Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Conspiracy Watch énerve Oumma.com

Publié par Rudy Reichstadt28 octobre 2011

Conspiracy Watch n'est pas là pour critiquer « toute forme de scepticisme envers toute version officielle », contrairement à ce que prétend Hicham Hamza.

Le site Oumma.com a mis en ligne avant-hier un texte en forme de règlement de comptes vilipendant ceux qui, à l'instar de l'essayiste Caroline Fourest, s’émeuvent du score du parti islamiste Ennahda au scrutin organisé en Tunisie dimanche dernier.

L’auteur de ce texte, Hicham Hamza, me présente comme un « membre de la revue néoconservatrice Le Meilleur des Mondes ». Hicham Hamza est mal informé – ce qui peut poser problème lorsqu’on fait profession de journalisme.

Avant de relever les « erreurs factuelles » des autres, ce monsieur aurait été bien inspiré de chercher une confirmation de ce qu’il écrit à mon propos car je ne suis pas et n’ai jamais été « membre de la revue néoconservatrice Le Meilleur des Mondes ». Non seulement le qualificatif de « néoconservatrice » est discutable concernant cette revue (pour une approche rationnelle et dépassionnée du courant néoconservateur, lire cette interview de l’historien Justin Vaïsse publiée ici-même), mais ma seule et unique contribution à cette publication concerne un article mis en ligne sur le site internet des amis du Meilleur des mondes en 2008 et critiquant la théorie du complot autour de la mort du jeune Palestinien Mohamed Al-Dura – une théorie qu'affectionnent, précisément, les milieux néoconservateurs américains.

Que dire, également, de la méthode consistant à faire figurer mon nom aux côtés de ceux de Tristan Mendès France et de Seif Soudani – avec qui je partage le triste constat d'une recrudescence des mythes conspirationnistes – dans une sous-partie intitulée « Fantassins neocons du web » sinon qu'elle relève de la désinformation pure et simple ? Il n'est pas inutile de rappeler ici que le premier média à avoir brandi l'épouvantail du néoconservatisme à mon sujet est le site officiel des partisans français de Lyndon LaRouche (Conspiracy Watch y était décrit comme une « nébuleuse de petits néo-conservateurs français »).

« Conspiracy Watch, écrit encore Hicham Hamza, [est] « un site destiné à ridiculiser toute forme de scepticisme envers toute version officielle ». Là encore, je suis tenté de répondre que les conspirationnistes n'ont pas besoin de Conspiracy Watch pour se ridiculiser. Ils y arrivent très bien tout seuls.

Non, Conspiracy Watch n'est pas là pour critiquer « toute forme de scepticisme envers toute version officielle », contrairement à ce que prétend Hicham Hamza, qui salit ici le beau mot de « scepticisme » en même temps qu'il montre combien il maîtrise la rhétorique complotiste. C'est en effet l'un des poncifs de ce discours que de se faire passer pour un sain et salubre scepticisme de citoyens éclairés uniquement mus par la recherche désintéressée de la vérité. En réalité, il s'agit d'abriter derrière un légitime « droit au doute » ce qui n'est rien d'autre qu'une banale propagande révisionniste. On se trompe lorsqu'on dit que les conspirationnistes « doutent de tout ». En fait, leur doute est sélectif, à géométrie variable. C'est particulièrement vrai des militants du Mouvement pour la Vérité sur le 11-Septembre qui, en somme – ils l'ont montré à de nombreuses reprises –, se méfient de tout sauf... de Thierry Meyssan !

Arrêtons-nous un instant, d'ailleurs, sur ces deux mots : « version officielle ». On voit très bien ce que l'auteur a en tête lorsqu'il les utilise : ces dernières années, Hicham Hamza semble s'être fixé pour feuille de route de distiller méthodiquement, toujours sous le fallacieux prétexte d'ouvrir un débat sur les « zones d'ombre » qui entourent les attentats du 11 septembre 2001, l'ensemble de l'argumentaire conspirationniste. Il y a deux ans, il avait rédigé un article particulièrement manipulateur pour LaTéléLibre.fr que j'avais démonté ici même. Or, que veut dire Hicham Hamza lorsqu'il parle de « version officielle » ? Comme l’écrit le directeur du Nouvel Observateur mieux que je ne saurais le faire, il faut « rappeler avec force que ce vocable a pour fonction unique de nier la légitimité des enquêtes effectuées, non seulement par les autorités américaines, mais aussi par une multitude de journalistes indépendants et reconnus, travaillant dans les meilleurs journaux, et par une myriade d’experts respectés qui n’ont aucun intérêt dans l’affaire, ni le moindre lien avec le gouvernement de Washington ».

Non, Conspiracy Watch n’a pas pour but de ridiculiser ceux qui se posent des questions ou qui doutent, sincèrement, de quelque « version officielle » que ce soit, mais de contribuer, modestement, avec les moyens du bord, à éclairer leur jugement. En répondant, par la critique, à la propagande, aux mythes, aux fantasmes conspirationnistes, d'où qu'ils viennent. Dans la mesure où Hicham Hamza concourt lui-même régulièrement à alimenter ces fantasmes – sur Oumma.com et ailleurs –, la petite chasse aux sorcières à laquelle il se livre ici n’a malheureusement rien d’étonnant.

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Le site Oumma.com a mis en ligne avant-hier un texte en forme de règlement de comptes vilipendant ceux qui, à l'instar de l'essayiste Caroline Fourest, s’émeuvent du score du parti islamiste Ennahda au scrutin organisé en Tunisie dimanche dernier.

L’auteur de ce texte, Hicham Hamza, me présente comme un « membre de la revue néoconservatrice Le Meilleur des Mondes ». Hicham Hamza est mal informé – ce qui peut poser problème lorsqu’on fait profession de journalisme.

Avant de relever les « erreurs factuelles » des autres, ce monsieur aurait été bien inspiré de chercher une confirmation de ce qu’il écrit à mon propos car je ne suis pas et n’ai jamais été « membre de la revue néoconservatrice Le Meilleur des Mondes ». Non seulement le qualificatif de « néoconservatrice » est discutable concernant cette revue (pour une approche rationnelle et dépassionnée du courant néoconservateur, lire cette interview de l’historien Justin Vaïsse publiée ici-même), mais ma seule et unique contribution à cette publication concerne un article mis en ligne sur le site internet des amis du Meilleur des mondes en 2008 et critiquant la théorie du complot autour de la mort du jeune Palestinien Mohamed Al-Dura – une théorie qu'affectionnent, précisément, les milieux néoconservateurs américains.

Que dire, également, de la méthode consistant à faire figurer mon nom aux côtés de ceux de Tristan Mendès France et de Seif Soudani – avec qui je partage le triste constat d'une recrudescence des mythes conspirationnistes – dans une sous-partie intitulée « Fantassins neocons du web » sinon qu'elle relève de la désinformation pure et simple ? Il n'est pas inutile de rappeler ici que le premier média à avoir brandi l'épouvantail du néoconservatisme à mon sujet est le site officiel des partisans français de Lyndon LaRouche (Conspiracy Watch y était décrit comme une « nébuleuse de petits néo-conservateurs français »).

« Conspiracy Watch, écrit encore Hicham Hamza, [est] « un site destiné à ridiculiser toute forme de scepticisme envers toute version officielle ». Là encore, je suis tenté de répondre que les conspirationnistes n'ont pas besoin de Conspiracy Watch pour se ridiculiser. Ils y arrivent très bien tout seuls.

Non, Conspiracy Watch n'est pas là pour critiquer « toute forme de scepticisme envers toute version officielle », contrairement à ce que prétend Hicham Hamza, qui salit ici le beau mot de « scepticisme » en même temps qu'il montre combien il maîtrise la rhétorique complotiste. C'est en effet l'un des poncifs de ce discours que de se faire passer pour un sain et salubre scepticisme de citoyens éclairés uniquement mus par la recherche désintéressée de la vérité. En réalité, il s'agit d'abriter derrière un légitime « droit au doute » ce qui n'est rien d'autre qu'une banale propagande révisionniste. On se trompe lorsqu'on dit que les conspirationnistes « doutent de tout ». En fait, leur doute est sélectif, à géométrie variable. C'est particulièrement vrai des militants du Mouvement pour la Vérité sur le 11-Septembre qui, en somme – ils l'ont montré à de nombreuses reprises –, se méfient de tout sauf... de Thierry Meyssan !

Arrêtons-nous un instant, d'ailleurs, sur ces deux mots : « version officielle ». On voit très bien ce que l'auteur a en tête lorsqu'il les utilise : ces dernières années, Hicham Hamza semble s'être fixé pour feuille de route de distiller méthodiquement, toujours sous le fallacieux prétexte d'ouvrir un débat sur les « zones d'ombre » qui entourent les attentats du 11 septembre 2001, l'ensemble de l'argumentaire conspirationniste. Il y a deux ans, il avait rédigé un article particulièrement manipulateur pour LaTéléLibre.fr que j'avais démonté ici même. Or, que veut dire Hicham Hamza lorsqu'il parle de « version officielle » ? Comme l’écrit le directeur du Nouvel Observateur mieux que je ne saurais le faire, il faut « rappeler avec force que ce vocable a pour fonction unique de nier la légitimité des enquêtes effectuées, non seulement par les autorités américaines, mais aussi par une multitude de journalistes indépendants et reconnus, travaillant dans les meilleurs journaux, et par une myriade d’experts respectés qui n’ont aucun intérêt dans l’affaire, ni le moindre lien avec le gouvernement de Washington ».

Non, Conspiracy Watch n’a pas pour but de ridiculiser ceux qui se posent des questions ou qui doutent, sincèrement, de quelque « version officielle » que ce soit, mais de contribuer, modestement, avec les moyens du bord, à éclairer leur jugement. En répondant, par la critique, à la propagande, aux mythes, aux fantasmes conspirationnistes, d'où qu'ils viennent. Dans la mesure où Hicham Hamza concourt lui-même régulièrement à alimenter ces fantasmes – sur Oumma.com et ailleurs –, la petite chasse aux sorcières à laquelle il se livre ici n’a malheureusement rien d’étonnant.

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à propos de l'auteur
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Rudy Reichstadt
Directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt est expert associé à la Fondation Jean-Jaurès et chroniqueur pour l'hebdomadaire Franc-Tireur. Co-auteur du film documentaire « Complotisme : les alibis de la terreur », il a publié chez Grasset L'Opium des imbéciles. Essai sur la question complotiste (2019) et Au cœur du complot (2023) et a co-dirigé Histoire politique de l'antisémitisme en France. De 1967 à nos jours, chez Robert Laffont (2024). Il a également participé à l'élaboration du rapport « Les Lumières à l’ère numérique » dans le cadre de la commission Bronner (2022). Depuis 2021, il co-anime le podcast « Complorama » sur France Info.
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