Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Complotologie, black blocs et propagande : l'essentiel de la semaine

Publié par La Rédaction05 mai 2018

Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme.

BESOIN D'UNICITÉ (ÉTUDE). Professeur de psychologie sociale à l'Université Gutenberg de Mayence (Allemagne), Roland Imhoff a cherché à mieux cerner le profil psychologique des amateurs de théories du complot. Dans un article publié sur Vice.com, le chercheur rappelle que l'un des constats les plus solides de la recherche sur le conspirationnisme est l'existence d'un point commun entre ceux qui adhèrent à ces idées : « Les personnes qui croient aux reptiliens sont plus à même de douter que Lee Harvey Oswald a agi seul. Quant à ceux qui pensent qu’Oussama ben Laden était déjà mort lorsque les forces spéciales de la marine américaine l'ont "neutralisé", ils sont plus susceptibles de croire que ben Laden est encore en vie ». L’étude qu’il a menée, en inventant une théorie du complot de toutes pièces, a permis de montrer que ces derniers étaient animés d’un besoin de se sentir unique, un besoin de gratification personnelle : « vous avez l’impression de détenir des informations exclusives, et donc d’être différent des autres » (source : Vice.com, 27 avril 2018).

MINORITÉ ACTIVE (ÉTUDE). Professeur de philosophie à l’Université nationale d’Australie, Colin Klein s’est penché sur le profil de 130.000 utilisateurs de « r/conspiracy », un forum dédié aux conspirations sur le réseau social Reddit. Le groupe de chercheurs sous sa direction a analysé quelque 2,25 millions de commentaires, classant les utilisateurs en fonction de leur champ d’intérêt. Les conclusions de cette vaste enquête, publiées sur le site Frontiers in Psychology, montrent notamment que les « illuminés » constitue un groupe minoritaire (5% des utilisateurs) relativement isolé mais très actif (64% des commentaires). La majorité des utilisateurs ont un rapport moins obsessif aux thèses complotistes, constat qui contredit la représentation d'un conspirationnisme soluble dans la paranoïa. Le rapport de la majorité des utilisateurs aux croyances conspirationnistes se révèle très libre. « Avant Internet, on devait probablement faire un plus d’efforts et être plus mobilisé pour être conspirationniste, explique Klein. […] Maintenant, la barrière d’entrée dans ce monde est beaucoup plus basse » (source : Radio-Canada, 28 avril 2018).

Dieudonné, Marion Sigaut, Laurent Louis, Vanessa Beeley et Jacob Cohen (juillet 2014)

PROPAGANDE. Vanessa Beeley est une blogueuse que le média russe Russia Today (RT) présente comme une « journaliste et chercheuse indépendante ». Adepte de quelques-unes des théories du complot les plus en vogue, du 11-Septembre aux attentats qui ont ensanglanté la France en 2015, elle est une contributrice du site conspirationniste américain 21stCenturyWire. Soutien de François Asselineau à l’élection présidentielle de 2017, Beeley s’était affichée en 2014 aux côtés de Dieudonné M'Bala M'Bala et des figures de la complosphère francophone la plus sulfureuse. Elle sert aujourd’hui les intérêts russes dans le conflit syrien, travaillant à jeter le discrédit sur l’action des « Casques blancs », volontaires de la Défense civile syrienne. Voir l’article de la rédaction de Conspiracy Watch du 29 avril 2018.

TOLBIAC. Des sympathisants de la « Commune Libre Tolbiac » avait inventé et diffusé une rumeur selon laquelle un étudiant avait été victime de violences policières lors de l’évacuation de l’université, le 20 avril 2018, et avait sombré dans le coma. Malgré les dénégations officielles puis les démentis des médias qui avaient relayé la fausse nouvelle, les « communards » ont décidé pour leur part de ne pas tourner la page, entretenant, par la publication d'un texte sur Facebook, l’idée d’une vérité alternative : il y aurait bien dans cette affaire, quoiqu'on en dise, une terrible bavure étouffée par un mensonge d’État. La philosophe Marylin Maseo analyse pour Conspiracy Watch cette vision complotiste assumée, que n’étaye aucun début de preuve : « Comment ne pas voir […] que le conspirationnisme est un dogmatisme déguisé en scepticisme, qui ne voue un culte aveugle et absolu au doute (ce qui lui évite d’avoir à le fonder en raison) que pour autant qu’il s’exclut lui-même du champ légitime de la remise en question ? »

LINKY. Un compteur électrique d'une nouvelle génération et un incendie : il n'en a pas fallu davantage pour engendrer une fausse nouvelle. L’incendie qui a entraîné la mort – bien réelle – par asphyxie d’un habitant de Laxou-Champ-le-Bœuf (Meurthe-et-Moselle), aurait été causé, d'après la rumeur, par un compteur connecté de l'entreprise Enedis, gérant le réseau de distribution d'électricité en France. La fausse nouvelle, extrapolant les faits rapportés par un article de L’Est républicain, a circulé sur plusieurs sites Internet, colportée par des articles partagés des milliers de fois. Les Décodeurs se sont livrés à une déconstruction de l'intox du « premier mort lié au compteur Linky » (source : Le Monde, 28 avril 2018).

LE MÉDIA. Dans sa dernière émission « Dans la gueule du loup » diffusée par Le Média, Jacques Cotta avait choisi de traiter de « La Syrie, les missiles et la guerre », en sollicitant trois « experts », Alain Corvez, Michel Raimbaud et Djordje Kuzmanovic. Dans un thread posté sur Twitter, Antoine Hasday a utilement rappelé en quoi les trois invités, « dont la capacité et l’authenticité ne peut être remise en cause » d’après Cotta, était problématique, chacun d’entre eux affichant des positions pro-russes et diffusant de fausses informations. L'expertise de Michel Raimbaud avait déjà été questionnée, le mois dernier, par notre rédaction.

BLACK BLOCS. La question s'est posée à de multiples reprises de savoir si des instructions avaient été données aux forces de l'ordre pour intervenir le plus tard possible contre les black blocs, lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris, qui s'est soldée par de nombreuses dégradations et le placement en garde à vue de 109 personnes. Une telle question sous-entend souvent la volonté qui serait celle du gouvernement de pousser intentionnellement à des débordements. Le service de fact-checking de Libération est revenu sur les éléments nourrissant cette théorie et l'évolution au fil du temps de la tactique des forces de l'ordre, qui est aujourd'hui de repousser au maximum le contact avec les manifestants, afin d' « éviter d'avoir à répondre d'un blessé grave ou d'un mort » (source : CheckNews-Libération, 2 mai 2018). Au sujet des débordements, certains privilégient sans hésiter le doute, à l'instar de Stéphane Peu, député communiste de la Seine-Saint-Denis : « À QUI PROFITE LE CRIME ? » a-t-il interrogé, en lettres capitales, dans un tweet posté le 2 mai. On peut se demander si les collègues du député communiste partagent ces doutes aussi simplistes que douteux. La question reste posée.

ATTAQUE CHIMIQUE. Le 20 avril 2018, le magazine allemand Focus a publié sur son site un article pointant les limites d’un reportage d’Uli Gack, envoyé spécial en Syrie de la chaîne ZDF (deuxième chaîne généraliste allemande), faisant la part belle à la version russo-syrienne selon laquelle l’attaque chimique de Douma aurait été mise en scène. Conspiracy Watch en propose une traduction en français.

BANDUNG DU NORD. Du 4 au 6 mai 2018 se tient à la Bourse du Travail de Saint-Denis un rassemblement « décolonial ». Une quarantaine d’orateurs interviendra au cours de cette « première conférence internationale de personnes de couleur », réunis pour traiter des « questions concernant les "non-blancs" vivant dans le nord global ». Conspiracy Watch a passé en revue la liste des participants dont certains et certaines ont déjà eu l'occasion de s'illustrer en matière de complotisme et d’antisémitisme. On note ainsi, parmi d'autres, la présence du Belge Nordine Saidi, qui n'a pas hésité, par le passé, à soutenir le principe d'un recours au terrorisme (source : Conspiracy Watch, 4 mai 2018).

Publication Facebook de Nordine Saidi (15 octobre 2015, capture d'écran)

ALERTE À LA DÉSINFORMATION. Différents articles ont pointé, au cours de la semaine écoulée, la stratégie de désinformation et l'arme du doute utilisées pour exploiter les divisions des sociétés démocratiques, notamment dans le contexte du conflit syrien. « La vérité est d'autant plus difficile à établir que l'enfouir, la dissimuler, la contrer, la nier, voire la détruire, fait à présent partie des armes de guerre des puissances non démocratiques », explique Sylvie Kauffmann dans Le Monde. C'est aussi au sujet de l' « industrie du doute » qu'alerte Laurent Joffrin dans Libération :« La vérité est une et l'erreur multiple : les propagandistes jouent donc le nombre contre la raison. » C'est pourtant le président d'un pays démocratique qui a pris pour habitude de qualifier de fake news tout couverture médiatique lui déplaisant. Le terme a été rapidement repris à leur compte par les dirigeants autoritaires de la Syrie, du Venezuela, de la Libye, de la Somalie, parmi d'autres. C'est ce que rappelle Emma Daly, directrice de la communication à Human Rights Watch, dans un appel à mieux protéger les journalistes dans le monde, lancé à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2018.

ANTISÉMITISME. La section FO de Courbevoie diffuse sur les réseaux sociaux, depuis plusieurs semaines, des messages à caractère complotistes et antisémites. À l'occasion du 1er mai, par exemple, le compte Twitter de la section a qualifié BFM TV de « bande de sionistes à la solde de l’oligarchie macroniste ». Le compte a en outre diffusé des liens vers des sites complotistes et des vidéos du même genre, sans que la centrale syndicale, avertie, n'ait encore réagi à ce jour (source : Conspiracy Watch, 4 mai 2018). Dans la même veine, la « Fête à Macron », manifestation « festive » organisée à Paris samedi 5 mai et qui a réuni environ 40 000 personnes selon la Préfecture de Police (quatre fois plus selon les organisateurs), a été assombrie par la présence dans le cortège d'une pancarte antisémite. La journaliste Marion Van Renterghem (Vanity Fair) s'en est émue sur les réseaux sociaux :

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Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme.

BESOIN D'UNICITÉ (ÉTUDE). Professeur de psychologie sociale à l'Université Gutenberg de Mayence (Allemagne), Roland Imhoff a cherché à mieux cerner le profil psychologique des amateurs de théories du complot. Dans un article publié sur Vice.com, le chercheur rappelle que l'un des constats les plus solides de la recherche sur le conspirationnisme est l'existence d'un point commun entre ceux qui adhèrent à ces idées : « Les personnes qui croient aux reptiliens sont plus à même de douter que Lee Harvey Oswald a agi seul. Quant à ceux qui pensent qu’Oussama ben Laden était déjà mort lorsque les forces spéciales de la marine américaine l'ont "neutralisé", ils sont plus susceptibles de croire que ben Laden est encore en vie ». L’étude qu’il a menée, en inventant une théorie du complot de toutes pièces, a permis de montrer que ces derniers étaient animés d’un besoin de se sentir unique, un besoin de gratification personnelle : « vous avez l’impression de détenir des informations exclusives, et donc d’être différent des autres » (source : Vice.com, 27 avril 2018).

MINORITÉ ACTIVE (ÉTUDE). Professeur de philosophie à l’Université nationale d’Australie, Colin Klein s’est penché sur le profil de 130.000 utilisateurs de « r/conspiracy », un forum dédié aux conspirations sur le réseau social Reddit. Le groupe de chercheurs sous sa direction a analysé quelque 2,25 millions de commentaires, classant les utilisateurs en fonction de leur champ d’intérêt. Les conclusions de cette vaste enquête, publiées sur le site Frontiers in Psychology, montrent notamment que les « illuminés » constitue un groupe minoritaire (5% des utilisateurs) relativement isolé mais très actif (64% des commentaires). La majorité des utilisateurs ont un rapport moins obsessif aux thèses complotistes, constat qui contredit la représentation d'un conspirationnisme soluble dans la paranoïa. Le rapport de la majorité des utilisateurs aux croyances conspirationnistes se révèle très libre. « Avant Internet, on devait probablement faire un plus d’efforts et être plus mobilisé pour être conspirationniste, explique Klein. […] Maintenant, la barrière d’entrée dans ce monde est beaucoup plus basse » (source : Radio-Canada, 28 avril 2018).

Dieudonné, Marion Sigaut, Laurent Louis, Vanessa Beeley et Jacob Cohen (juillet 2014)

PROPAGANDE. Vanessa Beeley est une blogueuse que le média russe Russia Today (RT) présente comme une « journaliste et chercheuse indépendante ». Adepte de quelques-unes des théories du complot les plus en vogue, du 11-Septembre aux attentats qui ont ensanglanté la France en 2015, elle est une contributrice du site conspirationniste américain 21stCenturyWire. Soutien de François Asselineau à l’élection présidentielle de 2017, Beeley s’était affichée en 2014 aux côtés de Dieudonné M'Bala M'Bala et des figures de la complosphère francophone la plus sulfureuse. Elle sert aujourd’hui les intérêts russes dans le conflit syrien, travaillant à jeter le discrédit sur l’action des « Casques blancs », volontaires de la Défense civile syrienne. Voir l’article de la rédaction de Conspiracy Watch du 29 avril 2018.

TOLBIAC. Des sympathisants de la « Commune Libre Tolbiac » avait inventé et diffusé une rumeur selon laquelle un étudiant avait été victime de violences policières lors de l’évacuation de l’université, le 20 avril 2018, et avait sombré dans le coma. Malgré les dénégations officielles puis les démentis des médias qui avaient relayé la fausse nouvelle, les « communards » ont décidé pour leur part de ne pas tourner la page, entretenant, par la publication d'un texte sur Facebook, l’idée d’une vérité alternative : il y aurait bien dans cette affaire, quoiqu'on en dise, une terrible bavure étouffée par un mensonge d’État. La philosophe Marylin Maseo analyse pour Conspiracy Watch cette vision complotiste assumée, que n’étaye aucun début de preuve : « Comment ne pas voir […] que le conspirationnisme est un dogmatisme déguisé en scepticisme, qui ne voue un culte aveugle et absolu au doute (ce qui lui évite d’avoir à le fonder en raison) que pour autant qu’il s’exclut lui-même du champ légitime de la remise en question ? »

LINKY. Un compteur électrique d'une nouvelle génération et un incendie : il n'en a pas fallu davantage pour engendrer une fausse nouvelle. L’incendie qui a entraîné la mort – bien réelle – par asphyxie d’un habitant de Laxou-Champ-le-Bœuf (Meurthe-et-Moselle), aurait été causé, d'après la rumeur, par un compteur connecté de l'entreprise Enedis, gérant le réseau de distribution d'électricité en France. La fausse nouvelle, extrapolant les faits rapportés par un article de L’Est républicain, a circulé sur plusieurs sites Internet, colportée par des articles partagés des milliers de fois. Les Décodeurs se sont livrés à une déconstruction de l'intox du « premier mort lié au compteur Linky » (source : Le Monde, 28 avril 2018).

LE MÉDIA. Dans sa dernière émission « Dans la gueule du loup » diffusée par Le Média, Jacques Cotta avait choisi de traiter de « La Syrie, les missiles et la guerre », en sollicitant trois « experts », Alain Corvez, Michel Raimbaud et Djordje Kuzmanovic. Dans un thread posté sur Twitter, Antoine Hasday a utilement rappelé en quoi les trois invités, « dont la capacité et l’authenticité ne peut être remise en cause » d’après Cotta, était problématique, chacun d’entre eux affichant des positions pro-russes et diffusant de fausses informations. L'expertise de Michel Raimbaud avait déjà été questionnée, le mois dernier, par notre rédaction.

BLACK BLOCS. La question s'est posée à de multiples reprises de savoir si des instructions avaient été données aux forces de l'ordre pour intervenir le plus tard possible contre les black blocs, lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris, qui s'est soldée par de nombreuses dégradations et le placement en garde à vue de 109 personnes. Une telle question sous-entend souvent la volonté qui serait celle du gouvernement de pousser intentionnellement à des débordements. Le service de fact-checking de Libération est revenu sur les éléments nourrissant cette théorie et l'évolution au fil du temps de la tactique des forces de l'ordre, qui est aujourd'hui de repousser au maximum le contact avec les manifestants, afin d' « éviter d'avoir à répondre d'un blessé grave ou d'un mort » (source : CheckNews-Libération, 2 mai 2018). Au sujet des débordements, certains privilégient sans hésiter le doute, à l'instar de Stéphane Peu, député communiste de la Seine-Saint-Denis : « À QUI PROFITE LE CRIME ? » a-t-il interrogé, en lettres capitales, dans un tweet posté le 2 mai. On peut se demander si les collègues du député communiste partagent ces doutes aussi simplistes que douteux. La question reste posée.

ATTAQUE CHIMIQUE. Le 20 avril 2018, le magazine allemand Focus a publié sur son site un article pointant les limites d’un reportage d’Uli Gack, envoyé spécial en Syrie de la chaîne ZDF (deuxième chaîne généraliste allemande), faisant la part belle à la version russo-syrienne selon laquelle l’attaque chimique de Douma aurait été mise en scène. Conspiracy Watch en propose une traduction en français.

BANDUNG DU NORD. Du 4 au 6 mai 2018 se tient à la Bourse du Travail de Saint-Denis un rassemblement « décolonial ». Une quarantaine d’orateurs interviendra au cours de cette « première conférence internationale de personnes de couleur », réunis pour traiter des « questions concernant les "non-blancs" vivant dans le nord global ». Conspiracy Watch a passé en revue la liste des participants dont certains et certaines ont déjà eu l'occasion de s'illustrer en matière de complotisme et d’antisémitisme. On note ainsi, parmi d'autres, la présence du Belge Nordine Saidi, qui n'a pas hésité, par le passé, à soutenir le principe d'un recours au terrorisme (source : Conspiracy Watch, 4 mai 2018).

Publication Facebook de Nordine Saidi (15 octobre 2015, capture d'écran)

ALERTE À LA DÉSINFORMATION. Différents articles ont pointé, au cours de la semaine écoulée, la stratégie de désinformation et l'arme du doute utilisées pour exploiter les divisions des sociétés démocratiques, notamment dans le contexte du conflit syrien. « La vérité est d'autant plus difficile à établir que l'enfouir, la dissimuler, la contrer, la nier, voire la détruire, fait à présent partie des armes de guerre des puissances non démocratiques », explique Sylvie Kauffmann dans Le Monde. C'est aussi au sujet de l' « industrie du doute » qu'alerte Laurent Joffrin dans Libération :« La vérité est une et l'erreur multiple : les propagandistes jouent donc le nombre contre la raison. » C'est pourtant le président d'un pays démocratique qui a pris pour habitude de qualifier de fake news tout couverture médiatique lui déplaisant. Le terme a été rapidement repris à leur compte par les dirigeants autoritaires de la Syrie, du Venezuela, de la Libye, de la Somalie, parmi d'autres. C'est ce que rappelle Emma Daly, directrice de la communication à Human Rights Watch, dans un appel à mieux protéger les journalistes dans le monde, lancé à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2018.

ANTISÉMITISME. La section FO de Courbevoie diffuse sur les réseaux sociaux, depuis plusieurs semaines, des messages à caractère complotistes et antisémites. À l'occasion du 1er mai, par exemple, le compte Twitter de la section a qualifié BFM TV de « bande de sionistes à la solde de l’oligarchie macroniste ». Le compte a en outre diffusé des liens vers des sites complotistes et des vidéos du même genre, sans que la centrale syndicale, avertie, n'ait encore réagi à ce jour (source : Conspiracy Watch, 4 mai 2018). Dans la même veine, la « Fête à Macron », manifestation « festive » organisée à Paris samedi 5 mai et qui a réuni environ 40 000 personnes selon la Préfecture de Police (quatre fois plus selon les organisateurs), a été assombrie par la présence dans le cortège d'une pancarte antisémite. La journaliste Marion Van Renterghem (Vanity Fair) s'en est émue sur les réseaux sociaux :

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