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Canard Réfractaire : un youtubeur insoumis en roue libre sur l'Ukraine

Publié par Élie Guckert01 mars 2022,

La chaîne YouTube « Canard Réfractaire », fondée par le sympathisant mélenchoniste Yohan Pavec, fait le buzz avec une vidéo accusant les médias de mentir sur l’Ukraine. Une réécriture de l’histoire qui empile les contre-vérités, les amalgames... et les éléments de langage du Kremlin.

Yohan Pavec (capture d'écran YouTube, février 2022).

La vidéo dure plus de 40 minutes et donne le ton dès les premières secondes. « Si t'écoutes les médias, t'as l'impression que la Russie c'est les méchants qui ont envahit l'Ukraine huit fois ces quinze derniers jours ! ». Elle a été publiée le 18 février par la chaîne YouTube « Canard Réfractaire », qui se présente comme « média indépendant des Côtes d'Armor », six jours avant que Vladimir Poutine n’envoie finalement son armée à l’assaut de l’Ukraine.

Sobrement intitulée « les médias vous mentent sur l'Ukraine », la vidéo a été massivement partagée sur les réseaux sociaux ces derniers jours et comptabilise à l’heure où sont écrites ces lignes plus de 840 000 vues. Un score qui continue de monter et que même RT France – la branche francophone de la chaîne du Kremlin menacée de fermeture – n’atteint que rarement sur YouTube.

Son animateur et fondateur Yohan Panec va dérouler – à coup de boutades et avec une chapka vissée sur la tête – tout l’argumentaire révisionniste utilisé par le Kremlin pour justifier son agression de l’Ukraine.

« Tout ce qu’on va dire va être basé sur l’incroyable travail d’Olivier Berruyer »

« Aujourd'hui on va parler de l'Ukraine et, contrairement aux autres médias, on va en parler bien », annonce Yohan Pavec, qui ajoute, modeste : « on a travaillé à trois pendant trois jours dont deux personnes à mi-temps et on a réussi à faire en aussi peu de temps mieux que 95 % des journalistes. » Exemple ? L’Ukraine n’aurait jamais existé avant 1991, date à laquelle plus de 90 % des Ukrainiens ont voté pour l’indépendance de leur pays. Un balayage très rapide de l’Histoire qui omet, entre autres, l’indépendance de la République populaire d’Ukraine (1917-1920) ou la naissance d’un sentiment nationaliste ukrainien dès les années 1930 pendant l’Holodomor infligé par l’URSS.

Une histoire complexe néanmoins résumée de manière accessible et en 5 minutes par l'émission « Le Dessous des cartes » sur Arte. Mais cette histoire n’intéresse qu’assez peu « Canard Réfractaire » : l’Ukraine, au fond, ne serait pas vraiment un pays, comme le disait Vladimir Poutine lui-même le 21 février pour justifier la reconnaissance unilatérale des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk.

À peu près tous les poncifs du Kremlin sont ici repris sans aucun recul. On y affirme ainsi que, dans les années 90, un « accord tacite se fait entre les Russes et les États-uniens » qui auraient trahi leur promesse de ne pas étendre l’OTAN à l’Est suite à la chute du mur de Berlin. Une fable que Vladimir Poutine raconte depuis 2007 et qui est régulièrement reprise dans des médias comme Le Monde diplomatique. L’histoire a pourtant été démontée ici, ici, ou encore là, et démentie par nul autre que Mikhaïl Gorbatchev en personne.

Mais « Canard Réfractaire » s’abreuve à d’autres étangs : « tout ce qu’on va dire va être basé sur l’incroyable travail d’Olivier Berruyer », explique Yohan Pavec, renvoyant au blog russophile Les-Crises, qui s'est sentié obligé de préciser, le 26 février dernier, qu’il ne soutenait « aucun gouvernement, et encore moins des grandes puissances belliqueuses comme la Russie ».

Une « putain d’ingérence » avec des « putains de nazis »

D’après Yohan Pavec, le mouvement révolutionnaire d’Euromaidan en 2014 aurait en fait été manipulé « par les diplomates occidentaux ». La preuve ? Une photo de Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe des États-Unis en charge de l’Europe, sur la place Maidan en février 2014 distribuant des « cookies » (en réalité, des sandwichs, mais nous ne sommes plus à ça près) aux manifestants. « Bizarre », pour Pavec, qui y voit rien de moins qu’une « putain d’ingérence » avant d’ajouter « on peut un petit peu douter du fait que les États-Unis n’ont pas apporté que des cookies aux manifestants ». Cette fois évidemment sans photo à l’appui, alors qu’il existe en revanche des images où l’on peut voir la même Victoria Nuland distribuer des sandwichs aux forces de l’ordre. Bref, Maidan serait un coup de l’OTAN. Un argument là encore de Vladimir Poutine pour qui les « révolutions de couleurs » dans l’ex-espace soviétique ont toujours été fomentées par l’Occident.

Qu’ils mangent des cookies ou des sandwichs, les révolutionnaires de 2014 seraient de toute façon des « nazis ». L’implication de mouvements d’extrême droite dans la révolte de Maidan n’a en fait jamais été « cachée par les médias », y compris par des journaux honnis par « Canard Réfractaire », comme le Washington Post. Des figures de l’extrême droite ont effectivement tenu les ministères de la Défense (et non de l’Intérieur comme prétendu dans la vidéo) et de l’Écologie comme le dit Yohan Pavec... qui oublie néanmoins un léger détail : ils perdront chacun leur poste en 2014.

Surtout, lors des élections de 2014 qui ont suivi la révolution, l’extrême droite n’a pas dépassé les 2 % des voix à la présidentielle et les 5 % aux législatives. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2019, le parti d’extrême droite Svoboda n’a obtenu qu'1,62 % des suffrages. Si des scores aussi faibles suffisaient à justifier la « dénazification » de l’Ukraine – pour reprendre à nouveau les mots du président russe –, la plupart des pays d’Europe auraient probablement du souci à se faire.

Tout en délégitimant l’élection d’un gouvernement démocratique en 2014, Pavec en profite pour prétendre que le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 serait « un move à peu près légal sur le plan du droit international ». Ce référendum n’est en fait reconnu que par une infime minorité de la communauté internationale et s’est tenu sous la menace des forces russes présentes illégalement sur le territoire de l'Ukraine. Une « putain d’ingérence », en somme, mais qui serait justifiée par « le précédent du Kosovo ». Un argument fallacieux et émanant, là encore, de la propagande russe.

De Mélenchon à Poutine en passant par les Gilets jaunes

« J’exagère pas, c’est pas genre moi qui voit des nazis partout ! », assure le vidéaste. Il les voit en effet surtout là où ça l’arrange. Yohan Pavec aurait par exemple pu mentionner la présence de militants néo-nazis côté pro-russe, et qu’un certain Victor Lenta, ancien para de Carcassone parti combattre avec le groupe ultra-nationaliste Unité continentale, avait assuré le service d’ordre des Gilets jaunes lors de « l’acte IX », en 2019.

« Bizarre » ? Non : Yohan Pavec ne parle pas de nulle part. Il a lui-même milité avec les Gilets jaunes et monté son média dans la foulée, média que l’on retrouvera sans surprise aux côtés d’Étienne Chouard, qui lui aussi a tout faux sur l’Ukraine – un peu comme sur les chambres à gaz. Avant même d’enfiler une chasuble, Pavec était surtout militant de la France Insoumise au pays de Vannes, un parti politique actuellement sous le feu des critiques pour son ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine. Une sympathie qui serait toujours d’actualité à en croire une blague du compte Twitter de « Canard Réfractaire » montrant un chien assis sur le fauteuil de la chaîne YouTube Thinkerview avec un exemplaire du programme de l’Union populaire (la plateforme de soutien à la candidature présidentielle de Jean-Luc Mélenchon) glissé dans son collier.

Dans une revue de presse « indépendante » sur l’Ukraine publiée le 28 février – qui cite le parti d’extrême gauche Révolution permanente, Les Crises, le site Investig'action de Michel Collon, ou encore Le Grand Soir de Maxime Vivas – Yohan Pavec lâche : « en tant que média, la guerre ça fait exploser tous les chiffres que vous pouviez imaginer du coup c'est une bonne raison pour vous de se méfier ». Un conseil avisé pour ses abonnés qui lui permettent actuellement de collecter plus de 1600 euros par mois sur Tipeee.

La réponse de Yohan Pavec

Joint par téléphone, Yohan Pavec nous répond que, pour réaliser sa vidéo, lui et ses collègues ont « globalement potassé le Diplo [Le Monde Diplomatique – ndlr] » et qu’il considère les écrits du blogueur Olivier Berruyer comme « un travail plutôt honnête », balayant les critiques qui lui ont été faites comme relevant de « l’anticomplotisme bourgeois ».

À propos de l’histoire de l’Ukraine, il explique : « on n'a pas fait gaffe en publiant la vidéo, notamment parce que l’article du Monde diplomatique lui-même n’allait pas plus loin sur l’histoire de l’Ukraine ». Il précise aussi avoir publié un « erratum » en commentaires de la vidéo. Le voici : « Askip l'Ukraine c'est bien plus vieux que 1991, on aurait dû dire "la dernière indépendance de l'Ukraine date de 1991". Paix et prospérité. »

Sur la supposée promesse de l’OTAN à l’URSS en 1990, il répond : « il y a des témoignages contradictoires là-dessus, Jean-Luc Mélenchon tient la même position, d’ailleurs » (sic). Il assure qu’il ne « distribue pas des tracts » pour la France insoumise tout en admettant en être un « sympathisant ». « Avec 100 fois moins de moyens, on fait des choses qui sont plus intéressantes. Elles sont aussi plus militantes, et je trouve que c’est le meilleur moyen de faire de l’information, de transpirer notre idéologie et que l’on ne fasse pas croire que l’on est impartial comme on peut le voir aujourd’hui avec l’Ukraine », conclut-il.

 

Voir aussi :

Washington a-t-il vraiment dépensé 5 milliards de dollars pour financer un « coup d’Etat » en Ukraine ?

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Yohan Pavec (capture d'écran YouTube, février 2022).

La vidéo dure plus de 40 minutes et donne le ton dès les premières secondes. « Si t'écoutes les médias, t'as l'impression que la Russie c'est les méchants qui ont envahit l'Ukraine huit fois ces quinze derniers jours ! ». Elle a été publiée le 18 février par la chaîne YouTube « Canard Réfractaire », qui se présente comme « média indépendant des Côtes d'Armor », six jours avant que Vladimir Poutine n’envoie finalement son armée à l’assaut de l’Ukraine.

Sobrement intitulée « les médias vous mentent sur l'Ukraine », la vidéo a été massivement partagée sur les réseaux sociaux ces derniers jours et comptabilise à l’heure où sont écrites ces lignes plus de 840 000 vues. Un score qui continue de monter et que même RT France – la branche francophone de la chaîne du Kremlin menacée de fermeture – n’atteint que rarement sur YouTube.

Son animateur et fondateur Yohan Panec va dérouler – à coup de boutades et avec une chapka vissée sur la tête – tout l’argumentaire révisionniste utilisé par le Kremlin pour justifier son agression de l’Ukraine.

« Tout ce qu’on va dire va être basé sur l’incroyable travail d’Olivier Berruyer »

« Aujourd'hui on va parler de l'Ukraine et, contrairement aux autres médias, on va en parler bien », annonce Yohan Pavec, qui ajoute, modeste : « on a travaillé à trois pendant trois jours dont deux personnes à mi-temps et on a réussi à faire en aussi peu de temps mieux que 95 % des journalistes. » Exemple ? L’Ukraine n’aurait jamais existé avant 1991, date à laquelle plus de 90 % des Ukrainiens ont voté pour l’indépendance de leur pays. Un balayage très rapide de l’Histoire qui omet, entre autres, l’indépendance de la République populaire d’Ukraine (1917-1920) ou la naissance d’un sentiment nationaliste ukrainien dès les années 1930 pendant l’Holodomor infligé par l’URSS.

Une histoire complexe néanmoins résumée de manière accessible et en 5 minutes par l'émission « Le Dessous des cartes » sur Arte. Mais cette histoire n’intéresse qu’assez peu « Canard Réfractaire » : l’Ukraine, au fond, ne serait pas vraiment un pays, comme le disait Vladimir Poutine lui-même le 21 février pour justifier la reconnaissance unilatérale des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk.

À peu près tous les poncifs du Kremlin sont ici repris sans aucun recul. On y affirme ainsi que, dans les années 90, un « accord tacite se fait entre les Russes et les États-uniens » qui auraient trahi leur promesse de ne pas étendre l’OTAN à l’Est suite à la chute du mur de Berlin. Une fable que Vladimir Poutine raconte depuis 2007 et qui est régulièrement reprise dans des médias comme Le Monde diplomatique. L’histoire a pourtant été démontée ici, ici, ou encore là, et démentie par nul autre que Mikhaïl Gorbatchev en personne.

Mais « Canard Réfractaire » s’abreuve à d’autres étangs : « tout ce qu’on va dire va être basé sur l’incroyable travail d’Olivier Berruyer », explique Yohan Pavec, renvoyant au blog russophile Les-Crises, qui s'est sentié obligé de préciser, le 26 février dernier, qu’il ne soutenait « aucun gouvernement, et encore moins des grandes puissances belliqueuses comme la Russie ».

Une « putain d’ingérence » avec des « putains de nazis »

D’après Yohan Pavec, le mouvement révolutionnaire d’Euromaidan en 2014 aurait en fait été manipulé « par les diplomates occidentaux ». La preuve ? Une photo de Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe des États-Unis en charge de l’Europe, sur la place Maidan en février 2014 distribuant des « cookies » (en réalité, des sandwichs, mais nous ne sommes plus à ça près) aux manifestants. « Bizarre », pour Pavec, qui y voit rien de moins qu’une « putain d’ingérence » avant d’ajouter « on peut un petit peu douter du fait que les États-Unis n’ont pas apporté que des cookies aux manifestants ». Cette fois évidemment sans photo à l’appui, alors qu’il existe en revanche des images où l’on peut voir la même Victoria Nuland distribuer des sandwichs aux forces de l’ordre. Bref, Maidan serait un coup de l’OTAN. Un argument là encore de Vladimir Poutine pour qui les « révolutions de couleurs » dans l’ex-espace soviétique ont toujours été fomentées par l’Occident.

Qu’ils mangent des cookies ou des sandwichs, les révolutionnaires de 2014 seraient de toute façon des « nazis ». L’implication de mouvements d’extrême droite dans la révolte de Maidan n’a en fait jamais été « cachée par les médias », y compris par des journaux honnis par « Canard Réfractaire », comme le Washington Post. Des figures de l’extrême droite ont effectivement tenu les ministères de la Défense (et non de l’Intérieur comme prétendu dans la vidéo) et de l’Écologie comme le dit Yohan Pavec... qui oublie néanmoins un léger détail : ils perdront chacun leur poste en 2014.

Surtout, lors des élections de 2014 qui ont suivi la révolution, l’extrême droite n’a pas dépassé les 2 % des voix à la présidentielle et les 5 % aux législatives. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2019, le parti d’extrême droite Svoboda n’a obtenu qu'1,62 % des suffrages. Si des scores aussi faibles suffisaient à justifier la « dénazification » de l’Ukraine – pour reprendre à nouveau les mots du président russe –, la plupart des pays d’Europe auraient probablement du souci à se faire.

Tout en délégitimant l’élection d’un gouvernement démocratique en 2014, Pavec en profite pour prétendre que le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 serait « un move à peu près légal sur le plan du droit international ». Ce référendum n’est en fait reconnu que par une infime minorité de la communauté internationale et s’est tenu sous la menace des forces russes présentes illégalement sur le territoire de l'Ukraine. Une « putain d’ingérence », en somme, mais qui serait justifiée par « le précédent du Kosovo ». Un argument fallacieux et émanant, là encore, de la propagande russe.

De Mélenchon à Poutine en passant par les Gilets jaunes

« J’exagère pas, c’est pas genre moi qui voit des nazis partout ! », assure le vidéaste. Il les voit en effet surtout là où ça l’arrange. Yohan Pavec aurait par exemple pu mentionner la présence de militants néo-nazis côté pro-russe, et qu’un certain Victor Lenta, ancien para de Carcassone parti combattre avec le groupe ultra-nationaliste Unité continentale, avait assuré le service d’ordre des Gilets jaunes lors de « l’acte IX », en 2019.

« Bizarre » ? Non : Yohan Pavec ne parle pas de nulle part. Il a lui-même milité avec les Gilets jaunes et monté son média dans la foulée, média que l’on retrouvera sans surprise aux côtés d’Étienne Chouard, qui lui aussi a tout faux sur l’Ukraine – un peu comme sur les chambres à gaz. Avant même d’enfiler une chasuble, Pavec était surtout militant de la France Insoumise au pays de Vannes, un parti politique actuellement sous le feu des critiques pour son ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine. Une sympathie qui serait toujours d’actualité à en croire une blague du compte Twitter de « Canard Réfractaire » montrant un chien assis sur le fauteuil de la chaîne YouTube Thinkerview avec un exemplaire du programme de l’Union populaire (la plateforme de soutien à la candidature présidentielle de Jean-Luc Mélenchon) glissé dans son collier.

Dans une revue de presse « indépendante » sur l’Ukraine publiée le 28 février – qui cite le parti d’extrême gauche Révolution permanente, Les Crises, le site Investig'action de Michel Collon, ou encore Le Grand Soir de Maxime Vivas – Yohan Pavec lâche : « en tant que média, la guerre ça fait exploser tous les chiffres que vous pouviez imaginer du coup c'est une bonne raison pour vous de se méfier ». Un conseil avisé pour ses abonnés qui lui permettent actuellement de collecter plus de 1600 euros par mois sur Tipeee.

La réponse de Yohan Pavec

Joint par téléphone, Yohan Pavec nous répond que, pour réaliser sa vidéo, lui et ses collègues ont « globalement potassé le Diplo [Le Monde Diplomatique – ndlr] » et qu’il considère les écrits du blogueur Olivier Berruyer comme « un travail plutôt honnête », balayant les critiques qui lui ont été faites comme relevant de « l’anticomplotisme bourgeois ».

À propos de l’histoire de l’Ukraine, il explique : « on n'a pas fait gaffe en publiant la vidéo, notamment parce que l’article du Monde diplomatique lui-même n’allait pas plus loin sur l’histoire de l’Ukraine ». Il précise aussi avoir publié un « erratum » en commentaires de la vidéo. Le voici : « Askip l'Ukraine c'est bien plus vieux que 1991, on aurait dû dire "la dernière indépendance de l'Ukraine date de 1991". Paix et prospérité. »

Sur la supposée promesse de l’OTAN à l’URSS en 1990, il répond : « il y a des témoignages contradictoires là-dessus, Jean-Luc Mélenchon tient la même position, d’ailleurs » (sic). Il assure qu’il ne « distribue pas des tracts » pour la France insoumise tout en admettant en être un « sympathisant ». « Avec 100 fois moins de moyens, on fait des choses qui sont plus intéressantes. Elles sont aussi plus militantes, et je trouve que c’est le meilleur moyen de faire de l’information, de transpirer notre idéologie et que l’on ne fasse pas croire que l’on est impartial comme on peut le voir aujourd’hui avec l’Ukraine », conclut-il.

 

Voir aussi :

Washington a-t-il vraiment dépensé 5 milliards de dollars pour financer un « coup d’Etat » en Ukraine ?

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à propos de l'auteur
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Élie Guckert
Élie Guckert est journaliste indépendant. Il a collaboré avec Mediapart, Disclose, Bellingcat, Slate, Street Press et Conspiracy Watch. Il est l'auteur de Comment Poutine a conquis nos cerveaux, dix ans de propagande russe en France (Plon, 2023).
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