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Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot

Publié par La Rédaction23 janvier 2011

Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot
Le passé de Jared Lee Loughner, le jeune homme de 22 ans qui a tiré sur la congressiste Gabrielle Giffords et tué six personnes le 8 janvier dernier à Tucson, en Arizona, a été passé au peigne fin par les médias américains. Sans surprise, ils révèlent que Loughner est psychologiquement instable. Ils montrent aussi que le conspirationnisme est un élément central de sa vision du monde…

Loughner aurait évoqué à plusieurs reprises devant ses camarades de classe le thème du «Nouvel Ordre Mondial». Il faisait également une fixation sur les prophéties apocalyptiques sur l’année 2012. Le jeune homme est aussi un partisan de la théorie du complot sur les attentats du 11-Septembre, un élément que les médias américains n’ont pas manqué de souligner, d’autant que l’une des victimes de la fusillade, la petite Christine Green, âgée de 9 ans, était née le 11 septembre 2001.

Contrôle des esprits

Loughner paraît convaincu que les autorités fédérales américaines cherchent à contrôler les esprits des gens par le contrôle du langage, une thèse dont la paternité revient au conspirationniste David Wynn Miller, un militant « patriote » âgé de 62 ans. Cet ancien ajusteur-outilleur résidant à Milwaukee prétend depuis des années que le gouvernement de son pays utilise la grammaire afin d’« asservir » les Américains. Il aurait même mis au point un antidote appelé Truth-language («langage de Vérité»). Selon Miller, il vous suffit d’ajouter des signes de ponctuation à votre nom de famille pour cesser d’être imposable ! Une théorie absurde mais qui n’en rencontre pas moins un véritable écho dans certains cercles extrémistes. Contacté par le site Politico, David Wynn Miller a déclaré qu’il ne connaissait pas personnellement Loughner mais qu’il était d’accord avec lui sur le fait que « le gouvernement cherchait à contrôler les esprits et à laver les cerveaux du peuple en contrôlant la grammaire »

Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot
Sur sa page MySpace, Loughner a dressé une liste de ses livres favoris. Le Magicien d’Oz et Peter Pan côtoient La ferme des animaux de George Orwell, Le Manifeste du parti communiste et Mein Kampf. Plusieurs des textes qui apparaissent dans des vidéos qu’il a postées sur YouTube sont très marqués idéologiquement par les thèses de l’extrême droite américaine. Mark Potok, du Southern Poverty Law Center, relève ainsi que le jeune homme fustigeait la « monnaie qui n’est pas adossée à l’or ou à l’argent », un thème très répandu au sein du mouvement des milices patriotiques et développé notamment dans le film conspirationniste Zeitgeist, de Peter Joseph. Un film dont Loughner était un véritable fan et qu'il se passait en boucle si l’on en croit ses anciens condisciples.

Le politologue Chip Berlet, de Political Research Associates, note également que Jared Lee Loughner parle à plusieurs reprises de la « Seconde constitution », une expression fréquemment utilisée dans les milieux d’extrême droite pour parler de la Constitution américaine après qu’elle a été amendée à la suite de la guerre de Sécession : les groupes suprémacistes blancs ne reconnaissent pas les amendements qui ont émancipé les esclaves et leur ont accordé la citoyenneté.

Les opinions de Loughner peuvent-elles expliquer son geste ? Pour Mark Potok, « Loughner doit probablement plus être décrit comme une personne instable, souffrant de troubles mentaux, qui a été influencée par une rhétorique et une propagande diabolisatrice. L'idéologie n’explique pas pourquoi il a été amené à tuer, mais elle pourrait expliquer la manière dont il a choisi sa cible ».

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Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot
Le passé de Jared Lee Loughner, le jeune homme de 22 ans qui a tiré sur la congressiste Gabrielle Giffords et tué six personnes le 8 janvier dernier à Tucson, en Arizona, a été passé au peigne fin par les médias américains. Sans surprise, ils révèlent que Loughner est psychologiquement instable. Ils montrent aussi que le conspirationnisme est un élément central de sa vision du monde…

Loughner aurait évoqué à plusieurs reprises devant ses camarades de classe le thème du «Nouvel Ordre Mondial». Il faisait également une fixation sur les prophéties apocalyptiques sur l’année 2012. Le jeune homme est aussi un partisan de la théorie du complot sur les attentats du 11-Septembre, un élément que les médias américains n’ont pas manqué de souligner, d’autant que l’une des victimes de la fusillade, la petite Christine Green, âgée de 9 ans, était née le 11 septembre 2001.

Contrôle des esprits

Loughner paraît convaincu que les autorités fédérales américaines cherchent à contrôler les esprits des gens par le contrôle du langage, une thèse dont la paternité revient au conspirationniste David Wynn Miller, un militant « patriote » âgé de 62 ans. Cet ancien ajusteur-outilleur résidant à Milwaukee prétend depuis des années que le gouvernement de son pays utilise la grammaire afin d’« asservir » les Américains. Il aurait même mis au point un antidote appelé Truth-language («langage de Vérité»). Selon Miller, il vous suffit d’ajouter des signes de ponctuation à votre nom de famille pour cesser d’être imposable ! Une théorie absurde mais qui n’en rencontre pas moins un véritable écho dans certains cercles extrémistes. Contacté par le site Politico, David Wynn Miller a déclaré qu’il ne connaissait pas personnellement Loughner mais qu’il était d’accord avec lui sur le fait que « le gouvernement cherchait à contrôler les esprits et à laver les cerveaux du peuple en contrôlant la grammaire »

Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot
Sur sa page MySpace, Loughner a dressé une liste de ses livres favoris. Le Magicien d’Oz et Peter Pan côtoient La ferme des animaux de George Orwell, Le Manifeste du parti communiste et Mein Kampf. Plusieurs des textes qui apparaissent dans des vidéos qu’il a postées sur YouTube sont très marqués idéologiquement par les thèses de l’extrême droite américaine. Mark Potok, du Southern Poverty Law Center, relève ainsi que le jeune homme fustigeait la « monnaie qui n’est pas adossée à l’or ou à l’argent », un thème très répandu au sein du mouvement des milices patriotiques et développé notamment dans le film conspirationniste Zeitgeist, de Peter Joseph. Un film dont Loughner était un véritable fan et qu'il se passait en boucle si l’on en croit ses anciens condisciples.

Le politologue Chip Berlet, de Political Research Associates, note également que Jared Lee Loughner parle à plusieurs reprises de la « Seconde constitution », une expression fréquemment utilisée dans les milieux d’extrême droite pour parler de la Constitution américaine après qu’elle a été amendée à la suite de la guerre de Sécession : les groupes suprémacistes blancs ne reconnaissent pas les amendements qui ont émancipé les esclaves et leur ont accordé la citoyenneté.

Les opinions de Loughner peuvent-elles expliquer son geste ? Pour Mark Potok, « Loughner doit probablement plus être décrit comme une personne instable, souffrant de troubles mentaux, qui a été influencée par une rhétorique et une propagande diabolisatrice. L'idéologie n’explique pas pourquoi il a été amené à tuer, mais elle pourrait expliquer la manière dont il a choisi sa cible ».

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