parallèle avec celui de l'OTAN au Moyen-Orient », le directeur de FranceSoir laisse l’ambassadeur britannique refaire l’histoire du conflit syrien à sa guise. D’après lui, les Occidentaux ne chercheraient à « punir » la Syrie que pour atteindre la Russie. Il décrit le rôle de l’Iran comme « très positif », arguant que « sans l'Iran, le gouvernement syrien serait tombé et la Syrie aurait sombré dans le chaos. Il y aurait eu des massacres ». Et tant pis si des ONG dénoncent les crimes contre les civils commis par les milices iraniennes en Syrie.

Ford ne se contente pas de nier les exactions du régime syrien et de ses alliés, et n’hésite pas à verser dans le complotisme. Interrogé par Xavier Azalbert sur le document douteux révélé par Blast selon lequel Bernard-Henri Lévy et le premier ministre qatari auraient « programmé » la guerre en Syrie dès 2011, l’ancien ambassadeur répond que l’on y apprendrait rien de nouveau : « On savait que la France, la Grande Bretagne et les États-Unis ont partagé le travail avec le Qatar qui a financé les pires djihadistes. Nous ne pouvions pas nous permettre d'appuyer les djihadistes d'Al-Nosra, succursale d'Al-Qaïda. Mais le Qatar le pouvait, c'était ça le partage du travail. »

« La Gestapo de la santé »

Mais pour Azalbert, « ce qu'il y a d'intéressant c'est de faire lien avec le Covid ». Ford s’y plie volontiers et embraie sur la pandémie. Il assure qu’en Grande-Bretagne « les restrictions montrent que les vaccins ne sont pas très efficaces » et se félicite de ne pas avoir à présenter ses papiers d’identité à « la Gestapo de la santé » pour prendre le train ou aller au restaurant, contrairement aux Français.

Bonus : il fait aussi lien avec ce qu’il qualifie de « climatisme ». « Voilà à quoi nous avons affaire dans les trois cas », estime-t-il :

« À première vue, ce qu'ont en commun la Syrie, le covidisme et le climatisme, c'est que nous avons affaire aux bien-pensants libéraux qui veulent imposer leurs idées sur la démocratie, leur humanitarisme sur la Syrie. […] Ce sont les mêmes tartuffes, les mêmes organes médiatiques, les mêmes gouvernants, qui nous imposent ces politiques restrictives au nom du covidisme, qui attisent l'hystérie et qui catastrophisent sur le climat ».

Au cas où le rapprochement ne serait pas assez clair, il ajoute plus loin : « On remarque l'utilisation des mêmes techniques de manipulation de l'opinion : la fabrication d'incidents, avec les soi-disantes armes chimiques et autres... On utilise les mêmes moyens avec le covidisme, avec les images de personnes dans des lits d’hôpitaux. On assiste aux mêmes phénomènes d'intox et de fabrication d'information. » Il en profite au passage pour s’en prendre à la militante écologiste Greta Thunberg, apparemment coupable d’être coiffée comme « une petite puritaine ».

Tiré par les cheveux ? Pour de nombreux complotistes, de « la dictature sanitaire » à « la dictature climatique » il n’y aurait pourtant qu’un pas. Des militants écologistes ont d’ailleurs relevé une augmentation de 76 % des interactions en ligne vers des pages climatosceptiques sur Facebook depuis le début de l’année, marquée par la crise sanitaire.

Comme le relève le journaliste Brian Whitaker, de nombreuses figures de la désinformation sur le conflit syrien se sont également illustrées pendant la pandémie en « dénonçant les confinements, les masques et les vaccins comme un complot pour imposer un contrôle sur le comportement des individus ». Selon le Centre for Analysis of the Radical Right (Centre pour l’analyse de la droite radicale), organisation de recherche en sciences politiques basée en Grande-Bretagne, les théories du complot sur la pandémie et sur la Syrie ont même permis l’introduction de discours fascisants au sein de mouvements anti-impérialistes et internationalistes catalogués à gauche.

« Attention à l’intox ! »

Comme l’avait annoncé l’apparition de la mouvance QAnon, c’est donc à une sorte de syncrétisme de toutes les grandes théories conspirationnistes à l’aune de la crise sanitaire mondiale à laquelle on assiste. Le site FranceSoir, qui contre toute attente a bénéficié en avril dernier du renouvellement de son statut de site « d’information politique et générale » par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), rattachée au ministère de la Culture, est devenu à l’occasion de la pandémie un acteur majeur de l’importation de ce syncrétisme en France, avec un record de plus de 7 millions de visites en août 2021, d’après les données de SimilarWeb.

Et avec, c’est une forme d’internationale conspirationniste qui prend forme. « Chez FranceSoir on a énormément donné la parole à des étrangers de manière à pouvoir ramener leurs visions des choses », se vante Azalbert.  « Merci de m'avoir invité », répond Peter Ford. « Je ne suis plus écouté par les médias britanniques parce qu'ils ne veulent pas écouter un message dissident, donc bravo FranceSoir ! »

Et de livrer ses conseils au public français : « Attention à l'intox ! Sur tous les grands thèmes, sur le terrorisme, la santé, le climat, l'environnement, la politique internationale, les gouvernements veulent toujours nous effrayer. Nous sommes plus maniables comme ça. Et les médias de masse sont de connivence avec les gouvernements dans tout cela. Donc le rôle de FranceSoir et d'organes de presse similaires est devenu très important. Les gens devraient suivre assidûment ce que vous dites et maintenir leur esprit ouvert et sceptique face aux intox des médias et des gouvernements. » Xavier Azalbert le remercie chaleureusement et conclut : « trop d'information tue l'information ». On lui accordera que ce n'est certes pas en consultant FranceSoir qu’on risquerait l’overdose.

 

Voir aussi :

Etats-Unis : Dennis Kucinich a perçu des milliers de dollars pour défendre le régime de Bachar el-Assad

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à propos de l'auteur
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Élie Guckert
Élie Guckert est journaliste indépendant. Il a collaboré avec Mediapart, Disclose, Bellingcat, Slate, Street Press et Conspiracy Watch. Il est l'auteur de Comment Poutine a conquis nos cerveaux, dix ans de propagande russe en France (Plon, 2023).
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