Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Ron Paul et ses théories du complot

Publié par La Rédaction28 décembre 2011

Le New York Times épingle Ron Paul pour le contenu de ses bulletins d’information, diffusés depuis les années 1980, et pour ses soutiens sulfureux. Candidat à l’investiture du Parti républicain pour les élections présidentielles de 2012, ce conservateur « libertarien », proche de la très paranoïde John Birch Society, passe en effet pour être le candidat favori des conspirationnistes du 11-Septembre. Et pour avoir lui-même versé à plusieurs reprises dans la théorie du complot…

Ron Paul (capture d'écran CNN)

Ron Paul Political Report, Ron Paul's Freedom Report, Ron Paul Survival Report, Ron Paul Investment Letter : tels sont les titres des bulletins d’information mensuels qui font aujourd'hui polémique et qui ont été publiés depuis plus de vingt ans par Ron Paul. En 2008, James Kirchick révélait dans The New Republic le penchant du congressiste républicain pour les théories du complot et les dérapages racistes, manifestes à la lecture de ces fameuses newsletters. Le dernier article de Kirchick enfonce le clou. Il précise notamment que les bulletins de Ron Paul qu’il a pu consulter à l’Université du Kansas et à la Wisconsin Historical Society étaient rangés dans les archives relatives à la « littérature politique américaine d’extrême droite ».

Pour certains, Ron Paul est un sympathique « iconoclaste », un empêcheur de tourner en rond qui « dérange le Système » par ses propositions « originales » et ses coups de gueule contre l'Etat fédéral. Kirchick rappelle fort à propos que Paul est pourtant le seul des candidats à l'investiture républicaine à avoir accrédité la thèse selon laquelle le SIDA aurait été créé dans un laboratoire d’Etat américain, à Fort Detrick, dans le Maryland. Une accusation dont on sait depuis vingt ans maintenant qu'elle faisait partie d’une opération de désinformation soviétique baptisée INFEKTION. Mais ce n’est pas tout : dans l’un des bulletins de Ron Paul, on peut lire que les patients atteints du virus du sida ne devraient pas être autorisés à manger dans les restaurants car « le SIDA peut être transmis par la salive » ! Dans un autre, on apprend, stupéfait, que des « gangs de jeunes filles noires âgées de 12 à 14 ans » parcouraient les rues de New York munies de seringues potentiellement infectées par le virus du sida pour l’injecter à des femmes blanches.

Le Ron Paul Political Report du 15 juin 1992, édité un mois et demi après les émeutes de Los Angeles, est consacré au « terrorisme racial » (ci-contre). On peut y lire que « l'ordre a été restauré à Los Angeles quand les Noirs sont allés ramasser leurs chèques d'aide sociale ». Ron Paul ajoute : « J’ai conseillé à tout le monde dans ma famille d’apprendre à utiliser une arme à feu pour se défendre. Contre les animaux qui viennent ».

Ron Paul nie être l’auteur de ces phrases, y compris celles qui sont rédigées à la première personne du singulier. Il a expliqué sur CNN qu’il n’était pas au courant de tout cela, qu’il ne l’a su que dix ans plus tard et qu'il ne connaît pas exactement l'auteur de ces mots. Les bulletins auraient tous été rédigés par l'équipe de son entreprise "Ron Paul & Associates". Une ligne de défense qui ne convainc pas la presse américaine. Michael Tomasky (The Daily Beast) résume ainsi le problème :

« S’il n’a pas écrit ces phrases, qui l’a fait ? Pourquoi ne le dit-il pas ? Si réellement il n’est pas d’accord avec ces déclarations et les désavoue vraiment, il ne peut pas y avoir de bonne raison de ne pas nommer l’auteur de ces phrases. [Ron Paul] admet qu’il est au courant de ces phrases depuis dix ans. Mais s’est-il intéressé à ce moment là, quand il en a été averti, à la question de savoir qui en était l’auteur ? Il me semble que dans le cas où je serais membre de la Chambre des représentants (comme Ron Paul l’était à cette époque), où je ne serais pas raciste, et où je découvrirais que des propos racistes ont été tenus en mon nom, je voudrais savoir qui en est l’auteur ». Et de conclure, pessimiste : « Parmi les républicains et les conservateurs, il n'y a tout simplement pas assez de gens qui se préoccupent de savoir s'il est ou non raciste. Si on lui demandait une explication, il en fournirait une. Mais on ne lui demande pas ».

L'autre violon d'Ingres de Ron Paul, c'est son hostilité radicale à l'Etat d'Israël qui, constate Kirchick, est le pays étranger le plus souvent cité dans les bulletins d’information de Paul. Un bulletin publié en 1987 parle notamment de l’Etat hébreu comme d’« un Etat agressif et national-socialiste » (sic). En 1990, la prose flirte carrément avec le vieux thème du « complot juif » : un bulletin de Ron Paul dénonce les « dizaines de milliers d’amis d’Israël bien placés dans tous les pays qui sont prêts à travailler pour le Mossad dans leur domaine d’expertise ». Un autre texte, daté de 1994, suggère que les services secrets israéliens seraient derrière l’attentat du World Trade Center de 1993 : « S’il s’agit d’une opération du Mossad israélien, comme le suspectent certains de mes amis juifs, écrit Paul, ou s’il s’agit réellement de représailles perpétrées par des fondamentalistes musulmans, cela importe peu ».

Des partisans inquiétants

La focalisation "ron-paulienne" sur Israël n'a rien de mystérieuse si l'on se penche un instant sur ses supporters. Car Ron Paul n'est pas seulement populaire parmi les chantres du libéralisme économique (lire à cet égard l'article dithyrambique consacré hier à Ron Paul sur le blog de Rue89 "Le coin des libéraux"). Il l'est aussi dans toute une fraction de l'extrême droite américaine. A commencer par les groupes paramilitaires qui forment le Militia movement : quelques semaines avant l’attentat d’Oklahoma City (1995), commis par un sympathisant du mouvement des milices, un bulletin d’information de Ron Paul faisait l’éloge des « 1500 milices locales qui s’entraînent pour défendre la liberté » et présentait les milices comme « l’une des évolutions les plus encourageantes en Amérique ».

Des textes de Ron Paul sont par ailleurs publiés depuis plusieurs années dans les colonnes du journal crypto-fasciste American Free Press, fondé par le négationniste Willis Carto, sans que Paul n'ait jamais pris la peine de s'en démarquer. American Free Press vend même sur sa boutique en ligne une sélection de discours du candidat républicain édité par Chris Petherick, un ancien collaborateur du journal de Carto, sous le titre The Ron Paul Revolution. Difficile d'imaginer qu'il se soit affranchi de l'autorisation de Paul.

American Free Press est l’une des sources privilégiées des conspirationnistes du 11-Septembre. Le journal est même partenaire d’Axis for Peace, une conférence conspirationniste internationale organisée par Thierry Meyssan en 2005. Ed Crane, président du Cato Institute (un think tank libertarien), rapporte que Ron Paul lui a confié un jour que sa première source de donateurs était composée par la mailing list de Spotlight (l'ancêtre d’American Free Press). Interrogé à ce sujet, Paul affirme ne pas se souvenir d'une telle discussion, ajoutant toutefois que le fait de rechercher des soutiens par le biais d'une telle liste ne lui poserait aucun problème.

La photo ci-contre montre Ron Paul en train de poser aux côtés de Don Black. Cet ancien membre du Ku Klux Klan est le fondateur du site web Stormfront.org, un forum où se retrouvent suprémacistes blancs, négationnistes et thuriféraires du IIIème Reich. Don Black a mené activement campagne pour Paul en 2008. Dans une interview rapportée par le New York Times, il soutient que plusieurs dizaines de membres de son forum sont volontaires pour la campagne de Ron Paul. L'un des fils de discussion de Stormfront, intitulé « Pourquoi Ron Paul est-il si populaire ici ? », a ainsi pas moins de 24 pages de commentaires.

Alex Jones est un autre des supporters actifs de Ron Paul. En 2008, cet animateur de radio adulé par le mouvement des milices administrait même le site web RonPaulWarRoom.com pour soutenir la candidature de son champion à l’investiture du Grand Old Party pour les présidentielles. Paul est sans doute le congressiste américain le plus fréquemment interviewé dans l’émission d’Alex Jones qui, avec ses centaines de vidéos partagées sur Internet, est l’une des principales sources de diffusion massive de théories du complot.

De tels soutiens suscitent un certain malaise, y compris dans la presse conservatrice. Ron Paul n'en a cure : « S'ils veulent me soutenir, se défend-il, ils soutiennent ce que je fais ou ce que je dis. Cela n'a rien à voir avec le fait de soutenir ce que eux disent ». Or, le problème est bien dans ce que dit Ron Paul. Un seul exemple : lors d’un entretien avec Alex Jones en mars 2009, le congressiste n'a pas hésité à abonder dans le sens de son interlocuteur et à évoquer l'existence d'un complot d'Etat impliquant une partie de l'armée américaine (le NORTHCOM), de la CIA et une fraction de la classe politique pour prendre le pouvoir aux Etats-Unis. Ron Paul concédant toutefois que « le congressiste moyen » ne fait probablement pas partie de cette « grande conspiration » - selon ses propres mots.

 

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Le New York Times épingle Ron Paul pour le contenu de ses bulletins d’information, diffusés depuis les années 1980, et pour ses soutiens sulfureux. Candidat à l’investiture du Parti républicain pour les élections présidentielles de 2012, ce conservateur « libertarien », proche de la très paranoïde John Birch Society, passe en effet pour être le candidat favori des conspirationnistes du 11-Septembre. Et pour avoir lui-même versé à plusieurs reprises dans la théorie du complot…

Ron Paul (capture d'écran CNN)

Ron Paul Political Report, Ron Paul's Freedom Report, Ron Paul Survival Report, Ron Paul Investment Letter : tels sont les titres des bulletins d’information mensuels qui font aujourd'hui polémique et qui ont été publiés depuis plus de vingt ans par Ron Paul. En 2008, James Kirchick révélait dans The New Republic le penchant du congressiste républicain pour les théories du complot et les dérapages racistes, manifestes à la lecture de ces fameuses newsletters. Le dernier article de Kirchick enfonce le clou. Il précise notamment que les bulletins de Ron Paul qu’il a pu consulter à l’Université du Kansas et à la Wisconsin Historical Society étaient rangés dans les archives relatives à la « littérature politique américaine d’extrême droite ».

Pour certains, Ron Paul est un sympathique « iconoclaste », un empêcheur de tourner en rond qui « dérange le Système » par ses propositions « originales » et ses coups de gueule contre l'Etat fédéral. Kirchick rappelle fort à propos que Paul est pourtant le seul des candidats à l'investiture républicaine à avoir accrédité la thèse selon laquelle le SIDA aurait été créé dans un laboratoire d’Etat américain, à Fort Detrick, dans le Maryland. Une accusation dont on sait depuis vingt ans maintenant qu'elle faisait partie d’une opération de désinformation soviétique baptisée INFEKTION. Mais ce n’est pas tout : dans l’un des bulletins de Ron Paul, on peut lire que les patients atteints du virus du sida ne devraient pas être autorisés à manger dans les restaurants car « le SIDA peut être transmis par la salive » ! Dans un autre, on apprend, stupéfait, que des « gangs de jeunes filles noires âgées de 12 à 14 ans » parcouraient les rues de New York munies de seringues potentiellement infectées par le virus du sida pour l’injecter à des femmes blanches.

Le Ron Paul Political Report du 15 juin 1992, édité un mois et demi après les émeutes de Los Angeles, est consacré au « terrorisme racial » (ci-contre). On peut y lire que « l'ordre a été restauré à Los Angeles quand les Noirs sont allés ramasser leurs chèques d'aide sociale ». Ron Paul ajoute : « J’ai conseillé à tout le monde dans ma famille d’apprendre à utiliser une arme à feu pour se défendre. Contre les animaux qui viennent ».

Ron Paul nie être l’auteur de ces phrases, y compris celles qui sont rédigées à la première personne du singulier. Il a expliqué sur CNN qu’il n’était pas au courant de tout cela, qu’il ne l’a su que dix ans plus tard et qu'il ne connaît pas exactement l'auteur de ces mots. Les bulletins auraient tous été rédigés par l'équipe de son entreprise "Ron Paul & Associates". Une ligne de défense qui ne convainc pas la presse américaine. Michael Tomasky (The Daily Beast) résume ainsi le problème :

« S’il n’a pas écrit ces phrases, qui l’a fait ? Pourquoi ne le dit-il pas ? Si réellement il n’est pas d’accord avec ces déclarations et les désavoue vraiment, il ne peut pas y avoir de bonne raison de ne pas nommer l’auteur de ces phrases. [Ron Paul] admet qu’il est au courant de ces phrases depuis dix ans. Mais s’est-il intéressé à ce moment là, quand il en a été averti, à la question de savoir qui en était l’auteur ? Il me semble que dans le cas où je serais membre de la Chambre des représentants (comme Ron Paul l’était à cette époque), où je ne serais pas raciste, et où je découvrirais que des propos racistes ont été tenus en mon nom, je voudrais savoir qui en est l’auteur ». Et de conclure, pessimiste : « Parmi les républicains et les conservateurs, il n'y a tout simplement pas assez de gens qui se préoccupent de savoir s'il est ou non raciste. Si on lui demandait une explication, il en fournirait une. Mais on ne lui demande pas ».

L'autre violon d'Ingres de Ron Paul, c'est son hostilité radicale à l'Etat d'Israël qui, constate Kirchick, est le pays étranger le plus souvent cité dans les bulletins d’information de Paul. Un bulletin publié en 1987 parle notamment de l’Etat hébreu comme d’« un Etat agressif et national-socialiste » (sic). En 1990, la prose flirte carrément avec le vieux thème du « complot juif » : un bulletin de Ron Paul dénonce les « dizaines de milliers d’amis d’Israël bien placés dans tous les pays qui sont prêts à travailler pour le Mossad dans leur domaine d’expertise ». Un autre texte, daté de 1994, suggère que les services secrets israéliens seraient derrière l’attentat du World Trade Center de 1993 : « S’il s’agit d’une opération du Mossad israélien, comme le suspectent certains de mes amis juifs, écrit Paul, ou s’il s’agit réellement de représailles perpétrées par des fondamentalistes musulmans, cela importe peu ».

Des partisans inquiétants

La focalisation "ron-paulienne" sur Israël n'a rien de mystérieuse si l'on se penche un instant sur ses supporters. Car Ron Paul n'est pas seulement populaire parmi les chantres du libéralisme économique (lire à cet égard l'article dithyrambique consacré hier à Ron Paul sur le blog de Rue89 "Le coin des libéraux"). Il l'est aussi dans toute une fraction de l'extrême droite américaine. A commencer par les groupes paramilitaires qui forment le Militia movement : quelques semaines avant l’attentat d’Oklahoma City (1995), commis par un sympathisant du mouvement des milices, un bulletin d’information de Ron Paul faisait l’éloge des « 1500 milices locales qui s’entraînent pour défendre la liberté » et présentait les milices comme « l’une des évolutions les plus encourageantes en Amérique ».

Des textes de Ron Paul sont par ailleurs publiés depuis plusieurs années dans les colonnes du journal crypto-fasciste American Free Press, fondé par le négationniste Willis Carto, sans que Paul n'ait jamais pris la peine de s'en démarquer. American Free Press vend même sur sa boutique en ligne une sélection de discours du candidat républicain édité par Chris Petherick, un ancien collaborateur du journal de Carto, sous le titre The Ron Paul Revolution. Difficile d'imaginer qu'il se soit affranchi de l'autorisation de Paul.

American Free Press est l’une des sources privilégiées des conspirationnistes du 11-Septembre. Le journal est même partenaire d’Axis for Peace, une conférence conspirationniste internationale organisée par Thierry Meyssan en 2005. Ed Crane, président du Cato Institute (un think tank libertarien), rapporte que Ron Paul lui a confié un jour que sa première source de donateurs était composée par la mailing list de Spotlight (l'ancêtre d’American Free Press). Interrogé à ce sujet, Paul affirme ne pas se souvenir d'une telle discussion, ajoutant toutefois que le fait de rechercher des soutiens par le biais d'une telle liste ne lui poserait aucun problème.

La photo ci-contre montre Ron Paul en train de poser aux côtés de Don Black. Cet ancien membre du Ku Klux Klan est le fondateur du site web Stormfront.org, un forum où se retrouvent suprémacistes blancs, négationnistes et thuriféraires du IIIème Reich. Don Black a mené activement campagne pour Paul en 2008. Dans une interview rapportée par le New York Times, il soutient que plusieurs dizaines de membres de son forum sont volontaires pour la campagne de Ron Paul. L'un des fils de discussion de Stormfront, intitulé « Pourquoi Ron Paul est-il si populaire ici ? », a ainsi pas moins de 24 pages de commentaires.

Alex Jones est un autre des supporters actifs de Ron Paul. En 2008, cet animateur de radio adulé par le mouvement des milices administrait même le site web RonPaulWarRoom.com pour soutenir la candidature de son champion à l’investiture du Grand Old Party pour les présidentielles. Paul est sans doute le congressiste américain le plus fréquemment interviewé dans l’émission d’Alex Jones qui, avec ses centaines de vidéos partagées sur Internet, est l’une des principales sources de diffusion massive de théories du complot.

De tels soutiens suscitent un certain malaise, y compris dans la presse conservatrice. Ron Paul n'en a cure : « S'ils veulent me soutenir, se défend-il, ils soutiennent ce que je fais ou ce que je dis. Cela n'a rien à voir avec le fait de soutenir ce que eux disent ». Or, le problème est bien dans ce que dit Ron Paul. Un seul exemple : lors d’un entretien avec Alex Jones en mars 2009, le congressiste n'a pas hésité à abonder dans le sens de son interlocuteur et à évoquer l'existence d'un complot d'Etat impliquant une partie de l'armée américaine (le NORTHCOM), de la CIA et une fraction de la classe politique pour prendre le pouvoir aux Etats-Unis. Ron Paul concédant toutefois que « le congressiste moyen » ne fait probablement pas partie de cette « grande conspiration » - selon ses propres mots.

 

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